Mes BA:.. FF :.
vous avez devant vos yeux cette partie surélevée qu’on appelle l’Orient parce que c’est de là que partent les orientations de notre RL :. ,
à la droite du Vénérable Maître, c’est à dire à gauche pour vous, le frère secrétaire, qui incarne la mémoire de l’atelier, en inscrivant sur un registre tous les travaux qui s’y font afin de leur donner leur dimension d’éternité … Et de l’autre coté, le frère Orateur, moi, en l’occurrence, qui a parmi ses missions, celle d’être le porte-parole de l’atelier dans les grandes circonstances.
C’est le cas en ce jour qui constitue l’une des dates importantes de la vie de cet atelier. En effet, toute initiation de nouveau frère est un acte collectif qui engage l’ensemble de la Loge. Et votre initiation, nous la vivons aujourd’hui comme ce qui constitue une des étapes essentielles du processus de sa création, justifiant en cela la présence parmi nous de FF et SS venant d’autres ateliers et d’autres Or :. Et les Vénérables Maîtres siégeant à l’Orient.
Ainsi, m’adressant à vous pour vous souhaiter la bienvenue parmi nous, c’est à travers le Vénérable Maître et à vous tous, mes frères et sœurs que je m’adresse …
Mes FF ………….. je dois d’abord vous dire toute notre joie de vous accueillir parmi nous, joie qui est celle que peut éprouver une famille à la naissance d’un frère ou d’une sœur et encore plus d’un parrain. Le rituel que vous venez de vivre s’apparente en effet à une naissance. Ce n’est pas un apprentissage ni un enseignement, c’est un cheminement dans lequel chacun de vous s’est engagé, seul et dans la nuit. Tu as pris la route mon BAF d’une évolution personnelle comme le faisaient les francs-maçons opératifs du moyen-âge, ceux qui bâtissaient des cathédrales, et qui, ne dépendant d’aucun patron construisaient eux-mêmes leur parcours professionnel.
Pour commenter cet événement, je m’appuierai sur une comparaison plus parlante. La voie dans laquelle tu t’es engagé mon FF peut en effet être comparée à un homme qui part en voyage dans la nuit. Il peut le faire en utilisant les moyens de transport collectifs, train, autocar ou avion et beaucoup de nos concitoyens confient leur cheminement spirituel à l’une ou l’autre de ces religions qui offrent un ensemble cohérent de vérités, de rites et d’obligations.
Le franc-maçon quant à lui est comparable à celui qui, délaissant les transports publics, part seul au volant de sa voiture. Cela n’exclue pas qu’il s’engage sur le même parcours que tel ou tel transport collectif, autrement dit qu’un franc-maçon puisse adhérer à la foi de sa croyance et religion quel qu’elle soit …. Mais il ne s’y laisse pas guider comme un passager endormi dans sa couchette, il pilote lui-même sa propre conduite. En particulier, le franc-maçon se met dans la main de ceux qui ont fait ou font l’expérience du GADLU.
Ce voyageur individuel qui me sert de base de comparaison, s’arrête régulièrement sur le coté de la route pour faire le point. Il le fait avec un certain rituel : met son clignotant, ralentit, déboîte progressivement, s’arrête et met son frein à main. Ces arrêts sont comparables à nos tenues. Elles commencent par un rituel qui vise à nous sortir du courant de la circulation pour entrer dans le monde de la réflexion.
Puis, notre voyageur déplie sa carte routière, c’est le résultat des observations et des mesures prises par un certain nombre de personnes qui ont fait le voyage avant lui. De même, pour démarrer nos travaux, nous ouvrons ce que nous appelons « le volume de la loi sacrée » qui dans notre RL est la Bible. Certains d’entre nous attribuent ce caractère sacré à un contenu dans lequel ils voient une intervention divine. Cette explication leur est personnelle et ne saurait être imposée à tous.
Est sacré ce qui constitue la base, le fondement, sur lequel on s’appuie.
La loi sacrée est le fondement de notre personne morale comme la vertèbre sacrée qui, elle-même, repose sur le sacrum est la base de notre colonne vertébrale.
Pour le franc-maçon, ce qui est sacré, c’est la référence à la tradition, c’est à dire, d’une part, le respect pour ceux qui nous ont précédés, d’autre part, l’acceptation qu’il y a dans ce livre, des propos qui, ayant été ressassés chaque semaine à nos ancêtres pendant des siècles, et qui sont, qu’on le veuille ou non, profondément ancrés dans nos inconscients.
C’est sur ce livre que tu as prêté serment tout à l’heure, comme le fait le président des États Unis, mais avec une différence essentielle. Celui-ci prête serment sur une Bible fermée ; toi tu as prêté serment sur une Bible ouverte à une page où le texte latin commence par « in principio », c’est-à-dire, à la base, à la racine, dans le principe.
En outre, cette Bible est recouverte par une équerre et un compas.
L’équerre permet de passer de l’abscisse à l’ordonnée, de changer de dimension, d’avoir un regard perpendiculaire et notamment de passer, par exemple, de la lecture historique à la lecture symbolique.
Le compas, comme son nom l’indique, permet de comparer. Il évoque en outre cet instrument de marine qui permet de garder le cap. Ces trois éléments, le livre ouvert, l’équerre, le compas, sont des signes qui t’invitent à te construire toi-même avec le maximum de liberté et de discernement.
Mais quel est ce pays dans lequel se déroule ce voyage ? Notre obédience en général et notre atelier en particulier repose sur l’affirmation que l’univers a un ordre, qu’il a été conçu par celui que Voltaire appelle le Grand horloger, que nous appelons Le Grand Architecte de l’Univers, que certains d’entre nous appellent Dieu, Elohim ou Allah. Tous, individuellement ou collectivement, nous avons vocation à prendre notre place dans cette construction architecturale. C’est ce que nous appelons travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers..
Mes FF, la première étape de votre parcours consistera à apprendre à écouter, à recevoir la parole de l’autre. Car il n’y a d’enrichissement spirituel que par la rencontre de l’autre, par l’acceptation et la prise en compte de sa différence. La tolérance maçonnique ne consiste pas à accepter que l’autre pense différemment et par conséquent se trouve dans l’erreur. Elle consiste, au contraire, dans la conviction que l’autre, celui qui est différent, a quelque chose à m’apporter et, par voie de conséquence, l’importance de ce qu’il peut m’apporter est proportionnelle à l’importance de la différence.
Le rapprochement de l’autre est au cœur de notre démarche.
Nous sommes un ordre qui se dit symbolique. Chacun sait que le symbole est un objet, généralement une poterie, que l’on casse en deux de telle manière que le rapprochement des deux morceaux détenus par deux personnes différentes, constitue un moyen de reconnaissance.
Comme les deux morceaux de la poterie, l’autre et moi qui sommes différents, nous avons vocation à nous rencontrer et à entrer en communion. Ainsi, est symbolique ce qui rapproche ce qui unit, par opposition à ce qui divise qui est diabolique.
Mais reprenons la comparaison avec la pause que fait le voyageur pour consulter sa carte. Il arrive un moment où il faut repartir, éteindre l’éclairage intérieur de la voiture et reprendre la route, car la pause ne se justifie que par la route, et nos tenues n’ont de sens que si elles se traduisent dans nos comportements, ce que nous appelons poursuivre à l’extérieur l’œuvre commencée dans le temple. C’est par notre présence et notre place dans la société que nous existons. Si le philosophe dit « je pense donc je suis », le maçon doit dire « je construis donc je suis ».
Mes FF vous vous êtes engagé à respecter le secret, car ce que tu as vécu est incommunicable. A cette occasion, constatant que j’arrive au terme de ma planche il m’apparaît qu’il lui manque une dimension essentielle, car une planche sans humour est une choucroute sans moutarde. Et Pour combler ce manque, je ferais observer que les francs-maçons se réfèrent à un texte qui dit « au commencement il y a la parole » pour inviter le nouvel arrivant à commencer par se taire tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Ton engagement de ce soir est l’engagement collectif que nous allons renouveler. Il sera prononcé tout à l’heure, en votre nom à tous, par le Vénérable Maître et les deux surveillants au moment ou l’on éteint les etoiles comme le voyageur coupe l’éclairage intérieur de sa voiture pour pouvoir voir ce qui se passe au dehors. Il est désormais pour vous comme pour nous, dans chacun de nos actes, dans chacune de nos activités, dans chacune de nos paroles, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la paix règne sur le terre, pour que l’amour règne parmi les hommes et pour que la joie soit dans les cœurs.
Ainsi que vos oreilles entendent que vos yeux voient et que votre âme comprenne
j ai dit VM
SOURCE : l’excellent site « le blog de anck 131″
http://anck131.over-blog.com/2015/04/discours-reception-au-1er-deg-symb-rite-ancien-et-primitif-de-mem-misr.html