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Je n’enseigne pas, j’éveille.
Je n’enseigne pas, j’éveille
Selon la tradition, « Salomon fonda une grande école d’architecture dont les élèves se recrutèrent dans le monde entier. Ils y acquirent les principes qui devaient régénérer l’humanité. » Les élèves n’apprirent pas, ils acquirent ce qui n’est pas tout à fait la même chose !
La franc-maçonnerie est-elle une école ? Sans doute puisqu’un rituel nous le dit, mais une école au sens de cette définition : « Ensemble des partisans d’une doctrine philosophique, littéraire, artistique, etc. ; le mouvement ainsi constitué : la doctrine elle-même. »
Loin, sans doute de ces « Grandes Écoles dont Giono disait : « On nous veut avec les stigmates des grandes écoles, je le veux avec les stigmates de la vie. Savoir s’il est agrégé en soleil, s’il a ses grades en désespoir. »
La franc-maçonnerie n’est pas un contenu définitif, figé, elle n’est pas spectacle, elle est travail ! Travail sur soi, réflexion sur le monde, application de la méthode qui « se refuse », précisément « à toute affirmation dogmatique » et qui ne saurait donc enseigner une vérité définitive.
La franc-maçonnerie est d’abord recherche, donc interrogation. Interroger, c’est enseigner ! Si la franc-maçonnerie est une école, elle est une école sans maîtres d’école !
En travaillant au REAA, nous établissons notre recherche sur un ésotérisme opératif de l’Être qui est l’objet de notre initiation, par rapport à l’exotérisme spéculatif de l’Être objet de philosophie. Le REAA n’est pas un endroit où l’on enseigne, il n’y a pas des professeurs et des étudiants, mais des Maîtres et des disciples qui sont avides de partager le savoir par le discernement, l’écoute, la pratique pour retrouver en eux ce qu’il ne soupçonnait pas.
Mais si ne nous attachons pas à une philosophie, nous partageons la même réflexion : ne pas se laisser prendre aux apparences qui peuvent être vaines et trompeuses, pour s’attacher au contraire à ce qui constitue la vérité profonde des évènements, au fond caché des choses.
Dans notre recherche nous devons élucider une certaine vision du monde qui n’est pas d’emblée acceptable et familière à nos contemporains, nous nous plaçons dans une démarche traditionnelle et ésotérique qui soyons en convaincus, mène à percevoir la texture du réel.
Tout processus initiatique est opératif et non spéculatif, une tradition doit être vécue, quand elle ne l’est plus, sa tradition d’être disparaît, elle devient une connaissance livresque tout juste propre à entretenir une érudition d’intellectuelle, satisfaisante pour la pensée, mais stérile pour la vie de l’individu.
Citons Mircéa Eliade « Le symbole, le mythe, le rite expriment, sur des plans différents et avec les moyens qui leurs sont propres, un système complexe d’affirmations cohérentes sur la réalité ultime des choses »
Nous sommes dans une démarche totalement différentes d’une démarche purement intellectuelle dans laquelle l’irrationnelle, l’imaginaire et le vécu du rite nous permettent un dévoilement initiatique que la raison « rationaliste » ne peut nous offrir. Nous devons dépasser l’opposition « logos-mythos », comme le cite Plotin « il est nécessaire de posséder la maîtrise de l’irrationalité pour obtenir une union avec l’Un »
Le REAA doit apprendre à l’homme à se situer dans un monde ordonné et hiérarchisé dont le rite est le symbole.
La franc-maçonnerie forme non pas des esprits semblablement remplis, mais différents et riches de cette différence ; n’ayant en commun, ce qui n’est déjà pas si mal, que cette « religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord, laissant à chacun ses propres opinions, c’est-à-dire d’être des hommes de bien et loyaux ou des hommes d’honneur et de probité quelles que soient les dénominations ou croyances religieuses qui aident à les distinguer, par suite de quoi, la maçonnerie devient le Centre de l’Union… »
Tout maçon doit recevoir la légende de son grade comme sa propre parole, ou bien celle-ci se volatilise en conte.
Nous appartenons en priorité et par essence même au REAA, pourquoi accepté par le fait que nous nous associons au moyen de mythes à une condition extérieure, en fait à notre histoire d’origine. Nous devons vivre cet état, non en l’analysant de façon abstraite, intellectuelle, livresque.
Nous voyons ici l’importance des cérémonies que nous subissons en tant qu’acteurs, le ressenti est totalement différent de la simple lecture, les épreuves quelque soit les degrés nous les vivons, les ressentons.
Un point important est la façon dont le mythe est transmis ; par rapport aux contes qui sont transmis en demandant, le mythe sera transmis au cours de rite d’initiation, en posant de façon judicieuse les questions qu’il faut, quand il faut.
Ainsi beaucoup de mythes à travers le monde sont des mythes d’origine qui racontent la création du monde et l’apparition des humains
De fait, la tradition maçonnique c’est :
- Transmettre, cad faire passer à un autre, action par laquelle nous livrons quelque chose à quelqu’un.
- Transmettre de façon orale sans preuve authentique et écrite
- Transmettre par preuve écrit depuis le 1er écrit
- Transmettre les acquis antérieurs et y intégrant les notions nouvelles et en les adaptant aux anciennes.
La tradition maçonnique fait Etre de nouveau ce qui a été, elle ne se limite pas au savoir-faire.
Mais le but de la maçonnerie c’est de transmettre, mais pas directement, le frère doit découvrir comme il est dit dans le rituel l’idée sous le symbole.
Voilà pourquoi la méthode maçonnique pourrait être résumée toute entière dans cette phrase de Villiers de Lisle-Adam : « Je n’enseigne pas, j’éveille »
Merci à toi mon F:. Jean-Louis d’accepter ce partage, notamment …
Source, l’excellent blog : http://anck131.over-blog.com/
Les Rites dits « Égyptiens » de la Maçonnerie
Les Rites dits « Égyptiens » de la Maçonnerie
SOURCE :
EzoOccult > Sociétés Secrètes > Franc-Maçonnerie > Les Rites dits « Égyptiens » de la Maçonnerie (site à découvrir …)
Article publié le 17 juil 2010
Par Jean Mallinger
1. Les légendes
De même que l’on attribue à l’Ordre Maçonnique en général des origines légendaires — soit le Temple du roi Salomon, soit l’Ordre des Templiers, soit les collèges romains d’artisans —, chacun des rejetons de l’arbre maçonnique tente de se rattacher à une source aussi antique que possible.
Les rites dits « égyptiens » de la Maçonnerie n’échappent pas à cette règle ; ils tiennent, au surplus, dans la grande famille triangulaire une place particulière : leur échelle d’instruction comporte 90 degrés — sans compter les grades administratifs, qui se terminent au 98e, depuis la réforme de 1934.
Interrogeons l’abondante documentation que ces rites originaux soumettent au jugement de l’histoire.
Une première version nous est présentée par le grand propagandiste du rite de Misraïm en France, Marc Bédarride — né en 1776 à Cavaillon, dans le Comtat venaissin — dans son ouvrage sur cette Obédience (1).
Selon cet auteur, dépourvu de tout sens critique, la maçonnerie serait aussi ancienne que le monde. Israélite pratiquant, Bédarride s’en réfère à l’Ancien Testament ; selon lui, c’est Adam lui-même, qui aurait créé, avec ses enfants, la première loge de l’humanité ; Seth succéda à son père ; Noé la fit échapper au déluge ; Cham l’établit en Égypte, sous le nom de « Mitzraim » : c’est-à-dire les Égyptiens. C’est donc de ce peuple seul que doit venir la tradition secrète de l’ésotérisme. C’est à cette source unique que vinrent boire tous les pasteurs des peuples : Moïse, Cécrops, Solon, Lycurgue, Pythagore, Platon, Marc-Aurèle, Maïmonide, etc., tous les instructeurs de l’antiquité ; tous les érudits israélites, grecs, romains et arabes.
Le dernier maillon de cette chaîne ininterrompue est le propre père de l’auteur, le pieux Gad Bédarride, maçon d’un autre rite, qui aurait reçu en 1782 la visite d’un mystérieux Initiateur égyptien, de passage en son Orient et dont l’on ne connaît que le « Nomen mysticum » : le Sage Ananiah (2). Cet envoyé le reçut à la Maçonnerie égyptienne.
Signalons ici que ce n’est pas là la première allusion historique au passage d’un Supérieur inconnu de la Maçonnerie égyptienne dans le Comtat Venaissin : un autre écrivain en a donné la nouvelle vingt-trois années avant la parution de l’ouvrage de Bédarride : c’est l’initié Vernhes, qui, dans son plaidoyer pour le rite égyptien, paru en 1822, signale, lui aussi, le passage du missionnaire Ananiah dans le Midi de la France, en l’année 1782 (3).
Une seconde version, bien différente de la première, sur l’origine de la maçonnerie égyptienne nous est contée par le polygraphe français Jean-Étienne Marconis de Nègre, fils du créateur du Rite de Memphis.
Selon cet auteur abondant, romantique et touffu, l’apôtre St Marc, l’évangéliste, aurait converti au christianisme un prêtre « séraphique » nommé Ormus, habitant d’Alexandrie. Il s’agit évidemment d’une erreur de plume : le mot « séraphique » ne peut s’appliquer qu’à une catégorie d’anges bien connue des dictionnaires théologiques ; remplaçons-le ici par celui de « prêtre du culte de Sérapis » et la légende ainsi rapportée paraîtra moins choquante.
Cet Ormus, converti avec six de ses collègues, aurait créé en Égypte une société initiatique des Sages de la Lumière et initié à ses mystères des représentants de l’Essénisme palestinien, dont les descendants auraient à leur tour communiqué leurs secrets traditionnels aux chevaliers de Palestine, qui les auraient ramenés en Europe en 1118. Garimont, patriarche de Jérusalem, aurait été leur chef et trois de leurs instructeurs auraient créé à Upsal, à cette époque et introduits par après en Écosse, un Ordre de maçons orientaux (4). Il est regrettable que cette littérature ne soit appuyée par aucune référence historique.
Le nom même du vulgarisateur varie d’ailleurs avec les années. D’Ormus, il devient Ormésius dans un autre ouvrage de Marconis (5).
Divers auteurs font allusion à cette version (6). Soulignons, dès à présent, que ces deux versions parallèles — aussi fantaisistes l’une que l’autre — prouvent toutes deux la profonde ignorance de leurs propagateurs.
L’Égypte est, dans l’histoire des traditions ésotériques, un courant original, totalement distinct du courant judaïque comme du courant judéo-chrétien.
Sans doute, au moment où Napoléon fait sa campagne d’Égypte, l’on sait encore très peu sur la religion, l’écriture, le symbolisme de l’ancienne Égypte : Champollion n’avait pas encore découvert la clé des hiéroglyphes : il ne devait faire sa première et sensationnelle communication sur l’alphabet égyptien qu’à la date du 17 décembre 1822.
Que connaissait-on de l’Égypte à cette époque ?
De véritables fables couraient sur elle ; ses initiations sacerdotales étaient décrites de façon romanesque et invraisemblable ; deux Allemands, pleins d’imagination, von Koppen et von Hymmen avaient lancé depuis 1770 un rite théâtral, appelé : Crata Repoa, qu’ils traduisaient fort faussement par : Silence des Dieux, où l’initiation antique qui se donnait dans la Grande Pyramide était « fidèlement reproduite » par une réception symbolique à sept degrés successifs (Pastophore ; Néocore ; Mélanophore ; Christophore ; etc.) d’une lamentable fantaisie. Deux Français, Bailleul et Desétangs devaient en diffuser une version française en 1821. De son côté, l’abbé Terrasson avait déjà montré la voie, dans son roman initiatique : Sethos (7).
La « mode » des initiations « à l’égyptienne » avait d’ailleurs conquis Paris et devait provoquer l’inquiétude, puis la réaction sévère des autorités maçonniques de l’époque (8).
II. L’histoire
Interrogeons des contemporains et demandons-leur ce qu’ils savent des rites égyptiens au moment où ceux-ci tentent de conquérir la France.
Levesque qui rédigea en 1821 un « Aperçu général historique » des sectes maçonniques de son temps parle en ces termes du nouveau venu : le rite de Misraïm, « II y a, je crois, cinq ou six ans que ce Rite est venu s’établir à Paris. Il venait du Midi de l’Italie et jouissait de quelque considération dans les Îles Ioniennes et sur les bords du golfe Adriatique. Il a pris naissance en Égypte (9). »
Après ce premier témoignage, interpellons le maçon le plus érudit de France, le célèbre Thory (1759-1817), qui dans ses deux tomes des « Acta Latomorum » reproduisit un nombre considérable de documents historiques précieux dont il avait été le conservateur (10).
Il précise : « Le Rite de Misraïm, qui ne date, en France, que de quelques années, était très en vigueur à Venise et dans les îles ioniennes, avant la Révolution française de 1789. Il existait aussi plusieurs Chapitres de Misraïm dans les Abruzzes et dans la Pouille. »
Et il ajoute cet élément intéressant : « Tous ces grades excepté les 88e, 89e et 90e ont des noms différents. Quant aux trois derniers, nous n’en connaissons pas la dénomination, on les a indiqués comme voilés, dans le manuscrit qui nous a été communiqué (11). »
Nous verrons plus loin l’extrême importance de cette observation.
Abordons maintenant Ragon, qui, après une courte collaboration avec les frères Bédarride, devint leur implacable adversaire.
Il nous apprend — il est ici un témoin oculaire — que les pouvoirs des dirigeants français du Rite, les FF. Joly, Gabboria et Garcia leur avaient été conférés à Naples en 1813. Les documents justificatifs étaient rédigés en langue italienne (12) et furent présentés aux commissaires du Grand-Orient le 20 novembre 1816.
Parlant plus loin des secrets des derniers degrés de ce Rite, le célèbre « auteur sacré de la maçonnerie », spécifie : « Nous reproduisons les quatre derniers degrés du Rite de Misraïm apporté du Suprême Conseil de Naples, par les ff. Joly, Gabboria et Garcia. Tout lecteur impartial, qui les comparera, verra combien ces degrés diffèrent de ceux qu’énoncent les FF. Bédarride. » Et il ajoute ailleurs en note : « Cette explication et les développements des degrés 87, 88 et 89, qui forment tout le système philosophique du vrai rite de Misraïm, satisfait l’esprit de tout maçon instruit… (13) »
Le 1er août 1818 paraît à Bruxelles une défense du rite de Misraïm, signalant un ouvrage paru à Londres sur ce rite en 1805, sous forme d’in-quarto (14).
Nous avons d’autre part en notre possession à Bruxelles, où le rite de Misraïm fut introduit en 1817, une partie de ses archives : statuts (parus chez Remy, rue des Escaliers, le 5 avril 1818) ; diplômes ; polémique avec les autres Rites ; et un tuileur manuscrit, sur parchemin, contenant notamment les « Arcana Arcanorum » — sur papier et avec écriture absolument identique à un autre document daté de 1778.
De ces éléments, nous pouvons déduire : 1) que le rite égyptien était pratiqué en Méditerranée et en Italie avant 1789 ; 2) que ses derniers degrés se pratiquaient sous forme de deux régimes très différents : un régime à philosophie kabbalistique (Régime Bédarride) et un régime à philosophie égypto-hellénique (Arcana Arcanorum : Secrets des Secrets, ou Régime de Naples).
On conçoit dès lors facilement que ceux-ci aient été voilés pour l’historien Thory, dont on craignait les divulgations.
On comprend aussi l’avis de Ragon : « Tout ce rite se résume en fait aux quatre degrés philosophiques de Naples (15). » Le fait que Bédarride signale que son mystérieux Ananiah ait quitté le Midi de la France en 1782 pour l’Italie (16) prouve qu’au moins ce point de son histoire du rite n’est pas dépourvu de vraisemblance historique. C’est donc avec raison que l’historien Waite repousse comme très douteuse l’hypothèse de certains écrivains mal renseignés, qui attribuent « l’invention » de ce rite à un nommé Lechangeur, à Milan, en 1805 ! (17) »
Voici maintenant un nouvel élément, digne d’intérêt : le 17 décembre 1789, le célèbre Cagliostro, qui avait installé à Rome une loge de rite égyptien le 6 novembre 1787, se faisait arrêter par la police pontificale. On trouvait dans ses papiers les catéchismes et rituels de son Rite et notamment une statuette d’Isis 18. Or, Isis est le mot sacré d’un des degrés de Naples.
L’on peut se demander si Bédarride a connu Cagliostro. Il faut répondre par l’affirmative ; il ne conteste ni la réalité de son initiation en Égypte ni celle de ses pouvoirs, il se borne à lui reprocher d’avoir, en France, fait un rite égyptien personnel.
3. La philosophie du Misraïmisme
Si la maçonnerie est, en général, l’héritière et la propagandiste inlassable d’une morale sociale, qui vise, avant toute autre chose, à nous apprendre à nous transformer, par une discipline progressive, en « pierre taillée », en « pierre cubique », au lieu de demeurer une « pierre brute », inutilisable au bonheur de tous ; si elle impose à ses adeptes le respect le plus absolu des idées d’autrui, la plus parfaite égalité, une tolérance permanente et une fraternité réelle, si elle leur demande de chercher en toute chose la vérité et de pratiquer la justice, il va de soi que ces impératifs éthiques n’ont, ni de près ni de loin, aucun rapport avec l’initiation, dans le sens le plus élevé de ce mot.
Si par ce vocable nous entendons : « la communication de certains secrets d’ordre cosmique à un petit nombre d’élus, susceptibles d’en faire un bon usage », la maçonnerie actuelle n’est pas une école initiatique : elle ne donne aucun enseignement dogmatique ; elle respecte obligatoirement l’opinion de tous et celle de chacun ; elle n’est pas une université d’occultisme ; elle n’est pas dirigée par une hiérarchie de didascalies, qui enseignent des néophytes et leur transmettent secrets ésotériques et pouvoirs initiatiques ; ses dirigeants sont en certains pays des athées convaincus, que seul le progrès matériel et social intéresse directement ; sans doute, elle donne la plupart de ses instructions par le canal traditionnel du symbolisme ; mais ce dernier n’est pas religieux ; n’a pas de tendance mystique et repousse au contraire nettement toute intrusion d’un élément irrationnel dans la formation qu’elle donne à ses élèves (19) ».
Toute différente était la maçonnerie du 18e siècle ! Elle ne groupait, en la plupart des rites, que d’ardents spiritualistes. Loin de se limiter à la recherche du bonheur humain, à l’émancipation des esprits, à l’éducation du cœur, elle mettait sa préoccupation essentielle dans la conquête de la Vérité, dans l’effraction des mille secrets de la Nature, dans les expérimentations les plus hardies dans le domaine spirituel. De là, cette extraordinaire floraison des rites les plus variés, des obédiences les plus singulières, des hauts grades les plus mystiques et les plus hermétiques : pour nous en convaincre, il faut et il suffit de lire simplement la nomenclature des degrés qui constituent la maçonnerie égyptienne. Les religions, l’alchimie, l’hermétisme, la kabbale s’y rencontrent et s’y mélangent ; l’arbre de Misraïm est une école de secrets de toute espèce et ses quatre derniers degrés du régime napolitain, nous apportent les secrets les plus considérables de la tradition spiritualiste la plus vénérable.
L’on conçoit dès lors facilement le dédain, l’antipathie marquée, l’hostilité dont la maçonnerie égyptienne a toujours été, au cours de son histoire, la victime permanente de la part des autres rites.
Le Grand Orient de France battit, en ce domaine pénible, tous les records de la méchanceté, allant jusqu’à dénoncer le rite de Misraïm au pouvoir politique, à provoquer des perquisitions et des poursuites contre le rite de Misraïm, afin de rendre à ce dernier toute existence impossible (20).
Aussi certains dignitaires misraïmites parisiens eurent-ils la faiblesse de renoncer à certains de leurs grades supérieurs et tentèrent de se mettre au pas volontairement, en donnant aux matérialistes qui les critiquaient des gages de conformisme athée véritablement déplorables (21) — à ce prix, ils se firent facilement reconnaître.
Mais ce n’est là que l’exception.
Les hauts grades du Rite n’ont jamais approuvé : ni la réduction de l’échelle égyptienne aux trente-trois degrés de l’écossisme, ordonnée par l’Hiérophante Pessina et mise en pratique en certains pays (notamment l’Argentine) ; ni la suppression de ses liturgies spiritualistes.
De tout temps, les « Arcanes » des quatre derniers degrés se sont transmis de façon régulière.
Peut-on dans une revue de vulgarisation destinée au monde profane, esquisser en ses grandes lignes un bref résumé de ce qui pourrait s’appeler : la philosophie de ce Rite ?
C’est là une œuvre nécessaire, car précisément Misraïm se distingue des autres Ordres maçonniques par la richesse de son enseignement ésotérique.
Un simple coup d’œil sur son organisation et sur son symbolisme suffit à définir son caractère.
1) Ses statuts authentiques — ceux de 1818 — montrent que cet Ordre est basé, non sur le nombre, mais sur la sélection ; non sur le vote de la masse, mais sur l’autorité de ses instructeurs. Le Grand-Maître, Souverain Grand Conservateur Général du Rite, Puissance Suprême, a tout pouvoir dogmatique et administratif au sein de l’Ordre. Il est son régent, ad vitam. Tout membre du 90e degré peut initier individuellement et sous sa propre responsabilité à tous les degrés successifs de l’Échelle du Rite. Au premier degré, un vote est exigé de l’atelier sur toute candidature de profane qui lui serait soumise, la majorité étant requise pour qu’une admission soit agréée.
Cette organisation est conforme aux traditions initiatiques. L’Hiérophante est le Père et l’instructeur de ses enfants spirituels. Il ne dépend pas d’eux, ce ne sont pas les enfants qui élisent leurs parents.
Ses collaborateurs directs, titulaires du dernier degré, ont le pouvoir d’initiation individuelle, en dehors de tout temple et de toute organisation. C’est là le précieux principe de l’Initiation Libre, qui a permis tant de diffusion à d’autres Fraternités initiatiques, telles que le Pythagorisme et le Martinisme.
2) Ses symboles particuliers ne manquent pas d’intérêt : on y retrouve : d’une part le Triangle rayonnant, d’autre part, Le secret des Pythagoriciens, ainsi que le double Carré — Matière-Esprit — tout emboîté les uns dans les autres.
Les trois mondes sont symbolisés par trois cercles concentriques. La Kabbale y est représentée par l’Échelle de Jacob et les tables de la Loi, le courant égypto-hellénique, par le dieu Bélier Amon et l’Olivier sacré.
3) Ses enseignements ne sont pas seulement un compendium traditionnel des Vérités de l’ésotérisme. Ils confèrent de véritables secrets et assurent un Lien vivant avec l’Invisible.
Le parallélisme entre certains passages des Arcana et les traditions du rituel de Cagliostro est étonnant : par exemple : « le 89e degré de Naples donne, dit Ragon, une explication détaillée des rapports de l’homme avec la Divinité, par la médiation des esprits célestes ». Et il ajoute : « Ce grade, le plus étonnant et le plus sublime de tous, exige la plus grande force d’esprit, la plus grande pureté de mœurs, et la foi la plus absolue (22). »
Écoutons maintenant Cagliostro : « Redoublez vos efforts pour vous purifier, non par des austérités, des privations ou des pénitences extérieures ; car ce n’est pas le corps qu’il s’agit de mortifier et de faire souffrir ; mais ce sont l’âme et le cœur qu’il faut rendre bons et purs, en chassant de votre intérieur tous les vices et en vous embrasant de la vertu.
II n’y a qu’un seul Être Suprême, un seul Dieu éternel. Il est l’Un, qu’il faut aimer et qu’il faut servir. Tous les êtres, soit spirituels soit immortels qui ont existé sont ses créatures, ses sujets, ses serviteurs, ses inférieurs.
Être Suprême et Souverain, nous vous supplions du plus profond de notre cœur, en vertu du pouvoir qu’il vous a plus d’accorder à notre initiateur, de nous permettre de faire usage et de jouir de la portion de grâce qu’il nous a transmise, en invoquant les sept anges qui sont aux pieds de votre trône et de les faire opérer sans enfreindre vos volontés et sans blesser notre innocence (23). »
Ces rituels tendent tous au même but : purifier les assistants ; les plonger dans une vivifiante ambiance spirituelle ; les mettre en relation et en résonance sur les plans supérieurs à la débilité humaine ; les charger des grâces d’En-Haut.
C’est là, au fond, reprendre tout ce que le vieux courant égypto-grec avait enseigné à ses prêtres : Apollon descendait à Delphes et inspirait la Pythie ; Amon-Ra descendait à Thèbes et animait son image ; l’Invisible touche le visible, dans une osmose ineffable.
Tel n’est-il pas le seul, l’immense, l’indicible effet de l’Initiation véritable ? Donner à la vie un sens. Mener l’initié à la communion avec le Cosmos. Le ramener à sa Patrie céleste. Et si les rites modernes n’ont pas la puissance et le rayonnement des liturgies antiques, ils ont cependant cet avantage précieux de nous mettre sur le chemin de la Vérité et de nous donner une joyeuse confiance en nos destins…
Jean Mallinger, Avocat à la Cour d’Appel de Bruxelles.
Les plus belles prières des Rites égyptiens
I. Invocation pour l’ouverture des travaux au premier degré
« Puissance Souveraine qu’on invoque sous des noms divers et qui règnes seule, Tout-Puissant et immuable, Père de la Nature, Source de la Lumière, Loi suprême de l’Univers, nous te saluons !
Reçois, ô mon Dieu, l’hommage de notre amour, de notre admiration et de notre culte !
Nous nous prosternons devant les Lois éternelles de Ta Sagesse. Daigne diriger nos Travaux ; éclaire-les de Tes lumières ; dissipe les ténèbres qui voilent la Vérité et laisse-nous entrevoir quelques-uns des Plans Parfaits de cette Sagesse, dont Tu gouvernes le monde, afin que, devenus de plus en plus dignes de Toi, nous puissions célébrer en des hymnes sans fin l’universelle Harmonie que Ta Présence imprime à la Nature. »
Extrait de : Le Sanctuaire de Memphis, par le F. E.-J. MARCONIS DE NEGRE, pages 62-63, Paris, Bruyer, 1849.
II. Prière de clôture des travaux au premier degré
« Dieu Souverain, qu’on invoque sous des noms divers et qui règnes seul, Tout-Puissant et immuable, Père de la Nature, Source de la Lumière, Loi suprême de l’Univers, nous Te saluons !
Pleins de reconnaissance pour Ta Bonté infinie, nous Te rendons mille actions de grâces, et au moment de suspendre nos travaux, qui n’ont d’autre but que la gloire de Ton Nom et le bien de l’humanité, nous Te supplions de veiller sans cesse sur Tes enfants.
Écarte de leurs yeux le voile fatal de l’inexpérience ; éclaire leur âme ; laisse-leur entrevoir quelques-uns des Plans Parfaits de cette Sagesse, avec laquelle Tu gouvernes le monde, afin que, dignes de Toi, nous puissions chanter avec des hymnes sans fin Tes ouvrages merveilleux et célébrer, en un chœur éternel, l’universelle Harmonie que Ta Présence imprime à la Nature. » Gloire à Toi, Seigneur, gloire à Ton Nom, gloire à Tes Œuvres ! »
Id. : page 102.
III. Prière d’ouverture du Souverain Chapitre
« Seigneur, Père de Lumière et de Vérité, nos pensées et nos cœurs s’élèvent jusqu’au pied de Ton trône céleste, pour rendre hommage à Ta Majesté Suprême.
Nous Te remercions d’avoir rendu à nos vœux ardents Ta Parole vivifiante et régénératrice : Gloire à Toi !
Elle a fait luire la Lumière au milieu des ténèbres de notre intelligence : Gloire à Toi !
Accumule encore Tes dons sur nous et que, par la science et par l’amour, nous devenions aux yeux de l’univers, Tes parfaites images ! »
Id. : page 135
IV. Prière de clôture du Souverain Chapitre
« Dieu Souverain, Ta bonté paternelle nous appelle au repos. Reçois l’hommage de notre reconnaissance et de notre amour. Et pendant que le sommeil fermera nos paupières, que l’œil de l’âme, éclairé de Tes splendeurs, plonge de plus en plus dans les profondeurs de Tes divins Mystères ! »
Id. : page 137.
V. Prière sur un initié
« Mon Dieu, créez un cœur pur en lui et renouvelez l’esprit de Justice en ses entrailles ! Ne le rejetez point de devant Votre face ! Rendez-lui la joie de Votre assistance salutaire. Et fortifiez-le par un esprit, qui le fasse volontairement agir. Il apprendra Votre voie aux injustes ; et les impies se retourneront vers Vous… »
CAGLIOSTRO : « Rituel du 3e degré », page 65 (Éditions des Cahiers astrologiques, Nice 1948).
VI. Prière finale
« Suprême Architecte des Mondes, Source de toutes les perfections et de toutes les vertus, Ame de l’Univers, que Tu remplis de Ta gloire et de Tes bienfaits, nous adorons Ta Majesté Suprême ; nous nous inclinons devant Ta Sagesse Infinie, qui créa et qui conserve toutes choses.
Daigne, Etre des êtres, recevoir nos prières et l’hommage de notre amour ! Bénis nos travaux et rends-les conformes à Ta Loi !
Éclaire-les de Ta Lumière Divine. Qu’ils n’aient d’autre but que la gloire de Ton Nom, la prospérité de l’Ordre et le bien de l’humanité.
Veuille unir les humains, que l’intérêt et les préjugés séparent les uns des autres ; écarte le bandeau de l’erreur, qui recouvre leurs yeux. Et que, ramené à la Vérité par la Philosophie, le genre humain ne présente plus devant Toi qu’un peuple de frères, qui T’offre de toutes parts un encens pur et digne de Toi ! »
Extrait de : Marc Bédarride : De l’Ordre Maçonnique de Misraïm, tome II, page 419, Paris, Bénard, 1845.
Notes :
1 Marc BEDARRIDE : « De l’Ordre Maçonnique de MISRAÏM, de son antiquité, de ses luttes et de ses progrès », Paris — Bénard, 1845 — en deux tomes.
2 Id. : Tome II, page 125. Histoire répétée, par John YARKER dans son livre « The Arcane Schools », page 488, Ed. William Tait, Belfast, 1909.
3 VERNHES : « Défense de Misraïm et quelques aperçus sur les divers rites maçonniques en France », page 21, Paris, Imprimerie Constant-Champie, 1822.
4 J.-E. MARCONIS et E.-N. MOUTTET : « L’Hiérophante », page 6, Paris, 1839, chez Morel. E.-J. MARCONIS DE NEGRE : « Le Sanctuaire de Memphis », page 11, Paris, Bruyer, 1849. MARCONIS : « Le Soleil mystique », page 193, Paris, A. Goubaud, 1853.
5 « Le Temple mystique », page 7, Paris, octobre 1854.
6 Notamment : Reg. Gambier MAC BEAN : « Notes on the A. and P. Oriental Rite of Memphis », page 3, Palerme, 1927. Arthur WAITE : « A new encyclopaedia of Freemasonry », tome 2, p. 241, London, Rider, 1921.
7 cf. une version française des Crata Repoa dans la revue HIRAM, dirigée par le Dr PAPUS, fascicules 4 à 7 du 1er avril 1909 au 1er juillet 1909, Paris ; un résumé détaillé dans WAITE : « Encyclopaedia of Freemasonry », tome I, pages 218 à 225 ; et une réédition récente : « Freemasonry of the ancient Egyptians », par Manly HALL, The Philosophers Press, Los-Angelès, 1937. Une gravure sensationnelle, montrant l’initié passant par l’eau et par le feu à l’intérieur de la Grande Pyramide, avait d’autre part été publiée par Alexandre LENOIR (1761-1839) dans son livre : « La Franche Maçonnerie rendue à sa véritable origine », Paris, 1814. cf. cette gravure dans : Manly HALL, op. cit., page 81. Elle a paru dans l’ouvrage : « Histoire générale et particulière des religions et du culte de tous les peuples du monde », par le célèbre érudit Fr. H. DE LAULNAYE, tome I, Paris, Fournier, 1791 — il la reproduit d’après SETHOS dont la première édition date de 1728 (dessin de J.-M. MOREAU le jeune).
8 cf. dans Jean-Marie RAGON, Tuileur Général, Paris, Collignon, 1861, pages 250-252 : Compte rendu des tenues égyptiennes des 15 mai et 12 juin 1817. « Cette représentation fit fureur ; elle fit pâlir le symbolisme ordinaire, mais sa renommée fut par trop retentissante, tant l’admiration fut grande. »
9 LEVESQUE : Aperçu général et historique des sectes maçonniques, page 105, Paris, 1821.
10 THORY : « Acta Latomorum », en deux tomes, pages 327-328, Paris, 1815.
11. Ibid.
12 RAGON : op. cit., pages 247 et 307, note I.
14 BRETEL, aîné : « Réponse à un libelle », page 7, publiée en août 1818.
15 RAGON : Tuileur 1856, page 307, note 1.
16 BEDARRIDE : « Histoire de Misraïm », tome 2, page 125.
17 WAITE : « Encyclopaedia of the Freemasonry », tome 2, page 75.
18 Sur CAGLIOSTRO, cf. « Vie de Joseph Balsamo, extraite de la procédure instruite contre lui à Rome en 1790 », Paris, éd. Treuttel, 1791 ; et : Dr Marc HAVEN : « Le Maître Inconnu, Cagliosto », Paris, Dorbon aîné, 1913 ; cf. aussi : « Rituel de la Maçonnerie Égyptienne », Nice, Ed. des Cahiers Astrologiques, 1947.
19 Oswald WIRTH l’a d’ailleurs précisé en 1931 de façon très claire : « Le penseur se fait lui-même : il est le fils de ses œuvres. La F. M. le sait, aussi évite-t-elle d’inculquer des dogmes. Contrairement à toutes les églises, elle ne se prétend point en possession de la Vérité. En Maçonnerie, on se borne à mettre en garde contre l’erreur, puis on exhorte chacun à chercher le Vrai, le Juste et le Beau » (« Le Livre de l’Apprenti », page 8, éd. Dorbon aîné)… Elle veut obliger ses adeptes à penser et ne propose, en conséquence son enseignement que voilé sous des allégories et des symboles… » (Id.)
Edmond GLOTON est tout aussi formel : « La F. M. est formée des éléments les plus disparates, tant au point de vue professions, confessions ou idéologies politiques ; les idées les plus contraires s’y affrontent, se confrontent, s’affirment, mais est-il possible de faire une synthèse de ces éléments disparates et de déterminer une moyenne ? Non, ce serait aller contre la Maçonnerie que de vouloir lui assigner une doctrine ; ce serait limiter son champ d’action. La F. M. ne mettant pas de limite à la recherche de la Vérité, ne peut avoir de doctrine. » (« Instr. Mac. du 1er degré », pages 96-97, 1934.
Le Dr Raymond CORBIN est plus affirmatif encore : « Nous avons vu que le symbole maçonnique n’est jamais, lui, figé dans une interprétation définitive et qu’il est au contraire toujours vivant, toujours nouveau et toujours rajeuni, renaissant peut-on dire, chaque fois qu’il est étudié et interprété par un nouvel initié. Il ne saurait donc être question entre la Maçonnerie et ses symboles des mêmes rapports que ceux que nous venons d’apercevoir entre les religions et leurs rites » (« Symboles initiatiques et mystères chrétiens », pages 111-112, 1929).
Et Edouard PLANTAGENET de conclure : « Nous l’avons dit, le maître maçon n’a pas plus à être un occultiste savant qu’un exégète subtil des mystères cosmogoniques. L’Initiation ne doit l’amener qu’à la pratique d’une vie supérieure, imprégnée de réel, de beauté, d’harmonie » (« Causeries initiatiques pour le travail en chambre du milieu », page 41, Paris, 1931).
20 Cf. THORY : « Acta Latomorum », tome 2 ; cf. années 1818, 1819, 1821, 1822, 1836, où des exclusives, dénonciations, saisies eurent lieu en France et aux Pays-Bas. cf. l’intéressante étude parue en avril-mai 1935 dans le « Bulletin Mensuel des Ateliers Supérieurs du Suprême Conseil de France » — 8, rue Puteaux, Paris — numéros 4 et 5, sous la plume du F. Fernand CHAPUIS, sur l’histoire et les tribulations de la loge misraïmite de Besançon, en 1822. Il signale qu’en 1822, le rite avait en tout en France 73 ateliers de grades divers, notamment à Paris 7 loges et 15 Conseils.
21 cf. Rite Oriental de Misraïm ou d’Égypte — Fête d’ordre du 4 août 1889 — Paris — discours du F. Dr CHAILLOUX, Grand Secrétaire : « Mais vient l’instant où il lui est permis enfin de disposer de ses forces vives pour les mettre au service des idées de progrès ; cette institution est amenée par la force des choses à se transformer, à évoluer dans un sens progressif. Chez nous, la réorganisation a commencé par la refonte des rituels. Ces rituels ont été mis en harmonie, non seulement avec les principes maçonniques et démocratiques, mais avec les données scientifiques les plus modernes (pages 10-11). En supprimant complètement tout ce qui, de près ou de loin, pouvait rappeler le caractère si religieux de ce grade à son origine, la maçonnerie n’ayant et ne devant avoir rien de commun avec la religion… etc. (p. 12). Si on peut lire en notre Déclaration de principes imprimée en 1885 : Base fondamentale et immuable : l’existence de l’Être Suprême : l’immortalité de l’âme ; l’amour du prochain, on peut lire dans notre Constitution réformée : autonomie de la personne humaine, justice, altruisme (p. 13).
22 RAGON : Tuileur universel, page 307, 1856.
23 cf. «Rituel de CAGLIOSTRO», pages 54, 55, 61, 62. L’enseignement de ce dernier est totalement étranger aux doctrines du Régime de Naples ; c’est celui inséré au 3e degré d’adoption de Cagliostro où il donne (cf. pages 140-142) les détails pratiques d’une opération, devant durer quarante jours et provoquer un rajeunissement complet de tous les organes physiques de l’adepte ! C’est là, évidemment, un symbole, que les gens crédules ont cru bon de prendre à la lettre : non seulement aucun d’eux n’a pu réussir cette cure « d’élixir de longue vie », mais Cagliostro lui-même a avoué un jour n’avoir jamais expérimenté ni réussi la méthode, dont il se faisait le propagandiste ! (cf. Vie de Balsamo, page 206, 1791.)
L’ÉVOLUTION DE LA CONDITION FEMININE AU SEIN DE LA FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE MODERNE
En introduction, je souhaite pouvoir préciser d’emblée que le thème principal de cet article que je soumets à votre bienveillante lecture, n’est pas de relancer inutilement le débat à propos des Loges mixtes ; chaque Loge ayant au sein de sa propre Obédience le droit – selon les aspirations de ses membres – de se conserver la liberté d’être, soit mixte, soit masculine, voire soit même et encore uniquement féminine.
Étant en outre parfaitement entendu qu’il ne serait pas davantage opportun de tenter d’imposer quelque velléité de mixité ferme et déterminée que ce soit, sans prendre assurément le risque – en brûlant de la sorte les étapes – de désorienter quelque peu la plupart de nos frères; mais aussi, sans doute et malgré tout, de bousculer peut-être également certaines de nos soeurs elles-mêmes qui, par le fait même de leur propre appartenance délibérée à Franc-Maçonnerie mixte, n’y entrevoient cependant essentiellement que cette perspective : en n’ayant dès lors pas de désirs particuliers quant à la revendication de leur appartenance à une Obédience exclusivement féminine(…)
Mais il n’empêche, pourrions-nous, toutes et tous (collectivement), autant que chacune et chacun (individuellement) – sinon le considérer – au moins avoir la pleine conscience qu’il existe néanmoins bel et bien des Maçonnes qui désirent aussi ardemment que légitimement pouvoir aussi ‘’maçonner’’, seulement entre elles…?!
Et d’ailleurs, tout récemment, le GODF n’a-t-il pas pris une belle initiative novatrice en relation directe avec l’évolution de la société et de ses moeurs dans lesquels, quoi qu’il en soit, nous évoluons tous ensemble : ceci, en permettant aux Loges qui le souhaiteraient de pouvoir affilier des femmes ??!!
Gageons qu’il y a tout lieu de penser qu’il s’agit effectivement là d’une sage décision qui augure de prémices de bon aloi pour la reconnaissance connexe d’Obédiences, cette fois exclusivement féminines !
De fait, le temps des luttes intestines indignes des valeurs de la Franc-Maçonnerie Universelle liées aux interdictions formelles, à la lecture drastique du Code Pénal ainsi qu’aux sanctions qui ne pouvaient fatalement qu’en découler, semble désormais être enfin définitivement révolu pour la GODF.
Voilà donc une belle et noble reconnaissance du libre choix de toute Loge au travers d’une Obédience qui se veut libre, souveraine, juste et parfaite !!
Hélas, cette volonté de modernité n’existe évidemment pas encore partout : loin s’en faut.
Et il y a toujours des Obédiences qui – coûte que coûte – tentent de maintenir l’hégémonie désuète des acquis passés, en se refusant obstinément d’avoir l’honnêteté intellectuelle (si ce n’est fraternelle !) de reconnaitre en tant que telles la légitimité existentielle des femmes Maçonnes indépendantes.
Et cela, même si, par ailleurs, notamment (voire principalement) en Amérique du Nord, les femmes (Sœurs) désireuses de pouvoir officier, sont contraintes de se tourner vers le très noble et réputé OES (‘’Order of the Eastern Star’’) : lequel, en dépit d’un certain machisme ambiant relativement forcené qui règne aussi là-bas, les élève cependant au rang de Sœurs à part entière et parfaitement capables de pouvoir conduire un rituel.
Pourtant, une femme travaillant dans le respect de tous les aspects d’un Rite d’adoption ne peut prétendre de se proclamer Maçonne.
Elle n’est seulement considérée – (comme on le ferait pour une quelconque sous-marque) – que comme une ‘’sistar’’, voilà tout(…)
Très sincèrement, en notre âme et conscience, n’est-ce pas là, surtout, la marque d’une empreinte résolument rétrograde et…. éminemment discriminatoire ?!
Et, qui plus est, allant totalement aux antipodes des valeurs basiques de la Fraternité et de l’Humanisme le plus fondamental ?!?!
…. À moins bien sûr que, pour quelques ‘’messieurs cordonnés’’, l’Humanité (en dépit du genre féminin qui est pourtant le sien sur le plan grammatical) ne soit peut-être qu’exclusivement masculine…
Plus sérieusement, considérons et reconnaissons que les femmes ont équitablement le droit – (sans toujours en avoir actuellement le choix) – de pouvoir travailler aux Rites d’adoption et que l’idéal serait dès lors, que toutes les Obédiences lèvent une fois pour toutes cet embargo injuste et incohérent, en octroyant le choix ainsi que la liberté pour chaque Loge, d’accepter ou non en leur sein des femmes (Soeurs) qui souhaiteraient pouvoir poursuivre leur cheminement d’Être humain, soit au sein de Loges mixtes, soit encore entre elles, si elles le souhaitent.
Ne serait-ce pas là une vraie justice doublée par un plus grand respect des droits élémentaires de toute personne : sans distinction de race, de couleur, de religion ET de sexe ??!!
Ô bien sûr, j’entends d’ici les détracteurs ‘’bien-pensants’’, qui auront naturellement toujours le loisir d’opposer que les femmes n’auraient pas leur place en Maçonnerie parce que, pour diverses raisons (les unes plus mauvaises que d’ailleurs vraiment bonnes pour les autres), c’est une affaire d’homme(…)
Sans doute. Mais c’était il y a 100 ans, ‘’messieurs’’ : mes chers Frères !
Car, n’en déplaise à d’aucuns, de la même manière qu’il existe aujourd’hui des femmes policières, politiciennes, médecins, militaires, etc. : choses impensables et inimaginables il y effectivement un siècle et moins ; il y a à présent – aussi – des femmes Maçonnes. Et ce ‘’métier’’ n’est plus seulement – telle une chasse gardée – réservé qu’à vous, mes Frères sectaires !
Mais au fait, d’où proviennent ces peurs qui attenteraient tant à la suprématie masculine ?
Il paraitrait que l’une d’entre elles pourrait résulter de la tentation charnelle qui risquerait d’avoir cours en Loge et que les femmes pourraient tenter de les distraire de leurs préoccupations Humanistes et ainsi, peut-être, de même aller jusqu’à les séduire(…)
Comment évaluer un tel argumentaire…?
Non seulement, l’on peut objectivement admettre qu’il existe certainement bien plus sexy qu’un tablier, des gants blancs, éventuellement une robe/toge ou tunique et des décors : lesquels, tout en étant en effet d’une grande beauté intrinsèquement noble, n’en demeurent cependant ni pour autant pas moins, tout, sauf érotiques ; de la même façon qu’il peut-être tout aussi admis qu’une femme en soutane ou en burka est sans doute bien loin de pouvoir attiser de quelconques désirs lubriques, si chers à la gent masculine ; mais surtout et bien par-delà ceci (et sans nullement vouloir entrer le ‘’délicat’’ débat de quelconques dogmes religieux dont ce n’est pas ici le sujet, même s’il est attenant) : quelle est donc encore cette image d’Épinal pour enfants d’école primaire, qui nous ramène en droite ligne aux poncifs caricaturaux de la pomme, du serpent et du Jardin d’Éden…???
(Allons donc, que tous les ‘’Adam’’ cessent de nous craindre !)
Après tout, quoi que l’on en pense ou même en dise, une Loge n’est pas un lieu de séduction.
Et vraiment, faut-il rappeler autant que faire se peut que, tout au contraire, il s’agit d’un endroit uniquement dévolu à la spiritualité et où l’on travaille sur soi-même en vue de s’améliorer (dans l’espoir d’améliorer peut-être les autres) et aussi, de se contrôler(!) : y compris toujours vous-mêmes ainsi que vos éventuelles pulsions…. quelles que soient leur nature, mes très chers Frères potentiellement libidineux jusqu’aux excès qui seraient les moins maîtrisés.
Une Loge Maçonnique n’étant pas un bordel où aucune discipline ni respect mutuel et réciproque n’existerait, le Vénérable est notamment là pour y veiller. POINT
(Sans jeu de mots faciles : …. au diable(…) dès lors, les états d’âme lubriques ainsi que les fantasmes personnels secrètement enfouis de luxure que certains ‘’messieurs’’ (mes bien-aimés Frères !!!) auraient peut-être tant de mal à pouvoir canaliser. Que diable(s)!…. contrôlez-vous !! La véritable maîtrise…. entre autres de soi, passe également par là !!!)
Car après tout, même et surtout dans le monde profane, n’y a-t-il pas chaque jour des femmes et des hommes qui se côtoient sans cesse pour travailler ensemble : au bureau, dans les écoles, dans les clubs, au parlement et partout où il y existe des services commerciaux ou non, issus d’une société civilisée digne de cette appellation…?
Et existerait-il, par hasard, quelque part, des endroits qui ne seraient tout spécialement réservés qu’aux femmes et d’autres qu’aux hommes ??
La réponse (contradictoire) coule d’emblée de source : tout à la fois, non et…. oui(…)
Mais en ce dernier cas, de quel type alors de société parlerions-nous : de celle inféodée (parce que féodale !) à l’irrespect des valeurs de droits, d’équité et de liberté propres à TOUS les Êtres humains…!?
Or, puisque nous avons précisément l’opportunité et le libre choix de ne pas devoir nous laisser davantage gagner par l’intolérance (et l’ignorance qui n’en est que sa bien triste déclinaison), pourquoi donc ne serions-nous pas plus noblement attachés – particulièrement nous qui nous galvaudons d’avoir reçu la Lumière – à la seule réponse qui ait vraiment droit de citer : oui, nous SS.’. et FF.’., nous désirons, nous souhaitons et nous voulons que l’équité – sans aucune distinction ni ostracisme – prévale au sein de la Franc-Maçonnerie Universelle !!!
Et puis, nous ne sommes pas bêtes et nous ne sommes certainement pas non plus des bêtes(…)
Nous avons un cerveau (censé être évolué) et nous sommes dotés d’une intelligence AINSI QUE d’une Conscience.
Il faudrait donc cesser, telle l’autruche, de nous enfouir constamment la tête dans le sable pour contourner des problèmes qui n’en sont pas vraiment et qui n’existent seulement que parce que certains d’entre nous les ont non seulement créé et continuent désespérément à essayer de les entretenir par tous les moyens possibles et, théoriquement, inimaginables…. du moins raisonnablement(…)
Souvenons-nous du miroir – non pas aux alouettes qui déforme la vérité – mais plutôt celui qui réfléchit la réalité vraie : celle qui est face à nous.
Nous ne pouvons passer notre vie entière avec un bandeau sur les yeux.
Il nous faut accepter de vouloir, de pouvoir et de savoir voir la Lumière : celle – la seule possible – qui éclaire le cœur et l’esprit(…)
Par ailleurs, pour ce qui est des Constitutions d’Anderson qui régissent Universellement la Franc-Maçonnerie, je souhaiterais encore pouvoir – très humblement – vous interpeller…
S’il est effectivement clair que ces textes ont une très haute teneur philosophique et Humaniste et qu’ils font parties intégrantes de notre Tradition, contre laquelle je n’ai bien évidemment aucun apriori douteux : dès l’instant où, en tous cas, celle-ci respecte les droits ET la dignité de tous les Êtres humains, voire également de ceux de tous les êtres vivants tels les animaux, à l’encontre desquels – pour exemple – je ne partage pourtant pas – en dépit de certaines sacro-saintes ‘’valeurs’’ dites traditionnelles – celles (très controversées) relatives à la corrida ; il n’en reste pas moins que nous pourrions objectivement convenir et admettre que, si les Constitutions ne dévalorisent pas à proprement parler, de manière volontaire, la
condition humaine en tant que telle : il est cependant un fait que de par ses cloisonnements certains, elles mériteraient assurément d’être très largement dépoussiérées afin d’être remises enfin au goût du jour(…)
En effet, il est opportun de rappeler que, à l’époque du pasteur Anderson (au début du XVIIIe siècle !), la femme d’âge adulte restait néanmoins toujours considérée comme étant mineure à vie et dépendait, soit de son père ou soit de son mari ; et qu’il n’était notamment pas question pour elle, de pouvoir entrevoir la perspective d’entamer de longues études ou la moindre chose qui lui aurait permis de pouvoir sortir de sa condition inférieure(…)
Tout au contraire, malheureusement, la femme était – à cette époque lointain – quasiment reléguée au rôle effroyablement réducteur de ‘’bête reproductrice’’, malléable et corvéable autant à souhaits qu’à mercis : une sorte de ‘’créature’’ inférieure…. comme se complaisaient effectivement à le prétendre la grande majorité des hommes de cette époque(…)
Et de fait, l’immense majorité d’entre elles, ne savaient d’ailleurs ni lire, ni écrire, ni compter.
Ses seules ‘’valeurs’’ (convenues aussi unilatéralement qu’injustement) ne se bornant qu’à se taire et à se soumettre de tout et pour tout, dans la plus grande modestie ainsi que la plus totale discrétion.
Pire encore, peut-être, lorsqu’une femme rencontrait des difficultés pendant un accouchement, au point qu’il soit susceptible d’attenter au processus vital de celle-ci ou de son enfant à naître, le médecin demandait usuellement à l’époux : ‘’la femme ou l’enfant…?’’(…)
Voilà le contexte précis dans lequel les Constitutions d’Anderson (qui était également l’époque de Desaguliers) ont été élaborées. CQFD
Rien d’étonnant dès lors, que les Constitutions désignent la femme comme étant ‘’non initiable’’(sic!), puisque la valeur de son existence n’avait d’égale que celle d’une bête de somme à visage humain(…)
En conséquence de quoi, il aurait effectivement été très surprenant, a fortiori dans de telles conditions et un pareil contexte, de pouvoir imaginer la voir sur les colonnes d’un Temple Maçonnique.
Mais aujourd’hui, en 2014, est-ce que cette tradition est-elle encore juste et, par extension : élève-t-elle l’Être humain ou la rabaisse-t-il…???
Il est un fait que pour les plus récalcitrants éventuels autant que pour les rébarbatifs persistants potentiels, ce mériterait au moins d’être sérieusement médité !!!
Car, l’enjeu est d’importance : et soit l’on conserve des traditions relativement ‘’barbares’’ et en tous cas bien obsolètes et alors, notre société ‘’évoluera’’ lentement et en titubant ; ou bien soit, l’on a le courage de ’’faire le ménage’’ de certaines ‘’vieilleries’’ et, auquel cas, nous serions en osmose avec l’essence même qui se doit de caractériser (et donc différencier) la qualité de l’existence de l’Être, par opposition à celui du ‘’vulgaire’’ animal(…)
Et s’il est très bien (et même indispensable) de procéder assez régulièrement aux mises à jour de nos ordinateurs ou encore d’organiser certaines restructurations massives : comme notamment le font souvent les plus grandes entreprises performantes ; pourquoi ne serait-il alors pas tout aussi logique (et indispensable) de savoir – de la même façon – aussi balayer de temps à autres devant la porte de nos propres Temples : ne fut-ce que simplement pour savoir nous adapter aux réalités de notre temps ?!
Pour ma part (je le crois intimement et légitimement), il me semble que les Constitutions d’Anderson ne sont pas très (euphémisme volontaire et de convenance !) édifiantes pour la femme actuelle, simplement parce que plus du tout à l’ordre du jour !
(NDLR. : Étant entendu que, en principal autant qu’en particulier, c’est bien seulement ET uniquement le chapitre ‘’Femmes’’ des Constitutions que je conteste…. sans être d’ailleurs la seule à le penser et à le faire : ni parmi mes coreligionnaires du même sexe, ni parmi la gent masculine qui bénéficie d’un esprit ouvert.)
La balle est donc dans le camp des libres-penseurs conscientisés par les valeurs qui nous guident…
Et peut-être alors qu’un jour, tous les FF.’. ‘’imperturbables’’ réaliseront à quel point ce ‘’fameux’’ chapitre va à l’encontre (jusqu’aux antipodes du paroxysme de la non humanité) des droits de…. l’Homme : au sens large de celui des droits de la personne.
Et pour se faire, donnons donc aux Loges libres de pouvoir abolir l’interdiction faite aux femmes d’être initiées.
Mais surtout (peut-être bien tout à la fois le plus crucial de tout), donnons leur la liberté d’exister et d’être enfin reconnues comme Francs-Maçonnes à part entière et non plus comme de viles clandestines désignées par des appellations aussi limitées que réductrices, telles : ‘’sauvages’’, ‘’co-Maçonne’’ ou même ‘’Sistar’’(…)
J’ajouterai encore que le paysage Maçonnique Français mérite (et force) tout mon respect et que ce n’est d’ailleurs pas pour rien ni par hasard que je me suis personnellement plutôt volontiers dirigée délibérément vers les Obédiences d’origine Françaises ; la Franc-Maçonnerie Anglo-Saxonne ayant encore beaucoup de choses à apprendre de nos Frangins et Frangines du vieux Continent pour lesquels les termes irrespectueux et appellations réductrices susmentionnées, n’ont généralement pas cours au sein d’une vraie Fraternité…
Faudrait-il aussi aller jusqu’à encore brièvement rappeler tous les bienfaits sociaux, dont l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) ainsi que la prise en charge par la Sécurité Sociale de moyens contraceptifs adéquats, à l’égard desquelles certains membres féminins – ministres ou secrétaires d’État – des différents gouvernements ont contribué, en les légiférant, à apporter une avancée sociale indéniable et bénéfique sous l’égide des valeurs Maçonniques…?)
Étant d’autre part ici entendu que, même aux USA où existe l’Obédience du Droit Humain, la vie quotidienne au sein de ses propres Loges est loin d’y être une sinécure pour nos SS.’.
Alors, je le redemande, le revendique et le réclame une fois encore : arrêtons de considérer nos SS.’. comme de vulgaires clandestines passablement bouffonnes, que les Grandes Loges Nationales méprisent en les mettant de surcroît au pilori : ce qui n’est pas le cas de façon aussi criante en Europe et dans les autres pays Latins où la DH occupe malgré tout une place de choix parmi la Franc-Maçonnerie Universelle.
L’abolition de cette ‘’loi’’ dans l’esprit des FF.’. ‘’fermés’’ aurait pour grand avantage de faciliter la vie quotidienne des femmes éprises d’Humanisme au travers des merveilleuses valeurs Maçonniques ; puisqu’elles auraient ainsi plus de choix de Rites.
Et cela, sans compter qu’il est bien plus aisé pour un homme (profane) de trouver une Loge que pour une femme, à l’égard de laquelle le choix est injustement réduit à peau de chagrin(…)
Avez-vous seulement jamais songé que la plupart des SS.’. se doit souvent de parcourir des distances énormes pour pouvoir être initiées ainsi que pour pouvoir ensuite participer aux travaux en Loge…?
Autant de ‘’détails’’ qui impliquent des dépenses inutiles de temps et d’argent.
Et ceci, sans omettre aussi celles qui, parfois, tombent sous le joug de pseudo-gourous peu scrupuleux qui, par de belles promesses, ne feront jamais que les escroquer, tout en salissant la noblesse des valeurs qui sont à l’image de la Franc-Maçonnerie.
Et puis, avez-vous déjà également pensé à toutes ces sœurs qui se font intimider par des ‘’Frères’’(?!) et ce, sous le seul prétexte qu’elles appartiennent à de petites Obédiences ‘’marginales’’ au regard des grosses qui se proclament unilatéralement ‘’acceptées’’…. tout en n’acceptant bien évidemment pas les premières.
(En aparté : voilà encore bien un autre sujet problématique connexe de taille pour plancher sur la question des Loges dites ‘’acceptées’’ en opposition formelle avec celles qui se veulent légitimement libres et souveraines…)
Et la route est bien longue ainsi que parsemée d’embûches pour pouvoir parvenir à vivre et à partager cet idéal à part entière.
Enfin, peu importe l’endroit du globe où se trouvent ces femmes-profanes qui aspirent tellement à la Fraternité en tant que futures SS.’. ainsi que les sœurs elles-mêmes déjà initiées…
Toutes, sans restriction ni distinction, nous continuerons de souffrir des discriminations édictées par une poignée de ‘’bien-pensants’’ bon chic, bon genre et bon teint qui veulent tenter de (se) faire croire qu’ils feraient la pluie et le beau temps de ce qui serait ou non ‘’politiquement correct’’, tout en ayant – en prime – le monopole de l’Humanisme(…)
Mais pourtant, tant que cela sera, toutes ces femmes (dont je suis !), continueront le plus souvent de souffrir, où qu’elles soient, dans la contrainte de devoir presque se cacher, tant pour échapper aux intimidations dont seule la bassesse intentionnelle qui leur est imposée est réellement ‘’sauvage’’, que par toutes ces intentions aussi nébuleuses que fumeuses et surannées qui leur sont opposés et qui n’ont – quoi qu’il en fut – strictement rien d’Humaniste ni de Fraternel.
Je suis Canadienne-française du Québec, vivant au Japon depuis plusieurs années…
Et en Asie, par exemple, la Franc-Maçonnerie y est généralement méconnue et, nonobstant l’existence de la Grande Loge Nationale, il est clair que la viabilité des Loges libres y est extrêmement limitée : tant l’obtention d’une patente délivrée en bonne et due forme y est toute aussi hypothétique qu’aléatoire.
Mais ce monde n’est décidément pas parfait car, même en Europe, règnent des luttes intestines dignes des plus viles ‘’gue-guerres’’ de clochers entre les Obédiences qui veulent s’octroyer (en l’imposant !) leur suprématie aux yeux des autres : jusqu’à user d’intimidations indignes et à abuser, parfois même, de violences psychologiques.
Alors, très sincèrement, ne croyez-vous vraiment pas qu’il serait grand temps que – à défaut d’être réellement Une et indivisible (ne soyons pas utopistes) – la Franc-Maçonnerie mondiale serait collectivement bien inspirée de songer sérieusement ET Fraternellement à se réorganiser, afin de se réaligner sur ses valeurs Universelles immanentes et communes à chacun(e) (toutes les tendances confondues), en vue de la rendre…. de nous rendre individuellement, plus sereins, plus justes et plus équitables pour le plus grand bénéfice de tout le monde : femmes comprises ?!!?
En conclusion, ayons la farouche volonté associée à une détermination sans faille de croire que, plus que toute autre Institution (profane ou non), la Franc-Maçonnerie se devrait de savoir s’élever au-dessus de toutes les formes de dogmes socioculturels et/ou religieux, en bannissant – sans en édulcorer la noblesse des intentions – tous les types de ségrégations ainsi qu’en éradiquant toutes les sortes d’existence partisanes associées à la race, aux croyances et au sexisme primaire.
‘’Accessoirement’’, n’est-ce pas là le gage de pouvoir enfin être pris au sérieux par nos détracteurs : qu’ils soient profanes ou, contre toute attente, initiés ??
N’en déplaise à certains, c’est sans gloire personnelle mais avec fierté que je suis Franc-Maçonne.
Et, en tant que telle, mes Frères et mes Sœurs libres et de bonnes mœurs me reconnaissent comme telle.
Certes, je ne suis bien entendu pas parfaite et ne me considère évidemment nullement comme telle.
Mais, à cause de (ou plutôt, grâce à….) ma qualité de Maçonne, je me dois de rester fidèlement conforme à mes engagements et j’ai donc une responsabilité : celle (comme chacun(e) d’entre nous) d’agir et de réagir en donnent du mieux possible l’exemple par de bonnes et justes actions, autant que par une bonne et adéquate attitude : le tout, en veillant en permanence au respect de mon prochain, par le travail que je conduis sur moi-même pour le plus grand bien possible de toutes et de tous.
Toute idée contraire à ce précepte fondamental, signifierait pour moi, un déshonneur personnel et, encore bien par-delà, surtout une ignominieuse et très offensante insulte à la Franc-Maçonnerie Universelle, Libre, Juste et Parfaite ainsi qu’à ses valeurs incontournables d’Humanisme et d’Humanité.
Annie Matsunami
Merci Annie d’autoriser cette parution …
Annie est une sœur vivant et travaillant au Japon, artiste aussi, et qui à même déjà fait un livre … en plus
Discours de réception au 1er deg:. rite de Mem:. Misr:.
Discours de réception au 1er deg:. rite de Mem:. Misr:.
VM :. dignitaires qui décoraient l’Or :. et vous tous mes FF et mes SS en vos rangs grades et qualités
enfin mon TCF:. Bienvenue dans notre loge … Bienvenue chez vous … et pour cette bienvenue permettez moi de vous conter un secret qui subsiste depuis que le monde est créé.
Ce secret a été transmis de génération en génération jusqu’à nous, et le sera de même jusqu’à la fin des siècles. Ce secret est non seulement impénétrable aux profanes, mais il l’est aussi aux maçons paresseux … Être maçon, c’est chercher sincèrement à mériter d’être Initié à nos mystères.
Et pour avoir l’idée de cette recherche, il vous faut être guidé ; la nature se charge de nous inspirer ce sentiment. Tout homme naît avec le désir d’être heureux, tout homme naît avec le désir de la vertu. Mais la nature seule ne suffit pas pour Élever l’homme et Éveiller sa raison.
Des soins ou des impressions de la nature ou de la raison se forment l’éducation. L’éducation de 2 si excellents guides(nature et raison) ne peut malheureusement rien produire que de parfait. La perfection dans l’homme, c’est l’amour de la justice ; notre troisième guide sera donc la Sagesse.
La nature, la raison et la justice veulent le bonheur de l’homme, non seulement dans l’autre vie, mais même dans celle-ci. Tout ce qui existe a été créé pour l’homme, il faut donc qu’il en jouisse, Mais il ne le peut qu’à titre de grâce et non sans effort: sa puissance n’est qu’un dépôt, il en a uniquement l’usufruit et il ne peut croire en être le propriétaire. Il doit donc se résoudre à jouir de ses avantages, mais sans jamais pouvoir se les approprier.
Avec la vie, l’homme a reçu un libre arbitre, c’est-à-dire que, placé entre le Bien et le Mal ( le Blanc et le Noir ) il est libre de choisir sa voie. On lui fait voir tout le bonheur qu’il doit retirer en suivant le Bien qu’il entrevoit et on le menace des plus cruels tourments s’il se livre à son ennemi de toujours, sa face sombre, son égo. De fait l’impie criera à l’injustice tandis que le juste bénira au contraire son Créateur.
Le juste et l’impie ont ils leur libre arbitre et pourquoi un tel contraste ?
C’est que la présomption se glisse dans l’homme par les connaissances qu’il acquière, s’il n’a pas soin de tout rapporter au seul but pour lequel elles lui sont transmises. Il prendra alors une route parallèle mais une fausse route; Séduit par l’apparence, il s’abandonnera entièrement au langage flatteur d’un ennemi qui ne cherche que sa ruine, jaloux de sa seule supériorité intellectuelle et surtout morale.
Une fois que l’homme a perdu de vue la vraie lumière, ou que, poussé par une criminelle curiosité, il veut se servir de celle qui lui permet d’atteindre virtuellement le but fixé, il ne fait plus que tomber d’erreur en erreur, sa présomption lui fait tout envisager sauf d’atteindre le seul but qu’il se devait de trouver au fond de son cœur. Ce but est bien la vérité ou le bonheur, mais privé par sa faute du flambeau qu’il a abandonné en arrière, il murmure, parce que les ténèbres l’empêchent de voir qu’il n’est plus sur la bonne voie: au lieu donc de la paix et de la vérité qu’il se doit de chercher avec persévérance et souffrance, il ne rencontre rien sauf toutes sortes de peines. Le remord et la confusion s’emparent de lui, il a bien voyagé, il a bien travaillé, mais sur cette route, il ne trouvera rien.
Ce n’est qu’après être rebuté et fatigué de tant de recherches inutiles, qu’après avoir essuyé toutes les fatigues du corps, de l’ âme et de l’esprit, qu’enfin, revenant à ce premier penchant pour le vrai, pour le bon et pour le beau, il abjure ses erreurs, il secoue ses préjugés et reviens sur ses pas à l’aide du trouble de sa conscience. C’est le cri de nos guides bienfaisants qui se font entendre impérieusement. Sic transic gloria mundi …
Mais, pour retrouver le vrai bonheur, il faut qu’il se soumette, qu’il se résigne, qu’il fasse le sacrifice de ce qu’il a de plus cher, qu’il renonce à ses droits, qu’il subisse la mort et la privation de tout ce qu’il avait possédé. Et s’il se soumet enfin à ce châtiment mérité par sa révolte, l’homme ingrat obtient enfin sa grâce alors qu’il n’attendait que son anéantissement. Qui est cet ami généreux qui intercède pour lui ? C’est son Créateur, c’est la Sagesse même.
Qu’exige-t-on encore de l’homme ? Rien que le travail mon F :.. Dés que l’homme rentre sérieusement en lui- même il y trouve ce rayon de lumière que nous avons tous reçu, avec le désir sincère de se connaître, de connaître son auteur et la perpendiculaire qui les unit, à une pratique plus régulière de ce qu’il connaît déjà de ses devoirs. L’homme se servira utilement de cette lueur pour parvenir à la Grande Lumière. Mais n’oublions pas que cette récompense doit être le fruit d’un long et pénible voyage sous les assurances et les épreuves les plus authentiques de notre Fidélité, de notre Prudence et de notre Soumission ; voyage qui a commencé mon F :. ce soir par le voyage post mortem de votre âme et de sa pesée suivant la tradition des anciens Égyptiens.
Jusques ici l’homme que nous considérons n’est ni nu ni vêtu, il ne sait pas encore précisément se démêler lui-même, il ne peut concilier ses penchants et ses facultés, il s’étonne de sa liberté et se compare; La Fidélité, l’Amour et la Confiance lui sont ordonnées, il s’y soumet, et son repentir, sa pénitence et son aveu lui méritent sa grâce. Il est porté d’autant plus que le souvenir des circonstances de sa création lui font concevoir toute la noblesse de son origine.
Ainsi l’Homme n’acquiert ce qu’il désire qu’en consultant la nature, la raison et la justice ; la première est la porte où il doit frapper, la seconde est la route qu’il doit suivre et la troisième est le but qu’il doit aspirer. Rentrez donc en vous-mêmes mon TCF :., étudiez-vous et frappez pour être entendu; cherchez dans la sagesse et hors du matériel ce qu’elle seule peut vous faire trouver, et demandez à l’auteur de toute Vraie Justice l’Intelligence pour vous guider et vous sortir de cette errance.
L’homme livré à ses passions reste dans les ténèbres, il en est offusqué : son origine et sa fin ne lui sont plus présents. Il oublie la partie spirituelle présente dans son existence pour ne se livrer qu’à la partie animale et matérielle. Il se dégrade en ne s’occupant que du temporel, et tant qu’il est dans cet état d’engourdissement et d’aveuglement, il ne peut s’élever au-delà, il n’y aperçoit même rien, parce qu’il met lui-même un voile épais entre lui et la Lumière.
Mais lorsque ce voile est tombé, il aperçoit, avec les veux du vrai désir et de la confiance, ce que son esprit offusqué ne pouvait lui laisser entrevoir.
Trois grandes étoiles se présentent à lui, ce sont les trois commandements qu’il trouve gravés au plus profond de son Être. L’homme avait reçu l’usage des métaux, mais trompé par sa concupiscence, il fallait qu’il s’en dépouille. Toutes les passions peuvent être innocentes, elles ne deviennent criminelles que par l’abus que l’homme en fait lui même.
En nous rendant ces dons, dont nous avions mérité d’être dépouillés, il nous est possible de rendre la grâce du Bien et d’user des bienfaits de la Nature; mais nous ne pouvons rentrer dans nos droits qu’avec un cœur pur, fruit du repentir et d’une bonne résolution. L’excellence de l’homme est effectivement appuyée sur trois colonnes ou trois impressions qu’il trouve gravées dans son cœur… qui sont les trois vertus théologales.
Sans leur pratique, tout édifice moral s’écroule ; L’homme est ainsi appuyé sur la force, la sagesse et la beauté qui nous représentent la divinité l’homme lui-même et les éléments; la nature, la raison et la justice; le spirituel, l’animal et le matériel; l’intelligence, la conception et la volonté.
Les apprentis siègent au Nord et en silence pour se faire à l’ouvrage, en attendant qu’ils aient acquis la force et les connaissances des travaux maçonniques, c’est à dire, que l’homme auquel on fait entrevoir des connaissances qu’il croit facile et intelligible, a besoin d’un peu de réflexion pour s’accoutumer aux idées si simples de la raison mais si complexes par les préjugés que l’homme s’est donné. Ce n’est pas une petite mission que de vaincre ses préjugés et sa volonté, mais ce n’en est pas moins un sacrifice nécessaire et préalable à l’acquisition et la transmission de toutes nouvelles connaissances.
Ces nouvelles connaissances, ces premiers coups de ciseaux donnés sur cette pierre, quoiqu’en l’entamant, ne paraissent pas donner une quelconque forme; Mais infailliblement, avec du désir, de l’amour, et de la confiance, le véritable maçon que je vous souhaite être se frayera un chemin vers la perfection. L’ignorance et l’erreur lui feront voir ce qu’il cherche comme un chaos qu’il ne peut encore décomposer, comme une lumière encore enveloppée des plus épaisses ténèbres qu’il lui faudra dissiper. Il faut du temps et de la réflexion pour débrouiller de nouvelles idées, vaincre ses préjugés et adopter de nouvelles notions sur des objets que l’esprit ennemi de la matière n’a pu laisser soupçonner à ceux qui l’ont négligé.
La récompense étant proportionnée au mérite d’un chacun, l’homme ne peut prétendre raisonnablement à une satisfaction au-delà de son mérite actuel. Il y a plusieurs places dans le temple ; la colonne J. est destinée à la paye des vrais apprentis elle veut dire confiance au GADLU.
Pour terminer ce discours, convenons, mon TCF et vous tous mes FF et mes SS en vos rangs grades et qualités que l’homme ne peut recevoir cette grâce et cette faveur que lorsque, voulant absolument sortir de l’erreur, il cherche de bonne foi la voie de la vraie lumière; que lorsque, indigné contre lui-même de sa présomption, il ne veut suivre que la vertu et que, persuadé de l’existence d’un être parfait, il ne met sa confiance qu’en lui seul, en qui réside la vraie loge, juste et parfaite, la force, la sagesse et la beauté.
L’apprenti qui ne sait à peine qu’épeler et qui ne sait nullement écrire, nous représente bien l’homme observateur d’une loi qu’il s’est astreint librement à suivre
Mon F :. recevez par ma voix une triple et chaleureuse accolade de la part de tous les FF :. Et SS :. Présents ici ce soir
VM j’ai dit
SOURCE : l’excellent site « le blog de anck 131″
http://anck131.over-blog.com/2014/04/discours-de-reception-au-1er-deg-rite-de-mem-misr.html
La Franc-Maçonnerie lyonnaise au XVIIIe siècle
La Franc-Maçonnerie lyonnaise au XVIIIe siècle
Article publié le 29 juil 2014 Par Joanny Bricaud.
La date de l’introduction de la Franc-Maçonnerie à Lyon est très incertaine, la plupart des anciens documents ayant été détruits pendant le siège de Lyon. Toutefois, un document, datant du commencement du 16e siècle, dit positivement que deux loges maçonniques écossaises existaient en France en 1535 : l’une à Paris et l’autre à Lyon[1]. Ces loges maçonniques n’étaient alors formées que par des ouvriers-constructeurs réunis sous le nom de Fraternité des Libres Maçons, parce que, conformément à leur but, qui était de construire dans tous les pays d’Europe où le besoin s’en ferait sentir des églises et des monastères, le pape les avait déclarés, en tous lieux, exempts d’impôts et de corvées[2]. Les protégés du Saint-Siège se répandirent rapidement en Allemagne, en France, en Normandie, en Bretagne, dans les Flandres et en Angleterre. Bien que disséminés, ils prirent soin de se communiquer les moindres perfectionnements apportés à l’art de bâtir. Leur correspondance fut, à ce sujet, des plus assidues, et l’architecture ogivale lui doit l’uniformité de son caractère autant que ses rapides progrès.
Au commencement du 17e siècle, une modification importante dans le fonctionnement de la Fraternité des Libres Maçons, changea le caractère essentiel de cette institution.
Sous la poussée des idées libérales, les Libres Maçons avaient été amenés à recevoir dans leur association des non-constructeurs, des non-ouvriers. Ils prirent alors le nom de Fraternité des Maçons Libres et Acceptés ; et c’est sous cette appellation qu’après la dévolution d’Angleterre, en 1688, Jacques II l’importa en France au château de Saint-Germain-en-Laye, dont il fit sa résidence.
La Société avait alors pour but principal le rétablissement des Stuarts sur le trône d’Angleterre. Grâce aux Écossais réfugiés en France, des loges se formèrent à Dunkerque d’abord, à Paris ensuite. L’aristocratie française accepta avec empressement ce mode d’association, propre à favoriser ses projets ambitieux, et la Franc-Maçonnerie se répandit avec une rapidité extraordinaire. Néanmoins, ce n’est que vers l’année 1725 qu’elle se propagea ans nos provinces[3].
La Franc-Maçonnerie fut accueillie à Lyon avec tant d’empressement qu’en moins de dix ans sept loges y furent créées.
La première en date est la Parfaite Amitié, fondée le 24 juin 1753, jour de la fête de saint Jean-Baptiste, et qui siégea sans interception, bien qu’elle ne fût reconnue régulièrement constituée que e 21 novembre 1756[4]. Son Maître de loge ou Vénérable se nommait Willermoz : la loge ne comptait alors que neuf membres. Deux ans plus tard, une nouvelle loge, la Sagesse, était constituée avec le Dr Jacques Willermoz, frère aîné du précédent, pour Vénérable. La troisième : l’Amitié, fut fondée en 1758, avec le Frère Grandon pour Vénérable, et pour Officiers, les Frères Gueidan, premier surveillant ; Meillan, second surveillant ; Bonnichon, orateur ; Legry, trésorier ; Barrai, secrétaire et Warnet, maître des cérémonies ; mais sa constitution régulière date de 1775.
Le 20 mars 1760, les Maîtres réguliers des loges la Parfaite Amitié et l’Amitié décidèrent de créer une nouvelle loge : les Vrais Amis, qui eut pour Vénérable le frère Paganucci. Mais, des conflits s’élevèrent bientôt entre les loges. C’est pour les empêcher que les Maîtres des loges de Lyon décidèrent, le 20 avril 1760, de constituer une Grande Loge supérieure aux autres, capable de juger les différends et maintenir le bon ordre. Un projet de règlement fut rédigé et soumis à l’approbation de chacune des loges particulières. Elles le ratifièrent et nommèrent chacune un député afin de constituer la Grande Loge des Maîtres réguliers de Lyon.
Le Grand Maître de la Grande Loge de France, le comte de Clermont, l’autorisa, et, le 4 mai 1760, Irénée Grandon fut nommé Grand Maître de toutes les loges régulières de Lyon et de celles qui demanderaient leur affiliation[5]. Le brevet de constitution fut déliré le 18 juillet 1761.
Enfin, le 5 décembre 1762, sur l’initiative du frère Lenoir, horloger, la loge la Parfaite Amitié, qui existe encore aujourd’hui, fut constituée et placée sous le contrôle de la Grande Loge des Maîtres réguliers.
Bientôt, ce fut un engouement général dans les hautes classes ; tout le monde voulut faire partie de la Maçonnerie. On y était attiré par la curiosité, les pratiques mystérieuses, le cérémonial étrange et l’attrait du plaisir, car certaines loges donnaient des fêtes splendides, des banquets où se rencontraient des gens de la haute société.
Malgré les brefs de Clément XII, condamnant et défendant les « sociétés, assemblées, réunions, associations et conventicules appelés Francs-Maçons », et de Benoît XIV, interdisant aux fidèles toute espèce de rapports avec la Franc-Maçonnerie, sous peine d’excommunication, le clergé régulier et séculier fournissait également un appoint très appréciable. La Maçonnerie avait même des représentants jusqu’aux pieds du trône, puisque le chef des Maçons français, le souverain grand maître de la Grande Loge de France, le comte de Clermont, était un prince du sang.
* * *
Vers 1760, un protestant converti au catholicisme par Fénelon, le chevalier de Ramsay avait introduit en France un nouveau rite Maçonnique qui s’appelait, malgré les protestations de la Grande Loge d’Écosse : le Rite Écossais, ou Rite Templier, parce qu’il se prétendait dépositaire de secrets remontant aux chevaliers du Temple. Le grand nombre des grades et des titres pompeux : « Maître illustre », « Chevalier de l’Aurore », « Grand Inquisiteur », etc., favorisèrent beaucoup le développement de ce rite, dont un chapitre fut établi à Lyon, en 1765. Il prit le nom de Chapitre des Chevaliers de l’Aigle Noir. Ses membres étaient recrutés parmi les frères pourvus des hauts grades du rite français (Grande Loge de France) et il était au-dessus de la Grande loge des Maîtres réguliers. Ce fut le Dr Jacques Willermoz qui eut la direction.
En 1767, le rite Martiniste, fondé par l’oculiste Martinès de Pasqually, fut introduit à Lyon sous le nom de Rite des Elus-Coëns[6].
Ses membres ne se recrutaient que parmi les maçons possédant les plus hauts grades. Le Grand Maître de ce rite était Jean-Baptiste Willermoz, frère du Dr Jacques Willermoz.
Peu après, le Chapitre des Chevaliers de l’Aigle Noir fusionnait avec la Grande Loge des Maîtres Réguliers.
Mais, à la même époque, en même temps qu’une scission au sein de la Grande Loge de France avait donné naissance au Grand Orient de France, un nouveau rite était importé d’Allemagne.
Ce rite, désigné sous le nom de Stricte Observance Templière, avait pour fondateur le baron de Hund, qui avait imaginé, de concert avec un frère Marschall, ancien Grand-Maître provincial de la Grande Loge de Londres pour la Haute-Saxe, de rétabli l’ancien Ordre des Templiers, en s’appuyant sur la Franc-Maçonnerie, et de chercher à recouvrer les biens de cet Ordre. Le Grand Maître de la Stricte Observance templière, le duc Ferdinand de Brunswick (Ferdinandus a Victoria) venait d’envoyer en France plusieurs émissaires qui s’efforçaient de répandre ce rite.
Un frère de Weiler (Eques a Spica Aurea), muni des rituels, avait reçu l’ordre d’établir en France trois provinces. En moins de quatre mois, il en établit non pas trois, mais quatre, ayant pris sur lui d’en fonder une quatrième sous le nom de Septimanie.
Ces quatre provinces avaient chacune leur grand maître, placé sous la grande-maîtrise du duc Ferdinand de Brunswick.
Ce fut Jean-Baptiste Willermoz qui signa l’acte d’obédience en recevant la grande-maîtrise pour la province d’Auvergne, la seconde de l’ordre templier.
Son siège directorial était à Lyon, dans la loge la Bienfaisance, où le célèbre philosophe mystique Claude de Saint Martin fit une série de cours en 1774. Celui-ci tenta de dissuader Willermoz de s’inféoder à la Stricte Observance Templière, mais sans succès, Willermoz constatant que Martinès de Pasqually, éloigné et malade, n’envoyait plus à ses Élus-Coëns de Lyon que de rares instructions, et que les initiations magiques[7] de Martinès ne donnaient aucun résultat, était alors découragé ; il avait cru bien faire en entrant sans plus tarder en relation avec cet Ordre de la Stricte Observance templière que l’on disait déjà si puissant et dont on racontait des merveilles.
L’affaire lui était, d’ailleurs, avantageuse : il recevait la grande-maîtrise provinciale d’Auvergne, dont la Bienfaisance devenait le centre directorial, et, en retour, cette loge prêtait son appui à l’Ordre templier pour faciliter à ce dernier une action sur la Maçonnerie française et particulièrement sur le Grand-Orient de France, qui venait de se fonder.
L’occasion semblait favorable. Plusieurs officiers du Grand-Orient étaient déjà gagnés à la Stricte Observance, particulièrement acon de la Chevalerie et l’abbé Rozier, qui occupaient des postes très importants pour la bonne conduite de l’entreprise ; le premier étant grand orateur et le second président de la Chambre des Provinces du Grand-Orient.
Martinès de Pasqually, inquiet de l’attitude prise par Willermoz et quelques autres dans le Grand-Orient de France, écrivit de Port-au-Prince, où il se trouvait, à Willermoz, pour lui demander des explications ; mais, quand arriva la lettre, au commencement de novembre 1774, Martinès était mort (20 septembre), l’inféodation des Élus Coëns de Lyon à la Stricte Observance régulière était un ait accompli depuis le mois de mars de la même année[8].
Afin d’agir plus sûrement sur le Grand-Orient, les nouveaux affiliés à la Stricte Observance résolurent de rentrer dans la Grande Loge des Maîtres Réguliers.
Mais, afin de ne pas porter atteinte à l’autorité du Grand-Orient, il fut arrêté que cette association avec le rite templier allemand resterait dans la Grande Loge des maîtres réguliers comme un grade Supérieur auquel on admettait seulement les frères qui en seraient jugés dignes, et les plus avancés en grade ; le Grand-Orient changea le nom de cette loge en celui de Grande Loge provinciale du Lyonnais.
Le 4 février 1775, un traité d’union était passé entre la Strict Observance templière et le Grand-Orient. Ce fut l’abbé Rozier qui réussit à faire accepter l’examen des propositions d’union présentées par les directoires templiers. Une Commission, composée des frères de Méry d’Arcy, d’Arcambal et Guillotin, avait été nommée le 4 février 1775 pour examiner ces propositions qui furent rédigées le 24 avril. On y disait « qu’il était de la justice du Grand-Orient d’adopter ce traité parce que les droits de suprématie du Grand-Orient lui étaient conservés, l’alliance étant proposée par les Directoires, lesquels se rendaient tributaires du Grand-Orient ». Mais on insérait au traité que les « Directoires conserveraient l’administration de leur rite et de leur régime, tout en ayant le droit de se faire représenter par des députés qui jouiraient de tous les droits et prérogatives des autres loges ». Ce traité fut scellé en 1776, lors du voyage du duc de Chartres, grand maître du Grand-Orient.
Cependant les protestations ne se firent pas attendre. Comme les loges du Grand-Orient n’avaient pas été consultées, un grand nombre d’entre elles déclarèrent formellement que le Grand-Orient de Paris n’était en aucune façon autorisé à conclure ce traité. Elles alléguaient des faits graves contre la plupart des membres des Directoires, montrant que ces membres n’étaient que des ambitieux, des transfuges qui avaient déserté le rite français, ou qui avaient essuyé les refus constants des loges du rite français. Elles prétextaient surtout qu’il ressortait du traité que les Directoires templiers deviendraient juges du Grand-Orient dont les loges ne pourraient jamais juger la Stricte Ordonnance. La grande Loge provinciale de Lyon, notamment, excita un violent orage au sein du Grand-Orient.
Son député, l’abbé Jardin, y donna lecture d’un mémoire extrêmement violent contre les Directoires templiers et dirigé contre le Grand-Orateur Bacon de la Chevalerie, qu’il dénonçait comme favorisant la politique de la Stricte Observance au détriment du Grand-Orient.
Mais, il avait affaire à plus fort que lui. Bacon de la Chevalerie para le coup en faisant déférer le jugement au Grand-Maître lui-même, le duc de Chartres, qui signa, le 1er avril 1778, un décret, par lequel il déclarait la Grande Loge de Lyon rayée de la correspondance du Grand-Orient, si elle ne se rétractait pas dans un délai de quatre-vingt-un jours, suspendait l’abbé Jardin de toute onction maçonnique pendant quatre-vingt-un mois, et ordonnait a destruction par le feu de tous les documents et pièces concernant cette affaire[9].
À ces violences arbitraires, la Grande Loge de Lyon répondit d’abord qu’elle s’était décidée à agir par elle-même, parce que plusieurs de ses lettres étaient restées sans réponse, puis, peu après, se soumit.
Néanmoins, cette affaire fut le point de départ d’une nouvelle campagne contre les Directoires templiers, qui fut menée très secrètement par un parti de maçons fort au courant des menées templières : les Philalèthes.
Ces maçons, dont la plupart avaient été fondateurs du Grand-Orient de France, inquiets des menées de la Stricte Observance dans le Grand Orient, établirent en 1773 un régime qu’ils opposèrent au régime templier. Ce fut le rite des Philalèthes ou des Amis de la vérité. Ce rite comptait presque tous les maçons instruits du Grand-Orient, non affiliés à la Stricte Observance. Ils s’efforcèrent neutraliser l’influence des membres du Grand-Orient, affiliés au régime templier. En 1778, les loges de la Stricte Observance templière et la Grande Loge de Brunswick tenaient à Lyon leur premier et dernier Convent, désigné sous le nom de Convent des Gaules.
Ce sont les manœuvres des Philalèthes auprès des membres de certains Directoires templiers, au sein desquels ils avaient de nombreux affiliés, qui le firent échouer. Ils obtinrent même le remplacement du rite templier par le Rite rectifié de saint Martin ; mais, on croit que ce reniement du système templier fut plus apparent que réel, car, comme par le passé, les Directoires rectifiés continuèrent à recevoir leurs instructions et leurs ordres de la Grande Maîtrise de Brunswick.
Les loges de la Stricte Observance n’étaient pas révolutionnaires. Leurs membres étaient partisans du despotisme éclairé. Ils estimaient que les temps d’une Révolution n’étaient pas encore venus.
* * *
Vers 1781, le célèbre Cagliostro était venu à Lyon. Il y revint en 1784 et chercha à y répandre son Rite Maçonnique Égyptien qu’il venait de fonder, et à faire des prosélytes.
N’ayant obtenu aucun succès auprès de la loge du Parfait-Silence, il s’adressa à la loge la Sagesse où il recruta une douzaine d’adeptes. Avec le concours de ces disciples, il fonda, avec un pompeux cérémonial, une superbe loge qu’il appela la Sagesse Triomphante. Cette loge, qui devait avoir la primauté sur toutes les autres loges de ce rite, ajoutait à son titre celui de Mère-loge de la Haute-Maçonnerie Égyptienne. La cérémonie d’inauguration fut d’une magnificence extraordinaire et dura deux jours. Vingt-sept frères y assistaient. Le vénérable était Saint-Costart.
Lors du Convent des Philalèthes, en 1785, l’élu-coën Dessalles, s’étant rendu à Lyon auprès de Saint-Costart, en rapporta la promesse que Cagliostro viendrait au Convent s’il y était convoqué. Mais, en dépit des promesses de Saint-Costart, Cagliostro refusa d’assister au couvent. Il se contenta d’envoyer une lettre dans laquelle il déclarait qu’il ne prendrait part aux travaux des Philalèthes qu’autant que ceux-ci se feraient au préalable initier au Rite Égyptien de Lyon et détruiraient leurs archives ! Cette lettre fut suivie d’une autre, écrite par la loge de Cagliostro, la Sagesse triomphante, insistant pour que le Convent se pliât aux exigences de Cagliostro. Mais les Philalèthes n’avaient nullement l’intention de brûler leurs archives ; ils refusèrent et invitèrent seulement les membres du rite Égyptien à assister au Convent. Ceux-ci répondirent : « qu’ils étaient obligés de se conformer aux règles prescrites par le chef inconnu de la Maçonnerie véritable », et ils s’abstinrent.
La même année, le 27 juillet 1785, la mère Loge du Rite Écossais philosophique de France, sous le nom de Saint Alexandre d’Écosse et Contrat Social réunis, décréta qu’elle ne reconnaissait pas le Rite Égyptien de Lyon et qu’il serait adressé une circulaire aux loges et aux chapitres du régime philosophique pour les inviter à se garantir des novateurs en maçonnerie, « lesquels sont d’autant plus dangereux qu’ils éloignent les véritables maçons du but auquel ils doivent tendre ».
Ce convent des Philalèthes est le dernier qui ait offert quelque intérêt.
Celui qu’ils tinrent en mars 1787 dans l’hôtel de Savalette de Langes, rue Saint-Honoré, ne réunit que très peu de maçons. Son président, le frère Savalette, fut forcé d’interrompre les séances, de déclarer le convent définitivement clos. La lettre, un peu triste, qu’il adressa aux assistants parlait du manque de zèle des membres convoqués ; c’était par politesse ou par amitié, non par un véritable intérêt, qu’on venait rarement d’ailleurs, pour peu de temps, aux assemblées du convent ; il comprenait à son grand regret qu’il était non seulement prudent, mais même nécessaire d’y renoncer.
Il semble qu’il y ait en effet, à cette époque, un certain ralentissement dans les travaux maçonniques. L’approche de la Révolution pèse sur les esprits, et le président de la Chambre des Provinces du Grand-Orient de Paris, l’abbé Rozier, effrayé par les bruits révolutionnaires, se retire à Lyon[10].
De son côté, le philalèthe, Savalette de Langes, après le manifeste du duc Ferdinand de Brunswick (25 juillet 1792), s’étant présenté a la municipalité, à la tête d’une troupe de volontaires armés et équipés par lui, en demandant que l’on décrétât la levée en masse, donna une somme de 1650 livres pour l’équipement des trois cent mille volontaires de la République.
La Révolution força la plupart des loges maçonniques à se dissoudre. Le Grand Orient de France vit ses archives dispersées et la majeure partie de ses officiers victimes des excès révolutionnaires. Une seule de ces loges, la loge du Centre des Amis, continuait, à Paris, ses réunions. Les Philosophes Écossais, les Philalèthes, et les Élus-Coëns étaient obligés de suspendre leurs assemblées et de détruire toute correspondance qui eût pu sembler suspecte au Comité de sûreté générale. Parmi les Philalèthes, les uns, comme Savalette de Langes, étaient aux armées ; d’autres, comme de Gleichen, de Bray avaient quitté la France ; d’autres enfin, comme Roëttiers de Montaleau, qui avait remplacé l’abbé Rozier au Grand Orient, ou de Saint-Léonard, étaient emprisonnés comme suspects. Et si quelques Élus-Coëns, dont d’Eprémenil, Amar et Prunelle de Lierre, qui avaient voté le bannissement de Louis XVI, siégeaient encore aux Assemblées, tous les autres, comme Salzac, de Calvimont, l’abbé Fournié, d’Ossun, de Bonnefoy, avaient disparu, ou émigré.
À Lyon, les quatorze ou quinze loges en activité ne pouvaient plus réunir leurs membres disséminés par la Terreur[11].
Les Directoires de la Stricte Observance, du duc de Brunswick, n’étaient pas plus heureux. Celui d’Auvergne voyait sa loge-mère, la seule qui fût encore en activité, la Bienfaisance de Lyon, fort maltraitée par le siège. Les bombes pulvérisaient les archives provinciales que Willermoz n’avait pas eu le temps d’emporter de la loge, située hors des murs ; elles détruisaient la plupart de celles déposées dans la ville et tuaient l’abbé Rozier.
La ville vaincue, Willermoz fût arrêté et emprisonné ; son frère, Jacques, exécuté, ainsi que l’avocat du roi, Willanès, le comte de Virieu, et quelques autres maçons qui avaient servi dans l’armée lyonnaise. En même temps, le Grand Orient de France était déclare dissous et sa Grande Maîtrise vacante, en raison de l’abdication de son titulaire, le duc d’Orléans.
JOANNY BRICAUD.
Revue d’histoire de Lyon, tome 4e, pages 198-208, Lyon, 1905.
NOTES :
[1] Année maçonnique des Pays Bas, 4e vol., p. 372.
[2] Diplôme de Nicolas III, de 1277, confirmé par Benoît XII, en 1334.
[3] L’historien de la Franc-Maçonnerie, Thory, fait dériver la Maçonnerie lyonnaise de la Mère-Loge de Marseille, appelée plus tard Mère-Loge Ecossaise de France. Ce n’est pourtant qu’en 1743 que fut créé un pouvoir central maçon que pour la France, sous le nom de Grande Loge de France et que le système templier fut créé à Lyon, d’après la réforme du chevalier de Ramsay (Acta Latomorum, p. 63).
[4] Voici l’acte qui mentionne la constitution de la Parfaite-Amitié. C’est à notre connaissance, le plus ancien document maçonnique de notre ville :
« A la gloire du Grand Architecte de l’Univers et sous le bon plaisir de Mgr le comte de Clermont, prince de sang, très illustre et très respectable Grand Maître des Loges régulières de France et autres.
Ce jourd’hui, 21 nov. 1756, heures de midi plein, Nous, Grand-Maître des Loges régulières soussignés de l’Ordre respectable de la Franche-Maçonnerie, réquisitoire du vénérable frère Baillot, aussi Maître de Loge, nous nous serions transportés et assemblés à la Loge Saint-Jean, située à l’Orient de Paris, ou étant, il nous aurait communiqué que plusieurs frères, tous bons maçons de la Ville de Lyon, s’étant unis en nombre compétent, désireraient pour s’unir à nous plus étroitement par les liens précieux de la Fraternité, d’être formés et constitués en Loge régulière et suffragante de la Grande Loge de paris, dite de France; desquels frères à nous proposés, avons été assurés et certifiés, par ledit frère Baillot, qu’ils étaient dignes et capables d’exercer les Lois et Règlements tant généraux que particuliers de la Franche-Maçonnerie, et en outre, que ladite Loge sera soumise et se soumettra à l’avenir généralement aux Règlements faits et à faire, par la Grande Loge de Paris dite de France, comme en faisant corps; à quoy, nous, Maîtres de Loges régulières, ouï le bon rapport à nous fait, par ledit frère Baillot, avons par ces présentes, constitués et constituons une Loge régulière pour et dans la Ville de Lyon, être établie à perpétuité, laquelle aura pour titre et nom la Parfaite Amitié, et pour Maître de ladite Loge, avons pareillement constitué et constituons le frère Jean-Baptiste Willermoz; pour premier surveillant, le frère Claude Veulty et pour second surveillant, le frère François Claudy, et enjoignons à tous les susdits frères, tant Maîtres qu’Officiers de ladite Loge, de se conformer à tout ce qui tiendra au bien de notre Ordre; d’y garder et faire garder et observer très exactement la décence, la sagesse, la concorde et l’union qui doit régner dans les cœurs des Maçons, et tout ce que dessus étant exactement suivi et exécuté conformément à notre règle. Si, mandons et enjoignons à tous bons Maçons, tant de ladite Ville de Lyon que tous autres, de reconnaître la présente Loge, pour régulière et suffragante de la Grande Loge de France, comme en faisant corps, en foy de quoy, nous lui avons délivré ces présentes pour lui servir de titre, valoir et demeurer laditte Loge perpétuellement établie et installée en laditte Ville de Lyon, et icelles signées et délivrées par nous Maîtres de Loges à l’Orient de Paris, ledit jour et an que dessus ».
Suivent les signatures des Maîtres de Loges.
[5] Constitutions, délibérations, statuts et élections des officiers de la Grande Loge des Maîtres Réguliers de Lyon, établie en 1760. (Manuscrit grand in folio, 142 ff. Catalogue Coste, n° 3570. Bbl. de la Ville.)
[6] Coën, mot hébreu qui signifie : prêtre.
[7] Le Rite des Élus-Coëns était un rite essentiellement occultiste et magique.
Voir à ce sujet les travaux du Dr Papus : l’Illuminisme en France et Louisaude de Saint-Martin.
[8] Lettres et documents classés dans les Archives du rite maçonnique de Misraïm (anciennes Archives Villaréal, D. XVII)
[9] Ces documents échappèrent, à la destruction, grâce aux maçons du Rite des Philalèthes, dans les Archives desquels ils furent conservés. Le Rite de Misraïm possède actuellement ces Archives.
[10] Où il devait être tué lors du bombardement de la ville en 1793.
[11] Voici le nom des loges en activité à cette époque : les Amis de la Vérité; la Sagesse; le Parfait. Silence; la Sincère Union; les Vrais Amis: Saint-Jean de Jérusalem; la Parfaite Harmonie ; la Sincère Amitié; Saint-Jean du patriotisme (loge militaire); la Régularité ; la Paix; la Grande-Loge Provinciale; te Candeur; la Bienfaisance (Directoire templier).
Source : l’excellent site http://www.esoblogs.net/
Symbolisme Egyptien en Franc-Maçonnerie
On ne s’attarde guère aujourd’hui, à rechercher dans la symbolique maçonnique dite Moderne, les origines des outils qui nous sont proposés et que par habitude nous manipulons en Loge. C’est ainsi que peu à peu, au fil des générations montantes, nous avons perdu le sens du sacré et que se sont crées des mouvances parallèles qui n’ont plus de Maçon que le nom, bien que l’esprit traditionnel y soit préservé lors des cérémonies d’intronisation.
Si pour certains d’entre nous, les symboles et les nombres utilisés par la Franc maçonnerie sont les éléments familiers d’un langage universel inscrit dans notre cosmologie, nombre de Sœurs et de Frères initiés aux différents Rites de nos obédiences ne réalisent pas toujours la portée symbolique des outils qu’ils observent et manipulent en Loge. Leur regard est naturellement attiré par les éléments les plus remarquables, mais ils se contentent trop souvent des explications volontairement succinctes trouvées dans leurs rituels. Aussi, les sujets dont je souhaiterais vous parler ce soir, concernent l’origine égyptienne de quelques uns de ces symboles qui n’appartiennent pas en propre à la Franc-maçonnerie mais que nous véhiculons dans nos rituels sans toujours en connaître le sens caché.
Nombre d’éléments présents dans nos Loges attestent que notre spiritualité est solaire. L’invocation que nous faisons lors de l’ouverture des travaux « à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers », introduit cette notion importante, que nous symbolisons par des signes plus ou moins parlants tels que le Soleil et la Lune, l’espace sacré recevant le Pavé Mosaïque où le Delta Lumineux. Pour les anciens égyptiens, notre Grand Architecte était symbolisé sous le nom de Rê par le disque solaire, non pas comme étant Dieu mais comme étant sa première manifestation dans le monde visible. Il se manifeste par la Lumière qu’il diffuse, et qui crée la vie. Il n’est pas le « Dieu créateur de toutes choses », mais le principe de mutation des ondes dites cosmiques qu’il véhicule et qu’il transforme en énergie créatrice.
En Égypte, la base de la Grande Pyramide du Pharaon Khéops formait un carré rigoureusement orienté, tandis que sa pointe culminant en plein centre, à 144 mètres d’altitude, symbolisait l’origine de toute création. Du fin fond de l’Univers symbolisé par le point, la Lumière descendait éclairer la Terre symbolisée par le Carré.
Comme les égyptiens qui considéraient le pronaos, cette sorte d’antichambre à la porte close par un sceau d’argile au chiffre du roi, comme un lieu consacré, au centre de laquelle était positionné la pierre cubique à pointe contenant l’une des manifestations divines de l’Enneade (groupe des neuf divinités de lamythologie égyptienne rassemblant toutes les forces présentes dans l’univers : le démiurge Atoum, l’humidité Tefnout, l’air Chou, la terre Geb, le ciel Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephthys), les Maçons consacrent leurs Loges à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers dont ils symbolisent la présence par différents tableaux posés sur un Pavé Mosaïque, entouré sur trois de ses angles par des colonnettes de différents styles. Pour nous Maçons, comme pour les anciens égyptiens, cet espace réputé sacré, symbolise la Terre comme faisant partie intégrante de l’Univers qui l’entoure.
C’est pour en faire la démonstration que nos illustres prédécesseurs ont choisi la forme du Carré afin de permettre à ce symbole de se manifester. Aujourd’hui, certaines Loges représentent le Pavé Mosaïque en additionnant deux triangles aux proportions pythagoriciennes, pour former un Carré Long sur lequel sont tracés 108 cases, soit 12 de l’Orient à l’Occident, et 9 du Nord au Midi. Faisant abstraction des dogmes anciens, la géométrie, si chère à notre Ordre de bâtisseurs, nous enseigne ce pourquoi ce symbole fut choisi. En effet, si l’on additionne les angles qui gravitent autour du Carré, nous en totalisons 12 à 90 degrés, soit 1080 degrés. C’est parce qu’aucune autre figure géométrique que le Carré Long n’aurait pu convenir, que celle-ci a été choisie, aussi bien par les égyptiens que par la Franc maçonnerie.
Au centre de nos Loge, représenter la Terre au sein de l’Univers, permet de comprendre ce que symbolise le Grand Architecte de l’Univers. Celui ci est en nous et autour de nous. Il totalise symboliquement les 1080 degrés que nous avons déjà définis autour de notre planète, auxquels s’ajoutent les 360 degrés qui se trouvent à l’intérieur du point, du cercle, du carré ou de toute représentation graphique, voir humaine, soit 1440 degrés. C’est ce nombre qui fut attribué au Grand Architecte de l’Univers par les prêtres égyptiens et les bâtisseurs de cathédrales, et qui fut retenu pour symboliser notre Univers. Ce calcul peut paraître un peu fou voire du domaine de la superstition. Pourtant, ce nombre revient trop souvent pour qu’il ne soit question que d’une simple coïncidence.
144 millions de kilomètres séparent la Terre de l’astre Solaire qui, pour les spiritualistes que nous sommes ou souhaitons devenir, serait la première manifestation visible d’un Univers incommensurable. La méthode de calcul attestée par nos scientifiques précise qu’à la vitesse de la lumière, soit 300 000 kilomètres à la seconde, la lumière met 8 minutes à nous parvenir, soit 8 minutes de 60 secondes que multiplie 300 000 kilomètres, cela fait bien 144 millions de kilomètres.
Est-ce un hasard si au cadran de nos montres, les 24 heures de la journée font au total 1440 minutes ? Est-ce le hasard qui fait que le temps de la création inscrit dans les arcanes de la Genèse, celle de Moïse, augmentée des apports égyptiens, soit également symbolisé par ce nombre ? En effet, nous trouvons que sous les images naïves des enseignements de la Bible et des livres sacrés se cache une clef universelle. Il y est enseigné par exemple que « Dieu créa le monde en six jours « . Six jours, cela fait bien six fois 24 heures soit 144 heures. Était-ce au hasard que les égyptiens de l’Ancien Empire, soit environ 2800 ans avant notre ère, ont choisi de considérer le nombre 144 comme étant à la fois, le Chiffre de la Terre et son nom numérique, l’inscrivant dans la géométrie de la Grande Pyramide symbolisant, mieux qu’aucune autre forme, le faisceau de lumière éclairant notre planète ?
Coïncidence, serez-vous peut être encore tenté de dire. Non ! Il ne saurait y avoir de coïncidence touchant un nombre qui se retrouve dans la Genèse, dans la Pyramide, sur le cadran de nos montres et dans un jour de rotation terrestre. Tout le mystère de notre Univers s’ordonne d’après ce nombre, repose sur lui et nous découvrons, grâce à lui, que l’unité de loi engendre l’unité de fait. 144, est donc le nombre clef, le nombre parfait, le nombre de notre univers, le nombre qui est le nom chiffré de notre planète et, en quelque sorte, la clef de la lumière. C’est pourquoi il est symbolisé dans nos Temples et qu’il peut être utile de le savoir.
D’autres symboles décorant nos ateliers, attestent que notre spiritualité est d’origine solaire. La Voûte Étoilée, le Soleil et la Lune, l’étoile flamboyante, la forme pyramidale du triangle, la référence à la Lumière etc. L’énergie cosmique y est aussi parfois suggérée par la présence d’un fil à plomb symbolisant l’Axe du monde sur le centre du tableau de Loge où du Naos selon le rite choisi par les ateliers. Sa verticalité est également représentée sur le décors des Premier et Second Surveillant. Elle manifeste la présence du Grand Architecte de l’Univers. Son peson symbolise le sommet d’une pyramide formée avec les angles du Pavé Mosaïque, protégeant ainsi virtuellement la formalisation de notre Ordre qu’est le Tableau de Loge. Dans les Rite égyptiens, les trois Grandes Lumières que sont l’Équerre, le Compas et la Règle, ainsi que la Lumière Eternelle sont posés sur une table triangulaire appelée Naos, de manière à les positionner au centre même de la Pyramide, lieu que les Anciens égyptiens avaient choisi avec soin pour y installer le coffre ouvert symbolisant le martyr et la résurrection d’Osiris dans la Chambre dite « du Roi ».
Ici tout est symbole rappellent nos Rituels. Le Livre de la Loi Sacrée, posé sur l’Autel des Serments en est l’un des plus significatifs. Ce symbole est souvent controversé lorsqu’il s’agit d’un ouvrage comme la Bible ou le Coran Pourtant ce livre, ouvert sur le Prologue de Saint Jean n’est pas réducteur au point de symboliser une religion, fut-elle d’État. Initiatique par essence, il propose dans son Ancien Testament, l’idée d’une humanité plongée dans l’ignorance, qui dans une période historiquement troublée reçoit une révélation, qui par la suite la conduira sur un chemin d’initié, guidée par les enseignements du Maître. Anecdotique, la Bible, comme le Livre des Morts égyptien, est une compilation d’ouvrages anciens. Elle correspond à une période de l’histoire Judéo-chrétienne dont les religions méditerranéennes se sont inspirées. En s’appropriant ces textes et en superposant le dogme à l’histoire, les religions chrétiennes et coraniques, ont détourné leur sens initiatique. C’est pourquoi, depuis la séparation de l’Église et de l’État, la Franc maçonnerie laïque et républicaine préconise l’invocation au progrès de l’Humanité, et la possibilité de remplacer la Bible par le Livre Blanc, afin d’éviter tout amalgame avec la religion.
Il est remarquable de constater que lorsque l’Expert et le Maître des Cérémonies forment la voûte sacrée au dessus de l’Autel des Serments, ils forment un angle de 108 degrés équivalent à celui du Delta Lumineux, sous lequel les trois Grandes Lumières sont présentes et posées, comme pour le Naos égyptien, sur un socle à mi-hauteur de la pyramide ainsi formée. Seule différence notable, dans nombre d’Ateliers, le Pommeau de la Canne du Maître des Cérémonies qui logiquement devrait se trouver au sommet de ce triangle pour symboliser la lumière manifestée du Grand Architecte de l’Univers sur les outils censés la représenter, est souvent gardé dans la main, modifiant le sens allégorique de son action.
Tous ces symboles nous renvoient à cette étroite relation entre l’astre solaire et la Loge. Ils participent notamment à l’ouverture de nos travaux, quand la lumière est la plus courte, lorsque la distance entre ce qui pour nous symbolise le Grand Architecte de l’Univers, et le lieu de sa manifestation.
La voûte étoilée composées de petites étoiles à cinq branches est elle aussi un symbole égyptien. Peinte sur le plafond des tombeaux royaux, elle représentait le monde où séjournaient les dieux. Lorsque pharaon, considéré par le peuple comme un dieu vivant, rejoignait, au crépuscule de sa vie, l’Orient éternel, une nouvelle étoile était censée s’allumer dans le ciel. En Egypte, il n’y eu jamais d’autres formes d’étoiles que celles à cinq branches que nous observons au plafond de nos ateliers. Dans nos Loges, les travaux sont couverts par le Grand Architecte de l’Univers que symbolise cette voûte étoilée.
A l’Orient, la Lune et le Soleil sont représentés. Si les symboles sont universels et n’appartiennent à personne, c’est la manière de les conjuguer entre eux qui personnalise notre Ordre. Comme le précisent nos rituels respectifs, nous travaillons de midi plein à minuit plein, c’est-à-dire lorsque ces deux astres sont à leur zénith. C’est pourquoi les carreaux du Pavé Mosaïque sont alternés Blanc et Noir. Cependant ces deux astres ainsi positionnés derrière le Vénérable Maître, suggèrent également le sens de rotation des planètes et des énergies. Ainsi, c’est parce que la course du soleil se fait de la droite vers la gauche, c’est-à-dire en sens inverse des aiguilles de la montre, que nous marchons de la gauche vers la droite. Nous ne fuyons pas devant les énergies qui circulent dans la Loge, nous marchons au devant d’elles et nous nous en imprégnons. C’est aussi pourquoi à la clôture des travaux nous croisons les bras pour entrer dans la Chaîne d’Union. Bras droit sur bras gauche, la main droite donne ce que la gauche a reçu. Notre propre énergie peut ainsi circuler à contre courant, et chaque participant agissant comme une pile en série sur son voisin, se charge ou se décharge au gré des travaux perçus durant nos tenues. Cette Chaîne d’union qui permet le partage des énergies accumulées durant les travaux, et donne à chacun le sentiment positif d’être en harmonie avec les autres participants, d’être sur la même longueur d’onde en somme, se retrouve dans le symbolisme égyptien. Les dieux principaux de l’Ennéade, sont très souvent représentés se tenant par la main formant une chaîne autour d’un point central symbolisant la manifestation du dieu unique. Cependant, intercesseurs entre dieu et les hommes, ceux-ci se tiennent respectueusement le dos tourné au centre, tandis que nous nous faisons face. Quoiqu’il en soit, le symbolisme égyptiens et celui des Francs maçons se rejoignent pour faire circuler leurs énergies en sens inverse des aiguilles de nos montres.
La Lune, quant à elle, est toujours représentée montante, car c’est une loi de la nature, bien connue des cultivateurs. C’est à la Lune montante considérée comme bénéfique que tout ce qui doit sortir de terre doit être planté. C’est donc un rappel pour l’Initié, du long cheminement souterrain qui, au cours de ses premiers voyages, l’ont conduit des ténèbres du cabinet de réflexion aux lumières de l’Orient.
C’est pourquoi eux aussi l’utilisèrent comme symbole. Cependant, si la lumière du Soleil, chargée d’énergie positive, était qualifiée « d’ombre de dieu » par les prêtres égyptiens, ceux ci s’interrogeaient gravement sur cet Astre qui pouvait n’être qu’un miroir reflétant des ondes cosmiques venues d’au-delà de notre système solaire.
Placé entre la Lune et le Soleil, le Delta Lumineux symbolise sur un plan spirituel, la présence du Grand Architecte de l’Univers et son principe créateur. C’est pourquoi nous y trouvons parfois inséré le nom de « Jehova » ou tout autre symbole s’y rapportant. On retrouve ce Delta inscrit sur le Tableau de Loge sous l’apparence d’un fronton surmontant une sorte de tabernacle posé sur les marches de l’Orient. Dans le Saint des Saints des temples égyptiens, le Naos où reposait la statue en Electrum du dieu tutélaire, avait exactement la même forme, les mêmes proportions et la même fonction que l’édifice que nous symbolisons ainsi. Il est remarquable de constater que l’angle au sommet du fronton maçonnique et celui du Naos égyptien sont rigoureusement calculé à 108 degrés, tout comme celui du Delta Lumineux qui se décompose en deux triangles pythagoriciens reliés ensembles par leur base.
D’autres symboles égyptiens que l’on retrouve en maçonnerie sont souvent mal ou pas du tout représentés. C’est le cas de la Corde formant des Lacs d’Amour qui ceinture nos Loges et se termine par deux Houppes dentelées sur les Colonnes d’Occident. Si notre Ordre s’identifie par ses symboles aux bâtisseurs d’antan, il est raisonnable de penser que cette corde avait une fonction opérative pour l’élaboration de leurs chefs d’œuvres. C’était donc un outil usuel, au même titre que les maillets, ciseaux et autres symboles présents dans nos ateliers. Il est donc logique que cette corde soit représentée, et qu’utilisée par nos pairs comme instrument de mesure, elle puisse comporter 12 nœuds. Les Anciens Égyptiens ont utilisé la corde à 12 nœuds pour tracer sur le sol le triangle rectangle dits de Pythagore aux proportions de 3, 4, 5, qu’ils retournaient sur son hypoténuse pour former le carré long.
Initialement, les nœuds formés aux deux extrémités étaient fermement serrés de manière à empêcher les fils qui la composaient de se détresser. Contrairement aux cordes modernes en nylon dont on peut brûler les bouts, les cordes de chanvre utilisées par nos prédécesseurs ne pouvaient être terminées que par des nœuds qui, pour être serrés, nécessitaient une sur longueur d’une coudée. On attribua à cette partie de corde détressée, tombant de chaque côté des colonnes J et B une signification symbolique que l’on appela des « houppes dentelées ». Partant de la colonne B pour rejoindre la colonne J (ou réciproquement selon le Rite) ces filaments de chanvre qui viennent s’entrecroiser pour former une corde bien solide, symboliseraient la multitude des Sœurs et les Frères qui quittent le monde profane pour venir s’unir dans le Temple. A l’autre extrémité, ces mêmes filaments qui se dénouent représenteraient les mêmes Sœurs et Frères repartant vers le Monde Profane, chargés des énergies bienfaitrices échangées dans la Loge. Cependant, la Chaîne n’est pas rompue pour autant car elle s’ouvre sur l’humanité puisque notre devoir est de transmettre au dehors les bienfaits acquis dans nos Temple.
12 nœuds composent cette corde, et nous travaillons de midi à minuit, soit 12 heures. Mais pourquoi commencer la journée à midi, alors que le soleil se lève entre 6 et 8 heures du matin selon la saison et que celui-ci se couche environ 12 heures plus tard obligeant les maçons à s’éclairer pour achever leur journée de travail. En vérité, le Maçon ne peut travailler efficacement sur lui-même que s’il a pu faire un premier bilan de sa vie, débarrassé des contraintes obérant sa liberté (enfants à élever, situation professionnelle etc…),en fait, symboliquement au Midi de son existence. Il peut alors se consacrer à développer sa spiritualité jusqu’à l’heure de son ultime initiation que le profane appelle la mort, et que les Maçons nomment l’Orient éternel, au Minuit de son existence terrestre.
Bien que nombre de Maçons le réfutent énergiquement, la Franc maçonnerie spéculative pourrait être née en Égypte il y a environ 5000 ans. En effet, si l’on peut affirmer que la Maçonnerie opérative serait née avec la première construction édifiée en pierre datant d’environ 30 siècles avant notre ère, la maçonnerie spéculative, quant à elle, remonterait au projet même de cette première réalisation. Car pour finaliser une œuvre structurée, il faut avant tout l’avoir imaginée, en avoir conçu le concept, en avoir étudié les formes en fonction du but recherché, et avoir déterminé la méthode avec les moyens à disposition. Il ne s’agit pas là de minimiser le rôle de l’ouvrier maçon qui, à son niveau, aura créé l’outil et façonné la pierre. Il s’agit de comprendre quelles étaient ses motivations, quel était le moteur de son génie.
Aux époques archaïques, où les Rois se prétendaient « Suivants d’Horus », et où la religion d’état s’appuyait sur la cosmogonie, l’astronomie et l’astrologie, le ciel était symbolisé par la déesse Nout, dont le corps formait la voûte céleste. A Louxor, dans la Vallée des Rois, peint sur le plafond des tombes de certains Grands Pharaons du Nouvel Empire, on peut voir une scène tout à fait significative se comparant à notre propre symbolisme de la corde qui ceinture nos Loges. La déesse du ciel dont le corps est parsemé d’étoiles, y est représentée avalant chaque soir le soleil et l’accouchant chaque matin. Entre sa bouche et son sexe, sont dessinés 12 soleils indiquant que durant la nuit celui ci continuait sa course. Alors, pourquoi le corps de la déesse du ciel ceinturant la Terre ne pourrait-il symboliser la voûte étoilée de notre temple et la corde à 12 noeuds qui la ceinture, ancrée sur les colonnes du Temple ? Pourquoi les doigts des pieds et des mains de la déesse ne symboliseraient-ils pas seraient ils pas les houppes dentelées et les soleils présents dans son corps, des Lacs d’Amour. Plutôt que d’observer notre environnement sur un plan horizontal, si comme le suggèrent les Tableaux de Loge, nous verticalisons ce sur quoi nous marchons, les colonnes sur la Terre et les astres dans le ciel, nous retrouverions bien ce schéma de la déesse Nout protégeant nos travaux.
Au plafond des temples et des tombes égyptiennes les 12 heures du jour et les 12 heures de la nuit sont symbolisées par des Soleils, or un détail quasi-insignifiant pour les occidentaux atteste que cette scène pourrait se comparer au symbolisme maçonnique prétendant que nous travaillons de Midi à Minuit. Dans cette scène tirée du Livre des Morts égyptien, devant le sexe de la déesse Nout, un Scarabée d’or, reçoit dans ses ailes le premier Soleil de la journée. Ce petit animal qui pousse sa boule de Terre à reculons, contenant sa nourriture ainsi que sa progéniture, nous rappelle que celui-ci, trop engourdit par le froid de la nuit pour pouvoir s’envoler, doit attendre le moment favorable où ses ailes sont chauffées par le soleil, c’est-à-dire à midi, lorsque sa lumière est au zénith. Suivent les douze Soleils symbolisant les heures de la journée, dont le dernier est avalé par la déesse. Ces observateurs de la nature et des astres que furent les égyptiens, nous ont transmis, gravés dans ce matériau réputé incorruptible qu’est la pierre, des images symboliques dont furent tirés un grand nombre de nos propres symboles. Peut être faut il chercher les fondements de leur pensée pour résoudre certaines énigmes aujourd’hui incompréhensibles par un esprit trop matérialiste.
En tant que fils du dieu Rê dont il porte le signe hiéroglyphique devant le cartouche portant son nom, le pharaon était supposé être détenteur du savoir et garant des traditions. Suivant d’Horus et es qualités, il était également le Grand Maître de la corporation de bâtisseurs qui, vivant généralement en autarcie pour protéger les secrets dont ils étaient détenteurs, se reconnaissaient par des signes et se présentaient vêtus d’une sorte de baudrier, comme les Maçons d’aujourd’hui.
Le roi dans ses fonctions officielles, ainsi que les prêtres architectes lorsqu’ils étaient assis, se tenaient dans la position du Maître en sagesse, c’est-à-dire les mains posées bien à plat sur les cuisses et le dos bien droit. Dans nos Loges, c’est ainsi que travaillent les Sœurs et les Frères.
Tous les symboles auxquels nous sommes confrontés en Loge ont leur interface égyptienne. Que ce soient l’Équerre, le Niveau ou la Perpendiculaire, le Maillet la Règle et le Ciseau, tous ces outils furent utilisés à des fins opératives certes, mais par des Artisans ayant reçu par Initiation une formation théologique. Car toute matière ayant été manifestée par le dieu créateur de toutes choses, nul ne pouvait en modifier la forme si ce n’était pour le glorifier. En s’identifiant à l’outil qui symbolise son action, le Maçon lui aussi, s’initie au sens du sacré. Depuis des millénaires, des femmes et des hommes ont sublimé leur foi en édifiant des tombes, des chapelles et des Temples. Ils ont choisi la pierre, plus pérenne que le bois pour y inscrire ce qui les rassemble et véhiculer leurs ancestrales Traditions. C’est pour eux, et grâce à eux que nous sommes ensemble aujourd’hui. Hier, ils bâtissaient avec des pierres de carrière, des Temples à la Sagesse, demain nous construirons le monde avec des mots, avec des idées, parce que nous avons acquis la liberté de nous exprimer autrement. L’Art et les Sciences d’autrefois nous montrent le chemin, aussi faut il en prendre conscience. L’Initiation maçonnique est un moyen d’éveil parmi d’autres et les symboles nous permettent d’appréhender toutes nos différences dans un climat serein. Encore faut il laisser nos métaux à la porte du Temple, et écarter tout dogme de nos travaux.
J’ai dit
Paris le 4 juin 2007
Source http://www.ordoabchaos.net
Journée nationale de la Laïcité du 11 Décembre 2010
GRAND ORIENT DE FRANCE
Journée nationale de la Laïcité du 11 Décembre 2010
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le pourquoi de cette journée de la laïcité voulue et soutenue par le G\O\D\F\.
Quelle guêpe a donc piqué les Francs Maçons du Grand Orient de France pour qu’ils en viennent à faire une manifestation d’extériorisation autour de la laïcité pourraient se demander certains.
Délégué de la Région Maçonnique Antilles Guyane à la Commission Nationale Permanente de la Laïcité du G\O\D\F\, il me plait de rappeler que le Grand Orient de France, obédience a dogmatique a été le porte drapeau du combat pour l’instauration de l’École Laïque École de la République.
Ce combat acharné mené par Jean MACE ce fils de camionneur initié au Grand Orient de France a été relayé tambour battant par les loges de cette obédience maçonnique. Aussi son aboutissement à savoir le vote des lois laïques de 1882 et 1883 sera-t-elle l’œuvre de Jules FERRY, Ministre de l’Instruction Publique et par ailleurs Franc Maçon du Grand Orient de France.
La loi de 1905 votée le 9 Décembre et parue au journal officiel le 11 Décembre concerne la séparation des églises et de l’État.
Elle marque l’aboutissement d’un long processus de sécularisation au cours duquel l’État s’est libéré de l’emprise de l’église catholique. Cette loi consacre la primauté de la liberté de conscience dans la législation française. Liberté chère au G\O\D\F\.
En effet la première disposition du texte de loi est la suivante « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ».
Ce n’est qu’après que la loi stipule que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
En ne reconnaissant ni ne subventionnant aucun culte, cette loi a fondé la laïcité des institutions de la République Française, même si le législateur ne fait figurer ce mot voire une périphrase évoquant ce mot dans le texte de loi.
Il a fallu attendre 1945 pour que le mot laïcité apparaisse dans la constitution, faisant de la France une République Laïque, sans que pour autant les textes juridiques n’en retiennent une définition exacte de ce mot.
Tout se passe comme si à partir de l’adoption de la loi de 1905 il y avait eu séparation de deux sociétés à savoir la société Civile d’une part et la société Religieuse d’autre part. C’est-à-dire en un mot séparation d’une sphère publique où prévaut ce qui concerne la collectivité dans son ensemble et d’une sphère privée où l’individu est libre de choisir telle ou telle option philosophique ou religieuse.
D’un côté l’État se garde d’exercer un quelconque pouvoir religieux et d’un autre côté les églises renoncent à exercer un pouvoir politique, même si la réalité est infiniment plus complexe.
Constitutive de l’identité française, cette loi toujours en vigueur malgré quelques retouches, est à n’en point douter un monument de l’Histoire Nationale. C’est d’abord à l’école, considérée comme lieu privilégié de l’éducation que se vit la laïcité.
L’enseignant y instruit indistinctement tous les enfants sans s’intéresser à leurs origines, à la couleur de leur peau, à leurs opinions ou à leurs croyances. L’instruction publique est le fondement même du modèle républicain et laïque d’intégration.
Former les esprits sans les conformer.
Les enrichir sans les endoctriner.
Les armer sans les enrôler.
Leur donner le meilleur de soi sans en attendre ce salaire qu’est la ressemblance voilà ce qu’en disait Jean ROSTAND.
D’aucuns pensent que la laïcité est un concept vieillot et dépassé et ne comprennent absolument pas ce qu’il recouvre et encore moins pourquoi le Grand Orient de France lui accorde un tel intérêt.
On peut affirmer sans risque de se tromper que la Laïcité n’est pas une doctrine, encore moins une théorie à la façon du marxisme ou du darwinisme. Elle n’est pas une philosophie comme le rationalisme ou le positivisme. Elle n’a pas pour vocation de mobiliser les foules ou d’interpréter le monde, afin de le rendre meilleur.
Elle n’est pas à proprement parler une sagesse, même si sa pratique façonne une société plus juste, plus apaisée et des individus plus tolérants.
Elle se méfie de tout système clos et hiérarchisé, dont elle redoute la capacité d’oppression.
Elle est un cheminement vers le vrai et non l’exposé d’une vérité.
La Laïcité n’est surtout pas synonyme d’anticléricalisme, même si les circonstances où elle est née ont pu prêter à cette confusion. Elle ne forme pas un couple avec la religion, dont elle n’est ni l’envers, ni le contraire encore moins un substitut ou une alternative. En effet elle ne se situe pas sur le même plan. Elle est d’une autre nature, même si elle a quelque chose à voir avec les cultes, les croyances, l’agnosticisme, et l’athéisme, dont elle assure la libre expression. Elle n’est évidemment pas un frein ou un obstacle à la liberté religieuse puisqu’elle garantit à tout citoyen la liberté de conscience qui en est la forme la plus achevée.
La laïcité ne saurait non plus se résumer à l’invention de l’école publique, même si l’affrontement sur ce terrain entre la République radicale et l’Eglise catholique lui a donné une assise ou une justification.
Elle ne se confond même pas avec la loi de séparation des églises et de l’État qui marque l’aboutissement d’un processus de sécularisation. Elle est au-delà.
Qu’est-elle donc et comment la définir ?
La Laïcité est essentiellement un principe juridique et politique d’organisation des institutions; le premier et le seul qui permette à chaque citoyen le plein exercice de sa liberté de conscience. Bifurcation majeure dans l’histoire de l’humanité, progrès immense et encore si fragile dans les rares pays où le pas décisif a été accompli, comme le montre en ce moment le débat toujours passionné sur «°le port des signes religieux ostensibles°» dans l’espace public et la volonté du Président Sarkozy de modifier la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’état.
La bataille fait rage et pas seulement en France avec la déclaration de guerre du pape Benoit XVI à la laïcité. L’enjeu est considérable car sécularisation, séparation et laïcité sont les trois étapes d’un même mouvement d’émancipation à l’égard du pouvoir religieux.
Autour du principe de laïcité se joue l’entrée dans la modernité et pourtant l’église catholique s’accroche avec hargne à un passé révolu. En succédant à Jean Paul II, Benoit XVI avait annoncé que son pontificat serait consacré à la reconquête catholique de l’Europe qui selon lui «°serait menacée par une culture dévoyée de la laïcité°», par une déchristianisation massive, par des lois «°scélérates°».
Le Vatican auquel notre Président a fait acte d’allégeance est parti en guerre et son champ principal de bataille est l’Espagne, avec comme principal adversaire le gouvernement socialiste de José Luis ZAPATERO. En effet le Dimanche 30 Décembre 2007 à l’initiative du Vatican était organisée à Madrid une manifestation spectaculaire ayant rassemblé plus d’un million de personnes venues défendre les «°valeurs de la famille chrétienne°». Massés sur une estrade drapée de pourpre, les plus hauts dignitaires Catholiques ont pourfendu les lois adoptées depuis l’élection des socialistes en 2004: procédures allégées de divorce, renforcement du droit à l’avortement, projet de suppression des cours obligatoires de religion à l’école mis en place par les conservateurs espagnols. Tour à tour, les responsables catholiques ont crié à «°la dissolution de la démocratie°», ont dénoncé «°des lois iniques et injustes°» et un retour en arrière «°des droits de l’homme°». Le clou de la manifestation fut l’apparition en direct et sur écran géant de Benoit XVI qui depuis le Vatican encourageait les manifestants. Ce faisant l’église catholique nous rappelle qu’elle a été une alliée de poids du régime de dictature du général Franco et qu’elle ne renie en rien sa croisade contre les athées et les communistes. Elle n’a toujours pas compris que la société qui s’est modernisée n’écoute plus une hiérarchie marginalisée et compromise.
Cette parenthèse espagnole étant fermée il y a lieu de retenir que la Laïcité est une attitude d’esprit et de règle de comportement en société.
Elle est une façon d’aborder la connaissance, la science, l’instruction des enfants, sans préjugé ni dogme, avec l’esprit critique comme seul guide. Héritière de la Réforme, de Descartes, des lumières et du positivisme, elle est fille de la IIIème République, d’Anatole France et d’Alain. En outre, elle entretient un rapport singulier avec la morale qu’elle veut circonscrite à l’humain, affranchie de toute révélation, de toute parole sacrée. Une morale librement consentie, sans Dieu, sans espoir de récompense, sans crainte de châtiment, bref une morale «°sans obligation ni sanction°» selon la formule de Jean Marie GUYAU.
Une morale collective, civique, qui n’exclut pas le recours à d’autres sources d’inspiration que la religion, à condition qu’elles n’entrent pas en contradiction avec les valeurs fondamentales de la République, l’égalité des sexes par exemple. Une morale recentrée sur le bien, ici bas, dans ce monde, mais qui respecte les croyances dans un au-delà, les rites et les coutumes des diverses confessions ou églises.
Une morale qui ne se préoccupe pas d’enseigner le salut mais qui n’élude pas les questions de métaphysique et de transcendance.
La Laïcité, c’est la Raison se défiant d’elle-même. C’est l’éthique dans ce qu’elle a d’Universel. C’est peu et beaucoup à la fois. Si méconnue, si pleine de promesse et si jeune encore, la laïcité a survécu à toutes les caricatures d’une rare violence dont elle a fait l’objet. Elle semble s’échapper des mots usuels et des formules toutes faites: principes, conceptions, valeurs, règles de conduite, mode d’organisation des pouvoirs. Elle est tout cela à la fois. Mais également une culture, une façon d’être à soi et aux autres, un projet de Vie.
Elle est, par-dessus tout, ce dont notre terre a le plus besoin à savoir le garant de la paix civile au sein des nations et entre les peuples.
Elle est ce qui nous protège de la Saint Barthélémy, de l’Holocauste et du Goulag.
Elle est notre recours contre toutes « les guerres saintes », ce fléau de l’humanité.
Hélas, notre Président de la République ne semble pas l’avoir compris.
En effet lors de son voyage au Vatican n’a-t-il pas parlé de «°laïcité positive°» en lieu et place de laïcité républicaine. Partisan d’un mélange néfaste entre religion et État il semble oublier que la laïcité à la Française est un acquis inestimable hérité d’un passé complexe, parfois orageux mais qui a permis de pacifier la vie sociale et culturelle.
La conception de la laïcité véhiculée par le Président de la République est un véritable retour en arrière.
En effet celui ci a tenu à célébrer haut et fort «°les racines chrétiennes de la France°», allant jusqu’à insister sur «°ce lien particulier qui a si longtemps uni notre nation à l’église°».
Voila donc remise en selle la conception de la France fille ainée de l’église catholique, comme s’il existait une religion supérieure aux autres, quasiment une religion d’état.
Il est à souligner que déjà en 2005 Nicolas Sarkozy était de ceux qui proposaient de faire référence aux «°racines chrétiennes de l’Europe°» dans le préambule de la constitution Européenne.
Le Président de la République d’alors Jacques Chirac avait tenu à souligner que l’Europe avait des racines autant musulmanes que chrétiennes.
Il y a lieu de rappeler qu’aucune société, aucune culture n’est fondée sur une doctrine, religieuse ou pas. Si le christianisme est historiquement ancré en France comme en Europe il n’est en rien la racine exclusive de la Nation. Cependant la conception régressive de Nicolas Sarkozy va encore plus loin car le Président de la République conçoit la religion comme un facteur «°d’espérance°» inhérent à l’être humain. N’a-t-il pas lors de son voyage en Arabie Saoudite, tel un prêcheur s’adressant aux fidèles tenues les propos suivants « Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme. Dieu qui n’asservit pas l’homme mais qui le libère, Dieu qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes ».
Nous constatons avec regret que notre Président considère les différentes chapelles comme des agents de paix sociale.
N’a-t-il pas à ce titre encouragé l’émergence d’une organisation de l’islam à la Française, donnant ainsi une virginité à des organisations noyautées par les intégristes.
Quant au discours de Saint Jean de Latran il est inquiétant à plus d’un titre car le Président de la République en déclarant « Comme Benoît XVI, je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique, religieux, spirituel de son histoire commet un crime°». En lancent avec force que «°Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie°» notre président a plongé la laïcité dans l’eau bénite du Vatican.
Ce discours illustre bien les menaces qui pèsent sur la laïcité qui n’a pas besoin d’être qualifiée de positive pour être légitime.
Cette laïcité que défend bec et ongles le G\O\D\F\, affirme la souveraineté de la conscience individuelle. Faute de cette reconnaissance explicite des capacités et des droits de l’individu, il ne saurait y avoir de laïcité.
En octobre 1990 se sont tenues à l’initiative du G\O\D\F\, les assises internationales de la laïcité à la cité des Sciences de la Villette.
En décembre 2010, le G\O\D\F\ est encore présent comme ardent défenseur de la laïcité qui en dépit des règles de fonctionnement extrêmement claires de notre République laïque, se trouve mise à l’épreuve. Mise à l’épreuve par des résistances individuelles et communautaires qui se manifestent au quotidien et tentent de déroger à la loi, provoquant de ce fait des conflits de plus en plus violents.
- Des femmes voilées qui refusent de se découvrir lors de cérémonies officielles marquant leur naturalisation à la Préfecture,
- Des compagnons de patientes qui exigent de l’hôpital public que leurs femmes soient soignées à leurs conditions,
- Des internes qui ne veulent pas se mettre tête nue, organisant une épreuve de force dans quatre établissements hospitaliers de la Région Parisienne,
- Des étudiants qui réclament une salle de prière au sein de la faculté.
- Un proviseur qui se voit obligé de supprimer le sapin de noël sous la pression des familles musulmanes,
- Des élèves infirmières qui arrivent voilées en cours, comme de futures professeures en stage dans les IUFM,
- Des familles qui refusent de faire langer leur bébé par un aide soignant masculin.
Mesdames et Messieurs, autant de faits qui se sont passés en France au cours des mois écoulés, d’où l’inquiétude de la plupart des directeurs de centres hospitaliers. Un peu partout dans les services publics, des tentatives d’entorses à la laïcité sont à déplorer et la séparation entre la sphère publique et la sphère privée n’est plus respectée.
Les quelques exemples que nous venons de vous livrer montrent bien les pressions exercées par certains islamistes pratiquants, pour enfreindre la loi et braver les fondements mêmes de notre République démocratique et laïque.
Aussi, certains politiques plaident-ils pour que l’état fasse respecter la loi sans faiblesse et mette un terme à son laxisme inadmissible et insupportable. Laxisme qui empoisonne au quotidien la vie des universités, des services publics et singulièrement celle des centres hospitaliers.
Il est certes aisé de dire, que tout ce qui relève du religieux et de la manifestation des convictions religieuses doit se cantonner strictement à la sphère privée et ne saurait en aucun cas être toléré dans la sphère publique.
Malheureusement, il est de plus en plus difficile de faire entendre raison aux religieux qui, face aux tergiversations de nos décideurs, deviennent de plus en plus agressifs et téméraires.
Michel CHARASSE, sénateur du Puy-de-Dôme, pense que tout est dans les têtes et il tonne avec force «°il faut tordre le cou à tous les bondieusards qui veulent détourner la loi. La laïcité a de plus en plus de mal à s’imposer parce que l’État pète de trouille. Il suffit de faire respecter les lois existantes sans s’occuper des pleurnicheries et des criailleries, qu’elles viennent des musulmans ou de la presse°».
Cependant l’actualité nous livre sans arrêt une dégradation de la situation avec des entorses de plus en plus fréquentes au principe de laïcité dans la sphère publique. Sphère publique réservée au citoyen et au politique qu’entendent investir délibérément certains individus au nom de la religion.
A contrario certains élus de la République ne respectent pas l’attitude de neutralité exemplaire qu’exige leur fonction, lors des manifestations religieuses publiques, et cela est tout à fait déplorable.
Le Grand Orient de France qui est historiquement le garant du concept de laïcité ne cesse de dénoncer avec vigueur ces nombreux manquements.
On ne peut s’empêcher de constater que dans notre société certains hommes croient en un Dieu, d’autres en plusieurs Dieux, d’autres encore sont athées ou agnostiques mais ils ont tous à vivre ensemble.
Selon la première déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, cette vie commune doit assurer à chacun, tant la liberté de conscience qui exclut toute contrainte religieuse ou idéologique, que l’égalité de droit incompatible avec la valorisation privilégiée d’une croyance particulière.
La puissance publique qui promeut le bien commun se doit d’être neutre sur le plan confessionnel. Elle se doit également de développer par l’instruction l’exercice autonome du jugement et faire appliquer les règles visant au respect du principe inviolable de laïcité de l’État et ce, afin que tous apprennent à vivre leurs convictions sans fanatisme ni intolérance.
Malheureusement nous constatons avec regret que les élus qui gèrent les institutions républicaines hésitent trop souvent sur l’attitude à adopter face aux demandes inacceptables de certaines communautés religieuses.
La République laïque toujours hésitante recule de plus en plus face aux exigences religieuses dans l’espace public.
◊ Nous F\M\ du Grand Orient de France ne pouvons que le regretter car seul l’État a les moyens de faire appliquer les lois en assumant son rôle de régulateur et de garant de la laïcité.
◊ Nous F\M\ du Grand Orient de France constatons avec amertume que la religion investit avec hardiesse l’espace public, l’État se montrant incapable de faire respecter les lois de notre République laïque.
Qu’on se le dise bien, la laïcité que nous défendons, n’est point de l’ordre d’une option spirituelle mais constitue un mode d’organisation, et de limitation de l’intervention du religieux, dans la politique. Elle est intimement liée au principe de séparation de l’espace public et de l’espace privé. « Fondée sur l’universelle liberté de conscience, sur la tolérance mutuelle, la reconnaissance et.la compréhension de «°l’autre », sur la dignité de l’homme et sur l’Indépendance des Institutions à l’égard des influences dogmatiques et doctrinaires, la laïcité constitue le moyen d’une solidarité vivante, offerte en Partage à chacun, en dehors de tout esprit de ségrégation ».
Malheureusement, certains assimilant la laïcité à l’anti-religion c’est sans nul doute la dimension de séparation du religieux et du politique qui est la plus difficile à développer.
Et pourtant en cette période de mondialisation libérale c’est bien cette dimension qui possède la vocation la plus universelle.
Par delà les tentations d’enfermement que légitiment les théories multiculturelles et l’exaltation des entités collectives, sachons donc retrouver ce qui unit tous les hommes dans le processus d’émancipation.
Avec les Francs Maçons du G\O\D\F\ sachons exiger que les religieux retournent dans leur lieu de culte mais dans le même temps sachons proposer à nos citoyens des règles et idéaux de vie en société.
Règles et idéaux basés sur une morale civique, citoyenne et laïque. C’est bien là le travail à accomplir aujourd’hui, pour préparer des lendemains meilleurs.
« La laïcité agissante » telle que nous I’ entendons est une lutte, loin d’être un attachement de principe à des formules ou à des mots.
Elle est lutte contre l’ignorance génératrice de violence, facteur de guerres, de tyrannies, de persécutions.
Elle est lutte contre toute mystique, toute caste; toute institution qui visent à écraser des groupes humains, ou des individus.
Certains hommes de notre temps attendant semble-t-il l’apocalypse, sont appelés vers l’un des deux refuges qui leur éviteront d’agir personnellement sur leur propre devenir à savoir : « la prière et le rêve ».
D’autres, malheureux et ignorants; assistent impuissants à la marche de l’histoire.
D’autres enfin, entendent par la force, agir sur le devenir des humains.
En cette fin d’année 2010, nous nous devrons de nous mobiliser pour aider les uns et les autres, à se dégager de l’ombre, des frayeurs de la nuit et de l’ignorance, du fanatisme irréfléchi.
Dans ce monde de violence et de haine, de sectarisme et de persécution, dans ce monde où tout est prétexte à division et à déchirement, la laïcité qui n’est ni la neutralité ni la tolérance se veut force de résistance et de libération. JAURES ne disait-il pas que seul le néant est neutre.
Résister pour les militants laïques que nous sommes.
◊ C’est être présents quotidiennement sur le terrain de la vie collective pour aider les plus faibles et les plus démunis.
◊ C’est lutter avec force et détermination contre toute mystique, toute caste, toute institution qui exploitant la naïve inquiétude humaine viserait à asservir le monde.
◊ C’est mener un combat acharné contre tous les sectarismes, en aidant l’homme à exister, s’épanouir dans la liberté et la responsabilité, dans le respect des opinions et des croyances des uns et des autres.
◊ C’est être partie prenante au sein d’associations laïques à caractère social et mutualiste pour contribuer à faire triompher nos valeurs de référence que sont la justice, la tolérance, la fraternité et la solidarité.
Au moment où ressurgit le visage hideux du racisme et de l’antisémitisme.
Au moment où pèse sur notre société un risque d’exclusion et de régression sociale sans précédent sachons nous rendre disponibles pour mener à côté des Franc Maçons du G\O\D\F\ cet exaltant combat pour la dignité humaine.
Qu’on le comprenne bien, notre ambition est de contribuer par notre action inlassable à construire un monde meilleur et plus éclairé où l’homme, où la pensée libre pèseront enfin beaucoup plus que la couleur de la peau, que la race, que la secte, que la religion, que le clan.
Pari oh combien difficile mais si nous le voulons tous, notre idéal de laïcité et les actions qui le sous-tendent peuvent impulser une dynamique capable de transformer ce qui est pour retrouver nos valeurs républicaines.
C’est donc avec confiance, espoir et détermination que nous nous devons de poursuivre l’action.
Il nous faudra en effet «°sauver ce qui peut encore être sauvé pour rendre l’avenir seulement possible …°» comme le disait si bien CAMUS.
Pour réussir, il nous faudra volonté et sagesse, force et vigueur. Ce ne sera point chose facile mais qu’importe car nous Francs Maçons avons choisi de nous battre, Nous battre en nous rappelant sans cesse que «°Nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré°».
Rejoignez nous donc et faisons en sorte que cet idéal laïque qui anime les Francs Maçons du G\O\D\F\ soit plus fort et plus vivace que jamais.
Aussi en guise de conclusion, livrerai-je à votre méditation la définition de la laïcité qu’en donne le Franc Maçon Ernest LAVISSE:
« Être laïque, ce n’est pas limiter, à l’horizon visible, la pensée humaine, ni interdire à l’homme de rêver en la recherche de Dieu ».
◊ C’est revendiquer pour la vie présente l’effort du devoir.
◊ Ce n’est pas vouloir violenter.
◊ Ce n’est pas, mépriser les consciences encore détenues dans le charme; des vieilles croyances.
◊ C’est refuser aux religions qui passent le droit de gouverner l’humanité qui dure.
◊ Ce n’est pas haïr telle ou telle église, ou toutes les églises ensemble,
◊ C’est combattre l’esprit de haine qui souffle des religions. Et qui fut cause de tant de violences, de tueries et de ruines.
◊ C’est croire que la vie vaut la peine d’être vécue.
◊ Aimer cette vie, refuser la définition de la terre: « cette vallée de larmes »
◊ Ne pas admettre que les larmes soient nécessaires et bienfaisantes.
◊ Ni que la souffrance soit providentielle.
◊ C’est ne prendre parti d’aucune misère
◊ C’est livrer bataille au mal au nom de la justice.
◊ Être laïque, c’est avoir trois vertus : La charité, c’est-à-dire l’amour des hommes. L’espérance, c’est-à-dire le sentiment bienfaisant qu’un jour viendra. Où se réaliseront les rêves de justice, de paix, et de bonheur.
◊ La foi, c’est-à-dire la volonté de croire à la victorieuse utilité de l’effort perpétuel.
Mesdames et messieurs, il ne me reste plus qu’a vous remercier d’avoir répondu si nombreux à notre invitation et de nous avoir accordé toute votre attention
Le Délégué Régional à la Laïcité
L-F L.
NOMBRE NEUF
NOMBRE NEUF
La symbolique des chiffres de 0 à 9
intro, , 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
La Symbolique des formes
Regardez les formes des chiffres. Ils sont composés de droites et de courbes. Dans la symbolique traditionnelle, la droite est reliée à la polarité masculine et la courbe à la polarité féminine. Cette particularité « sexuelle » des lettres et des chiffres n’est pas fortuite pour celui qui sait que tout s’accouple selon des lois, des codes qui font du hasard un leurre. La complémentarité des polarités permet une « auto-fécondation » productive. Voici pour les chiffres quelques fondamentaux des particularités des formes.
La droite horizontale : Elle représente notre plan terrestre, « plat » par son horizon et sa stabilité apparente. C’est une structure d’accueil de notre matière dont elle est le symbole. Elle est aussi le symbole masculin.
La droite verticale : Elle représente l’Esprit Divin. Elle est une descente de ce « qui est en haut » en reliant le supérieur et l’inférieur. Ce qui est debout, à l’image de l’humain, est ce qui est doué d’esprit, d’intelligence, étant le lien entre le monde divin et les mondes inférieurs. Regardez la symbolique de l’arbre, ce pilier vertical qui est dans les traditions le lien entre le ciel et la terre et vénéré comme tel.
La diagonale : Elle désigne un mouvement, qui est une progression ou une ascension selon le sens du tracé. Ce mouvement peut être un mouvement temporel ou une capacité d’action, de faire.
La demi sphère : Matrice. Elle est le symbole de la féminité en attente de fécondation.
Le demi carré : Il symbolise l’homme dans sa polarité incomplète. Ce carré que l’on devine, c’est son coté cartésien, « carré », et pourtant tronqué de moitié car il lui manque son autre moitié.
Le cercle : Il représente un tout fini, complet et parfait, autonome, et pourtant cerné par sa propre limite. Il contient son propre espace, c’est un contenant et un contenu.
intro, , 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Ce chiffre est en quelque sorte un « non-chiffre ». Il existe pour représenter le rien ! Curieux paradoxe ! Nommer le rien, c’est pourtant lui donner une existence, une valeur. Le est un cercle, de forme ovale, qui ressemble à un ouf. Il représente cependant un autre aspect que la simple représentation de la valeur mathématique. Le est la représentation d’un lieu clôt, fermé, fini, une perfection parcellaire, à l’image de L’Œuf . Les traditions attribuent d’ailleurs au cercle l’expression de la divinité. Pourquoi ? Parce que le cercle est la projection équidistante du point central, une création expansive, une sorte d’explosion à l’image de la théorie du big-bang. Chaque point de la circonférence est lié en identité à son centre. Le cercle ne commence nul part et ne finit nul part. Intemporel, il est. Ces attributs en font ainsi une image de la conception divine.
Dieu serait donc une expression, une assimilation à ce rien, qui est quand même quelque chose ? En quelque sorte. Dieu est une matrice à dieux. On l’appelle L’Œuf du monde. La matière « expansée » est l’espace, sortie de son « rien ». Le est donc ce potentiel qui sort du rien originel, la materia prima, un ouf qui abrite des possibilités d’expansion, d’évolution. C’est pourquoi, lorsqu’il est associé à un autre chiffre, il donne accès à un autre stade de départ, une autre échelle de valeur (dizaine, centaine, milliers, etc.)
Quelques recoupements cabalistiques :
Le ZERO commence par un Z, c’est une fin de cycle. Il finit par un O, une nouvelle germination, nouvel ouf. Un anagramme de ZERO est EROZ (Eros) etROZE, expression de l’amour en manifestation. La création est un acte d’amour !
En conclusion, ne voyez pas le zéro comme un chiffre anodin. Il est notre origine. Oui, nous sommes des « zéros« , amenés à devenir en fonction de nos choix « des’ hérauts » !
1
Le UN, l’unité, l’étalon mesure qui est le commencement de la manifestation. Entre le zéro et le un, il y a un infini insondable (0,0001.) mais le chiffre UN est la somme en lui même de cet infini qui se particularise enfin. Avec cette unité, tout est possible. Il peut s’ajouter à lui-même, se retrancher, se multiplier, se combiner en formules compliquées pour créer tout ce qui est mesurable. Il est la brique de vie, l’élément de référence sorti du zéro. C’est aussi un étalon, une entité « réelle » parfaite.
Que représente-t-il ?
Au niveau le plus haut de l’interprétation, il est le Dieu sorti du Dieux, c’est à dire le 1 sorti du 0, l’être qui est né à partir de la matière primordiale, le Dieu unique qui créa toute chose. Il est le rejeton du 0. Il est le Fils. L’unicité de ce Dieu est particulière et ressentie de manière profonde et fondamentale depuis quelques siècles. C’est pourquoi le 0 et le 1 s’as-similent (1) dans une unité : La partie est dans le tout et le tout est dans la partie. Le contenant et le contenu sont UN CORPS unitaire et pluriel à la fois.
Le UN est formé d’une droite verticale et d’une diagonale. Il est l’esprit agissant. Pour prendre un exemple, voyez dans la lettre M (aime !) Vous avez la représentation de deux êtres (droites verticales) qui se donnent la main (diagonales), contrairement au N (haine) ou les deux êtres se retrouvent en opposition. La diagonale exprime une « poussée » de l’esprit qui se manifeste par la main ou la parole. Le UN est vertical, debout, droit, qui est la position distinctive de l’espèce humaine car il représente aussi l’être doué de la parole, en tant que réceptacle de l’Esprit du UN primordial : le Verbe. L’humain est le 1multiplié du 1 originel.
Le 1 est l’unité mathématique. Son double spirituel orthographié est formé de deux lettre : UN, formant le chiffre 35. La communion matière-esprit donne le nombre 135 (1+35), qui est l’émanation signée de cette unité primordiale. Quantité de calculs mènent au 135, démontrant que le hasard n’existe pas.
Le chiffre 1 est la particularisation de la pensée divine en un être.
2
Le chiffre 2 désigne le couple, les 2 polarités. Il est composé évidemment du 1 + 1 qui se sont intégrés en un seul chiffre, un seul corps. Ce corps est formé :
- d’une demi sphère, désignant le féminin
- et une droite horizontale, désignant en complémentarité le pôle masculin.
Les 2 sont reliés par une diagonale qui représente l’inter-action unifiante des 2polarités. Vous noterez messieurs que la demi sphère domine l’ensemble.
Le 2 représente L’HOMME = 54 = DEUX. Cette dualité nous la retrouvons à travers les 2 âmes sours en périple. Elles sont reliées mais séparées par le temps et l’action. Dans le temps de leur incarnation, voyez la projection de la courbe « esprit » en une matière terrestre (—). Autre chose : ils sont « 2« , et quand ils auront intégré l’Esprit de Dieu, c’est à dire cette barre verticale » I « où ils seront élevés au rang de DEUX + I = DIEUX. Ne riez pas, votre évangile vous dicte « Jésus leur répondit : »N’est-il pas écrit dans votre loi: J’ai dit: Vous êtes des dieux ? » Jean 10:34.
Le 2 se transformera en 1 par la suite. Faites réfléchir le 2 sur un miroir et vous avez la réintégration d’un cœur en équilibre sur son socle. Les symboles sont là et on ne peut les nier.
Le 2 dans sa stylisation correspond à la forme du « CYGNE » ( SIGNE !). Le cygne est synonyme de Lumière. Selon certaines traditions anciennes (Inde, Egypte), il pond ou couve L’Œuf du monde ! Et puis, il y a une tradition qui veut que les enfants, nés de la terre et de l’eau, étaient apportés par des cygnes.
Le 2 est le chiffre de la dualité, non seulement masculine et féminine, mais aussi de toutes les complémentarités. Il nous fait comprendre que l’enrichissement personnel ne peut être égoïste et parcellaire. Voyez le corps humain dans sa symétrie duelle : 2 oreilles, 2 yeux, 2 hémisphères cérébraux, 2 bras, 2 jambes, etc.Le double est nécessaire pour la stabilité.
Le 1 et le 2 s’unissent dans le nombre 12, qui exprime le cycle horaire ou mensuel pour définir une an-née ( né 1). Le temps défini par le 12 est l’enrichissement du 1 par le 2. A l’inverse, le 21, c’est à dire le 2 devenu 1, l’androgyne, est symbolisé par l’âge terrestre de la maturité, dont un des attributs est d’échapper au temps.
3
Le 3 a une symbolique particulière. Il est la représentation d’une divinité assez spéciale. La trinité, le symbolisme du triskel breton ou du triangle franc-maçonnique et bien d’autres choses font de ce chiffre, un chiffre à part. La trinité existe bien, mais elle vient de la structure de notre univers local, à savoir une hiérarchie fondée sur une tri-unité centrale. Il existe 3 Dieux doubles (car androgynes) dirigeant en accord notre univers de type 4. Ils forment en fait 6 personnes en 3, d’où l’égalité numérique guématrique du 63 = DIEUX.
Ainsi, tout est SORTI du TROIS. TRI-OS = 3 origines, 3 bouches. Ces 3 dieux, issus de souches évolutives distinctes, sont sur 3 »Iles centrales » qui émanent énergies et vibrations, que l’on retrouve dans le symbole du TRISKEL (et dont l’anagramme phonétique est LE KRIST)
Le 3 est formé de deux demi sphères, comme si le cercle initial avait été coupé et séparé, donnant 3 points origines superposés et reliés entre eux par les demi sphères. Oui, le dieux O est en réalité divisé en 3 centres. Renversez le 3 et vous avez le « m » aux trois assises stables car basé sur le « aime » de Amour.
Le chiffre 3 représente donc le sommet de la hiérarchie divine, insondable pour l’instant, mais qui transparaît à travers les symboles.
Enfin, amusez-vous à diviser l’unité (cf. le 1) avec 81 (somme des lettres duTROIS) et vous trouvez : 0,0123456789…
LE DEPART = 81 fut donné à partir du TROIS . Car c’est de lui qu’est SORTIe toute la création.
4
Le chiffre 4 est le chiffre de notre matière matrice. Il est formé du chiffre 1 croisé à la barre horizontale terrestre. Effectivement, nous sommes « dans » Dieu et tout ce qui nous environne est une partie de lui. Notre matière est un contenant, une quadrature, un carré stable de formation : les 4 dimensions.
Vous apercevez aussi la croix christique relié par une diagonale. Cela exprime le liant « actif » nécessaire à la stabilité de l’ensemble, à savoir une sentimentalité alternative terre-ciel ou Père-fils. Cette paternité s’exprime bizarrement lors de la béné »diction » : observez le parcours de la main lors de la bénédiction chrétienne, il forme un 4 avec une rotation d’un quart de tour sur la gauche. A gauche bien sûr parce que c’est le coté du cœur !
Autre astuce sur le pivotement à gauche. Vous avez vu la croix caché dans le 4, et bien, il y a aussi le signe de notre christ en mission dans cette matière 4 : le signe alpha stylisé de l’ère des poissons !
Le chiffre 4 est le chiffre symbole de notre Univers Matière.
5
Le chiffre 5 est dédié à l’humain. Ces 5 sens, ces 5 doigts, ces 5 membres sont la signature de sa nature. L’étoile à 5 branches est d’ailleurs le symbole humain.
Regardez ce chiffre. Il y a un demi carré et un demi cercle en opposition l’un avec l’autre, chacun cherchant sa complétude avec un élément géométrique différent. C’est la fameuse recherche de la quadrature du cercle, à savoir la communion du carré et du cercle, c’est à dire du masculin et du féminin. En effet, les humains passent leur temps à chercher leur âme sour, leur prince ou princesse pour combler leur « vide », et pour cause ! Le 5 exprime donc parfaitement dans sa géométrie cette quête du graal humain et tout ce qui en découle. Amis matérialistes, ne trouvez-vous pas que le « hasard » de la formation du 5 est curieusement bien fait ?
L’humain est le fameux 5 ème élément, l’amour, ce qui en fait son unique valeur. Il cherche sa direction parmi les 4 points cardinaux (voir le symbole du 4) mais il oublie de regarder vers ce 5 ème point « cardinal » qui est au dessus de sa tête : le ciel !
6
Le chiffre 6 symbolise entre autres le mouvement de la lumière. Sa forme est une spirale en expansion vers un infini. Vous apercevez le noyau circulaire qui représente notre zéro initial dans sa symbolique mais il défini surtout une individualité « divine », capable d’exprimer sa lumière. Vous retrouvez cette caractéristique dans le 666 qui est la triple émanation des îles centrales (voir le3).
Le sens de rotation est dextrogyre, vers la droite, bien sûr, puisqu’il suit le parcourt du soleil, de la lumière. Cette lumière, c’est le Verbe, la compréhension, l’ouverture des clefs et des mystères. Il est donc normal que le six corresponde dans l’alphabet à la lettre F, la CLEF qui ouvre la re-FLEC-xion. LA LETTRE F = 99 = L’ESPRIT. LE SIX = 69 = LE VERBE. Remarquez que le chiffre 6 décrit le parcourt de la clef dans la serrure et qu’il est composé exclusivement de courbes, symbole d’esprit.
7
Le 7 est le chiffre du rythme du « Sang », la mémoire nutritive de l’âme humaine. Le 7 exprime les étapes de maturité, de génération. Le 7 est associé à la lettre G dont la symbolique est décrite. Tous les 7 ans environ, le sang se renouvelle totalement, avec les changements de caractère qui en découlent : 7 – 14 – 21 – 28 ans etc.
Ce passage du 7 est traduit par sa forme. La diagonale centrale produit ce mouvement, qui est coiffé par la barre horizontale, ou demi carré, qui exprime le caractère « masculin » ou matériel. Ce chiffre est composé exclusivement de droites, pas de courbe, contrairement au 6 vu précédemment. Il représente une « virilité » nécessaire pour les transitions ou passages. Rappelez-vous le « Le royaume des cieux appartient au violents ». Le 7 dispose aussi de la fameuse barre horizontale médiane, identiquement à la lettre G, qui est la semence de la génération suivante. Le 7 exprime une auto-fécondation.
La stylisation du 7 représente une faux, symbole de mort. Ce n’est pas par hasard non plus. Il faut, comme dit la tradition « tuer le vieil homme », c’est à dire enlever en nous les défauts et lourdeurs de ce qui n’est pas bon. C’est pourquoi, en cabale, LE CHIFFRE 7 = 79 = LA MORT liée à LA TERRE = 79 pour se refaire UN CŒUR = 79. Cela dit en passant, remarquez que 79 exprime la génération ou re-génération en incubation, en germe ( voir le 9). N’oublions pas que nous sommes ici pour mourir !
8
Le chiffre 8 a symbolisme pluriel. Traditionnellement, il est le chiffre du Christ, constitué de deux cercles ou d’un seul qui se « spire ». C’est le soleil d’en haut, qui se reflète en bas. Le 8 est la clef d’Hermès. les 2 cercles apparents n’en faisant qu’UN en réalité, selon la devise. Le centre, le cœur du 8 est bien un X de croisement, symbole christique.
Le 8 est l’alliance entre deux états. Bientôt, ce sera les « nouveaux cieux, nouvelle terre », le 8 étant l’alliance de la terre avec son modèle futur, Vénus d’amour. LE CHIFFRE 8 = 80 = L’AMOUR, désignant cette alliance qui relie la terre et en général l’humanité avec son prototype divin. HUIT = 58 = DIVIN.
Le 8 est vraiment le Signe de la Lumière qui se ré-Verbère, se reflète, il désigne dans le Sator les 8 lettres unitaires qui compose les cinq mots. Regardez le 8, vous pouvez retrouver le tracé de deux 6, mouvement de la lumière, du bas vers le haut et inversement. C’est pourquoi le 8 a été choisi comme symbole d’infini dans les mathématiques car son expression elle-même est infinie.
Le 8 correspond (en fonction de l’ordre des lettres de l’alphabet) à la lettre H, initiale de Huit, dont vous avez la signification. Effectivement, le 8 signale l’échange perpétuelle alternatif de deux polarités, qu’elle soient androgynes ou temporelles. L’un n’ait par l’autre, le père par le fils, l’homme par Dieu et Dieu par l’homme, et il faut pour cela de nécessaires étapes à franchir.
9
Le 9 est le chiffre de la germination. Sa forme stylisé est celle du germe fotus. Vous avez aussi remarqué, qu’identiquement au 6, le 9 est une spirale dextrogyre, s’identifiant lui aussi aux attributs du 6. L’alternativité du 9 et du 6 s’exprime dans le 69 = VERBE ou 96 = LUMIERE.
Il est curieux que le neuf, qui est à la fin de la série des chiffres, soit en fait le germe, le début. Mais là aussi, le hasard n’a pas de place. Il a été dit que le commencement naît de la fin et le neuf en est l’exemple. Effectivement, la fin est toujours le début d’un autre cycle, à l’exemple des chiffres dans le système numéral décimal. Du 9 solitaire naît deux chiffres 10, c’est à dire le 1 qui a reçu une nouvelle germination, un état « neuf » ou n’ « ouf » par le 0 qui lui est associé.
Mais là aussi : NEUF = 46 = AIMER. Oui, être « neuf », c’est repartir à zéro pour une nouvelle énumération de valeurs et ces valeurs ne peuvent qu’être celle du cœur .
Bruno
Merci Ana pour ce partage … calculé …
Discours réception au 1er Deg:. Symb:. rite ancien et primitif de Mem:. Misr:.
Mes BA:.. FF :.
vous avez devant vos yeux cette partie surélevée qu’on appelle l’Orient parce que c’est de là que partent les orientations de notre RL :. ,
à la droite du Vénérable Maître, c’est à dire à gauche pour vous, le frère secrétaire, qui incarne la mémoire de l’atelier, en inscrivant sur un registre tous les travaux qui s’y font afin de leur donner leur dimension d’éternité … Et de l’autre coté, le frère Orateur, moi, en l’occurrence, qui a parmi ses missions, celle d’être le porte-parole de l’atelier dans les grandes circonstances.
C’est le cas en ce jour qui constitue l’une des dates importantes de la vie de cet atelier. En effet, toute initiation de nouveau frère est un acte collectif qui engage l’ensemble de la Loge. Et votre initiation, nous la vivons aujourd’hui comme ce qui constitue une des étapes essentielles du processus de sa création, justifiant en cela la présence parmi nous de FF et SS venant d’autres ateliers et d’autres Or :. Et les Vénérables Maîtres siégeant à l’Orient.
Ainsi, m’adressant à vous pour vous souhaiter la bienvenue parmi nous, c’est à travers le Vénérable Maître et à vous tous, mes frères et sœurs que je m’adresse …
Mes FF ………….. je dois d’abord vous dire toute notre joie de vous accueillir parmi nous, joie qui est celle que peut éprouver une famille à la naissance d’un frère ou d’une sœur et encore plus d’un parrain. Le rituel que vous venez de vivre s’apparente en effet à une naissance. Ce n’est pas un apprentissage ni un enseignement, c’est un cheminement dans lequel chacun de vous s’est engagé, seul et dans la nuit. Tu as pris la route mon BAF d’une évolution personnelle comme le faisaient les francs-maçons opératifs du moyen-âge, ceux qui bâtissaient des cathédrales, et qui, ne dépendant d’aucun patron construisaient eux-mêmes leur parcours professionnel.
Pour commenter cet événement, je m’appuierai sur une comparaison plus parlante. La voie dans laquelle tu t’es engagé mon FF peut en effet être comparée à un homme qui part en voyage dans la nuit. Il peut le faire en utilisant les moyens de transport collectifs, train, autocar ou avion et beaucoup de nos concitoyens confient leur cheminement spirituel à l’une ou l’autre de ces religions qui offrent un ensemble cohérent de vérités, de rites et d’obligations.
Le franc-maçon quant à lui est comparable à celui qui, délaissant les transports publics, part seul au volant de sa voiture. Cela n’exclue pas qu’il s’engage sur le même parcours que tel ou tel transport collectif, autrement dit qu’un franc-maçon puisse adhérer à la foi de sa croyance et religion quel qu’elle soit …. Mais il ne s’y laisse pas guider comme un passager endormi dans sa couchette, il pilote lui-même sa propre conduite. En particulier, le franc-maçon se met dans la main de ceux qui ont fait ou font l’expérience du GADLU.
Ce voyageur individuel qui me sert de base de comparaison, s’arrête régulièrement sur le coté de la route pour faire le point. Il le fait avec un certain rituel : met son clignotant, ralentit, déboîte progressivement, s’arrête et met son frein à main. Ces arrêts sont comparables à nos tenues. Elles commencent par un rituel qui vise à nous sortir du courant de la circulation pour entrer dans le monde de la réflexion.
Puis, notre voyageur déplie sa carte routière, c’est le résultat des observations et des mesures prises par un certain nombre de personnes qui ont fait le voyage avant lui. De même, pour démarrer nos travaux, nous ouvrons ce que nous appelons « le volume de la loi sacrée » qui dans notre RL est la Bible. Certains d’entre nous attribuent ce caractère sacré à un contenu dans lequel ils voient une intervention divine. Cette explication leur est personnelle et ne saurait être imposée à tous.
Est sacré ce qui constitue la base, le fondement, sur lequel on s’appuie.
La loi sacrée est le fondement de notre personne morale comme la vertèbre sacrée qui, elle-même, repose sur le sacrum est la base de notre colonne vertébrale.
Pour le franc-maçon, ce qui est sacré, c’est la référence à la tradition, c’est à dire, d’une part, le respect pour ceux qui nous ont précédés, d’autre part, l’acceptation qu’il y a dans ce livre, des propos qui, ayant été ressassés chaque semaine à nos ancêtres pendant des siècles, et qui sont, qu’on le veuille ou non, profondément ancrés dans nos inconscients.
C’est sur ce livre que tu as prêté serment tout à l’heure, comme le fait le président des États Unis, mais avec une différence essentielle. Celui-ci prête serment sur une Bible fermée ; toi tu as prêté serment sur une Bible ouverte à une page où le texte latin commence par « in principio », c’est-à-dire, à la base, à la racine, dans le principe.
En outre, cette Bible est recouverte par une équerre et un compas.
L’équerre permet de passer de l’abscisse à l’ordonnée, de changer de dimension, d’avoir un regard perpendiculaire et notamment de passer, par exemple, de la lecture historique à la lecture symbolique.
Le compas, comme son nom l’indique, permet de comparer. Il évoque en outre cet instrument de marine qui permet de garder le cap. Ces trois éléments, le livre ouvert, l’équerre, le compas, sont des signes qui t’invitent à te construire toi-même avec le maximum de liberté et de discernement.
Mais quel est ce pays dans lequel se déroule ce voyage ? Notre obédience en général et notre atelier en particulier repose sur l’affirmation que l’univers a un ordre, qu’il a été conçu par celui que Voltaire appelle le Grand horloger, que nous appelons Le Grand Architecte de l’Univers, que certains d’entre nous appellent Dieu, Elohim ou Allah. Tous, individuellement ou collectivement, nous avons vocation à prendre notre place dans cette construction architecturale. C’est ce que nous appelons travailler à la gloire du Grand Architecte de l’Univers..
Mes FF, la première étape de votre parcours consistera à apprendre à écouter, à recevoir la parole de l’autre. Car il n’y a d’enrichissement spirituel que par la rencontre de l’autre, par l’acceptation et la prise en compte de sa différence. La tolérance maçonnique ne consiste pas à accepter que l’autre pense différemment et par conséquent se trouve dans l’erreur. Elle consiste, au contraire, dans la conviction que l’autre, celui qui est différent, a quelque chose à m’apporter et, par voie de conséquence, l’importance de ce qu’il peut m’apporter est proportionnelle à l’importance de la différence.
Le rapprochement de l’autre est au cœur de notre démarche.
Nous sommes un ordre qui se dit symbolique. Chacun sait que le symbole est un objet, généralement une poterie, que l’on casse en deux de telle manière que le rapprochement des deux morceaux détenus par deux personnes différentes, constitue un moyen de reconnaissance.
Comme les deux morceaux de la poterie, l’autre et moi qui sommes différents, nous avons vocation à nous rencontrer et à entrer en communion. Ainsi, est symbolique ce qui rapproche ce qui unit, par opposition à ce qui divise qui est diabolique.
Mais reprenons la comparaison avec la pause que fait le voyageur pour consulter sa carte. Il arrive un moment où il faut repartir, éteindre l’éclairage intérieur de la voiture et reprendre la route, car la pause ne se justifie que par la route, et nos tenues n’ont de sens que si elles se traduisent dans nos comportements, ce que nous appelons poursuivre à l’extérieur l’œuvre commencée dans le temple. C’est par notre présence et notre place dans la société que nous existons. Si le philosophe dit « je pense donc je suis », le maçon doit dire « je construis donc je suis ».
Mes FF vous vous êtes engagé à respecter le secret, car ce que tu as vécu est incommunicable. A cette occasion, constatant que j’arrive au terme de ma planche il m’apparaît qu’il lui manque une dimension essentielle, car une planche sans humour est une choucroute sans moutarde. Et Pour combler ce manque, je ferais observer que les francs-maçons se réfèrent à un texte qui dit « au commencement il y a la parole » pour inviter le nouvel arrivant à commencer par se taire tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Ton engagement de ce soir est l’engagement collectif que nous allons renouveler. Il sera prononcé tout à l’heure, en votre nom à tous, par le Vénérable Maître et les deux surveillants au moment ou l’on éteint les etoiles comme le voyageur coupe l’éclairage intérieur de sa voiture pour pouvoir voir ce qui se passe au dehors. Il est désormais pour vous comme pour nous, dans chacun de nos actes, dans chacune de nos activités, dans chacune de nos paroles, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la paix règne sur le terre, pour que l’amour règne parmi les hommes et pour que la joie soit dans les cœurs.
Ainsi que vos oreilles entendent que vos yeux voient et que votre âme comprenne
j ai dit VM
SOURCE : l’excellent site « le blog de anck 131″
http://anck131.over-blog.com/2015/04/discours-reception-au-1er-deg-symb-rite-ancien-et-primitif-de-mem-misr.html
schizophrénie et Grand Architecte
schizophrénie et Grand Architecte est une planche maçonnique qui nous est offerte par Jean Van Win.
Jean Van Win est un auteur belge francophone qui, après une carrière internationale, se consacre à la musicologie et à l’étude des sociétés de pensée de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIXème. Il réside près de Bruxelles.
Wikipedia, qui a arraché au petit Larousse son privilège séculaire de tout savoir, nous dit que la schizophrénie provient du grec schizein, soit le fractionnement, et phrèn, l’esprit. Il s’agit donc d’un fractionnement de l’esprit avec le réel. Les facteurs qui lui sont liés sont de divers ordres, notamment social. Soyons rassurés : cette pathologie peut évoluer favorablement dans un délai plus ou moins long…
J’observe depuis longtemps que les francs-maçons que je fréquente semblent réunir deux natures en une. Les grades qu’ils parcourent diffèrent déjà entre eux : l’apprenti fait voler sa pierre brute en éclats à grands coups de maillet et de ciseau. Le compagnon abandonne ses outils dès son premier voyage et s’empare des instruments avec lesquels il lui sera enseigné de vérifier et de mesurer le travail accompli.
Son orientation devient intellectuelle sous la lumière de l’étoile flamboyante qui évoque sans ambiguïté les impératifs de la gnose. Le maître-maçon, lui, pénètre dans les arcanes de l’ésotérisme, puisqu’il est ramené à la vie par celui-là même qui l’a assassiné peu avant. Le sacrificateur-meurtrier à l’origine de la vie…Ce qui devrait nous inciter à relire souvent l’indispensable « la Violence et le Sacré » de René Girard.
Tout, dans ce que nous accomplissons en loge, possède un sens autre que celui qu’il aurait « dans le monde de la Réalité » comme disent les Indiens de l’Orénoque pour désigner l’univers inconnu qui est « au-delà » de l’autoroute. Le sens est caché, tout est différent, tout est fractionné et les mots n’ont plus le même sens.
Nous nous voussoyons, alors que nous nous tutoyions au bar cinq minutes auparavant. Nous prétendons avoir trois ans, lorsque nous en avons quarante ou cinquante. Nous affirmons qu’il est midi, alors qu’il est vingt heures trente. Nous avons recréé le monde par la vertu du rituel, nous avons créé une réalité conventionnelle autre et toute dérogation aux règles qui établissent ce « monde autre » serait aussitôt perçue comme une violation inadmissible et serait passible d’une sévère et unanime réprobation. Tant il est vrai que nous sommes, par la magie du rituel et de notre cohésion, voire de notre complicité internes, délibérément déplacés dans un temps et un espace où le profane n’a plus cours.
L’ouverture des travaux, par exemple au Rite Ecossais Rectifié, est sans doute la plus significative par la gradation d’ordre métaphysique qu’elle révèle, progressivement mais par allusions voilées, lors de l’allumage solennel des lumières d’ordre, tandis que la fermeture des travaux à ce rite entend le Vénérable Maître poser deux fois la question aux Surveillants de savoir quelle heure il est, et s’entend répondre une première fois qu’il est minuit, puis une deuxième fois qu’il est minuit plein. Après l’extinction des lumières d’ordre et la fermeture du Livre, à la troisième question du Vénérable Maître, la réponse qui lui est faite est qu’il est vingt-deux heures quarante, par exemple, heure réelle du monde profane. Superbe symétrie renvoyant à l’allumage triple des Lumières d’Ordre lors de l’ouverture des travaux.
Tout ceci pour jouer à quoi ? Jouer ne comporte aucune connotation péjorative. Rien n’est plus sérieux que le jeu, lorsque les enfants décident que les uns seront les Indiens et les autres les cow-boys, ou les gendarmes et les voleurs, et que s’installent aussitôt parmi eux des valeurs et des comportements sensés exprimer ce nouvel état, pris très au sérieux.
Nous jouons à la construction d’un Temple. Tout est là. Nous vivons une métaphore tirée de la bible, et mettons en œuvre toute une méthode pédagogique profondément originale destinée à susciter en nous la prise de conscience progressive et lucide de notre être moral, et donc des obligations qui en découlent.
Cette métaphore biblique vise à l’édification du temple destiné à abriter parmi le peuple la loi qui émane de la « divinité ». L’action de construire est donc nécessaire et évidente, et il est admis qu’elle doit s’accomplir de façon ordonnée et planifiée. Les exemples de l’inverse abondent ; nombreuses sont les cathédrales, dont on ne parle pas, qui se sont effondrées suite à l’incapacité de certains architectes, et le drame de la tour de Babel, construite sans plans, est exemplaire. Il est donc clair que le contrôle d’un maître d’œuvres et les plans d’un architecte sont indispensables. Il n’est pas de chantier sans architecte ; il fait indispensablement partie de la méthode. Il n’est pas de chantier sans intention.
L’action des hommes développée sur les chantiers se constate. Elle découle d’une volonté organisée qui ne peut se nier. Cette volonté découle nécessairement d’une pensée, organisée et orientée vers un but. Cette pensée provient-elle par nécessité d’un cerveau ? Voilà sans doute « la » question.
Il faut de toute façon que cette pensée ait une origine. Laquelle ? Cette question demeure sans réponse, ou plus exactement, suscite une abondance de réponses diverses. Les francs-maçons, pour la plupart, l’intitulent, dans leur langage spécifique et dans le cadre strict de leur mythe et de leurs conventions, le Grand Architecte de l’Univers. Appellation qui vient compléter les autres composants de ce qui constitue un chantier. Non, ils ne le définissent pas. Cela n’est pas possible, même si certains l’identifient avec le « dieu » de quelque religion établie. C’est leur droit de voir les choses comme cela, comme c’est aussi le droit pour tous les autres de ne pas définir ce qui est à l’origine de cette construction mythique.
Si nous admettons toutes les étapes suivies par une construction imaginaire et métaphorique – dégrossissement des matériaux bruts—polissage des pierres taillées—élévation des murs selon le plan—pose des couvertures et finalisation du chantier, il faut bien admettre qu’il y ait à la base de tout ce mythe une pensée conceptrice qui en fait partie par nécessité, bien qu’elle soit indéfinissable et non identifiable. Voire, inconnaissable…
Il existe en Brabant Wallon, où je tiens mes pénates, au village de Court-Saint-Etienne, un petit cimetière rural qui abrite la tombe de la famille Goblet d’Alviella. Sous la forme d’un mausolée hindouiste, cette tombe porte dans la pierre les symboles de toutes les religions et de toutes les philosophies du monde. L’on y accède par une allée bordée de cyprès et de sphinges. L’arrière de la tombe, unique au monde, comporte une porte d’airain, ornée de l’emblème des Rose Croix. Au travers d’une discrète ouverture, on aperçoit, dans une pénombre propice au recueillement, une pierre gravée portant un superbe quatrain du poète Emerson :
From within or from behind,
a Light shines through us upon things ;
It makes us aware that we are nothing
but the Light is all
“From within or from behind…Du plus profond de nous-mêmes, ou venue de l’extérieur…une Lumière brille à travers nous sur les choses, et nous rend conscients de ce que nous ne sommes rien, mais que la Lumière est tout ».
Du dedans, ou de l’extérieur. Personne ne sait. Pas d’explication, ni immanentiste, ni transcendantale. Emerson nous laisse à notre schizophrénie, et nous abandonne à la responsabilité de notre réponse individuelle.
Eques a Lumine
SOURCE : http://www.gadlu.info/planche-maconnique-schizophrenie-et-grand-architecte.html#sthash.vDttv2hv.dpuf
Les égrégores sont des entités produites par de puissants courants de pensées collectives et cohérentes.
Les égrégores sont des entités produites par de puissants courants de pensées collectives et cohérentes.
L’égrégore est une forme pensée ou champ énergétique construit par un groupe de personne ayant la même intentionnalité, par exemple : groupe de philatélistes, club sportif, syndicat, église, parti politique… ou tout simplement ensemble de personnes pouvant être disséminées sur la planète mais, vivant les mêmes émotions : amour, haine, colère, compassion…
Un ensemble de personnes qui se focalisent sur un même objet, avec une certaine intensité, déploient une énergie mentale, affective, passionnelle, spirituelle… qu’ils mettent en commun.
Cette activité concentrée sur un objet en particulier génère une forme pensée ou, champ énergétique composé d’énergie mentale, d’émotionnelle, d’énergie spirituelle.
L’égrégore est une énergie structurée par l’objet sur lequel elle se finalise, et remplie de toutes les émotions que les participants mettent en commun.
Interaction entre les membres du groupe et l’égrégore
L’égrégore condense, rassemble ce que chaque membre y apporte. Et chaque membre, du coup, reçoit de l’égrégore dans lequel il entre, plus que ce qu’il a apporté. Il y a donc interaction entre les membres du groupe et l’égrégore.
Ce sont les membres rassemblés qui constituent l’égrégore, mais cet égrégore va adombrer les membres.
Les membres sont donc sous l’ombre, ou a l’ombre de l’égrégore, qui est comme un nuage au-dessus d’eux. Et il y a bien interaction au sens où le membre nourrit l’égrégore, mais l’égrégore agit sur le membre.
Si nous rejoignons par la pensée un égrégore d’amour, nous recevrons en retour de l’amour. Alors que s’il s’agit de colère, il en sera tout autre et, nous recevrons en retour… de la colère !
L’égrégore est constitué par les personnes qui en sont le facteur déclenchant. La puissance de l’égrégore va s’amplifier en fonction du nombre de participants, mais également en fonction de l’intensité de la recherche, de la focalisation de ses membres sur l’objet et, de leur implication existentielle ou passionnelle. En s’impliquant passionnément dans l’objet d’un égrégore, les membres font un apport important d’énergie à l’égrégore.
L’égrégore est une entité vivante
L’égrégore est un concept vitalisé, réelle entité, qui pour être viable, doit être alimenté régulièrement par les membres du groupe se maintenant tous dans la même énergie vibratoire.
C’est pour cela, que les dirigeants de groupes à l’origine d’égrégores, organisent des meetings, des cultes, des rassemblements… Également, afin d’augmenter le pouvoir de l’égrégore, certains ont recours à des rituels qui peuvent consister en des formules, des symboles, des prières, des invocations, des visualisations d’images concrétisatrices, des courants mentaux, des chaînes d’union, brûler de l’encens…
Chaque membre du groupe devient une « cellule » de l’égrégore. Il vit sur le plan physique par l’intermédiaire des êtres humains membres du groupe, et sur le plan astral par la projection astrale de ceux qui y adhèrent.
La vie matérielle de l’égrégore est assurée par le nombre des membres d’un groupe, par leur discipline, leur union, leur stricte observance des rituels, mais aussi par les courants de sympathie ou d’antipathie du monde…
Forme donnée à l’égrégore
Afin de donner à l’égrégore une forme concrète, on en fait une représentation symbolique, qui sera un support de visualisation. (exemple la quenelle …!)
Ce signe représente sa nature, ses buts, ses moyens. Nous aurons d’un coté, le sceau-de-salomon, l’étoile de David, le pentagramme, la croix latine, le triangle maçonnique, les symboles du Reiki, etc…. De l’autre : la croix gammée et autres signes de ralliement.
Le symbole porte en lui-même une représentation qui parle immédiatement à l’être humain de façon figurée. Tous ces innombrables signes et sceaux ne sont que des représentations de l’égrégore. Ces signes sont à la fois une protection, un support et un point de contact entre les membres. Ils deviennent alors de véritables pentacles.
L’égrégore peut devenir une entité très puissante qui a sa vie propre et elle se détruit difficilement. Si on désire l’éliminer rapidement, il faut avoir recours à l’incinération de tout ce qui la concerne.
Attachement à l’égrégore
Il est également très difficile de se détacher d’un égrégore. Il est prescrit de procéder de façon inverse à celle qui est à l’origine de l’attachement. Ainsi, s’il y a eu une cérémonie d’initiation, lors de la liaison avec l’égrégore, il faudra alors procéder de façon inverse, mais identique pour produire le détachement. Dans la religion catholique, le baptême est annulé par l’excommunication.
Cependant, les réactions de l’égrégore à l’égard de la cellule expulsée sont parfois très dangereuses pour la personne concernée. La meilleure façon de se protéger est d’adhérer à un concept de force équivalente, ne serait-ce que pour un temps… Mais surtout de bien choisir le groupe auquel on adhère, intentionnellement ou non… Les conséquences peuvent être très différentes suivant le groupe.
En tant qu’humain “moyen” ou non initié, la seule chose qu’on puisse faire pour lutter contre un égrégore, c’est savoir se contrôler : sentiments, émotions, pensées. Le fait de penser à un égrégore, on le nourrit. Détester, haïr, aimer, idolâtrer, prier, etc., on le nourrit.
Aspects psychiques et énergétiques de l’égrégore
L’égrégore possède une composante à la foi psychique et énergétique. L’égrégore est une énergie qui contient toutes les vibrations des gens qui le créent, le font vivre… et qui leur échappe.
La concentration des personnes réunies dans un même but, avec les mêmes pensées intenses créées un égrégore qui se constitue, se développe, s’amplifie et devient actif.
Un égrégore est une “boule” d’énergie visualisable dans l’astral qui a été créé la plupart du temps par un groupe d’individus humain. Cette énergie, avec laquelle il est possible d’interagir, possède un caractère qui lui est propre, caractère attribué par ses créateurs.
C’est comme un accumulateur d’une énergie possédant ses propres caractéristiques, et motivé par la foi ou la concentration de plusieurs personnes à la fois.
Il est alors aisé de comprendre qu’il existe des égrégore de toutes sortes (Égrégore chrétien, égrégore bouddhiste, égrégore islamiste, égrégore sectaire, égrégore satanique, égrégore politique, égrégore syndical, égrégore de guérison, etc.).
Un égrégore peut être perçu comme la résonance vibratoire émise par la psyché d’un groupe de personnes vibrant sur une note déterminée. Les actes, les émotions, les pensées et les idéaux de chaque entité constituant ce groupe, fusionnent pour édifier un tout cohérent, une forme dont les composants sont de nature énergétique. La tradition ésotérique lui donne le nom de « forme pensée aurique».
Bien que d’essence subtile et impalpable, une forme pensée est aussi pénétrante, enveloppante et perceptible qu’une présence matérielle. Ce sont les courants émotionnels, mentaux et spirituels, émanant de l’ensemble des membres d’un groupe qui élaborent une forme pensée, pour ensuite, la structurer.
La notion d’égrégore se rapproche de celle d’inconscient collectif, de conscience collective, de champ morphogénétique ou de champs de conscience opérant entre eux.
Orientation d’un égrégore
Un égrégore est un agrégat de forces constituées de courants vitaux, émotionnels, mentaux et spirituels, suivant la qualité vibratoire de la forme pensée aurique. Ces courants vitaux, créés par le groupe d’individus duquel l’égrégore est issu, pénètrent la conscience du groupe sous forme de désirs, de concepts et d’aspirations.
La patrie, la république, la justice, la guerre, la paix ne sont rien d’autre que des images égrégoriques.
L’égrégore de nature astrale peut être orienté par le mental et nourrit essentiellement par l’énergie émotionnelle, (la forme pensée provoquée par les désirs, les aspirations, les rêves, les décisions, les engagements, les idées, la volonté, d’un ou de plusieurs êtres humains.)
Dans un groupe, on suppose que si les objectifs et les orientations personnelles des participants sont de nature matérielle, les égrégores, leur double subtil, manifestent des intérêts analogues. Si au contraire, les buts et les orientations des personnes constituant un groupe sur le plan physique sont inclusifs, son égrégore sera animé des mêmes intentions.
En se focalisant sur un objectif et en agissant pour lui donner vie, une personne est en mesure de créer un égrégore susceptible de se développer pendant un temps indéterminé. Suivant l’intensité de l’idée émise et du nombre de personnes qui y adhéreront, ce temps peut durer de quelques jours à plusieurs millénaires.
Pour donner deux exemples:
Une association créée par un groupe d’amis, pendant une durée de deux mois autour du projet d’organiser un concert en vue de recueillir des fonds pour réaliser un objectif particulier, va créer un égrégore à durée de vie limitée.
Un égrégore peut être réactivé et transformé au cours des siècles.
L’égrégore de la Franc-Maçonnerie contemporaine, que l’on nomme : spéculative, avait déjà un long passé avant d’être de nouveau réactivé au début du dix-huitième siècle.
La maçonnerie spéculative est un sous-égrégore aurique de celui qui anime l’Esprit de la Maçonnerie qui et beaucoup plus ancien. La Maçonnerie actuelle, fondée en 1717 à Londres, est une émanation aurique de l’Egrégore Maçonnique dont il est difficile de connaître l’origine qui se perd dans la nuit des temps…
Naissance de l’égrégore
L’égrégore est activé par une seule personne à la base et l’idée créatrice fait peut générer l’adhésion d’un nombre important de personnes, lesquelles vont donner vie à l’égrégore.
Selon la recherche ésotérique, un égrégore naîtrait, par exemple, d’une fervente prière collective, d’une thérapie de groupe, d’un projet, d’un rituel qui pourrait être chamanique par exemple. Mais il peut tout autant être la résultante d’extrémismes religieux, politiques ou nationalistes ou même d’un événement traumatisant susceptible d’engendrer une émotion collective puissante et durable tel que les attentats du 11 septembre 2001…
Aspects constructifs de l’égrégore
En Amérique et en Europe, on a expérimenté des “groupes de prières” dans les hôpitaux, qui prient pour la guérison physique des malades qui le leur ont demandé. On s’est aperçu, que des malades atteints de maladies graves, et pour qui priaient ces groupes, se remettaient beaucoup pus rapidement et avaient des chances de guérison beaucoup plus élevées, que des malades qui ne bénéficiaient pas de ces groupes ! Pourquoi ?
Tout simplement parce que le “groupe de prières”, par sa dévotion, va canaliser une énergie aurique et faire son propre égrégore que l’on pourrait appeler “énergie de guérison”, et qui va se mêler à l’énergie aurique du malade visé, le rendant ainsi beaucoup plus fort, pour se battre contre la maladie !
Pour le travail, c’est la même chose : vous travaillez dans une entreprise qui vous demande de constituer un groupe afin de réaliser un projet. Si, dans votre groupe, chacun est soudé, “sur la même longueur d’onde aurique”, votre projet sera terminé en un rien de temps, et vous bénéficierez des honneurs de vos employeurs. Par contre, si dans le groupe existent une ou plusieurs “brebis galeuse”, l’énergie développée par votre groupe sera quasiment nulle ou très négative, les idées manqueront, votre travail n’avancera pas et le moral de vos “troupes” sera au plus bas ! Vous essuierez ainsi un cuisant échec auprès de vos responsables. Que se sera-t-il passé ? L’énergie développée par ce groupe à la base “malsain”, sera inexistante, voire malsaine. La meilleure solution aurait donc été que vous fassiez le travail seul, ce qui aurait été plus long, mais beaucoup moins difficile, étant donné que vous n’auriez subi aucune entrave à sa réalisation, contrairement à ce qui se sera passé dans votre groupe aurique négatif.
L’efficacité d’un égrégore repose sur la cohérence du groupe. Cohérence au niveau de l’identité, des objectifs, cohérence dans le temps et par-delà le temps.
Nourriture et mort de l’égrégore
La puissance d’un égrégore dépend de sa « masse psychique concentrée ou mobilisée ». La puissance et la nature de ces courants émis déterminent la qualité de la forme pensée aurique. Plus elle est alimentée et plus son rayonnement s’étend.
En contrepartie, moins elle est nourrie et plus sa force s’affaiblit. C’est ainsi que les égrégore se créent, se développent, puis s’anémient et disparaissent. La durée de vie d’un égrégore dépend des paramètres identiques à ceux de toutes les institutions humaines. Plus elles sont vitalisées auriquement, plus on leur porte de l’intérêt et plus elles se renforcent. Dans le cas contraire, moins elles sont fertilisées et moins elles sont susceptibles de battre des records de longévité.
Faute d’être entretenu et nourri régulièrement, un égrégore se désagrège et meurt car il n’est pas autonome comme on peut le voir.
Jean-Paul Thouny
Thérapeute énergéticien, Voiron (Isère) France
courriel : jean-paul@thouny fr
www.jean-paul.thouny.fr
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LA MACONNERIE DISSEQUEE
Union Maçonnique Universel du Rite Moderne
LA MACONNERIE DISSEQUEE Samuel Prichard 1730 |
Eques a Leopardo aureo
Liberaliter agere
Ce texte est un des textes fondateurs, en particulier pour ceux qui pratiquent les rites basés sur les principes des Moderne. C’est la première divulgation complète avec le grade de Maître. Je pense donc qu’il est de mon devoir de Franc-Maçon, dans la recherche de la vérité, de le mettre gracieusement à la disposition des Sœurs et des Frères. Que le traducteur et les frères qui m’ont aidé soient remerciés.
J’ai inclus le tableau de la Grand Loge de Londres fait par Picart en 1735. On le trouve dans Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde. Source : Bibliothèque nationale de France.
Ce document est particulièrement intéressant : il montre bien la forme en équerre de la table autour de laquelle les Frères se réunissaient et l’emplacement des trois chandeliers.
Je vous joins en introduction un petit texte de l’érudit de notre Ordre en ce début du 3ème millénaire: Alain Bernheim.
Jean-Claude Villant jvillant@yahoo.fr
Membre de l’académie Internationale du Vème Ordre U.M.U.R.M.
Que nous apprennent les plus anciens documents maçonniques écrits en anglais?
Tout ce que nous savons des anciennes cérémonies maçonniques en Grande-Bretagne se trouve réuni dans un livre intitulé The Early Masonic Catechisms, publié en 1943 par Douglas Knoop, G. P. Jones et Douglas Hamer. Une seconde édition de cet ouvrage, revue et complétée, fut publiée en 1963, avec une Préface de Harry Carr. Elle comprend notamment la transcription de dix manuscrits (catechisms) et de dix divulgations imprimées.
Les trois plus anciens manuscrits transcrits dans ce livre proviennent d’Écosse et furent écrits dans les années 1700, c’est-à-dire avant qu’aucune Grande Loge au monde n’ait été fondée. Ils sont divisés en deux parties distinctes: l’une comprend les questions et les réponses que l’on posait à un Maçon qui affirmait être en possession du « Mot de Maçon » avant de le reconnaître (comme tel). Ces questions et réponses deviendront ce que nous appelons aujourd’hui instructions ou mémentos (les Anglais les appellent catechisms ou lectures) et donneront naissance au milieu du 18è siècle à l’ouverture et à la clôture rituelle des travaux d’une loge. L’autre partie décrit notamment une cérémonie se rapportant à la communication du « Mot de Maçon » à un Apprenti. Cette cérémonie est l’ancêtre de ce que nous appelons aujourd’hui initiation, passage et élévation, c’est-à-dire la manière de recevoir un profane dans la Franc-Maçonnerie (l’initier comme Apprenti), puis de lui conférer deux autres grades, ceux de Compagnon et de Maître.
La première divulgation imprimée fut publiée à Londres en avril 1723. La dernière divulgation de cette première période, Masonry Dissected de Samuel Prichard, date d’octobre 1730. Ce texte célèbre est particulièrement intéressant pour deux raisons: il est le premier à reproduire en trois parties séparées les questions et les réponses concernant les grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître; il est également le premier à narrer les circonstances dans lesquelles l’architecte Hiram fut assassiné. Comme la mention de ce meurtre ne se trouve ni dans la Bible ni dans les Old Charges (les anciens manuscrits des maçons opératifs), on peut en conclure que son récit a dû être inventé aux environs de 1730.
Aucun de ces vingt textes ne constitue un « rituel » au sens contemporain du mot, c’est-à-dire le dialogue et la description des actions accomplies pour ouvrir et fermer les travaux d’une loge, ou pour conférer un grade. Mais presque tous comprennent différentes versions du serment que prêtait, comme aujourd’hui, un nouveau Maçon, serment par lequel il s’engageait, sous peine de châtiments graves, à ne révéler d’aucune manière les secrets qui lui avaient été transmis. Les précédentes générations d’historiens maçonniques en tirèrent la conclusion apparemment logique qu’on ne saurait accorder d’authenticité aux textes de ces divulgations puisqu’ils ne pouvaient avoir été écrits que par des parjures… Jusqu’au jour où le hasard fit qu’on s’aperçut que quelques lignes écrites en 1702 dans le Livre d’Architecture d’une loge d’Écosse se retrouvaient presque identiquement dans les anciens manuscrits des années 1700 (cf. Harry Carr, AQC 63, 1950, pp. 259-263). Les historiens anglais comprirent alors qu’il convenait de ne pas confondre les documents manuscrits qui avaient sans doute servi d’aide-mémoire, avec certains textes imprimés, publiés dans le but de ridiculiser la Franc-Maçonnerie ou de lui porter tort. Ils en conclurent que plusieurs de ces textes étaient très vraisemblablement authentiques.
Ils estiment d’autre part qu’aucune autre divulgation de caractère authentique ne fut publiée en anglais pendant la période comprise entre octobre 1730 et avril 1760.
Alain Bernheim 33ème
La maçonnerie disséquée
(1730)
Samuel Prichard
Commentaire et traduction nouvelle par Gilles Pasquier
Description générale et véridique de toutes ces parties depuis l’origine jusqu’au moment présent. Telle qu’elle est donnée dans les Loges régulières constituées tant en ville qu’à la campagne, selon les différents grades d’admission. Donnant un récit impartial de leur procédure régulière lors de l’initiation de leurs nouveaux membres à l’ensemble des trois grades de la Maçonnerie, c’est-à-dire
I. Apprenti Entré. II Compagnon du Métier. III Maître.
A cela est ajoutée sa propre défense par 1’auteur.
Troisième édition par Samuel PRICHARD ancien membre d’une Loge constituée.
LONDRES: Imprimé pour J. Wilford aux Trois Fleurs de Lys* derrière la maison du chapitre près de Saint -Paul
1730
Prix : 6 pence
(SERMENT)
Samuel Prichard a fait le serment que le texte ci-annexé est un texte authentique et véridique dans tous les détails.
(A juré le 13e jour d’octobre 1730 Aérant moi R. Hopkins)
SAM. PRICHARD
(Dédicace)
A la Très Vénérable et Honorable Fraternité des Maçons France et Acceptés.
Frères et compagnons,
Si les feuillets qui suivent, écrits avec impartialité, obtiennent l’approbation unanime d’une si illustre Société, je ne doute pas que leur caractère général ne soit diffusé et estimé parmi le reste de l’humanité cultivée, ce qui, je l’espère, donnera, entière satisfaction à tous les amis de la vérité, et je resterai, avec une très humble soumission, le plus obéissant et le plus humble serviteur de la Fraternité.
Ce « catéchisme » est assurément un grand classique du corpus des textes anciens de la maçonnerie, puisqu’on en connaît plus de trente éditions sans tenir compte des éditions pirates. La première parution est du 20 octobre 1730 et ce fut sans doute un succès de librairie, car un second tirage intervint le 23 octobre suivant et un troisième le 31 octobre. C’est sur cette troisième édition, dont un exemplaire est conservé au British Muséum et dont le texte est reproduit dans Tue Early Masonic Catechisms de Knoop, Joncs et Hamer que nous avons travaillé.
On disposait jusqu’à présent d’une traduction française de Masonry Dissected datée de 1743 (reproduite en 1976 par les éditions du Baucens). Cette dernière traduction était précieuse mais incomplète, voire erronée sur quelques points; il convenait donc d’en présenter une nouvelle aux curieux de la tradition maçonnique.
Les faux frères ou imposteurs
On se posera bien sûr la question de savoir si l’auteur était maçon. D’après Harry Carr (AQC, n° 94, p. 107) Samuel Prichard était en 1728 visiteur de la loge « Le Cygne et la Coupe» et membre de la loge « La Tête d’Henry VIII ».
Samuel Prichard se présente lui-même comme un ancien maçon, mais aussi comme un adversaire résolu de la maçonnerie. C’est du moins ce qui apparaît dans la justification qui suit le texte du catéchisme proprement dit. Pour S. Prichard, la maçonnerie est une escroquerie à laquelle il ne faut pas se laisser prendre. C’est d’ailleurs pour lever ce leurre et le rendre inopérant que S. Prichard dévoile du mieux qu’il peut les « secrets » de la maçonnerie.
Du mieux qu’il peut et c’est déjà très bien: cet adversaire de la maçonnerie est très informé sur le sujet, le contenu du pamphlet en fait foi. C’est justement au vu de cette richesse documentaire que la réaction de S. Prichard à l’égard de la maçonnerie nous étonne. La raison de cet étonnement, c’est que l’on sait qu’une position initiatique implique, pour être soutenue, certaines conditions, nécessaires mais non suffisantes il est vrai. Ces conditions font l’objet de la plus grande attention de la part des maçons du XXè siècle où règne la quantité: pureté des rituels et mise en pratique effective. Nous n’avons pas à dire ici quels effets portent les rituels qui remplissent ces conditions. Seulement, nous devons remarquer qu’en 1730 lesdites conditions étaient indubitablement respectées: le rituel était alors dans sa pureté d’origine et Masonry Dissected nous donne le reflet d’un rituel déjà très complet. Quant à la pratique, elle n’était à coup sûr pas remplacée par une simple lecture. Or, il semble que S. Prichard – s’il a été comme il l’affirme, maçon et donc impétrant dans un rite maçonnique – n’ait rien vécu: il ne lui est rien arrivé. Pour lui les secrets de la maçonnerie se réduisent aux mots, signes et attouchements qu’il dévoile et il a tout à fait l’air d’un profane avec tablier (alors que nous connaissons des maçons sans tablier).
Entrait-on facilement dans une loge en 1730 ? C’était sans doute difficile, mais faisable: les tavernes où se réunissaient les loges étaient des lieux publics. Dans la mesure où l’information sur les individus circulait plus lentement que de nos jours, un « voyageur » pouvait se faire passer pour « visiteur » après avoir prêté l’oreille au bon moment, ou même après avoir lu A Mason’s Examination. Tout cet arrière-plan donne au maçon S. Prichard une responsabilité qui dut peser lourd dans la décision du député grand maître de proposer dès le 15 décembre 1730 (E.M.C., p. 17), que désormais l’entrée en loge ne soit plus accordée qu’à des visiteurs dont les membres de la loge pourraient se porter garants. Les minutes de la Grande Loge précisent bien que cette proposition faisait suite à la parution de Masonry Dissected. On comprend dès lors l’opinion défendue par B.E. Jones dans Freemason’s Guide and Compendium, selon laquelle I interversion des mots de reconnaissance avait été rendue nécessaire par les publications de A Mason’s Examination et de Masonry Dissected. Il est vrai que, pas plus dans Masonry Dissected que dans A Mason’s Examination, on ne discerne entre J. et B. quel mot est spécifique du premier ou du second grade: les deux textes attribuent à la fois J. et B. à l’apprenti. Mais outre qu’ils exposent des détails propres à chacun des deux grades, ces pamphlets permettaient à un patron de taverne de faire ce que l’on vit à l’époque: créer de faux maçons pour quelques shillings. L’interversion des mots allait s’ajouter à la précaution, déjà mentionnée, voulue par le député grand maître et contribuer à protéger les loges des « faux frères ou imposteurs »., selon son expression.
Les cowans
Les imposteurs ont leurs pendants opératifs, les cowans, à propos desquels le catéchisme de 1730 se montre très sévère dès le grade d’apprenti: si un cowan était surpris pendant les tenues on le condamnait à rester sous la gouttière de la loge par temps de pluie! Le malheureux devait y être contraint, sauf bien sûr si cette peine était fictive comme celle de l’obligation. Mais le fait que le rôle de couvreur, chargé de tenir les cowans à l’écart, soit dévolu au plus jeune apprenti est significatif: même le débutant de la loge était supérieur aux cowans, qu’il apprenait très tôt à traiter en ennemis.
Qui étaient donc ces cowans?
En nous référant au regretté Harry Carr (The Free-Mason at Work, p. 86) et à Knoop et Jones (The Genesis of Freemasonry, p. 28) nous pouvons dresser le portrait de ces ouvriers. C’étaient des bâtisseurs non maçons qui, à l’origine, n’avaient le droit de construire que des murs en pierres sèches. En 1636, à Canongate, on autorise les cowans à utiliser de la glaise comme mortier, mais pas du mortier à la chaux. En 1623 à Glasgow, on autorise un cowan, un certain John Shedden, à construire des murs avec un mortier de glaise, mais sans chaux ni sable, et jusqu’à une hauteur d’une aune seulement. Dans ce dernier cas, le cowan était dûment enregistré dans la liste des ouvriers du chantier, mais il s’agit là d’une exception dans tous les autres cas il était interdit à un maçon de donner du travail à un cowan. Les Statuts Schaw de 1598 comportent cette interdiction. Il existe même un document de la célèbre loge « Mary’s Chapel » d’Édimbourg, document daté de 1599, qui rapporte qu’un maçon avait dû reconnaître et confesser avoir offensé le surveillant et les maîtres en donnant du travail à un cowan. Ce maçon dut faire une « humble soumission » et promettre de ne pas recommencer.
Harry Carr remarque encore qu’à Kilwinning, les maçons qui acceptaient des cowans étaient condamnés par la loge à des amendes assez lourdes. Et, à Edimbourg, les cowans n’étaient admis au chantier du château que les semaines où aucun maçon n’y travaillait. C’est l’occasion pour notre historien de constater que le terme de cowan est d’origine écossaise. 11 faut souligner à ce propos que les sources de l’Oxford English Dictionary, à l’article cowan, sont toutes écossaises; et que le Chambers Scots Dictionary, qui est un dictionnaire de langue écossais-anglais, comporte bien un article cowan. La présence de ce mot dans Masonry Dissected serait un signe certain de l’influence de l’Ecosse sur la maçonnerie anglaise.
Le rituel de la Première Grande Loge
On ne possède pas le rituel de la Grande Loge de Londres ou Première Grande Loge, fondée en 1717, mais c’est à ce rituel que se réfère Masonry Dissected comme on va le voir. Il va de soi que nous ne considérons pas que la Première Grande Loge avait unifié le rituel de ses loges en 1730. On sait qu’avant 1717 existaient des différences d’une loge à l’autre puisque les «catéchismes», dont notre revue publie les traductions, ne sont pas semblables les uns aux autres. Cela continua sans doute au sein de la Première Grande Loge. C’est d’ailleurs ce qu’explique B.E. Jones dans son récit sur la querelle des Anciens et des Modernes. Les grades mêmes n’étaient pas unifiés: en 1738 certaines loges de la Première Loge sont signalées comme ayant « aussi » un grade de maître (Constitutions d’Anderson, p. 184-190). Cela prouve au moins qu’en 1738 le système à trois grades n’était pas pratiqué par toutes les loges de l’obédience.
Néanmoins, on peut se faire une idée approximative de ce qu’était, en 1730, le rituel de la Première Grande Loge en lisant Masonry Dissected car c’est bien de cette maçonnerie-là que S. Prichard nous parle.
Les preuves de ce que nous avançons là sont dans le pamphlet même: il s’agit de la liste de loges qui fait suite à la justification de l’auteur. Cette liste est apparue dans la troisième édition de Masonry Dissected, édition faite par Prichard lui-même et non par un éditeur pirate. C’est la liste des loges « constituées » et il faut savoir que ce qu’on appelait « loges constituées » en Angleterre en 1730, c’étaient celles de la Grande Loge et non d’autres. On trouve ce terme de constituted dès 1723 dans les Constitutions d’Anderson (p. 71) où il est dit que les loges doivent être solennellement constituées par le grand maître ». L’usage de ce mot est d’ailleurs resté de nos jours pour désigner cette cérémonie spéciale au cours de laquelle le grand maître constitue une loge.
C’est donc bien la liste de loges de la Grande Loge de Londres, année 1730, que S. Prichard donne à la fin de son pamphlet. Au reste, si l’on avait quelque doute, il suffirait de comparer cette liste au tableau publié par Erich Lindner dans L’Art royal illustré (p. 257). Ce tableau donne une série de petites images. Ce sont les enseignes des tavernes où se réunissaient les loges de la Première Grande Loge en 1735, soit cinq ans seulement après la publication de S. Prichard. Les enseignes sont numérotées et accompagnées des noms des rues, des quartiers ou des villes où sont situées les tavernes. Les loges prenaient tout simplement, comme titre distinctif, le nom de la taverne où elles se réunissaient. Par exemple, l’enseigne numéro 23 nous montre un croissant de lune accompagné de la mention « Cheapside ». Cela veut dire qu’en 1735, la loge n°23 se réunissait dans la taverne de la Demi-Lune située dans le quartier londonien de Cheapside. Or, que trouvons-nous dans la liste donnée par S. Prichard? Qu’en 1730 une loge portant le numéro 23 s’appelait • La Demi-Lune et se réunissait dans Cheapside les premier et troisième mardis de chaque mois.
Autre exemple: dans la liste de 1730 nous trouvons, au numéro 11, la loge de « la Tête de Reine » qui se réunissait dans Knaves-acre les premier et troisième mercredis de chaque mois. Et dans le tableau de 1735 on voit, au numéro 11, une enseigne constituée par un portrait de femme couronnée, accompagnée de cette mention de lieu: Knaves-acre ».
On retrouve en tout trente-cinq loges de la liste de 1730 dans le tableau de 1735. Certaines ont entre-temps changé de numéro, mais pas de nom ni de lieu de tenue, comme la loge du « Cerf blanc » qui se réunissait à Bishopsgate et portait les numéros 44 en 1730 et 45 en 1735. Cela ferait vraiment trop de coïncidences: c’est bien de la maçonnerie de la Première Grande Loge dont nous parle S. Prichard. Il faut d’ailleurs noter au passage qu’il y a, en plus des similitudes, des différences entre les deux listes. En 1730 la liste comporte soixante-sept loges alors que le tableau de 1735 en donne cent vingt-neuf, dont plusieurs d’ateliers supérieurs au grade de maître. Par ailleurs, sur les soixante-sept loges de 1730, trente-deux ont disparu (ou changé de nom?) en 1735. Tout cela donne l’impression d’un formidable bouillonnement et l’impression est encore plus forte si l’on continue les comparaisons en utilisant la liste publiée à la fin de l’édition de 1738 des Constitutions d’Anderson.
Hiram enfin
Avec le manuscrit Graham (1726) on assistait au premier redressement d’un corps, mais ce n’était pas encore du cadavre d’Hiram qu’il s’agissait. Depuis quand était-il question de cet assassinat dans la franc-maçonnerie? Dans Early masonic Pamphlets (p. 193), Knoop et Jones nous rapportent un texte qui constitue une sorte de prospectus destiné à un public de maçons; « La Maçonnerie antédiluvienne ». Ce document fait allusion au « fils d’une veuve, tué d’un coup de masse». En 1723, le pasteur Anderson mentionnait Hiram dans la première édition des Constitutions, mais ne soufflait mot de la destinée du maître et de sa position de référent dans le rituel d’élévation (11-12, note). Il est vrai qu’en 1723, la Première Grande Loge ne fonctionnait encore qu’avec un système à deux grades, ainsi qu’en témoigne l’article IV des Constitutions de 1723.
Comment la mise au point, ou pour mieux dire la mise en rite, de la légende d’Hiram avait-elle pu s’opérer? Nous devons bien admettre que le processus est encore très mal connu et nous espérons que des documents anciens restent à découvrir qui nous apprendront la vérité sur tout cela. Toutefois il est possible de résumer la situation de la maçonnerie en 1730 de la façon suivante:
La Grande Loge de Londres, ou Première Grande Loge, fondée en 1717, avait débuté avec un système à deux grades: l’apprenti et le compagnon ou maître; le maître en titre étant le maître de la loge, celui qui préside.
Par ailleurs, il existait un système à trois grades. Témoignent de l’existence de ce système les manuscrits Trinity College (1711) et Graham (1726). En témoigne également un document de la loge de Dumbarton Kilwinning, daté de 1726 et que nous rapporte Harry Carr (The Free Mason at Work, p. 274): ce texte dit que le compagnon Gabraël Portefield a été reçu maître « après avoir renouvelé son serment et payé son droit d’entrée».
Si l’on admet que le grade de maître est apparu au terme d’une évolution, on peut considérer que le manuscrit Graham (1726) nous donne un état primitif du grade: pas encore de meurtre, Noé tient la place d’Hiram, mais on relève bien un corps. Dans cette perspective et compte tenu du fait que les deux textes peuvent appartenir à deux «courants »différents, Masonry Dissected donne un état du rite très avancé dans l’évolution du grade. Très avancé, mais pas encore achevé: les trois grades ont encore entre eux des adhérences et la distinction de chaque grade par rapport aux autres n’est pas tout à fait réalisée. Par exemple, l’apprenti reçoit deux mots alors que, quelques années plus tard, un de ces deux mots sera attribué à l’apprenti, l’autre au compagnon. Autre exemple:
Harry Carr (The Free-Masons at Work, p. 104) souligne que d’après S. Prichard, c’est dans la Chambre du Milieu que se trouve la lettre G et que le compagnon reçoit son salaire. Enfin, on verra en lisant Masonry Dissected que les cinq points par lesquels on relève le maître, sont encore les cinq points du « compagnonnage».
Ces quelques réflexions nous rendent évident le fait que les maçons spéculatifs ont intérêt à savoir ce qu’est la maçonnerie opérative, la franc-maçonnerie ayant connu une mutation en passant de l’état opératif à l’état spéculatif. Ce changement de nature qui a pris en tout et pour tout une vingtaine d’années semble s’être accompagné de l’avènement du mythe d’Hiram dans le rituel du troisième grade.
Le judéo-christianisme de la maçonnerie
On verra dans Masonry Dissected que le livre sur lequel se prête l’obligation du maçon est la Bible. La Bible est d’ailleurs la source de plusieurs éléments du catéchisme concernant le Temple de Salomon, sa construction et certaines de ses parties. Le passage de la Bible, dans lequel se trouvent les mots, est cité dès le grade d’apprenti et, bien sûr, le roi Salomon est cité dans le grade de maître. On trouve également au grade d’apprenti la précision suivante: la loge est située dans la vallée de Josaphat, et si elle est orientée c’est parce que toutes les églises et chapelles le sont. Au grade de compagnon la description des colonnes est empruntée à la Bible et accompagnée de la référence biblique. Enfin, toujours au grade de compagnon, il est expliqué que si les loges s’appellent loges de Saint Jean, c’est que celui-ci fut le prédécesseur du Sauveur et qu’il traça la première ligne parallèle à l’Evangile.
Tout cela donne à Masonry Dissected un caractère nettement judéo-chrétien. Cela ne doit pas surprendre les maçons du XXè siècle, même s’ils ont acquis la conviction du contraire. Il nous semble utile de faire ici la distinction entre ce qui est de l’ordre de la conviction ou de l’opinion, et ce qui est de l’ordre de l’information. L’étude des textes anciens de la maçonnerie et des versions d’origine des différents rites encore pratiqués à notre époque montre à l’évidence que la franc-maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne, indépendamment des différentes convictions et opinions qui ont pu se former à ce sujet et dont chacun est libre.
Dans les rituels de langue française cela est vrai même pour le plus récent des rites encore actifs de nos jours, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, dont la plus ancienne version connue remonte au plus tôt à 1804.
Dans ce rite, c’est sur la Bible qu’est prêtée l’obligation d’apprenti (Guide, p. 22 et 31) de même que celles de compagnon et de maître (p. 62 et 89). L’hypothèse selon laquelle on pourrait remplacer la Bible, non plus pour un impétrant mais en permanence, par divers livres tels que le Coran ou le Zend Avesta est certes intéressante, mais ce serait sortir de son cadre propre le livre qui doit s’y trouver pour y insérer des livres appartenant à d’autres traditions. Bien sûr, il existe une initiation chinoise Ming dans laquelle l’impétrant pose le genou nu sur une équerre, mais cela ne prouve qu’une chose: que l’acte de construire prête partout à sacralisation. Le premier homme qui construisit, fût-ce une cabane, fit sortir l’humanité des cavernes. En cessant de vivre sous terre et dans les abris naturels, en accédant à la surface de l’ordre naturel et en le modifiant par des constructions l’homme savait, comme les alchimistes, qu’il aidait la nature et que la nature l’aidait. Construire c’était toucher à l’Œuvre de Dieu, mais aussi participer à celle-ci. Il est bien normal qu’il ait été saisi de crainte et d’adoration tout à la fois, d’une part, et que ce comportement fondamental n’ait pas été propre au monde occidental ni à la maçonnerie, d’autre part.
Les maçons du Rite Ecossais Ancien et Accepté des origines n’utilisaient d’ailleurs pas la Bible sans savoir ce qu’ils faisaient. Des signes de cette conscience apparaissent dans le corps du rituel dès le grade d’apprenti: — Pourquoi votre loge est-elle située est et ouest?
— Parce que tous les temples le sont ainsi.
— Pourquoi cela?
— Parce que l’Evangile fut d’abord prêché dans l’est et s’étendit ensuite dans l’ouest. (Guide, p. 33.)
Il en va ainsi jusqu’au grade de maître. On demande au maître:
— Pourquoi étiez-vous sans souliers?
Et le maître de répondre
— Parce que le lieu où je fus reçu était une terre sainte, sur laquelle Dieu dit à Moïse: « Ote tes souliers, car le lieu où tu marches est une terre sainte. »
Ce n’est donc pas â l’étourdie que le Rite Écossais Ancien et Accepté avait un caractère judéo-chrétien: c’était témoigner de ses sources mêmes. C’est également évident pour le Rite Français et encore plus pour le Rite Ecossais Rectifié.
Ce ne sont pas là des remarques ponctuelles. Le Rite Ecossais Ancien et Accepté plonge ses racines dans la maçonnerie des « Anciens » et c’est même là ce qui lui valut son titre d’Ancien. Cette maçonnerie des « Anciens »a été elle aussi victime d’une divulgation: en 1760 un ouvrage intitulé Trois Coups distincts donnait une description complète de ce qu’était le rite des Anciens.
Cela nous permet de vérifier qu’en 1760, aux trois grades, on prêtait les obligations sur la Bible(Three Distinct Knocks, p. 19, 40 et 54) et que dès le grade d’apprenti, il était fait référence au roi Salomon et â la construction du Temple (ibid., p. 30). Entre autres preuves de l’ancrage judéo-chrétien de ce rite des «Anciens », on trouve, toujours au grade d’Apprenti, ces questions et réponses (p. 32):
— Pourquoi, mon frère, onze font-ils une loge?
—Parce qu’il y avait onze patriarches quand Joseph fut vendu en Egypte et qu’on le crut perdu.
— Quelle est la seconde raison mon frère?
— il n’y avait plus que onze apôtres après que Judas eût trahi le Christ.
Là encore si la maçonnerie décrite dans Trois Coups distincts ne doit rien au hasard quant à ses sources, c’est bien que la maçonnerie britannique de 1760 descendait de celle de 1730 que Prichard nous montre émerger dans un système à trois grades.
Ce qui n’était pas nouveau pour la maçonnerie de 1760 ne l’était pas davantage pour celle d’avant 1730. Il n’est pour le vérifier que de lire les textes anciens publiés en traduction dans ce cahier.
Il est clairement question de Noé, de Salomon et du Christ dans le manuscrit Graham de 1726. Cela n’est d’ailleurs pas spécifique des textes anglais. Dans le manuscrit Dumfries (1710), peut-être d’origine écossaise, les données extraites de l’Ancien et du Nouveau Testament abondent. Nous n’en rappellerons que trois tirées des questions et réponses de ce catéchisme:
1) David prescrivait que les fondations du Temple fussent posées sur une « aire à blé, comme vous pouvez le lire dans la Sainte Bible, où elle dénomma l’aire d’Oman le Jébuséen ».
2)- Combien d’échelons y avait-il dans l’échelle de Jacob?
— Trois.
— Lesquels?
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
3) Le Christ est le marbre blanc sans tache, la pierre que les bâtisseurs ont rejetée, mais que Dieu a choisie d’entre les autres pour que le Temple puisse être construit.
Il n’est pas jusqu’aux textes écossais de 1696 et 1700 qui ne précisent que c’est sur la Bible que l’on prête l’obligation du maçon. Ces deux manuscrits, Edimbourg (1696) et Chetwode Crawley (1700), donnent même, en dépit de leur brièveté et de leur dépouillement, deux références bibliques pour les mots J et B: I Rois, 7-21, et II Chroniques 3, dernier verset.
Nous ne citons même pas ici tous les textes anciens. Qu’on y aille voir: le manuscrit Sloane (1700) et le manuscrit du Trinity College (1710) n’infirment pas notre thèse, bien au contraire. A Mason’s Confession (1727) ou le manuscrit Wilkinson (1727). Une telle constance de la part des maçons, de 1696 à 1804, n’a d’autre explication que celle que nous avancions au début de notre propos: la maçonnerie est une des formes d’expression de la tradition judéo-chrétienne.
Ceci nous amène à une double réflexion.
Bien des maçons pensent que puisqu’il est interdit par les Constitutions d’Anderson (1723) d’être un athée stupide, il suffit d’être un athée intelligent pour faire un maçon régulier. Nous n’avons pas la prétention d’être nous-mêmes un très fort angliciste mais enfin, il faut être vraiment très faible en langue anglaise pour donner dans le panneau. Relisons Anderson: « … If lie rightly understands the Art, lie will never be a stupid Atheist, nor an irreligious Libertine. »Si d’après cette phrase il est possible, selon certains traducteurs d’Anderson, d’être un athée intelligent, il sera tout autant possible d’être un libertin religieux. Voilà ce qu’on gagne à philosopher prématurément: la position de l’adjectif devant le substantif ne doit pas faire illusion, en anglais c’est la règle – ça s’appelle de la syntaxe – et pour le pasteur Anderson et ses lecteurs anglophones, un athée est stupide tout comme un libertin est irréligieux. Par suite, ni l’un ni l’autre ne pouvaient être maçons en 1723. La seconde réflexion découle de la première. Il n’entre aucune part d’interprétation dans notre traduction de la phrase d’Anderson citée plus haut, en voici la preuve. On s’est beaucoup servi de cette phrase pour le plus grand profit des athées intelligents, mais aussi pour promouvoir une sorte de « religion maçonnique »: la religion naturelle ou déisme. Cette religion naturelle serait sans révélation, une religion d’avant les opinions particulières que sont par exemple le judaïsme et le christianisme. Ce dernier point est exact, et c’est bien à la religion de Noé que pensait Anderson; il le dit nettement dans ses Constitutions de 1738. Mais il faut être aussi ignorant de la Bible que les athées intelligents le sont de la syntaxe anglaise pour croire que le pasteur Anderson proposait une religion naturelle en 1723 et 1738 aux maçons de la Première Grande Loge. Il eût été étonnant en effet qu’un pasteur ne connaisse pas la Bible et en l’occurrence les passages desquels il ressort que Noé, tout au long de son histoire, a bénéficié de nombreuses révélations sur lesquelles il réglait ses actes. Noé ne marchait dans les voies du Seigneur que parce que celles-ci lui étaient tracées d’en haut. Voici trois citations parmi bien d’autres qui confirment ce que nous disons:
1) Alors Dieu dit à Noé: la fin de toute chair est arrêtée par-devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors (Genèse, 6-13, 14). 2) L’Eternel dit à Noé: entre dans l’arche, toi et toute ta maison; car je t’ai vu juste, devant moi parmi cette génération (Genèse, 7-1).
3) Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant: voici, j’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous (Genèse, 9-8, 9). Ainsi Noé, après avoir été sauvé grâce à l’avertissement de Dieu, devint l’ouvrier de Dieu en servant à la création selon Ses directives. Si l’on admet que le pasteur Anderson avait lu la Bible, on admettra aussi que la religion noachide dont il parlait en 1738 n’était pas le déisme. Cela méritait d’être précisé avant que le lecteur n’entre, par la lecture de Samuel Prichard, dans les secrets et mystères de la Maçonnerie du pasteur Anderson.
Traduction
INTRODUCTION
L’institution primitive de la Maçonnerie repose sur le fondement des sciences et Arts Libéraux, mais plus spécialement sur le cinquième, C’est-à-dire la Géométrie. Car c’est lors de la construction de la Tour de Babel que l’Art et le Mystère de la Maçonnerie furent en premier introduits, et de là transmis par Euclide, digne et excellent mathématicien des Egyptiens, et il les communiqua à Hiram, le Maître-Maçon qui s’occupa de la construction du Temple de Salomon à Jérusalem, où il y eut un excellent et singulier Maçon qui commandait sous les ordres de leur Grand-Maître Hiram; son nom était Xannon Grecus, il enseigna I’ Art de la Maçonnerie à un certain Carolos Marcil en France, qui fut élu plus tard Roi de France. Et de là ensuite il fut introduit en Angleterre à l’époque du Roi Athelstone, qui ordonna qu’une assemblée fût tenue une fois chaque année à York, ce qui fut sa première introduction en Angleterre. Et les Maçons étaient faits de la manière suivante.
“Tune unus ex Senioribus teneat Librum, ut illi vel ille ponant vel ponat Manus supra Librum ; tum Praecepta debeant legi”. C’est-à-dire: Tandis que l’un des Anciens tient le Livre, qu’il (ou ils) mette(nt) leurs mains sur le Livre pendant que le Maître devra lire les Lois ou Devoirs,
Lesquels Devoirs étaient: qu’ils soient sincères les uns envers les autres sans exception, et s’engagent à secourir les Frères et les Compagnons dans la nécessité, ou bien leur donnent du travail et les rétribuent en conséquence,
Mais durant ces derniers temps, la Maçonnerie n’est plus composée d’artisans, comme elle l’était dans son état primitif, lorsqu’un petit nombre de questions par demandes et réponses était suffisant pour déclarer un homme suffisamment qualifié comme Maçon opératif.
Les termes de Maçonnerie Franche et Acceptée n’ont pas été entendus (tels qu’ils le sont maintenant), jusqu’à ces dernières années. Il n’a été question d’aucune Loge Constituée ni de communications trimestrielles jusqu’en 1691 lorsque des Lords et des Ducs, des Hommes de Loi et des Commerçants, et autres négociants plus modestes; les portiers, n’étant pas exceptés, furent admis dans ce Mystère ou dans cette absence de Mystère. La première catégorie fut reçue en versant une très grosse somme, la seconde à un taux moyen, la dernière pour la somme de six ou sept shillings, en échange de quoi ils reçurent l’insigne honneur qui est (comme ils disent) plus ancien et plus honorable que l’Etoile et la Jarretière ; son ancienneté repose d’après les Règles de la Maçonnerie, sur le fait qu’il aurait été transmis par leur tradition sans interruption depuis Adam, ce que je laisse au lecteur Impartial le soin d’examiner
Des Maçons Acceptés proviennent les Vrais Maçons et des deux proviennent les Gorgomons, dont le Grand-Maître, le Volgl, tire son origine des Chinois, dont les écrits, si on peut les croire, soutiennent l’hypothèse des Pré-Adamites, et par conséquent doivent être plus anciens que la Maçonnerie.
La société la plus libre et la plus ouverte est celle du Grand Kaihebar, qui consiste en une compagnie choisie de gens compétents, dont le principal, sujet de conversation concerne le Commerce et les Affaires, et développe une amitié mutuelle sans contrainte ni restriction.
Mais si, après son admission dans les secrets de la Maçonnerie, quelque nouveau frère n’aime pas leurs façons et se met à réfléchir en voyant qu’on lui a soutiré aussi aisément son argent, se retire de la fraternité ou bien se tient éloigné à cause des dépenses trimestrielles de la. Loge et des Communications trimestrielles, bien qu’il ait été légitimement admis dans une Loge Régulière et Constituée, il lui sera refusé le Privilège (en tant quo Frère Visiteur) de connaître le Mystère pour lequel il a déjà payé, ce qui est en contradiction manifeste avec l’Institution do la Maçonnerie elle-même, ainsi qu’il apparaîtra de toute évidence dans le traité qui suit.
Gravure de Bernard Picart Grande Loge de Londres 1735 Illustrations de Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde Source : Bibliothèque nationale de France http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b23005558/f105.item vue 105 Le Grade de l’Apprenti Entré |
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1 | D. | D’où venez-vous? | |||||
R. | De la Sainte Loge de Saint Jean | ||||||
2 | D. | Quelles recommandations en avez-vous apportées ? | |||||
R. | Les recommandations que j’ai apportées des Très vénérables Frères et Compagnons de la Très Vénérable et Sainte Loge de Saint Jean d’où je viens, et vous salue trois fois de tout cœur. | ||||||
3 | D. | Que venez-vous faire ici ? | |||||
R. | Non pas faire ma propre volonté. |
Mais soumettre mes passions: prendre en mains les Règles de la Maçonnerie. Et ainsi faire des progrès quotidiens. 4 D.Etes-vous Maçon ? R.Je suis reconnu et accepté comme tel parmi les Frères et Compagnons. 5 D.Comment connaîtrai-je que vous êtes Maçon ? R.Par les Signes et les Attouchements et les points parfaits de mon Entrée. 6 D.Que sont les signes? R.Toutes équerres, angles et perpendiculaires 7 D.Quels sont les attouchements? R.Certaines poignées de main régulières et fraternelles 8 Examinateur:Donnez-moi les Points de votre Entrée. Répondant:Donnez-moi le premier et je vous donnerai le second. 9 Examinateur:Je le garde. Répondant:Je le cache. 10 Examinateur:Que cachez-vous ? Répondant:Tous secrets et mystères des Maçons et de la Maçonnerie, sauf à un Frère véritable et légitime après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régu1ièrement assemb1és. 11 D.Où avez-vous été fait Maçon? R.Dans une Loge juste et parfaite. 12 D.Qu’est-ce qui fait une Loge juste et parfaite ? R.Sept ou plus. 13 D.De quoi se composent-ils ? R.D’un Maître, de deux Surveillants, de deux Compagnons du Métier et de deux Apprentis Entrés. 14 D.Qu’est-ce qui fait une Loge ? R.Cinq 15 D.De quoi se compose-t-ils ? R.D’un Maître, de deux survei1lants, d’un Compagnon du Métier, d’un Apprenti Entré.
16 D.Qui vous a amené en Loge ? R.Un Apprenti Entré.17 D.Comment vous y a-t-il amené ? R.Ni nu ni vêtu, ni pied nu ni chaussé, dépouillé de tous métaux et avançant dans une attitude droite. 18 D.Comment avez-vous été admis ? R.Par trois grands coups. 19 D.Qui vous a reçu ? R.Un Deuxième Surveillant. 20 D.Qu’a-t–il fait de vous ? R.Il. m’a conduit à la partie Nord-Est de la Loge et m’a ramené ensuite à l’ouest et m’a remis entre les mains du Premier Surveillant. 21 D.Qu’a fait de vous le Premier Surveillant? R.Il m’a présenté et m’a montré comment marcher (par trois pas) vers le Maître. 22 D.Qu’a fait de vous le Maître ? R.Il m’a fait Maçon. 23 D.Comment vous a-t-il fait Magon ? R.Avec le genou nu fléchi et le corps dans l’Equerre, le Compas ouvert sur le sein gauche nu, la main droite nue sur la Sainte Bible. Dans cette posture, j’ai prêté l’Obligation (ou serment) du Maçon. 24 D.Pouvez-vous répéter cette Obligation? R.Je vais m’y efforcer,
(Ce qui est comme suit).
25 Moi, par ceci, solennellement je fais vœu et jure en Présence de Dieu Tout-Puissant et de cette Très Vénérable Assemblée, que je garderai et cacherai et jamais ne révélerai les Secrets ou Mystères des Maçons ou de la Maçonnerie qui me seront révélés, sauf à un Frère véritable et légitime, après un examen en due forme, ou dans une Loge juste et vénérable de Frères et de Compagnons régulièrement assemblés.
Je promets et fais vœu en outre que je nie les écrirai, ni ne les imprimerai, ni ne les marquerai, ni ne les taillerai ni ne les graverai, ou les ferai écrire, imprimer, marquer, tailler ou graver sur le bois ou la pierre, en sorte que le caractère ou l’impression visible d’une lettre puisse apparaître, par quoi on pourrait l’obtenir illicitement.
Tout ceci sous un châtiment qui ne saurait être moindre que d’avoir la gorge coupée, la langue ôtée du palais(1) de la bouche le cœur arraché la bouche, le cœur arraché d’en dessous le sein gauche, et qu’ils soient enterrés dans les sables do la mer, à une encablure du rivage, là où la marée monte et descend deux fois en 24 heures, mon corps étant réduit en cendres, mes cendres dispersées sur la surface de la terre en sorte qu’il ne subsiste plus aucun souvenir de moi parmi les Maçons.
Ainsi que Dieu me soit en aide.
1 Le texte anglais porte roof, mais il faut vraisemblablement lire root.
26 D.Quelle est la forme de la loge? R.Une équerre. 27 D.Quelle longueur? R.De l’Est à l’Ouest.28 D.Quelle largeur? R.Du Nord au Sud. 29 D.Quelle hauteur? R.Des pouces, des pieds et des toises innombrables, aussi haut que les cieux. 30 D.Quelle profondeur? R.Jusqu’au centre de la terre. 31 D.Où se tient la Loge ? R.Sur une terre sainte, ou sur la plus haute colline ou la plus profonde vallée, ou dans la vallée de Josaphat, ou en tout autre lieu secret. 32 D.Comment est-elle située ? R.Plein Est et Ouest. 33 D.Pourquoi ainsi? R.Parce que toutes Eglises et Chapelles le sont ou devraient l’être ainsi. 34 D.Qu’est-ce qui soutient une Loge ? R.Trois grandes colonnes. 35 D.Comment les nomme-t-on? R.Sagesse, Force et Beauté. 36 D.Pourquoi ainsi? R.Sagesse pour créer, Force pour soutenir et Beauté pour orner. 37 D.De quoi votre Loge est-elle couverte? R.D’un dais nuageux de couleurs variées (ou des nuages). 38 D.Avez-vous des meubles dans votre Loge ? R.Oui. 39 D.Quels sont-ils ? R.Le pavé mosaïque, l’étoile flamboyante et la houppe dentelée. Quel est leur usage? 40 D.Quel est leur usage? R.Le pavé mosaïque est le sol de la Loge, l’Etoile Flamboyante, le Centre, et La houppe dentelée la bordure tout autour. 41 D.Quels sont les autres meubles d’une loge ? R.La Bible, le Compas et 1’Equerre. 42 D.A qui appartiennent-ils en propre? R.La Bible à Dieu, le Compas an Maître et 1’Equerre au Compagnon du Métier. 43 D.Avez-vous des bijoux dans votre Loge ? R.Oui. 44 D.Combien ? R.Six. Trois Mobiles et trois immobiles. 45 D.Quels sont les bijoux mobiles ? R.L’équerre, le niveau et la perpendiculaire. 46 D.Quel est leur usage ? R.L’équerre sert à tracer des lignes exactement à angle droit, le niveau à vérifier toutes les horizontales et la perpendiculaire à vérifier toutes les verticales. 47 D.Quels sont les bijoux immobiles ? R.La planche à tracer, la pierre brute et la pierre ouvrée. 48 D.Quel est leur usage ? R.La planche à tracer sert au Maître pour y dessiner ses projets, la pierre brute sert aux compagnons du Métier pour y essayer leurs bijoux et la pierre ouvrée à l’Apprenti Entré pour y apprendre à travailler. 49 D.Avez-vous des Lumières dans votre Loge? R.Oui, trois. 50 D.Que représentent-elles? R.Le Soleil, la Lune et le Maître Maçon.
Ces lumières sont trios grandes chandelles placées sur de hauts chandeliers.
51 D.Pourquoi cela ? R.Le Soleil pour gouverner le Jour, La Lune, la Nuit et le Maître Maçon sa Loge. 52 D.Avez-vous des lumières fixes dans votre Loge ? R.Oui. 53 D.Combien? R.Trois. N.B. Ces lumières fixes sont trois fenêtres, Qu’on suppose (mais ce n’est pas le toujours le cas) se trouver dans toute salle où une Loge est tenue, mais plus exactement les quatre points cardinaux conformément aux antiques règles de la Maçonnerie. 54 D.Comment sont-elles disposées ? R.L’Est, au Sud et à l’Ouest. 55 D.Quel est leur usage ? R.Eclairer les hommes lorsqu’ils vont au travail, lorsqu’ils y sont, et lorsqu’ils en reviennent. 56 D.Pourquoi n’y a-t-il pas de lumière au Nord? R.Parce que le Soleil n’envoie aucun rayon à partir de cette région. 57 D.Où se tient votre Maître ? R.A l’Est. 58 D.Pourquoi cela? R.Comme le Soleil se lève à l’est pour ouvrir le jour, de même le Maître se tient à l’Est (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et l’équerre au cou) pour ouvrir la Loge et mettre ses hommes au travail. 59 D.Où se tiennent vos Surveil1ants ? R.A l’Ouest. 60 D.Quel est leur devoir? R.Comme le soleil se couche à l’ouest pour fermer le jour, de même les Surveillants se tiennent à l’ouest (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe et le niveau et l’équerre au cou) pour fermier la Loge et renvoyer les hommes du travail en leur payant leur salaire. 61 D.Où se tient le plus ancien Apprenti Entré? R.Au Sud. 62 D.Quel est son office? R.Entendre et recevoir les instructions et accueillir les Frères étrangers. 63 D.Où se tient le dernier Apprenti entré ? R.Au Nord. 64 D.Quel est son devoir? R.Ecarter les manœuvres et les indiscrets. 65 D.Si un manœuvre (ou un écouteur aux portes) est attrapé, comment doit-on le punir? R.En le plaçant sous les gouttières des Maisons (lorsqu’il pleut) jusqu’à’ à ce que 1’ eau lui entrant par les épaules ressorte par les souliers 66 D.Quels sont les secrets d’un Maçon? R.Des signes, des attouchements et de nombreux mots. 67 D.Où conservez-vous ces secrets ? R.Sous mon sein gauche. 68 D.Avez-vous une clé pour ces secrets ? R.Oui. 69 D.Où la gardez-vous ? R.Dans une boîte en os qui ne peut être ouverte ou fermée qu’avec des clés d’ivoire. 70 D.Pend-elle ou gît-elle ? R.Elle pend. 71 D.A quoi pend-elle ? R.A un câble de 9 pouces ou un empan. 72 D.De quel métal est-elle ? R.D’aucun métal ; mais c’est une langue du bon renom aussi bonne dans le dos d’un Frère qu’en face de lui.
N.B. La clé est la langue, la boîte en os les dents, le câble la racine de la bouche(1).
(1)Le texte anglais porte également ici roof. II faut vraisemblablement lire encore root.
73 D.Combien y a-t-il de principes en Maçonnerie? R.Quatre. 74 D.Quels sont-ils? R.Le point, la ligne, la surface et le volume. 75 D.Expliquez-les. R.Le point est le centre (à partir duquel le Maître ne peut s’égarer) la ligne est la longueur sans largeur, la surface la longueur et la largeur, le volume englobe le tout. 76 D.Combien de signes principaux ? R.Quatre. 77 D.Quels sont-ils? R.Le Guttural, le pectoral, le manuel et le pédestre. 78 D.Expliquez-les. R.Le Guttural, la gorge; le pectoral, la poitrine; le manuel, la main; le pédestre, le pied. 79 D.Qu’apprenez-vous comme gentilhomme Maçon? R.La discrétion, la moralité et la bonne amitié. 80 D.Qu’apprenez-vous comme Maçon opératif ? R.A tailler, à équarrir, à façonner la pierre, à poser un niveau et à dresser une perpendiculaire. 81 D.Avez-vous vu votre Maître aujourd’hui ? R.Oui. 82 D.Comment était-il vêtu ? R.D’une veste jaune et d’une culotte bleue.
N.B. La veste jaune est le compas et la culotte bleue les pointes d’acier.
83 D.Pendant combien de temps servez-vous votre Maître ? R.Du lundi matin au samedi soir. 84 D.Comment le servez-vous ? R.Avec la craie, le charbon de bois et la terrine. 85 D.Que désignent-i1 ? R.Liberté, Ferveur et Zèle. 86 Examinateur ormez-moi le signe d‘Apprenti Entré Répondant:Etendre les quatre de la main droite et les retirer en travers de la gorge, o’ est le signe, et il demande l’attouchement,
N.B. L’attouchement se fait en pressant l’extrémité du pouce de_1a main droite sur la première articulation de1’index de 1a main droite du Frère. Il demande un mot.
87 D.Donnez-moi le mot, R.Je l’épellerai avec vous. 88 Examinateur:BOAZ R.(N, B. L’Examinateur dit B, le Répondant O, l’Ex. A, le Rép. Z, c’est-à-dire BOAZ). 89 D.Donnez-moi un autre. R.JACHIN
(N.B. Boaz et Jachin étaient deux colonnes dans le porche de Salomon. I Rois chap. VII, vers. 21)
90 D.Quel âge avez-vous ? R.Moins de sept (signifiant qu’il n’est passé-Maître). 91 D.A quoi sert le jour? R.A voir. 92 D.A quoi sert la nuit ? R.A entendre. 93 D.Comment souffle le vent? R.Plein est et ouest. 94 D.Quelle heure est-il? R.Midi plein
Fin de la partie de l’Apprenti Entré
Le Grade du Compagnon du Métier.
95 D.Etes-vous Compagnon du Métier ? R.Je le suis. 96 D.Pourquoi avez-vous été fait Compagnon du Métier ? R.Pour connaître la lettre G. 97 D.Que signifie ce G? R.Géométrie, ou la cinquième science. 98 D.Avez-vous jamais voyagé? R.Oui. A l’est et à l’ouest. 99 D.Avez-vous jamais travaillé ? R.Oui, à la construction du Temple. 100D.Où avez-vous reçu votre salaire ? R.Dans la chambre du milieu. 101D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu ? R.Par le porche. 102D.Lorsque voua êtes passé par le porche, qu’avez-vous vu? R.Deux grandes colonnes. 103D.Comment les appelle-t-on? R.J. B., c’est-à-dire Jachin et Boaz. 104 D.Quelle est leur hauteur? R.Dix-huit coudées. 105D.Quelle est leur circonférence ? R.Douze coudées. 106D.De quoi étaient-elles ornées ? R.De deux chapiteaux. 107D.Quelle était le, hauteur des chapiteaux ? R.Cinq coudées. 108D.De quoi sont-ils ornés ? R.D’un réseau et de grenades. 109D.Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu? R.Par un escalier double en forme de vis. 110D.De combien ? R.Sept ou plus. 111D.Pourquoi sept ou plus ? R.Parce que sept ou plus font une Loge Juste et parfaite. 112D.Lorsque vous êtes parvenu à la porte de la chambra du milieu, qui avez-vous vu ? R.Un surveillant. 113D.Que vous a-t-il demandé ? R.Trois choses, 114D.Lesquelles ? R.Un signe, un attouchement et un mot.
N.B. Le signe se fait en plaçant la main droite sur le sein gauche, l’attouchement se fait en joignant votre main droite à celle de la Personne qui le demande, et en pressant avec 1’extrémité du pouce sur la première articulation du médium, et le mot est Jachin.
115D.Quelle hauteur avait la porte de la chambre du milieu? R.Elle était si grande qu’un manœuvre ne pouvait l’atteindre pour y piquer une épingle. (gros clou, cheville, broche, axe d’une clé) 116D.Lorsque vous êtes arrivé dans la chambre du milieu, qu’avez-vous vu? R.La ressemblance de la lettre G. 117D.Que signifie ce G? R.Quelqu’un qui est plus grand que vous. 118D.Qui est plus grand que moi, qui suis un Maçon Franc et accepté, le Maître d’une Loge? R.Le Grand Architecte et Créateur de l’univers, ou Celui qui fut porté sur le sommet du pinacle du saint Temple. 119D.Pouvez-vous répéter la lettre G? R.Je vais m’y efforcer
La répétition de la lettre G.
Répondant:Au milieu du Temple de Salomon il y a un G,
Lettre pour tous belle à lire et à voir.
Mais seul un petit nombre comprend
Ce que signifie cette lettre G. Examinateur:Mon ami, ai vous prétendez être
De cette Fraternité
Vous pouvez dire exactement et sur-le-champ
Ce que signifie cette lettre G. Répondant ar les sciences sont amenés à la lumière
Des corps de diverses sortes,
Qui apparaissent parfaitement à la vue ?
Mais personne sinon des mâles ne connaîtra ma pensée. Examinateur:Le Très le fera. Répondant:Si Vénérable. Examinateur:A la fois Très et Vénérable je suis De vous saluer j’ai ordre,
Afin que voue me fassiez savoir sur-le-champ, comment je puis vous comprendre.
Répondant ar Lettres quatre et Science cinq
Ce G se tient exactement
En juste art et proportion,
Voua avez votre réponse, Ami.
N.B. Les quatre lettres sont BOAZ. La cinquième Science Géométrie
Examinateur:Mon Ami, vous répondez bien,
Si les droits et libres principes vous découvrez
Je changerai votre nom d’Ami
Et désormais tous appelleront frère. Répondant:Les sciences sont bien composées
De vers d’une noble venue,
Un point, une ligne et un extérieur ;
Mais un solide est le dernier. Examinateur:Que le bon salut de Dieu soit dans notre heureuse rencontre. Répondant:Et tous les Très Vénérables Frères et Compagnons. Examinateur e la Très Vénérable et Sainte Loge de St Jean. Répondant
’où je viens. Examinateur:Vous saluent, vous saluent, vous saluent trois fois, de tout cœur, vous priant de faire connaître votre nom. Répondant:Timothy Ridicule. Examinateur:Bienvenue, Frère, par la Grâce de Dieu. N.B. La raison pour laquelle ils se disent de la Saintes Loge de Saint Jean est qu’il fut le précurseur de Notre Sauveur, et qu’il trace la première ligne parallèle à l’Evangile (d’autres assurent que notre Sauveur lui même fut accepté Franc-Maçon lors de son incarnation) mais combien cela semble ridicule et profane. Je le laisse à la réflexion du lecteur sensé.
Fin de la partie de Compagnon du Métier.
Le Grade de Maître
D.Etes-vous Maître Maçon? R.Je le suis ; examinez-moi, éprouvez-moi, désapprouvez-moi si vous pouvez. D.Où avez-vous été passé Maître ? R.Dans une Loge parfaite de Maître. D.Qu’est-ce qui fait une Loge parfaite de Maîtres ? R.Trois. D.Comment êtes-vous parvenu à être passé Maître ? R.Avec le secours de Dieu, l’Equerre et mon propre travail. D.Comment avez-vous été passé Maître? R.De l’Equerre au Compas. D.Je présume que vous avez été Apprenti Entré ? R.Jachin et Boaz j’ai vu; Un très bon Maître-Maçon j’ai été fait, Avec le losange, la Pierre taillée et l’Equerre. D.Si un Maître-Maçon vous voulez être Vous devez comprendre parfaitement la Règle de Trois. Et M.B. (Machbenah) vous rendra libre : Et ce que vous désirez en Maçonnerie Te sera montré dans cette Loge. R.Je comprends la bonne Maçonnerie Les clés de toutes les Loges sont à ma disposition. D.Vous êtes un Compagnon héroïque ; d’où venez-vous ? R.De l’Est. D.Où allez-vous ? R.A l’Ouest. Examinateur: Qu’allez-vous faire dans cette direction ? R.Chercher ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé. Examinateur Qu’est-ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé ? R.Le mot de Maître-Maçon. Examinateur: Comment a-t-il été perdu? R.Par Trois Grands Coups, ou la Mort de notre Maître Hiram. Examinateur: Comment trouva-t-il la mort? R.Il était Maître Maçon lors de la construction du temple de Salomon, et à 12 heures de midi plein, tandis que les hommes étaient partis se reposer, il vint inspecter les travaux comme il en avait l’habitude. Lorsqu’il fut entré dans le Temple, trois scélérats, supposés être trois Compagnons du Métier, se postèrent aux trois entrées du Temple. Lorsqu’il sortit, l’un lui demanda le Mot de Maître ; et il lui répondit qu’il ne l’avait pas reçu de cette manière mais que le temps et un peu de patience le lui ferait obtenir. Mécontent de cette réponse, le scélérat lui porta un coup qui le fit chanceler. Il alla à l’autre porte où, accosté de la même manière et donnant la même réponse, il reçut un coup plus fort, et au troisième son coup de grâce. Examinateur Avec quoi les scélérats la tuèrent-ils? R.Un maillet, un levier et une masse. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps? R.Ils le transportèrent hors du Temple par la porte Ouest et le cachèrent sous des décombres jusqu’à 12 heures pleines à nouveau.
Examinateur
Quelle heure était-ce ? R.12 heures pleines de la nuit, tandis que les hommes étaient au repos. Examinateur Comment se débarrassèrent-ils de son corps ensuite? R.Ils le transportèrent jusqu’en haut d’une colline où ils firent une tombe décente et l’ensevelirent. Examinateur Quand s’aperçut-on de son absence? R.Le même jour. Examinateur Quand fut-il retrouvé? R.Quinze jours plus tard. Examinateur Qui le retrouva? R.Quinze Frères dévoués, sur l’ordre du Roi Salomon, sortirent par la porte ouest du Temple et se dispersèrent de droite à gauche, à portée de voix l’un de l’autre. Ils convinrent que, s’ils ne trouvaient pas le Mot sur lui ou près de lui, le premier Mot serait le Mot de Maître. Un des Frères, plus las que les autres, s’assit pour se reposer et, saisissant un arbuste, qui céda aussitôt, et s’apercevant que le sol avait été défoncé, il appela ses Frères. En poursuivant leurs recherches, ils le trouvèrent décemment enseveli dans une belle tombe de 6 pieds à l’est, 6 pieds à l’ouest et 6 pieds perpendiculaires; elle était couverte de mousse et de gazon verts, ce qui les surprit. Sur quoi, ils s’écrièrent : Nuscus Domus Dei Gratia, ce qui, selon La Maçonnerie, veut dire Rendons grâce à dieu, notre Maître a une maison moussue, Aussi la recouvrirent-ils avec soins, et, comme autre ornement, placèrent une branche de Cassia à la tête de sa tombe. Puis ils revinrent avertir le Roi Salomon. Examinateur Que dit le Roi Salomon de tout cela ? R.Il ordonne de le relever et de l’ensevelir décemment et que 15 compagnons du métier en gants et tabliers blancs assistent à ses obsèques ( qui doivent être célébrées parmi les Maçons jusqu’à ce jour ). Examinateur Comment Hiram fut-il élevé ? R.Comme le sont tous les autres Maçons, lorsqu’ils reçoivent le Mot de Maître. Examinateur Comment cela ? R.Par les cinq points du Compagnonnage. Examinateur Quels sont-ils? R.Main à Main, Pied à Pied, Joue à Joue, Genou à Genou, Main dans le dos. N.B. Lorsque Hiram fut relevé, ils le prirent par les index et la peau se détacha, ce qu’on appelle le glissement. Étendre la main droite et placer le médium sur le poignet, en serrant l’index et l’annulaire sur les côtés du poignet, cela s’appelle la poignée de main. Le signe se fait en plaçant le pouce de la main droite sur le sein gauche et en étendant les doigts. Examinateu rQuel est le nom d’un Maître Maçon ? R.Cassia est son nom, et je viens d’une Loge juste et parfaite. Examinateur Où Hiram fut-il enterré ? R.Dans le sanotum Sanatorum. (1)
(1) Le Saint des Saints.
Examinateur Par Où fut-il amené? R.Par la porte ouest du Temple. Examinateur Quels sont les bijoux du Maître ? R.L’arcade, le dormant et le pavé d’équerre D.Expliquez-les. R.L’Arcade est l’entrée du sanctum sanctorum, le dormant les fenêtres ou les lumières à l’intérieur, le pavé d’équerre le sol. Examinateur Donnez-moi le Mot de Maître. R.Il le murmure à l’oreille, et, dans la posture des Cinq Points du Compagnonnage ci-dessus indiqués, dit Machbenah, ce qui signifie L’Architecte est frappé. N.B. Si des Maçons sont au travail sur un chantier, et si vous désirez reconnaître les Maçons Acceptés des autres, prenez un morceau de pierre, et demandez-lui ce qu’il sent : il répondra immédiatement: ni le cuivre, ni le fer, ni l’acier, mais le Maçon. Ensuite, si vous lui demandez son âge, il répondra «au-dessus de sept», ce qui signifie qu’il est passé Maître.
Fin de la Partie de Maître
L’AUTEUR SE JUSTIFIE LUI-MÊME EN RAISON DES PRÉJUGES D’UNE PARTIE DE L’HUMANITÉ.
De tous les abus qui sont apparus dans l’humanité, aucun n’est aussi ridicule que le Mystère de la Maçonnerie, qui a diverti le monde et suscité diverses interprétations. Ces soi-disant secrets, (qui sont) sans valeur, ont été, quoique incomplètement, révélés, et l’Article essentiel, c’est-à-dire l’Obligation, a été plusieurs fois imprimée dans les journaux publics, mais il est entièrement authentique dans le Daily Journal du Samedi 22 août 1730 qui s‘accorde par sa véracité avec ce qui est donné dans cet opuscule. En conséquences, lorsque l’obligation du secret est abrogée, le susdit Secret devient sans effet et doit être entièrement aboli. Car quelques Maçons Opératifs (mais selon la manière polie de s’exprimer, des Maçons Acceptés) rendirent visite, venant de la première et plus ancienne Loge constituée (selon le Livre des Loges de Londres), dans une Loge réputée de cette ville, où l’entrée leur fut refusée sous le motif que leur vieille Loge s’était transférée dans une autre maison, ce qui, bien qu’en contradiction avec ce grand Mystère, exige une autre constitution, à un prix qui n’est pas inférieur à douze guinées, avec un divertissement élégant, sous le prétexte de servir à des fins charitables, ce qui, si c’est exact, mériterait de grands éloges à une si digne entreprise. Mais on peut en douter et il est plus raisonnable de penser que cela sera dépensé en vue de constituer un autre système de Maçonnerie, l’ancienne structure étant si délabrée que, à moins d’être renforcée par quelque Mystère occulte, elle sera bientôt réduite à néant.
J’ai été amené à publier ce puissant Secret pour le Bien public, à la demande de plusieurs Maçons, et cela donnera, j’espère, entière satisfaction, et cela aura son effet souhaité en empêchant un si grand nombre de personnes crédules d’être attirées dans une Société aussi pernicieuse.
FINIS
LISTE DES LOGES RÉGULIÈRES
PAR ORDRE D’ANCIENNETÉ ET DE CONSTITUTION
1. Les Armes du Roi, dans Saint Paul’s Church Yard. 1er et 3e lundis de chaque mois. Constituée en 1691.
2. La Rose et le Taureau, contre l’auberge Furnival, Holborn. 1er mercredi. 1712.
3. La Taverne de la Corne, à Westminster. 3e vendredi.
4. Le Cygne, Hampstead. 1er et 3e samedis. 17 janv. 1722.
5. Les Trois Cygnes, dans Poultry. 2ème vendredi. 11 juillet 1721.
6. Le Café de Tom, dans Clare Street près Clare Market. 2e et 4e mardis. 19 janv. 1722.
7. La Coupe, dans Queen Street, Cheapside. 2e et 4e jeudis. 28 janv. 1722.
8. La Taverne du Diable, à Temple Bar. 2e mardi. 25 avril 1722.
9. Le Tonneau, dans Noble Street. 1er et 3e mercredis. Mai 1722.
10. Le Lion et le Bouclier, dans Brewer Street. Dernier jeudi. 25 nov. 1722.
11. La Tête de Reine, dans Knaves Acre. 1er et 3e mercredis. 27 février 1722-3.
12. Les Trois Tonneaux, dans Swithin’s Alley. Vè mardi. 27 mars 1723.
13. L’Ancre, dans Dutchy Lane. 2e vendredi et dernier lundi. 28 mars 1723.
14. La Tête de Reine, dans Great Queenstreet. 1er et 3e lundis. 30 mars 1723.
16. Le Lion Rouge, dans Tottenham Court Road. 3e lundi. 3 avril 1723.
17. Le Taureau et la Jarretière, dans Bloomsbury. ler et 3e jeudis. 1723.
18. La Couronne et le Coussin, à Ludgate Hill. ler mercredi. 5 mai 1723.
19. Le Dragon vert, à Snow Hill. let et 3e lundis. 1723.
20. Le Dauphin, dans Tower Street. 3e mercredi. 12juin 1723.
21. La Tête de Baudet, dans Prince’s Street, Drury Lane. 2e et dernier jeudis.
22. Le Navire, à Fish Street Hill. 1er vendredi. 11 septembre 1724.
23. La Demi-Lune, dans Cheapside.1er et 3e mardis. 11 septembre 1723.
24. La Couronne, hors les murs à Cripplegate. 2e et 4e vendredis.
25. La Mitre, à Greenwich. Dernier samedi. 24 décembre 1723.
26. Les Armes du Roi, dans le Strand. 4e mardi. 25 mars 1724.
27. La Couronne et le Sceptre, dans St Martin’s Lane. 2e et dernier lundis. 27 mars 1734.
28. La Tête de Reine, dans la ville de Bath. Dernier jeudi.
29. La Tête de Reine, dans la ville de Norwich.
30. Le Cygne, dans la ville de Chichester. 3e vendredi.
31. Le Taureau Fie, dans Northgate Street, Ville de Chester.
32. Le Château et le Faucon, dans Watergate Street, ville de Chester,
33. La Tête de Baudet, dans Carmarthen, Galles du Sud.
34. Les Armes de l’East India, à Gosport dans le Hampshire. 2e jeudi à 3 heures.
35. L’Ange, à Congleton dans le Cheshire.
36. Les Trois Tonneaux, dans Wood Street. 1er et 3e jeudis. Juillet 1724.
37. Le Cygne, à Tottenham High Cross. 2e et 4e samedis. 22janvier 1725.
38. Le Cygne et la Coupe, dans Finch Lane. 2e et dernier mercredis. Février 1725.
39. La Tête de St-Paul, dans Ludgate Street. 2e et 4e lundis. Avril 1725.
40. Le Sarment de Vigne, dans Flolborn. W lundi. 10 mai 1725.
41. La Têté d’Henry VIII, dans St Andrew Street, près des sept cadrans. 4è lundi.
42. La Rose, à Mary-la-Bone. W lundi l’hiver et 3e lundi l’été. 25 mai 1725.
43. Le Cygne, dans Grafton Street, Ste Anne, Soho. W et dernier mercredis. Septembre 1725.
44. Le Cerf Blanc, hors les murs à Bishopsgate. 1~ mardi. 19janvier 1726.
45. Le Café Mount, dans Grosvenor Street, près de Hanover Square. 1er mercredi. 12janvier 1727.
46. Les Trois Couronnes, à Stoke Newington. 1er samedi. 9 août 1727.
47. La Tête de Roi, à Salford, près de Manchester. 1er lundi.
48. Le Château, dans Holborn. 2e et dernier mercredis. 31 janvier 1727-8.
49. Les Trois Fleurs de Lys, dans St Bernard Street, à Marid. ler dimanche.
50. Le Sac de Coton, dans Warwick. 1er et 3e vendredis. 22 avril 1728.
51. Le Café de Bishopsgate. 1er et 3e mercredis. 1728.
52. La Rose et la Couronne, dans Greek Street, à Soho. 1er et 3e vendredis. 1728.
53. Le Lion Blanc, à Richmond. 1er et 3e samedis à midi.
54. La Couronne et l’Ancre, dans Shorts Gardens.
55. La Tête de la Reine Elizabeth, dans Pittfield Street à Hoxton. W 1er et 3è lundis.
56. La Couronne, dans la Halle aux blés, à Oxford. Chaque jeudi. 8 août 1729.
57. Les Trois Tonneaux, à Scarsborough. 1er mercredi. 7 août 1729.
58. Les Trois Tonneaux, à Billingsgate. 2e et 4e jeudis. 22janvier 1730.
59. Les Armes du Roi, dans Cateton Street. 1er et 3e vendredis. 24janvier 1730.
60. Ceorge, à Northampton. W samedi. 16janvier 1730.
61. Prince William, à Charing Cross. 2e et 4e lundis. 26 février 1730.
62. L’Ours, dans Butcher Row. W et 3e vendredis. 6 mars 1730.
63. La Colline St Roch, près de Chichester dans le Sussex. Une fois l’an, c’est-à-dire le mardi de la semaine de Pâques. Sous le règne de Jules César.
64. Le Lion Rouge, dans la ville de Canterbury. 1er et 3e mardis. 3 avril 1730.
65. Le Café de Dick, dans Gravel Street à Hatton garden. Dernier jeudi. 16 avril 1730.
66. Les Clous Dorés, à Hamstead. 2e et 4e samedis, 28 avril 1730.
67. La Tête de Roi, dans Fleet Street. 2e et 4e vendredis. 22 mai 1730.
NOTES
1. Catechetical: de catéchèse. Nous nous sommes risqué à traduire par catéchisme car les problèmes de catéchèse sont le fait de clercs, alors que les questions que l’on peut poser ~ un candidat maçon ne peuvent être de catéchèse, mais de catéchisme.
2. On comprendra que le terme furnitures ne pouvait mieux se traduire que par s meubles ». Étant donné ce que sont ici les meubles, il n’était pas sans intérêt de noua en tenir à ce terme qui possède, entre autres, un sens héraldique.
3. Rough ashler. Ashler désigne une pierre taillée utilisée pour la face extérieure du mur, ou pierre cubique. (Early Masonic Catechisms p. 241.) Le terme rough suggère qu’il s’agit d’une pierre dure, propre à l’appareil du mur.
4. Broach’d thurnel. C’est une corruption de broached ornel: une pierre assez tendre travaillée au ciseau ou à la laie (E.M.C., p. 241). Le travail à la laie ne donne pas une pierre polie, c’est pourquoi nous traduisons par le terme de pierre dégrossie
5. On remarquera les nombreuses erreurs que comportent le signe, l’attouchement et les mots.
6. Notre traduction est de nature à ne pas dérouter les maçons de langue française. Il convient toutefois de noter qu’en anglais la phrase est: « For the sake of the letter G. . Cela pourrait se traduire par: Pour l’amour de la lettre G.» C’est là une traduction extrême mais le caractère polémique de sake devait laisser ce sens présent à l’esprit du maçon de 1730.
7. Combien? Juste après la question des escaliers, constituait un coq-à-l’âne incompréhensible. C’est pourquoi nous avons ajouté entre crochets un complément explicatif autorisé par la suite du texte.
8. Where was you pass’d Master? dit le texte anglais. Il ne s’agit pas pour autant de devenir passé maître » mais simplement d’être reçu maître. L’expression est cependant ~ retenir car les ~‘ passed masters » apparaîtront quelques années plus tard dans la Franc-Maçonnerie.
9. Nous soumettons bien volontiers cette réplique à la discussion des anglicistes: « A Setting Maul, Setting Tool and Setting Beadle.» Beadle est sans doute une altération de beetle (masse). Quant à setting tool, « outil de pose », nous avons cru pouvoir le traduire par « niveau ». On pourrait aussi le traduire par « levier », dans la mesure où le verbe to set signifie « poser» mais aussi « mettre en place».
SOURCE :
Numérisation jvillant@yahoo.fr http://unionmasonicauniversalritomoderno.blogspot.com http://www.lespertuis.fr
L’HERMÉTISME
L’HERMÉTISME Est une doctrine issue d’Égypte qui connut un certain succès dans le monde antique et au Moyen Age. On retrouve à son origine de nombreux ouvrages attribués à Hermès (cf. ce mot). Ils avaient été publiés, traduits en grec, en latin et en copte. Cette doctrine, connue dès les premiers temps de l’Égypte ancienne, était aussi désignée sous les noms d’art hermétique, d’art sacré.
L’hermétisme essaya d’adapter les moyens d’expression de la philosophie à la pensée traditionnelle.
Un ouvrage, le Corpus hermeticus, contient des textes d’inspiration authentiquement égyptienne : notamment, une définition du langage tel que l’Égypte l’a conçu, le portrait d’un pharaon idéal, élu des dieux et, sans doute, la plus exacte définition et interprétation du rôle d’un temple égyptien.
La décadence des mystères de la haute Antiquité, déjà sensible au IVème siècle avant Jésus-Christ, l’influence de la civilisation grecque qui avait pénétré toute la région orientale du Bassin méditerranéen, contribuèrent pour une large part à la réalisation de la synthèse sacerdotale gréco-égyptienne, dont un des effets les plus importants et les plus durables fut la formation du mythe d’Hermès Trismégiste, support désormais définitif et capital de l’hermétisme.
Durant cinq siècles, du IIème avant J.-C. jusqu’au IIIème après, l’hermétisme subit l’influence de toutes les doctrines ayant cours en Égypte et dans toute cette région. Ces apports extérieurs, s’ils influencèrent l’hermétisme, eurent cependant un avantage : en vertu de sa flexibilité et de sa facilité d’accueil, la doctrine traditionnelle sut s’adapter remarquablement aux milieux divers où elle fut transportée. Elle bénéficiait en effet du précieux privilège d’être en parfait accord avec la philosophie dominante.
La doctrine. Le premier principe de l’enseignement hermétique est l’unité. On en trouve la preuve et l’énoncé dans la Table d’Émeraude (cf. ce mot)
« Toutes les choses sont et proviennent d’Un, par la médiation d’Un. Toutes les choses sont nées de cette chose unique… » Son symbole est le cercle u qui s’achève en soi-même » ou le serpent qui se mord la queue (ourobouros). Ce symbole exprime l’univers à Un le Tout ».
L’immanence, la présence dans l’homme de toute possibilité est un autre principe fondamental de l’hermétisme : « Tu es Tout… Tout est en toi. » Ce principe trouve sa correspondance dans les premières phrases de la Table d’Émeraude : à Ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas. Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. » Tout ce que possède le macrocosme, l’homme le possède aussi.
Autour de ces principes fondamentaux, on se trouve en présence d’un ensemble de notions si diverses, si hétéroclites, qu’il est extrêmement difficile d’y retrouver une cohérence de conceptions. Sa diffusion, extrêmement étendue et rayonnante, donnera à la doctrine initiale, une empreinte différente.
L’expansion de l’hermétisme. En Grèce, l’hermétisme devint très rapidement synonyme d’alchimie. L’alchimie grecque, en effet, pouvait se permettre, étant donné ses origines fort anciennes, de se réclamer d’Hermès, maître de toute science.
Des travaux récents permettent d’envisager sa naissance dans l’île de Samothrace. Cette île était célèbre dans l’Antiquité par le culte des Cabires, culte à mystères, peut-être d’origine phénicienne, sûrement préhellénique, que l’on y pratiquait en 4500-4000 avant notre ère.
C’était une île sacrée. Les Cabires de Samothrace, avec les Dactyles de l’Ida (ceux qui savaient se servir de leurs doigts), les Telchines de Rhodes, les Curètes de Crète, étaient considérés comme des magiciens et des artistes car ils étaient les inventeurs du travail du fer (Tubalcain le forgeron).
Ils fabriquèrent les premiers outils. Lorsque l’on sait que toute activité sociale dépendait presque exclusivement de leur fabrication, que, sans l’outil, la main de l’homme est dépourvue d’efficacité, on comprend que ceux qui disposaient de cet outil commandaient à toute civilisation.
C’étaient des guides, des chefs. Leurs dieux constituèrent la première triade : Héphaistos (Vulcain, dieu des Forgerons), Hélios (le Soleil), Hermès (Logos). Dans le Cratyle, Platon identifiait le Logos à Hermès. Ce furent ces peuples qui apportèrent aux premiers groupements humains voués à une vie pastorale, l’écriture, le métal, l’outil, les techniques de la construction (habitations fixes, sur terre et bateaux) et de la navigation.
On sait à cet égard le rôle initiatique et complexe du forgeron africain, redouté et méprisé, admiré et haï.
La religion des Cabires se répandit dans tout le Bassin méditerranéen d’abord, et dans tout l’Occident ensuite. Elle arriva aux Arabes sous forme de tradition métallurgique… et elle n’était alors ni secrète ni cachée. Bien plus tard, cette religion fut celle d’associations à type corporatif qui usaient d’un jargon technique destiné à préserver la valeur marchande de leur fabrication : en somme, une sorte d’argot de métier.
Mais sous cette couverture artisanale, se dissimulèrent des sociétés secrètes, réellement hermétiques, celles-là. Certainement, il y avait des « opératifs » dans ces nouveaux groupements, qui travaillaient encore le métal. Ils étaient rares. Vraisemblablement les techniques opératives n’étaient plus qu’un apprentissage, une préparation du néophyte à la compréhension des vérités initiatiques.
Ces vérités ne pouvaient être communiquées sans d’extrêmes précautions.
A Rome, les habitudes syncrétistes de l’Égypte s’adaptèrent au milieu et à ses tendances. On y avait d’ailleurs adopté depuis longtemps la théogonie égyptienne et on y admettait fort bien que les dieux pussent posséder des personnalités diverses, lesquelles se retrouvaient dans le dieu unique adoré par les Romains.
Les Sabbéens faisaient aussi figurer Hermès dans leur plus lointaine ascendance. Pour les Manichéens, Hermès était l’un des cinq grands prophètes ayant précédé Mani. Des Manichéens, l’hermétisme passa en Islam. De nombreux ouvrages figurent dans sa tradition hermétique. Hermès convenait parfaitement à sa doctrine. Hermès, Platon et Zoroastre dominaient leur philosophie : d’une part, la sagesse hermétique et d’autre part la conjonction Zoroastre-Platon qui inspira, à l’aube de la Renaissance, la philosophie médiévale.
L’hermétisme, comme on s’en aperçoit, fut le résultat d’un long effort pour concilier les traditions égyptiennes avec l’astrologie chaldéenne d’abord, puis avec la civilisation grecque par la suite. C’était une doctrine strictement philosophique et littéraire. On n’y trouve trace ni d’un clergé ni d’une religion. Et cette doctrine aura servi d’étiquette à d’autres doctrines fort diverses, hétéroclites, comme on l’a dit plus haut, qui avaient un caractère cependant commun : l’ésotérisme. L’alchimie et la gnose paraissent avoir été les points forts de cette diversité.
Et nous retrouverons ces deux « points forts » au cours des siècles suivants créant, non une filiation bien difficile à prouver, mais une « ambiance initiatique » dans laquelle se développera un symbolisme fondamental conduisant à des rituels correspondants et souvent identiques.
La Gnose (cf. ce mot) fut un mouvement religieux non chrétien à ses débuts, puisque vraisemblablement préchrétien, qui emprunta beaucoup aux cultes à mystères et à l’hermétisme, avant de devenir chrétienne ou manichéenne et cathare. Une des formes modernes de la gnose chrétienne se manifeste dans la doctrine des Fraternités de Rose-Croix.
Ce sont des sociétés secrètes initiatiques qui exercèrent une grande influence sur la Franc-Maçonnerie. On a attribué à Valentin Andraee et un cercle d’initiés qui l’entouraient, l’origine de ces fraternités. En réalité la doctrine rosicrucienne ne sortit pas toute prête de son cerveau. Le mouvement bénéficia de toute la tradition alchimique et de la terminologie hermétique.
Valentin Andraee publia, en 1616, trois ouvrages, Confessio, Fama et Noces chymiques qui exposaient la doctrine et inventaient surtout le mythe de Christian Rosenkreutz.
Les premières associations se créèrent en Allemagne, puis essaimèrent en Europe. En France, on commença à en parler en 1622. En Angleterre R. Fludd répandit et développa la doctrine. Deux adeptes célèbres, Ashmole et T. Waughan, continuèrent son ceuvre.
Ashmole joua un rôle prépondérant dans la transformation de la Maçonnerie dite opérative en Maçonnerie spéculative.L’influence rosicrucienne est manifeste dans la Franc-Maçonnerie des trois premiers grades et l’on trouve dans les rituels d’initiation de nombreuses traces de cette influence qui relève de l’alchimie et de l’hermétisme.
Le mot V.I.T.R.I.O.L. inscrit sur les parois du Cabinet de Réflexion est formé par les initiales d’une formule hermétique. Le dépouillement des métaux (cf. ce mot) relève de la plus pure technique de a transmutation alchimique.
La fameuse lettre G, enfin, que l’on voit au centre de l’étoile flamboyante -et qui orne tous les temples maçonniques peut être l’initiale du mot gnose. Cette étoile s’inscrit dans le pentagramme régulier construit par Pythagore, or Pythagore avait eu connaissance de nombreux mystères égyptiens, lors de son séjour dans les temples initiatiques de la vallée du Nil, séjour qui dura vingt-deux ans.
Nous citerons pour terminer une interprétation hermétique de certains termes utilisés dans le vocabulaire maçonnique : Soufre (Vénérable), Mercure (1″ Surveillant), Sel (2′ Surveillant), Feu (Orateur), Air (Secrétaire), Eau (Hospitalier), Terre (Trésorier).
On a là les trois principes et les quatre éléments des alchimistes.
Le feu est sec et chaud; l’air est chaud et humide; l’eau est humide et froide; la terre est froide et sèche.
Source : l’excellent blog http://anck131.over-blog.com/
Hiram derrière les barbelés
Hiram derrière les barbelés
Le présent article ne porte que sur les réunions maçonniques (de diverse nature) organisées (souvent de manière précaire) dans des camps de prisonniers de guerre, par des militaires (et parfois des civils) le plus souvent anglo-saxons [1].
Le gigantisme, la durée et la violence du second conflit mondial engendrèrent un nombre important de prisonniers. Dans un premier temps, durant les victoires de l’Axe, les pays les plus affectés étaient des nations plus ou moins maçonnisées : 1 845 000 prisonniers pour la France, 675 000 pour la Pologne, 200 000 pour la Grande-Bretagne et 130 000 pour les Etats-Unis. Ils étaient emprisonnés dans des stalags (soldats et sous-officiers) ou des oflags (officiers), les marins dans des marlags, les aviateurs dans des luftlags. Un grand nombre de prisonniers de guerre était regroupé en kommandos de travail aux conditions de vie très variées. Avec le renversement militaire du conflit à compter de 1942/43, la nationalité des prisonniers se modifia. Entre 1943/1946, 10 000 000 de militaires allemands furent internés durant un temps plus ou moins long. En 1946/48, les Etats-Unis détenaient encore 425 000 prisonniers, les Britanniques 400 000, les Français, 1 065 000 et les Soviétiques peut-être 3 000 000 ? Parmi les prisonniers notamment anglo-saxons, en Allemagne ou dans les territoires occupés par le Reich, plusieurs dizaines étaient des maçons. Autant qu’il soit possible d’être exhaustif, il semblerait que des loges anglo-saxonnes maçonnèrent dans quatorze camps dans le Grand Reich[2].
Ainsi à Mährisch Trübau, dans l’ex-Tchécoslovaquie annexée, dans l’oflag VIII-F, nouveau camp construit en juillet 1942, une quarantaine de maçons anglo-saxons, transférés d’un camp italien, à partir de 1944, tint loge, un peu à l’aveuglette d’abord, sous la direction du frère Cliff Downing, un des rares (sinon le seul) Past Master du camp. Au début, les activités consistaient à ouvrir et à fermer les travaux, par cœur. L’aumônier principal du camp, membre de l’Ordre, prêtait la chapelle anglicane à ses frères au prétexte d’assister à des causeries théologiques. Ensuite les travaux se déroulaient dans une pièce isolée d’un baraquement-annexe. Pour y accéder, on devait traverser une autre pièce affectée aux prisonniers indiens qui y préparaient leurs fêtes religieuses et leurs représentations théâtrales. Les procès-verbaux de toutes les réunions furent ramenés à Londres après la guerre, mais les conditions matérielles, la calligraphie hésitante et le manque de culture maçonnique des secrétaires rendirent difficiles leurs déchiffrements et leurs transcriptions après la guerre. En mai 1944, tout le camp fut transféré à l’Oflag 79, près de Brunswick/Braunschweig (actuel land de Basse-Saxe). Ledit camp était situé entre un aérodrome de la Luftwaffe et une usine de moteurs d’avions. En 1942, une loge s’y constitua. A des moments différents, environ 70 frères officiers britanniques, canadiens, sud-africains, australiens, néo-zélandais et nord-américains y participèrent. Les « fondateurs » s’étaient reconnus comme tels dans les caves du camp, qui servaient d’abri anti-aérien. L’atelier fabriquait des outils et du matériel miniatures pour les tenues à partir de matériaux divers récupérés et recyclés. La difficulté résidait dans la fabrication des tabliers mais chaque participant essayait, dans la mesure de ses moyens, d’avoir une tenue vestimentaire correcte. On instaura deux offices de couvreur extérieur. Pour ne pas éveiller les soupçons des gardes, ils répétaient partout dans le camp des jurons qui devaient servir d’alarme. Habitués à cette formule, les cerbères n’étaient pas étonnés de les entendre s’ils arrivaient inopinément vers le lieu de réunion. Les décors escamotés, les participants se transformaient alors en auditeur d’une conférence sur un sujet connu à l’avance par tous. Les raids aériens durant les années 1944/45 rendirent la régularité des réunions impossible. La dernière se tint le 10 Avril 1945.
L’Oflag VII-D était un offizierlager ouvert dans le château de Tittmoning (Bavière), ancienne résidence des princes-archevêques de Salzbourg, mais de février 1941 jusqu’en février 1942 il servit également de lieu d’internement pour les îliens anglo-normands. Dans la cour se trouvait une auge en marbre avec un bas-relief portant des signes maçonniques. Autour d’elle se reconnurent pour tels trois maçons lesquels cherchèrent dans l’oflag d’autres frères. Ils se retrouvèrent ensuite une vingtaine dont deux Past Masters et deux chapelains autour de Sidney Brown, lieutenant-colonel (1946) et Haut Sheriff de Leicester (1950/1) et futur grand secrétaire provincial du Leicestershire. En septembre 1942, tout le camp avait été déplacé à Eichstätt (Bavière), dans l’oflag VII B où les activités maçonniques se poursuivirent. La « loge » se réunissait d’abord dans le « cabinet » du dentiste néo-zélandais Greenslade, membre de l’Otago Lodge n° 7, sise à Dunedin. Jusqu’en 1945, le recrutement fut très actif au point que les animateurs décidèrent de créer quatre loges, deux de constitution anglaise, une écossaise et une australienne. Il y avait une réunion mensuelle, sauf les mois d’été. A compter du débarquement de juin 1944, les transferts perturbèrent totalement la vie maçonnique. Lorsque les alliés traversèrent le Rhin en mars 1945, quarante-trois frères envoyèrent une lettre au grand maître de la Grande loge Unie d’Angleterre :
« Greetings to the MW the Grand Master of the United Grand Lodge of England from the undersigned on their return from captivity in Oflag VIIB, Eichstatt, Bavaria who, while in Germany, have endeavored to make a daily advancement in masonic knowledge».
Le courrier arriva quelques mois plus tard, la guerre finie.
La vie maçonnique dans les stalags fut plus compliquée parce que le quotidien y était plus dur que dans les camps d’officiers. Ainsi dans le stalag 18A. Situé au sud de Wolfsburg, en Carinthie (actuelle Autriche), ouvert le 19 octobre 1939, d’abord réservé aux officiers polonais, puis aux prisonniers belges et français, il recevra à partir de juillet 1941 des militaires britanniques et du Commonwealth capturés lors des combats de Grèce. Au début de 1942, des frères commencèrent à se réunir informellement avec comme premier objectif de constituer un fond de cigarette destiné à soudoyer un garde qui fermerait les yeux lors de leur réunion. Ils « élirent » également un « délégué » pour l’Angleterre, l’Australie, l’Ecosse et la Nouvelle Zélande destinés à recenser et rechercher tous les maçons présents dans le camp. Un médecin canadien Past Master accepta de les recevoir dans le dispensaire médical, mais devant le risque d’être pris et de priver le camp d’un praticien, il ne renouvela pas son offre. A la fin de 1942, la majorité des prisonniers fut transférée dans le stalag 383, à Hohenfels (Bavière). Au début 1943, les frères commencèrent à se réunir dans le cellier d’une ancienne écurie, qui avait servi de local aux scouts de la ville. Comme la présence d’un couvreur extérieur était trop voyante, on se contentait de bloquer la porte avec une chaise. Curieusement, sans que personne ne puisse donner une explication probante, la Bible était toujours ouverte au livre de Ruth. Les tenues étaient principalement consacrées à la répétition du rituel au 1er degré car l’atelier ne comptait qu’un Past Master et aux réceptions. Parfois, on entendait des conférences comme celle sur la vie de Mozart présenté par un frère hongrois. Deux hospitaliers étaient chargés de récolter et de répartir les cigarettes, le thé, le sucre et le lait, notamment avec les malades. Quand cela était possible, la tenue était suivie d’« agapes » où l’on partageait du pain et où l’on buvait du thé dans un récipient que chacun emmenait avec soi. Lorsque le camp fut libéré, la loge comptait 82 membres dont 29 Ecossais, 24 Australiens et 23 Anglais, répartis entre douze obédiences. Les minutes des tenues sont présentement conservées à la bibliothèque maçonnique de Londres. Un autre frère prisonnier dans le stalag 383 rapportait qu’une autre « loge » maçonnique camouflée sous un cercle d’échecs aurait fonctionné dans le camp. Vu les précautions prises par les membres pour se dissimuler aux gardiens, il est fort probable que les deux groupes aient pu s’ignorer. A l’été 1940, à Berlin-Lichtervelde, le stalag III-D compta jusqu’à 50 000 prisonniers en partie internés dans divers sous-camps. En 1943, une éphémère loge « internationale » aurait procédé à une réception. Dans l’oflag X-D, à Fischbeck (Saxe-Anhalt), établi en mai 1941, des officiers belges dont l’avocat Jean Rey (1902-1983), futur président de la commission européenne (1967/70), fondèrent la loge L’Obstinée, intégrée officiellement au GOdB en juillet 1946 sous le n° 29 ter à la date de 1943.
L’oflag VI-A, situé à Soest, en Westphalie, reçut jusqu’à 2000 officiers français dont une quarantaine de prêtres (aumôniers). Certains d’entre eux créèrent et décorèrent une chapelle catholique qui existe toujours. En 1943, une « exposition » de quinze modèles réduits de train réalisés « avec les moyens du bord » fut présentée dans la caserne Adam. Selon deux témoignages[3], il se tint loge dans le camp (sous quelle forme ? Quand ? ). Dans le vaste camp militaire d’Allentsteig, autour d’Edelbach (Autriche), fut créé, à l’été 1940, l’oflag XVV-A. Il reçut principalement des officiers français (6 000 environ). Il était gardé par des vétérans autrichiens. Cette détention moins draconienne explique sans doute que le camp détient le record de tentative d’évasion collective (132 évadés, 125 repris, 2 tués). La forte présence d’intellectuels, d’enseignants et de professions libérales permit la formation d’une « Université Oflag XVII-A » organisant des cours et des conférences sur des sujets divers et variés. Le camp comptait également au moins six troupes de théâtre d’amateurs. Dans la baraque 9 fut installée une chapelle catholique. Le camp possédait un journal (n °1, 18 janvier 1941) bimensuel, puis mensuel, faute de papier. A partir du printemps 1943, les conditions de vie se détériorèrent de plus en plus. A l’initiative de René Bourgeois (Liberté par le travail, sise Mantes), quelques « réunions » (rencontres ?) maçonniques auxquelles participèrent au total une trentaine de frères se tinrent dans le camp.
Une « structure maçonnique » dite Loge lieutenant-Colonel Machet fonctionna dans divers camps au gré des déplacements des prisonniers[4]. Le groupe se forma dans l’oflag X-B, à Nienburg-sur-Weser (actuel land de Basse-Saxe) où furent internés 3000 officiers français. L’homme-orchestre en fut le lieutenant-colonel Machet qui organisa à la fois des « soirées culturelles » et un réseau d’évasion. Il regroupa divers maçons dont l’ancien député (1936) Max Lejeune (1909-1995), futur ministre (1958/9) et l’avocat belfortain Jacques Lorach. Au printemps 1941, pour casser les activités diverses de résistance dans le camp, plusieurs officiers furent déplacés dans l’oflag IV-C, dans le château de Colditz (Saxe). A cette date, la forteresse comptait entre autres 250 français, 200 Polonais, 68 Néerlandais, 50 britanniques, deux dizaines de Belges et 2 Yougoslaves. La présence de « personnalités » (Robert Blum (1902-1975), fils de Léon, le dominicain Yves Congar (1904-1995), futur cardinal (1994), le comte belge Raoul de Liedekerke (1882-1982) ou le baron Elie de Rothschild (1917-2007) rendait la vie moins difficile. D’avril 1941 à octobre 1942, une trentaine d’officiers réussit à s’évader mais la tentative d’évasion de masse par tunnel échoua. Dans ce contexte général, le groupe Machet reprit ses activités avec la participation de frères belges comme Jean Rey déjà cité ou Maurice Destenay (1900-1973), futur bourgmestre de Liège (1963-73). En mai 1942, une centaine d’officiers dudit camp fut déportée à l’oflag X-C de Lübeck (Schleswig-Holstein) où étaient regroupés les Deutsch Feindlich Gesinnte Offiziere (officiers supposés hostiles au Reich) et des officiers français juifs. Le groupe Machet y tint loge, malgré le départ vers l’Orient éternel de son héros éponyme. L’hiver 1944/45 fut très difficile. Le camp fut libéré le 2 mai 1945 par la 2e armée britannique. 4000 officiers environ furent délivrés. Alors que les barbelés étaient abattus, 28 frères belges et français formèrent une ultime chaîne d’union. En 1946, la GLdF régularisa la loge Lieutenant-colonel Machet mais à cause de la dispersion de ses membres, elle ne fut jamais installée. Deux « loges » (ou des rencontres maçonniques) d’officiers britanniques se tinrent également en Italie, dans les campi PG 21, de Chieti (Abruzzes) (les frères se retrouveront dans l’oflag VIII-F cité ci-dessus) et PG 29, de Viano (Emilie-Romagne).
L’Extrême-Orient envahi par les Japonais connut également quelques loges de maçons prisonniers. L’occupation par les armées impériales japonaises de la concession internationale de Shanghai (8 décembre 1941) et de la colonie britannique de Hong Kong (25 décembre après 18 jours de combat) provoqua la création de divers camps de prisonniers civils ou militaires en Chine continentale sous occupation japonaise. Dans l’île de Hong Kong furent établis le Stanley internment Camp (pour les civils) et le camp pour militaires dans la caserne Sham Shuipo. Dans le premier, il se tint une « loge d’instruction » (une seule réunion ?), au premier semestre 1942. Dans le second, quatre tenues furent organisées, les 1er décembre 1942 (28 présents), 7 décembre 1943, au printemps 1944, en plein air et le 5 décembre suivant (cinq présents). Successivement, en décembre 1941/janvier 1942, le protectorat britannique de Malaisie, et en février 1942, la colonie de la Couronne, Singapour, furent occupés par les troupes nippones. 50 000 militaires anglo-saxons furent internés dans les Selarang Barracks, immense caserne sise à Changi, à l’est de l’île de Singapour. A côté, la prison administrative de Changi Gaol fut transformée en camp d’internement pour 3000 civils britanniques. Baldwyn Lowick, Deputy District Grand Master de l’Eastern Archipelago (Grande loge Unie d’Angleterre) tenta d’y maintenir une vie maçonnique conforme. Il délivra à 42 reprises des dispenses de nature diverse (absence de décors et de matériel principalement) pour permettre aux réunions de se tenir. Seul un atelier la Lodge St George n° 1152, sise à Singapour, put se réunir assez régulièrement en utilisant quatre groupes de six « tuileurs » qui « tournaient » autour du dispensaire retenu comme lieu de réunion pour détecter toute arrivée des geôliers japonais. Les tenues cessèrent lorsque la Kenpeita, police militaire surnommée la Gestapo japonaise, prit en charge le camp. Les prisonniers furent transférés à Sime Road, ancien quartier général de l’armée britannique transformé en camp d’internement. Le nombre d’internés (5000), la disposition du camp divisé en petits baraquements et la surveillance tatillonne japonaise rendirent difficile les rassemblements. Néanmoins, une loge d’instruction se tint chaque mardi. Des réunions de groupes d’études et quelques tenues furent organisées. Des certificats furent délivrés. Même dans ce contexte de méfiance, une « Grande Loge de district » chargée de déterminer la politique maçonnique put se tenir.
Dans le camp d’internement pour militaires de Changi, un premier rassemblement présidé par H.W. Wylie, Past Grand Deacon de la Grande Loge Unie d’Angleterre, réunit 45 maçons. Le groupe sollicita l’accord du commandant britannique du camp, le lieutenant général Arthur Ernest Perceval (1887-1966), pour se réunir. Sans réponse des autorités japonaises, il prit sur lui de donner son accord. Des réunions assez régulières animées en autres par des frères militaires de la Lodge St George n° 1152, se tinrent dans la chapelle anglicane jusqu’au départ d’une grande partie des prisonniers sur le chantier de la ligne Siam/Birmanie surnommée la Voie ferrée de la mort. A compter de décembre 1942, une War Masonic Association prit le relai. Elle fut formée à l’initiative de maçons australiens et britanniques. Ses réunions se commuèrent en tenue. Aussi ladite association se transforma en loge, sous les auspices de l’United Grand Lodge of Victoria (Australie). La première tenue rassembla 47 frères de onze obédiences différentes. La loge tint 21 réunions. Ses effectifs atteignirent 149/169 membres, puis déclinèrent. A partir de 1944, la vie devint très difficile dans le camp. La loge se réunit pour la dernière fois le 4 mai 1944. Le process-verbal précise: « There being no further business, the closing Prayer was given and the Lodge closed. The brethren departing in Harmony at 6pm-being sorrowful at the thought that they had, perhaps, attended the last Regular Meeting of the Association; yet mindful of the blessing of the Grand Architect of the Universe Who had allowed us to have, during this period of stress, strain and anxiety, so many happy evenings together, reviving the Spirit of the Craft, and sharing mutually in the benefits and joys of its message”. Dans le camp, il semblerait qu’il y eut diverses “tenues sauvages” en marge des deux associations suscitées.
Dans le River Valley Road Camp, un club de 25 frères (14 Anglais, 5 Australiens, 5 Irlandais et 1 Ecossais) tint des réunions dans ce double centre de prisonniers de guerre, où les conditions de vie étaient moins dures qu’à Changi. Malheureusement, la majorité des membres périra plus tard dans la construction du chemin de fer Birmanie/Siam. Sur ledit chantier des rencontres informelles se déroulèrent entre frères qui s’étaient reconnus comme tels. A Ban Tamung, le jour de l’an 1945, il était une soixantaine pour partager des gâteaux de riz et du café et porter un toast à l’Ordre. Le 22 août, une semaine après l’annonce de la capitulation du Japon par l’empereur, à Nekom Chai, une tenue regroupa une cinquantaine de frères, en haillons et guenilles, le procès-verbal précisant que seul le « Volume de la Loi Sacrée » était in good standing. L’île de Sumatra (Indes néerlandaises) fut prise par les Japonais en février-mars 1942. Au large, à Muntok, dans l’île de Bangka, 2000 civils furent internés dans le camp NEI-101 « double » femmes et hommes. Dans ce dernier, des maçons se reconnurent pour tels. Une liste de 57 frères fut établie, mais vu les conditions d’internement, aucune réunion ne se tint si ce ne fut quelques rencontres informelles d’échanges. A l’arrivée des troupes alliées, à l’automne 1945, seuls 16 des 57 « inscrits » étaient encore en vie[5].
Cette vie carcérale déjà difficile, aléatoire, voire dangereuse fut encore bien plus pire dans les prisons pour politiques et déportés et dans les camps de concentration ou d’extermination…
[1] De très nombreux renseignements in Grant Hamilton Charles, Freemasonry, A prisoner of War, in the New Age Magazine, organe officiel du Supreme Conseil de la Juridiction Sud, Washington, de novembre 1948 à octobre 1949, article en douze parties (Espagne I, Pays-Bas II, Belgique III, Norvège IV, France V, Tchécoslovaquie VI, Danemark VII, Pologne VIII, Autriche IX, Italie X, Allemagne XI & XII).
[2] Cf. Hewitt A. R., Masonic activities of prisoners of war craftsmen in captivity, Londres, Ars Quatuor Coronatum, vol. LXXVII, 1964, pp. 79-105.
http://www.waterloodistrictmasons.com/2011/04/27/wwii-stalag-masons/
[3] D’après Faucher Jean-Claude, Histoire de la franc-maçonnerie et des sociétés secrètes dans le département de la Vienne, Poitiers, Brissaud, 1982.
[4] Cf. Combes André, La franc-maçonnerie sous l’occupation, Paris/monaco, Edition du Rocher, 2001, p. 327-8, d’après les notes André Lévy-Lecornué, BGL, Paris.
[5] Cf. Hasselhuhn J.E.T., Notes on Brethren interned in Sumatra, The Pentagram, The Official Gazette of the. District Grand Lodge of the Eastern Archipelago, Singapour, 1958, vol. 43, pp. 88:89.
Source : le Blog de YVES HIVERT MESSECA
https://yveshivertmesseca.wordpress.com/presentation/version-francaise/
Le Pavé Mosaïque au rite de Memphis Misraïm
Par les 3 plans du monde, il divise le ciel en 12 secteurs et 12 signes du zodiaque.
Il comporte 108 cases. Sa réduction théosophique est 9 (1+8).
Il est formé de dalles carrées, noires et blanches, formant alternativement un damier de 9 x 12 de forme rectangulaire.
Le symbolisme de 9
o Dans les écrits homériques, ce nombre a une valeur rituelle. Déméter parcourt le monde pendant neuf jours à la recherche de sa fille Perséphone.
o Les neufs muses sont nées de Zeus, lors des neuf nuits d’Amour.
o Neuf semble-t-il est la mesure des gestations, des recherches fructueuses et symbolise le couronnement de l’effort L’achèvement d’une création.
o Les Anges sont hiérarchisés en 9 chœurs ou triades :
la perfection de la perfection
l’ordre dans l’ordre
l’unité dans l’unité
o Chaque monde est symbolisé par un 9 : triangle – le ciel, la terre, les enfers 9 est la totalité des 3 mondes.
o Les Francs-Maçons en ont fait le nombre éternel
de l’immortalité humaine et 9 maîtres retrouvèrent le corps et le tombeau d’Hiram. Dans la symbolique maçonnique le nombre 9 représente aussi dans son graphisme une germination vers le bas, donc maternelle, tandis que le chiffre 6 représente au contraire une germination vers le haut donc spirituelle.
o Dans l’ordre humain, le 9 est en effet celui des mois nécessaire à l’achèvement du fœtus. 9 étant le dernier de la série des chiffres, annonce à la fois une fin et un recommencement, c’est à dire une transposition sur un nouveau plan.
Le symbolisme du 12
D’après Jean CHEVALIER, 12 est le nombre des divisions spacio-temporelles.
est le produit des 4 points cardinaux. II symbolise aussi l’univers dans sa complexité interne.
12 représente aussi la multiplication des 4 éléments : l’erre — Eau Air — Feu.
Dans le symbolisme chrétien, la combinaison du 4 du monde spatial et du 3 mesurant le temps sacré donne le chiffre 12, qui est celui du monde achevé.
C’est celui de la Jérusalem Sacrée (12 portes, 12 apôtres).
C’est celui de l’année de 12 mois. 12 est le nombre de l’élection :
o les 12 lits de Jacob
o les 12 tribus du peuple hébreu
o l’arbre de vie porte 12 fruits
o 12 chevaliers de la Table Ronde
o 12 est le nombre d’un accomplissement, d’un cycle achevé.
Revenons au chiffre 108
Comme le démontrent de longs calculs ésotériques, il est 4 fois le nombre 27 trouvé dans la Tetraktys de PLATON.
II est surtout la périphérie d’un triangle basé sur le chiffre 37 et dont le total des côtés est 111 ( nombre christique).
Il symbolise le sommet qu’un homme peut atteindre sur le sentier pendant sou incarnation et il est ainsi le Nombre de l’accomplissement.
Le nombre 108 est surtout en rapport avec la loi des cycles et du temps ; ce chiffre sacré parle beaucoup pour l’Orient,
en effet :
o Au Ladakh (appelé aussi Petit Tibet) existe une lamaserie du nom de LAMAYUIW qui autrefois était occupé par un lac, lequel fut asséché grâce à un bouddhiste – et s ‘en suivit que le roi du Ladakh fit construire 108 temples dans tout le Tibet oriental.
o PADMA – SHAN,11iFIAVA, le grand guru tibétain, qui a rétabli l’ésotérisme du Tibet après la mort de BOUDHA, a préservé tons les écrits les plus sacrés qui furent révélés dans les mondes célestes (archives akashiques) et les cacha à la frontière du Népal, au nord du Tibet. Il y eu ainsi 108 ouvrages.
o existe en orient 108 faiblesses. Telles que
l’illusion, les désirs, la haine, l’attachement, l’orgueil etc… qui correspondent aux 108 grains du chapelet bouddhiste. Celui des Shivaïstes a aussi 108 grains.
Ces 108 faiblesses sont appelées les 108 liens kartniques.
o Dans le mandala Kango-Kaï des Japonais, dont
l’utilisation est identique à celle du labyrinthe de la cathédrale de Chartres, il existe 108 personnages appelés les honorables du VA1RABEIATU. Sans oublier qu’à Shambhala, il existe 108 grands initiés et maîtres.
Le pavé mosaïque
Emblème de la vie humaine partagée cistre le bien et le !rial (émulation), pavage du temple de Salomon.
11 prend la place du Sanctum Sanctorum, on ne peut entrer que le grand prêtre.
Symbole de la dualité que l’on retrouve souvent en loge. Représentation des différences marquées (philosophie, opinions, caractères, sexes, couleurs, races etc .. . ) qui finissent par s’harmoniser en se respectant.
Le pavé mosaïque prend toute sa force lorsqu’il entoure les 3 piliers egzek, (colonnettes) Sagesse – Force – Beauté.
Le pavé mosaïque symbolise pour RADON, l’union de tous les maçons du globe unis par un même serment symbolique ; malgré les différences de couleurs, de races, de religion. Ces pierres blanches et noires sont une image du bien et du mal qui pavent les chemins de la vie.
Pour PLANTAGENET, le pavé mosaïque continue dans le. Temple le binaire des 2 colonnes et on peut en déduire que le Maçon, comme le profane est soumis aux rigueurs de la loi des contrastes, confirmation du caractère relatif qui peut sc révéler au néophyte en loge d’Apprentis.
La symbolique du pavé mosaïque généralement admis est en effet celui du bien et du mal inhérent à l’existence terrestre niais c’est aussi te corps et l’esprit unis niais non confondus. Ténèbres et Lumières sont liées dans le pavé mosaïque, si l’on considère les rangées de dalles. Mais les traits virtuels qui les séparent forment un chemin rectiligne avant le blanc et le noir tantôt à droite, tantôt à gauche, en haut, en bas.
Ces lignes sont la vie de l’initié qui doit non pas rejeter le monde ordinaire, niais s’élever au-dessus d’elle. Ces lignes n’apparaissent pas aux yeux du profane. Il ne voit que les dalles blanches et noires et suivant la voie large, voie exotérique, il passe alternativement du blanc au noir et du noir au blanc. L’initié, au contraire, suit la voie étroite (ésotérique), plus line que le 111 du rasoir et passe entre le blanc et le noir. L’étroitesse du chemin indique assez par elle-même que ce chemin ne peut être celui du profane.
Au cours de la réalisation du « Grand Œuvre des Alchimistes », la matière changeait plusieurs fois de couleur. Ces couleurs apparaissent les unes après les autre dans un ordre invariable, leur succession régulière indiquait que l’œuvre était en bonne voie. On peut en effet diviser les couleurs de l’œuvre en 2 classes :
o Les couleurs principales, au nombre de 3 ; dont tous les alchimistes parlent, qui sont : le noir, le blanc, le rouge.
o Les couleurs secondaires ou intermédiaires, qui servent de transition pour passer du noir au blanc et du blanc au rouge.
Les philosophes hermétiques ont donné plusieurs noms au noir: la noirceur, signe de putréfaction ; les adeptes l’ont appelé occident, ténèbres, éclipse, tête de corbeau, mort.
Le noir était l’indice de l’opération appelée putréfaction par quoi tout commençait.
Commencement de l’œuvre devait être corruption, putréfaction ; après quoi la matière vivifiée évoluait et se perfectionnait jusqu’au rouge. De plus la putréfaction est le symbole de la mort d’où jaillira la vie.
Ainsi du point de vue de l’art hermétique, le pavé mosaïque pourrait-il aussi symboliser la voie étroite que doit emprunter l’initié dans son voyage qui le conduira du noir de la mort au blanc, lumière de la vie.
Pour Oswald Wirth, le pavé mosaïque est l’image de l’objectivité, car les contrastes créent le constatable et sans eux l’uniformité nous échapperait et su confondrait avec le néant.
Les distinctions retournent souvent tout au long de sa carrière maçonnique dans la bienfaisante ambiance du cabinet de réflexion. Il ne faudrait pas cependant qu’il tombe dans l’excès de se préoccuper uniquement de lui-même, ce qui, à la longue, développerait un complexe narcissique qu’il faut à tout prix éviter car il devient difficile par la suite de réduire les complexes de quelque nature qu’ils soient.
Quand à la fin des épreuves, après avoir fait l’inventaire de nos forces et de nos faiblesses, le Vénérable Maître intime l’ordre de faire tomber le bandeau noir, nous recevons comme un choc psychologique. Après les ténèbres, nous voici ébloui par l’illumination de la Loge et face à des symboles qui permettent d’explorer toute la symbolique universelle. Et comme disait Hermès Trismégiste : «Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », l’initié apprend donc par le microcosme que constitue la loge, le macrocosme qui est la dimension de l’univers.
La connaissance de soi passe aussi par la souffrance : « L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert », disait Alfred de Musset.
Nous naissons effectivement dans la douleur.
Remémorons-nous encore notre passage du cabinet de réflexion fi notre entrée clans k Temple en passant par la porte basse. Ce geste pourrait très bien être assimilé à une renaissance : le cabinet de réflexion représentant la matrice où se développe le germe, la corde que nous portons autour du cou nous rappelant le cordon ombilical qui nous retient à la Terre mère. En pénétrant ainsi dans le temple, nous entrons dans la vraie vie et c’est à ce moment précis que le profane se trouve transformé en apprenti, c’est -à -dire en enfant viable.
En conséquence, l’initiation maçonnique place bien l’homme face à la connaissance de lui-même, à cette connaissance subtile et profonde des composants intrinsèques de sa personnalité.
L’homme est dans sa composition, son fonctionnement et sa finalité,, à l’image de l’univers cosmique dans lequel il évolue. Sa connaissance pour lui-même passe par sa dimension spirituelle et par sa relation avec le divin.
En cherchant à s’intégrer dans le divin, il prend conscience de lui, il s’analyse et se regarde. Dans le miroir du cabinet de réflexion, le futur initié dépasse la contemplation de sa propre nature pour s’intégrer clans la nature divine ; mais il ne peut voir Dieu. 11 voit donc sa propre forme à travers la contemplation divine. Le miroir lui renvoie une image qui déjà n’est plus la sienne. Dans un miroir matériel, on ne considère plus la glace, mais la forme réfléchie tout en sachant que le reflet n’est dû qu’au miroir. Ainsi, l’Etre suprême joue le rôle miroir, il est Ici révélation, celui qui permet que l’on prenne conscience de soi, niais on continue d’ignorer ce miroir divin. Le miroir n’a pas d’existence objective, .et il reste cependant indispensable puisqu’il permet notre propre reflet.
Les mystiques, nos prédécesseurs, dans les antiques écoles de mystères affirmaient déjà sans aucune connotation religieuse, que l’homme est triple dans sa constitution, c’est- à -dire qu’il a un corps, une âme et un esprit.
Nous autres cherchants qui pratiquons un rite déiste et spiritualiste, comprenons aisément que l’émancipation et la libération de l’homme passe par la prise de conscience de cette trilogie.
La connaissance de soi-même implique donc la prise en compte de l’aspect universel qui existe cri chaque être.
Mais, la connaissance de soi, est-ce seulement un besoin vital chez l’homme ? Est-ce que, à la différence des animaux et des végétaux, l’homme a-t-il besoin seulement de survivre ? N’a-t-il pas également besoin de connaître le inonde dans lequel il vit ? Et comment connaître ce monde ? Ici encore les stratégies sont multiples.
On peut penser que, malgré la diversité humaine, il a forcément beaucoup de traits communs entre tous les hommes. C’est vrai qu’il existe entre nous des différences de caractère, de race de religion, de civilisation, mais une fois cette barrière franchie, nous admettons cette réalité : c’est qu’il y a quelque part en nous une nature humaine qui tait que tous les Hommes sont des I tommes et que si on connaît un, or les connaît tous dans leur unité.
C’est exactement cette démarche qu’a suivi Aimé Césaire dans sa recherche de la négritude qui se voulait non pas le contraire d’un quelconque racisme, mais le point de départ de la connaissance du monde. Dans son œuvre : « Cahier d’un retour au pays natal », il dit « Vous savez que ce n’est point par haine des autres races que je m’exige bêcheur de cette unique race, que ce que je veux, c’est ta faim universelle pour la soif universelle ». fin de citation.
Ouvrons donc nos barrières et partons à la connaissance de l’Univers, car ne connaître que soi-même peut engendrer des inconvénients tels que : tomber dans l’ethnocentrisme, le repli sur soi, le nombrilisme. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ! » disait Pascal. Cette pensée ne traduit-elle pas le risque qu’encourent ceux qui ne s’arrêtent qu’à la connaissance de leur moi, à savoir le rejet de l’autre, de l’étranger ?
Comment éviter l’ethnocentrisme, le repli sur soi ou le nombrilisme ?
Le rituel nous l’apprend. Nous devons continuer l’Œuvre au-delà du temple. Aller vers l’autre, côtoyer « d’autres soi – même ». D’abord ceux de son entourage pour finir par le monde entier. Qu’est ce qui crée le racisme et la xénophobie ? C’est la différence des autres par rapport à nous, leur étrangeté, le l’ait qu’il ne parle pas la même langue que nous, ne s’habille pas comme nous, ne mange pas comme nous. En fréquentant ces étrangers de plus près, en apprenant à les connaître, nous constatons qu’il y a parmi eux des gentils, des méchants, des intellectuels, bref, ils deviennent des individus distincts qu’on aime ou qu’on n’aime pas en fonction de Ictus qualités propres et non plus à cause de leur appartenance à une race ou à une civilisation.
A propos de cette démarche, rappelons-nous ce qu’en disait déjà Pascal à son époque pour qui le moi était haïssable : « Si l’Homme s’étudiait le premier, il verrait combien il est incapable de passer outre. Continent se pourrait-il qu’une partie connût le tout »
Son objection mérite toute notre attention. La connaissance de soi-même sans erreur est forcément empreinte de subjectivité et ne donne pas ipso facto la garantie d’accéder à l’universel. Or, nu des principes que nous apprend l’universel, c’est la relativité des choses, et par, là même, la tolérance envers ceux qui sont différents de nous.
La chitine d’union nous enseigne que nos différences, loin de nous séparer doivent nous rapprocher car elles nous complètent et nous fortifient. lei, aucun de nous ne délient la vérité dans son entier niais seulement une ou deux des innombrables facettes qui la composent. Et comme le disait Diderot : « Si nous exigeons que vous cherchiez la vérité, par contre, nous ne pouvons exiger que vous la trouviez ».
En conclusion, si « Connais-toi toi-même » est le premier pas vers la connaissance de l’Univers et de ses dieux, il ne peut ni ne doit être le seul.
C’est la conjugaison de la connaissance des autres confrontée à la connaissance de soi-même, qui permettra de comprendre le inonde dans son unité, dans sa diversité, et qui nous permettra de prêcher ainsi la tolérance.
· 108 est le nombre de l’homme
· 32 et 76 sont les nb de la Terre et du ciel
· Selon les rosicruciens, il symbolise le sommet qu’un homme peut atteindre sur le Sentier pendant son incarnation et il est ainsi le nombre de l’accomplissement.
· Nombre Universel, en tant que produit de 9, nombre de Finition, et de 12, nombre Cosmique.
· Blanquart fait remarquer que de la fête des Morts – 2 novembre – 25 décembre – il y a 54 jours et 54 nuits, c’est-a-dire 54 unités positives et 54 unités négatives: 54 + 54 = 108. En ce sens, 108 symboliserait le cheminement des ténèbres vers la lumière.
· René Guénon a qualifié le 108 de nombre cyclique.
Symbolisme de 32
· Selon R. Allendy, « c’est la différenciation apparaissant dans le monde organisé ». Il ne serait pas la génération créatrice comme 23, qui est l’inverse de 32, mais plutôt le plan, le schéma, des diverses formes de créatures modelées par le Créateur. Il serait aussi la libération karmique via les épreuves de la loi naturelle, 8 x 4 = 32.
· Représente l’ensemble des hommes sur la terre.
· Nombre inspirant à l’homme la vérité et lui apprenant comment la vivre.
· Symbole de justice, selon les pythagoriciens.
Général
· Dans les révélations faites par Jésus à Gemma, dans son livre « Parole d’amour », Jésus affirme que sur la croix, Il avait 32 os de fracturés.
· Le monde a été crée par 32 voies et ils forment les 32 sentiers mystérieux de la Sagesse selon la Kabbale, formé par les vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu et les dix Sephirot – singulier: sephira – de l’arbre sephirothique, qui sont des attributs du nom divin.
· Les 32 chapitres de l’Apocalypse d’Abraham – 80-100 après J.C. – dans lesquels sont racontés la chute de l’homme et l’idolâtrie des descendants d’Abraham, la fin des temps et que les nations païennes seront bientôt punies, et enfin le Messie qui viendra rassembler son peuple et passer ses ennemis au feu.
· C’est le nombre de lettres de l’alphabet que Dieu aurait enseignées à Adam. Certaines d’entre elles se seraient perdues. On prétend en effet que le visage de Dieu serait formé de 32 lettres qui n’ont pas toutes été découvertes, ni déchiffrer et ordonner. Si cela avait été le cas, l’homme aurait retrouvé sa dignité de fils de Dieu. Les évangiles ont réussi à déchiffrer 24 lettres, le Pentateuque 22 et le Coran 28.
· Selon la tradition bouddhiste, la mère de Bouddha observa 32 mois d’abstinence et se devait de disposer de 32 qualités. C’est ainsi que Bouddha possédait dit-on 32 vertus caractéristiques.
· Un des exercices fondamentaux de méditation consiste à orienter son attention successivement sur les 32 parties du corps.
· La bouche contient normalement 32 dents: 16 à la mâchoire supérieure et 16 à la mâchoire inférieure.
· En degrés Fahrenheit, c’est le point de congélation de l’eau au niveau de la mer.
· Aux échecs, la quantité totale de carrés noirs sur l’échiquier, la quantité totale de carrés blancs, et la quantité totale de pièces (blanches et noires) au début de la partie.
SOURCE :
Le Naos Egyptien
Dans toutes les traditions, le temple est l’habitation du Dieu sur la Terre. Il est construit selon la représentation que les hommes se font du divin. Dans l’ancienne Egypte, le temple était la synthèse et la représentation à l’échelle réduite du cosmos. Il illustre soit la cosmographie de l’Univers, soit les cosmogonies.
Le Naos est le lieu le plus intime et le plus sacré du temple accessible uniquement par les initiés. L’accès au Naos symbolise le parcours initiatique du profane, qui se trouve au départ dans la lumière aveuglante extérieure de la première cour. Au fur et à mesure qu’il avance, la lumière se fait crépusculaire (la salle hypostyle, vaste pièce dont le plafond est soutenu par des colonnes) où les rites de purification ont lieu.
Il accède à une salle encore plus sombre uniquement éclairée par les lueurs provenant de la salle hypostyle, avant d’arriver au Naos. La diminution de l’intensité lumineuse s’accompagne d’une réduction des dimensions. Les salles sont moins grandes, le sol et le plafond se rapprochent. Le parcours est calqué sur l’itinéraire spirituel du profane qui le conduit de la lumière excessive et superficielle du monde extérieur, vers la profondeur de la connaissance divine. Seuls les prêtres ou le pharaon peuvent accéder au Naos.
La statue disposée dans le Naos est le support matériel de Dieu, dont l’essence envahit l’Univers. Par le rituel quotidien, il devient physiquement présent sur Terre parmi les hommes. La divinité incarnée dans la statue est lavée, parfumée et revêtue de nouveaux habits. Le prêtre lui fait des offrandes parmi lesquelles Mâat, gardienne de l’ordre universel, la loi de Justice et de Vérité, par laquelle s’accomplit l’harmonie du monde avec l’Univers.
Le rituel a pour but de réveiller ou de ramener la présence divine sur Terre, afin que les hommes ne perdent pas de vue l’importance d’œuvrer quotidiennement dans le monde matériel tout en veillant à ouvrir sa conscience à la dimension universelle.
Le Naos manifeste sa présence, dès notre entrée dans le temple.
Il est le gardien du feu sacré, qui nous éclaire dans l’obscurité et guide nos pas pour qu’ils vibrent à l’unisson et que les énergies se réveillent.
Ce feu sacré, pendant le rituel d’ouverture, dispense sa lumière aux trois flambeaux Sagesse Force et Beauté, et illuminent le temple. Les rayons de lumière circulent ainsi du centre (du naos) à la périphérie, et de la périphérie au centre. Il symbolise aussi la petite particule de lumière enfouie en nous, plus ou moins vacillante, malmenée par les travers de la vie quotidienne, et que seule l’obscurité permet de déceler.
Son éclat ne peut que s’amplifier, et elle brillera à l’image des étoiles dans le firmament. La lumière ainsi dispensée, révèle à l’être humain sa relation avec l’univers tout entier.
Sa forme est un condensé de symboles. C’est d’abord le trois posé sur le quatre. Le trois représenté par le triangle symbolise le Ciel, expression de l’achèvement ( l’homme à la fois fils du Ciel et de la Terre). Selon Ragon, le triangle est l’emblème de la divinité. L’Univers se manifeste sous la forme du trois, de la trinité. Le quatre, c’est la Terre. Ainsi la Terre et le Ciel ne font plus qu’un. C’est l’image de la pyramide dont le sommet symbolise l’Unité, et qui traduit le cheminement de l’homme en quête de cette Unité.
L’idée de convergence ascensionnelle apparaît alors, ce qui peut être associée à la verticalité du Naos. Le Naos est vertical, symbole d’ascension et de progrès, mais aussi de délivrance. Il y a là, la notion de volonté et d’action. Volonté de réagir et de faire changer les choses. L’idée de se mettre debout, et de se détacher de tous les liens qui limitent, et qui entravent la progression. L’être humain n’est plus assujetti aux forces de la Terre auxquelles il reste lié par les pieds. Il est debout et œuvre pour atteindre le sommet. Il est lui même le lien entre la Terre et le Ciel. Le pavé mosaïque sur lequel il est posé, composé alternativement de dalles blanches et noires, traduit la difficulté du parcours initiatique, soumis aux lois des contrastes.
Selon Wirth, l’initié se tient debout et avance dans la vie sur ce damier qui proportionne exactement les satisfactions et les peines, les joies et les douleurs des vivants.
Et la couleur bleue ? Bleu est la plus profonde des couleurs, la plus immatérielle aussi. Le regard s’y enfonce sans rencontrer d’obstacle et s’y perd à l’infini. Un mur bleu n’est plus un mur. Il suffit de regarder le bleu du ciel ou le bleu de la mer pour ressentir une paix, une sérénité, le bonheur tout simplement. Les égyptiens considéraient le bleu comme la couleur de la Vérité. Il est l’expression de l’esprit de Vérité. Le bleu attire l’homme vers l’infini, éveille en lui le désir de pureté.
Tout dans le Naos nous invite à regarder d’abord au fond de nous même, pour essayer d’extirper la petite flamme qui sommeille et qui ne demande qu’à se raviver, mais aussi autour de nous, et plus loin encore, pour atteindre la dimension cosmique. C’est un livre ouvert à la portée de tous, que nous avons la chance de pouvoir consulter pour progresser sur le chemin de la voie initiatique.
Beaucoup de choses nous rattachent à la Terre. Nos soucis, nos craintes nos angoisses liés en fait à l’importance de nos avoirs : connaissances et biens matériels. Comme le chat qui a besoin de délimiter son territoire et se bat pour le protéger, nous avons plein de raisons toutes aussi valables les unes que les autres pour défendre nos acquis. D’autant plus que l’homme doté d’une intelligence supérieure, a su agrandir son domaine terrestre. Il a travaillé dur, c’est bien normal qu’il possède, et il faut préserver tout cela, et pourquoi pas l’augmenter ?
Et cela devient, ma maison, ma voiture, ma femme, mon mari, mes enfants, ma vaisselle, mon médecin, mon avocat, mon assureur, mon idée, mon ordinateur… Bref, plein de soucis en perspective pour les préserver. Tant que cela reste dans le domaine du raisonnable, ce n’est pas bien grave, mais n’oublions pas que c’est de là que naissent les guerres, les luttes de pouvoir à tous les niveaux de la vie. L’histoire nous en dit tant.
L’animal est prisonnier de la Terre, les quatre pattes rivées au sol. Ce n’est pas la vocation de l’homme doué d’intelligence. Ses peurs et ses angoisses sont des attaches permanentes qui le réduisent à une condition humaine étriquée, à fixer les choses et les idées, à refuser le changement au risque de le fossiliser avant l’heure. Il doit dépasser les forces de pesanteur qui l’empêchent de se libérer des lois terrestres et de regarder vers le ciel pour accéder à l’Unité perdue, l’Unité avec les hommes, la nature et l’Univers tout entier. Comme le Naos, il doit donc se mettre debout.
En quelque sorte, avoir les pieds sur Terre, et la tête dans les étoiles, afin de réaliser lui même ce lien entre le Ciel et la Terre. Sa volonté se manifestera par la mise en action des trois outils qu’il porte en lui, le compas, l’équerre et la règle.
Mes Sœurs, mes frères, la lumière nous a été donnée. Si nous le souhaitons vraiment, rien ne nous empêche d’être un naos ambulant et de mettre en place les conditions nécessaires de réalisation du grand œuvre maçonnique, malgré, nous le savons, les obstacles et les difficultés. Le travail est permanent.
Le Naos, la Shekina, sont deux termes que vous entendrez ce soir, et qui font partie du rite de Memphis-Misraïm.
Après l’allumage des flambeaux si vous avez été très attentifs, vous avez très certainement entendu pour ceux qui ne pratiquent pas le même rituel. « Vénérable Maître les trois joyaux rayonnent de nouveau au centre du Naos ». Dans ce cas précis le Naos est symbolisé par le temple.
Dans le dictionnaire le Robert : le Naos est un nom d’origine grecque représentant le reliquaire dans lequel se trouvait des statues de Dieu. Il était placé dans le Saint des Saint, au fond du temple. Le Naos par opposition à Hiéron, sanctuaire, n’est pas l’édifice où se rassemblent les fidèles, on n’y célèbre pas de cérémonies.
C’est une demeure obscure, secrète, de la statue et l’endroit ou sont entreposé des objets précieux. On le désigne aussi « Le Saint des Saints ».
Maintenant je tenterai de définir la représentation de Hiéron et du Naos par rapport au temple.
Le « Hiéron » se réfère à l’ensemble du temple, y compris les cours extérieures. C’est la totalité des structures du temple. On le traduit par « temple. »
Le neutre de l’adjectif « Hiéros » qui signifie « sacré » est utilisé comme substantif pour désigner un lieu sacré, c’est-à-dire « un temple »
Il est employé pour l’édifice entier, avec ses pourtours et autres parties, mais il est distinct du Naos, « Le sanctuaire intérieur ».
Hormis les évangiles et les actes, « Hiéron » est uniquement utilisé dans 1 cor 9 – 13. Le Christ parlait dans une des cours du temple, dans lesquelles tout le monde avait accès. « Hiéron » n’est jamais employé métaphoriquement.
Le Naos qui signifie « Chapelle ou Sanctuaire » était utilisé :
Ø chez les Païens pour désigner une chapelle abritant l’idole
Ø Par le Christ, métaphoriquement pour son propre corps physique
Ø Dans l’enseignement des Apôtres, toujours métaphoriquement pour désigner l’église, le corps mystique du Christ ou encore une église locale, ou le corps physique d’un croyant pris individuellement.
En latin « Templum » qui signifie le temple, ce mot désigne le carré que l’augure romain dessinait du doigt vers le ciel pour observer les signes divins, et par extension l’édifice construit à l’endroit de la manifestation divine dans un lieu très saint.
Ex : Le temple de Salomon et le temple d’Apollon à Delphes.
La topographie des 2 temples, orientés à l’est, est exemplaire du rôle d’interface entre le divin et l’humain. Au cœur des bâtiments, le Saint des Saints est le lieu de la manifestation divine, et c’est là que se trouve l’arche de l’alliance qui contenait les tables de la Loi gravées par Yahvé et remise à Moise.
A cette époque les deux premières conditions à l’édification de la demeure du TRÈS HAUT étaient le dévouement à son service et un esprit de sacrifice. Dans ce lieu, la bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées. Ainsi, dans le sanctuaire, les prêtres devaient pratiquer un rituel à l’image et l’ombre des choses célestes. Les sacrifices étaient également une figure de la perfection morale à laquelle doivent aspirer et parvenir les enfants de Yahvé.
Aucun édifice terrestre ne pouvait reproduire l’immensité et la gloire du sanctuaire céleste, de plus, le sanctuaire terrestre et son rituel avaient pour objectif de nous communiquer de grandes lumières, telles les cérémonies se rattachant à la mort et à la renaissance de l’être.
En réalité le temple ne comprenait un seul bâtiment dont le sanctuaire occupait le centre. Les écritures établissent une différence entre les deux par leur emploi des mots Hiéron et Naos.
Hiéron se référait à tout le territoire dépendant du temple, tandis que le Naos s’appliquait à la structure même du temple, qui avait remplacé le Tabernacle dans le désert.
En se référant au dictionnaire biblique sous la rubrique « Temple » il est traduit plusieurs vocables : « habitation divine, lieu saint ou sanctuaire, qu’il soit matériel ou spirituel, lieu utilisé pour le culte.
Le terme hébreu « Hékhaï » traduit par temple signifie également « palais ». Les mots grecs Hiéron et Naos sont tous deux traduits par « Temple ». Et peuvent désigner soit l’ensemble des bâtiments du temple, soit son édifice central.
Remarquons, que c’est Jésus le premier qui emploie le mot « Naos » quand il parle de son propre corps et non « Hiéron » qui par définition se rattache au temple matériel.
Le christ en vient à dire que son corps de chair est semblable à un sanctuaire un lieu sacré où il plu a Yahvé, dit l’apôtre Paul aux Colossiens (1 :19) de faire habiter en lui toute la plénitude.
Le temple maçonnique au rite de Memphis Misraïm est le Naos et il possède les mêmes caractéristiques des temples antiques avec à l’intérieur une multitude de symboles. Il se trouve orienté à l’est et on y travaille de midi à minuit. Son centre est très important car c’est là que l’on trouve l’égrégore.
En Égypte le Naos avait souvent un toit pyramidal évoquant la colline de la création. Son emplacement tout au fond du temple souligne l’importance de protéger la statue de Yahvé dont l’existence était essentielle au bon fonctionnement du monde.
Dans la tradition juive le Naos c’est la Shékina. Une des principales fonctions de la Shékina est toujours selon le Zohar, de servir d’intermédiaire au monde d’en haut pour correspondre avec celui d’ici bas et aussi d’intermédiaire du monde d’ici bas pour correspondre avec celui d’en haut.
Ainsi, elle est la médiatrice parfaite entre le ciel et la terre. La Shékina, elle, correspond à ce que les grecs appellent « Sophia » qui signifie « Sagesse ».
Pour certains mystiques, cette sagesse est l’épouse de Yahvé car lorsque l’humanité vivait au Paradis, lorsqu’elle était proche de ses origines, la sagesse de Yahvé était sur la terre. Cela signifie que Yahvé, sa sagesse et sa beauté guidaient l’homme en chacun de ses pas. Et selon le principe ésotérique de la correspondance du ciel et de la terre, comme le disait si bien le Maître Hermes TRIMÉGISTE ; je cite « tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».
Cependant, le péché a occulté la Shékina et l’a fait monté au ciel, et celle-ci était de plus en plus inaccessible tandis que l’initiation, la justice et la beauté l’ont fait redescendre parmi les hommes.
- Car quand Adam a commis son 1er péché, la Shékina est montée au 1er firmament.
- Quand Caïn a péché à son tour, elle s’est dirigée au 2nd firmament.
- Quand Enoch a péché elle est allée au 3ème firmament
- Quand la génération du déluge a péché elle a poursuis son ascension au 4ème firmament.
- Quand la génération de la tour de Babel a péché, elle est montée vers le 5ème firmament.
- Quand les habitants de Sodome ont péché, elle s’est dirigée au 6ème firmament.
- Quand les égyptiens ont péché au temps d’Abraham, elle s’est dirigée au 7ème firmament.
D’une manière équivalente, il a fallu 7 hommes justes pour faire redescendre la Shékina sur la terre.
- Abraham par ses vertus réussit à la faire redescendre au 6ème firmament
- Isaac l’a fait descendre au 5ème firmament.
- Jacob l’a fait descendre au 4ème firmament
- Lévi au 3ème
- Moïse au 2nd
- Et enfin INRI (Jésus) l’a fait descendre sur terre.
Pour conclure, je dirai que le Naos, ou le temple, constitue une image du monde et c’est un symbole et rien de plus, il sanctifie et purifie le monde parce qu’il le représente et le contient tout à la fois et c’est grâce à ce dernier que notre communauté se trouve perpétuellement re-sanctifié dans sa totalité.
Son symbolisme est d’une ampleur magnifique : celui du temple idéal dont chaque maçon est une pierre. L’ascension se fait successivement par des paliers et démontrent à l’initié que c’est en lui et en se retournant sur lui-même qu’il pourra atteindre son but car chaque corps humain est son temple.
Chacun doit s’élever spirituellement afin de pénétrer ce lieu sacré qu’est le Naos et c’est la raison pour laquelle il est demandé au maçon de laisser les métaux à la porte du temple.
Le Naos est un lieu où le divin et l’homme associent leurs points de similitude, celui où ils peuvent se rejoindre et s’unir, ne serait-ce que l’espace d’un instant.
Je vous rappelle chers frères, chères sœurs que nous avons tous notre Naos intérieur qui est la partie divine que nous possédons et qui nous permet de transformer notre aspect extérieur afin d’irradier l’amour universel.
SOURCE :
Science, alchimie et Franc Maçonnerie
« Essence et Souffle s’unissent et donnent naissance à l’Embryon mystérieux; celui – ci se noue et donne naissance à un corps. C’est le procédé du Cinabre intérieur ( nei-tan ) qui conduit à ne pas mourir. » (T’ai-si king ).
Introduction
Cet extrait du T’ai – si king ou Livre de la respiration embryonnaire ne donne certes qu’un petit aperçu de ce qu’était l’alchimie intérieure chinoise appelée nei-tan, qui s’est développée au début de notre ère dans l’empire du Milieu. Il résume néanmoins en quelques phrases tout le processus de cet Art et sert d’introduction au but de ce travail, qui est celui de m’attaquer aux préjugés, aux mythes et à l’incompréhension, qui se sont perpétués au fil des siècles, au sujet de l’alchimie, non seulement dans le monde profane, mais aussi parmi nos Frères. Et de contester en premier lieu une idée préconçue et tenace en Occident, celle qui veut que sans un laboratoire dans sa cave avec fourneaux et alambics l’on ne puisse être considéré comme un alchimiste. Cette idée est fausse. L’alchimie intérieure chinoise, dont le support principal était le Taoïsme, nous a donné la preuve que l’on peut faire de l’alchimie sans travailler dans sa cave, en ne pratiquant que le nei-tan ou alchimie intérieure, dont le seul laboratoire est l’homme et ses différents « corps », grossiers et subtils. Cette alchimie intérieure était constituée par une véritable école initiatique basée sur une discipline morale et spirituelle, ainsi que des exercices ritueliques englobant le corps et l’esprit. Les pratiques de laboratoire avec travail sur les métaux et le cinabre furent vite considérées comme secondaires et sans grand intérêt par la grande majorité des Adeptes. Comme l’affirme Isabelle Robinet, éminente spécialiste du taoïsme: « L’alchimie intérieure, qui apparaît vers le VIII ème siècle en Chine, succède à la fois à l’alchimie de laboratoire ou extérieure et aux pratiques corporelles dont elle est l’héritière…… Elle élabore une discipline mentale qui doit induire en l’adepte une vision multi-dimensionelle du monde et le conduire à la coïncidence des contraires et à l’illumination, en lui faisant prendre conscience de la parcelle de lumière éternelle qui est en chaque être, qu’il doit nourrir et développer. »
Il n’est pourtant pas difficile de comprendre que, contrairement à ce que pensent certains occidentaux, le but de la transmutation alchimique est l’homme lui – même et non de vulgaires métaux. C’est là le vrai sens du terme « opératif ». De toute façon ceux qui ont passé leur vie au milieu des fourneaux se sont plutôt ruinés ou sont morts intoxiqués par le mercure, sans connaître le Secret de l’alchimie qui est de tout autre ordre. C’est le secret de la Vie. Car telle est la définition de l’alchimie : Science de la Vie, Science de la Vérité, Science de l’Immortalité ( immortalité de l’Ame bien sûr car il serait bien prétentieux et insensé de prétendre à l’immortalité de notre support temporaire corporel).
Je le répète à l’instar des Adeptes : « il y a un seul Vase, une seule Matière, un seul Four et un seul Laboratoire ». C’est l’homme lui même dans sa réalité grossière et subtile, ses corps de chair et d’esprit.
Il y a une autre idée préconçue au sujet de l’alchimie. Je l’ai parfois entendue sur la bouche de mes Frères. « Non, l’alchimie est trop compliquée pour moi. Je n’y arriverai jamais. Tous ces symboles abstrus et anachroniques à décrypter ! » Il est facile d’y répondre. Imaginez, mes Très Chers Frères, un profane qui entre dans un Temple maçonnique…et qui est confronté à nos symboles et rituels. Comment réagira-t-il ? Comme celui qui m’a dit un jour: « Mais pourquoi est-ce que vous, les Francs- Maçons, utilisez des symboles compliqués au lieu de vous exprimer comme tout le monde ? ».
Il faut bien reconnaître que si l’on veut aller plus loin qu’une vision morale ou sociale, les symboles maçonniques sont tout aussi difficiles à interpréter que ceux de l’alchimie. On peut même se demander combien de Francs – Maçons ont fait l’effort de déchiffrer le sens des différents mots, batteries, signes, couleurs, légendes ou symboles propres à chaque Grade. J’en conviens, tout cela nécessite d’une bonne dose de volonté et de perspicacité, plus qu’en a le commun des occidentaux, plus préoccupé par la vie profane effrénée, que par la quête fondamentale sur le pourquoi de son existence sur terre. Et ceci même parmi nous Francs- Maçons.
Quant à ceux qui prétextent que l’alchimie est une utopie irréalisable, je leur poserais la même question au sujet des buts de notre Ordre. Au risque d’en choquer certains, je suis persuadé que les buts spirituels de la Franc-Maçonnerie, les mêmes que ceux de l’alchimie, sont tout à fait réalisables et ne consistent pas seulement en un idéal que l’on ne pourra de toute façon jamais atteindre dans la réalité. Cette dernière affirmation est typique de la mentalité occidentale, qui sous le couvert d’une fausse modestie, démontre son manque de foi et de confiance en ses propres capacités. Une excuse en quelque sorte pour ne pas faire l’effort demandé.
Je dirais même que les symboles maçonniques et alchimiques voilent une Vérité non seulement réalisable, mais aussi d’une extrême simplicité de compréhension. La Vérité ne peut être que simple dans sa Grandeur. Son accès a été rendu sciemment compliqué. Ce sont les Adeptes qui ont créé un rempart presque infranchissable, afin que la Science ne tombe pas en mains mal intentionnées, afin que seul le chercheur perspicace et de bonne volonté, mu par l’intelligence du cœur, puisse l’atteindre. Si en alchimie on parle de transformer le Plomb en Or, c’est aussi pour mettre sur la fausse piste les profanes avides ou pour détourner vers le laboratoire ceux qui ne croient qu’en la matière et en elle seule.
– Et l’Amour dans tout ça ?- me répondit un jour un Frère à qui je faisais noter l’importance de l’alchimie dans la Voie initiatique. Il voulait par là me faire comprendre que cette recherche paraissait à ses yeux trop solitaire, égoïste et peu intéressée à l’évolution de l’humanité. J’aurais aimé lui répondre que l’Amour sans la Connaissance est tout aussi néfaste et aveugle que la Connaissance sans Amour et que le perfectionnement moral et spirituel de l’humanité n’est possible que par le préalable perfectionnement moral et spirituel individuel. Mais je lui répondis autrement: que les Adeptes en alchimie ne faisaient pas étalage de leurs qualités de cœur comme le font certains qui parlent à tort et à travers de tolérance et d’amour et qui au premier écueil se comportent en parfaits égoïstes, plus sensibles aux défauts des autres qu’aux leurs.
Physique quantique et alchimie
Un préjugé tenace fait de l’alchimie une véritable utopie sans aucun fondement scientifique. Or rien n’est plus faux. Les dernières découvertes de la physique quantique se rapprochent de façon étonnante des anciennes théories alchimiques, qui se révèlent comme une connaissance scientifique avant la lettre. Nous savons que la méthode expérimentale a été bousculée ces dernières décennies. L’observateur, par sa présence en chair et en os, modifie la valeur d’une expérience donnée. L’alchimiste, qui agit sur le plan subtil, en dehors de l’espace-temps, lui ne modifie pas la valeur de l’expérience.
De plus, la théorie de la relativité a balayé non seulement le caractère absolu de l’espace et du temps, mais aussi l’opposition entre matière et énergie. La matière selon la théorie quantique peut apparaître suivant les circonstances sous un aspect corpusculaire ou un aspect ondulatoire. Ce sont deux aspects d’une même réalité. Le réel n’est donc pas toujours visible et le visible n’est pas toujours réel.
Or, cette dualité de la matière est un des leitmotiv de l’alchimie. Cette dernière affirme en effet que la Matière première se transforme en énergie; que cette énergie obtenue ou extraite de la Matière agit en retour sur les éléments « corpusculaires » en les transmuant, en leur donnant une autre forme. L’alchimie affirme aussi qu’il y a deux états ou fonctions de la matière qui coexistent en alternance, le Solve et le Coagula, le Solve, appelé aussi le Volatil, état de dissolution, de décomposition de la matière, symbolisé par une sinusoïde et le Coagula, dit, aussi le Fixe, état condensé et corpusculaire, symbolisé par une ligne droite. Le Fixe ou aspect corpusculaire, déterminé, individuel correspond au Soufre et le Volatil, aspect vibratoire, ondulatoire, indéterminé correspond au Mercure. Le Sel est l’union du Soufre et du Mercure, soit l’état à la fois ondulatoire et corpusculaire, dont le sigle est bien connu en Franc-Maçonnerie, l’équerre et le compas réunis. Il suffit aussi d’observer le caducée d’Hermes pour comprendre cette union des deux états. Le Mercure y est représenté par les deux serpents qui s’entrecroisent dont le caractère ondulatoire formé par la lettre S est évident. Le Soufre ou Fixe correspond à la ligne droite centrale qui forme un T majuscule. Réunis il forment le Sel ou caducée d’Hermes….et les deux aspects coexistants de la matière selon la physique quantique. Les lettres S symbolisant le Mercure et T, le Soufre, réunies, forment le caducée et ne représentent rien d’autre que la Pierre des Philosophes tant recherchée par les alchimistes et les Francs-Maçons. Il s’agit bien de notre Pierre, soit un ensemble de deux choses, qui réunies par une troisième, nous ramènent à l’Unité.
L’écroulement de notions scientifiques qui paraissaient absolues telles que celle d’espace-temps, de réalité matérielle d’un objet, de loi de cause à effet, de méthode expérimentale infaillible, amène la physique moderne vers une réalité tout autre que celle, soumise à nos sens, à laquelle le matérialisme absolu des siècles passés nous avait habitué. Il faudra du temps pour réapprendre à vivre la réalité…à moins d’avoir assimilé l’enseignement hermético-alchimique.
Certains physiciens vont encore plus loin dans le rapprochement entre la science et l’alchimie, sans l’affirmer explicitement bien sûr. Le Professeur Régis Dutheil nous propose une théorie explicative de l’univers basée sur la notion de lumière et précisément sur le dépassement de la vitesse de la lumière. Il y aurait selon lui un monde en deçà de la vitesse de la lumière, le notre, soumis à l’espace-temps et un autre situé au delà de la vitesse de la lumière dit univers « superlumineux », où le temps n’existe plus et où la causalité n’a donc plus de sens.
L’alchimie affirme la même chose. Il y a deux mondes qui coexistent: le matériel soumis à l’espace – temps et le spirituel, hors du temps et de l’espace. L’alchimiste doit entrer dans le monde spirituel afin de le matérialiser et ensuite revenir dans le matériel afin de spiritualiser ce dernier. Mais pour cela il doit avoir pris connaissance et entière possession des deux mondes, le matériel et le spirituel,…. le sous lumineux et le superlumineux, pour employer les termes du Prof. Dutheil.
Et comment l’Initié peut-il passer la barrière entre les deux mondes ? Par la Mort initiatique qui permet le contact avec le monde spirituel. Il s’agit d’un état de transe méditative ou mort apparente. Ceci est confirmé d’une manière étonnante par le Prof Dutheil. Pour ce dernier il n’y a pas d’autre moyen actuellement disponible pour passer la barrière qui sépare l’univers sous lumineux du superlumineux que l’éveil à d’autres états de conscience – dit-il – par le Joga ou la méditation. C’est une reconnaissance « de facto » de la supériorité de la Voie initiatique sur la science, faite par un scientifique.
Ordre et Chaos
Selon l’alchimie transmuer le Plomb en Or signifie obtenir un composé stable et durable à partir d’un composé instable, appelé « Chaos » par les Adeptes. Ce problème du passage d’un composé instable et chaotique à un ensemble ordonné et durable, qui est posé par la théorie alchimique et que l’on retrouve dans notre Ordre sous l’axiome « Ordo ab Chao », est abordé aussi dans la théorie du Prof. Dutheil, et de la façon suivante. Notre physicien reprend la fameuse théorie de l’entropie. Selon celle-ci dans les molécules il existe un certain ordre. Par exemple les molécules ayant beaucoup d’énergie se trouvent les unes à côté des autres dans un certain endroit de l’espace, alors que celles qui ont peu d’énergie occupent un autre endroit de ce même espace. Il y a là une structure d’ordre. Une évolution appelée « entropie » se produira alors: les molécules ayant beaucoup d’énergie vont en céder une partie à celles qui en ont moins. On aura donc un ensemble de molécules sans aucune différenciation. On est donc passé d’une structure d’ordre à une structure de désordre. Le physicien Maxwell a supposé l’existence d’un principe dans l’univers, appelé ensuite « démon de Maxwell », qui, grâce à un système d’information qu’il doit nécessairement obtenir, remet de l’ordre, en replaçant les molécules à haute énergie d’un côté et celles à basse énergie de l’autre. Il rétablit l’ordre en quelque sorte. Pour un autre savant, Kammerer, il y aurait une force basée sur l’information, dans l’univers, qui tend à réunir les semblables « épars » en un ordre défini et stable. Or, selon Dutheil cette force se trouve dans l’espace superlumineux et peut être atteinte par le passage de l’homme dans cet espace, là ou existe l’information. L’homme alors informé pourrait se constituer ensuite selon un mode ordonné et définitif. Tandis que s’il restait dans ce bas monde sans information il irait vers la dégradation progressive de ses cellules en un mode uniforme de désordre, c’est à dire vers la mort tout court, comme c’est le cas habituellement pour le commun des mortels.
Cette théorie du Prof Dutheil correspond à celle de l’alchimie et de la Franc – Maçonnerie dont le but est de transformer un composé instable et caduque (la Pierre brute) en un composé parfait, stable et éternel (la Pierre cubique). Ce qui en alchimie se traduit symboliquement par la transmutation du Plomb en Or et spirituellement par la formation du corps-spirituel immortel dit Corps glorieux. Mais pour ce faire l’alchimiste doit, comme le Franc – Maçon, passer le seuil entre le monde matériel et le monde spirituel, entre le monde souslumineux et le monde superlumineux, pour utiliser les termes de Dutheil. Cela correspond à ce que l’alchime et la Franc-Maçonnerie appellent la Mort initiatique ou état de transe profonde qui nous fait passer dans l’au-delà, afin d’avoir accès, comme le dit Dutheil, « à l’information qui nous permettrait de faire de l’ordre » c’est à dire de transformer notre être périssable en composé stable, de passer en somme d’un état de chaos à celui d’ordre. Il s’agit véritablement, si la théorie de Dutheil est prouvée, d’un rapprochement historique entre la science, la F.M . et l’alchimie.
Pour peu que l’on ait des rudiments d’alchimie, l’on s’aperçoit que certains termes utilisés par cette dernière tels chaos, semblables, catégories sont les mêmes que ceux qu’utilisent les physiciens modernes. Depuis toujours en alchimie la Matière première initiale a été appelée Chaos ou Chaos des Sages. C’est notre Pierre brute. Il s’agit en effet de cette matière instable, laide et imparfaite qui pourtant donnera un ensemble stable et ordonné à la fin des Opérations. D’autre part les alchimistes ont répété maintes fois cet axiome: « les semblables s’unissent avec les semblables ». Et ceci afin « d’imiter la Nature ». L’alchimiste est appelé le singe, car il est sensé singer la nature. C’est ce qu’affirme Maxwell dans sa notion d’ordre : il faut réunir les semblables avec les semblables pour recréer l’ordre, les catégories.
Le physicien, comme l’alchimiste, doit singer la nature.
Mais ce qui pour nous est le plus important, c’est l’évidente unité, je dirai superposition entre l’enseignement maçonnique et alchimique en ce qui concerne le passage entre les deux mondes, par ce qu’on appelle la mort du vieil homme et la naissance du nouveau. La Mort initiatique appelée aussi Putréfaction est l’Opération la plus importante et la plus délicate de l’alchimie. Il ne s’agit bien entendu pas d’une mort réelle, autrement on irait vers cette destruction que justement l’on cherche à éviter. Cette Mort nous permet de déstructurer sans détruire, juste ce qu’il faut pour nous faufiler dans le monde d’à côté et pour reconstruire ensuite un ensemble plus stable, grâce à l’ « information » que nous y avons trouvée. A ce propos je cite encore le Prof. Dutheil qui donne sa version des choses: « La mort est donc actuellement (tant que la physique des particules superlumineuses n’est pas plus développée) le seul moyen que nous ayons de rentrer en contact avec le monde superlumineux. »
Les fils de la Lumière
Selon le Pr. Dutheil: « la référence de base de notre univers est donc la lumière » (et sa vitesse Ndr). Nous Maçons et alchimistes ne pouvons pas le contredire vu que le Prologue de l’Evangile de S. Jean, notre patron mutuel, l’atteste.
Selon la théorie de Dutheil le passage de l’état sous lumineux à l’état superlumineux nous donne « une vision instantanée et non causale des événements avec une évolution vers un état d’information et de signification maximal». Celui qui vit en permanence dans l’état superlumineux répercute cet état d’ordre sur le « petit monde » dans lequel il vit. C’est là tout le processus alchimique que nous Maçons pratiquons en travaillant dans le Temple (et en dehors du Temple…), grâce aux symboles et aux rituels, à l’accession de la Connaissance , qui nous permettra de rayonner ensuite dans « notre petit monde ».
L’affirmation du Prof. Dutheil que la référence de base de notre univers est donc la lumière, si évidente soit elle, reste une théorie du point de vue scientifique, non partagée par l’ensemble des savants. Il en est autrement dans le domaine initiatique et alchimique. En particulier dans la Kabbale, comme nous le propose le Baal Haorot : « Si tu veux, tu le pourras. Fils de l’homme, regarde! Contemple la lumière de la Présence qui réside dans tout l’existant. » (Orot Haqodech,I,64). Il n’est pas besoin de souligner quelle importance ont dans la Kabbale pratique les trois mots suivants: Lumière, vibration, énergie.
Mais si nous voulons convaincre le profane il faut lui donner des preuves scientifiques. Il n’y en a pas…
Et pourtant des éléments troublants apparaissent si l’on compare les rythmes de la vie humaine avec les rythmes cosmiques, en particulier ceux du soleil, donc de la lumière par excellence dans notre système planétaire.
Considérons en premier la vitesse de la lumière, cette barrière entre les deux univers, selon le Pr. Dutheil.
Vous savez tous que la vitesse de la lumière est de 300000 km à la seconde. Nous pouvons extrapoler sur une heure ou un jour et nous aurons:
Vitesse de la lumière par seconde : 300000 km
Vitesse de la lumière par minute : 18000000
Vitesse de la lumière par heure : 1080000000
Vitesse de la lumière par 24 h : 25920000000
Nous pouvons comparer ce mouvement de la lumière dans le système métrique à une sorte de respiration ou expansion de l’univers, à un déploiement du Verbe. Or, quel est notre étonnement si nous le comparons à la respiration de l’homme. Statistiquement l’homme respire en moyenne 18 fois par minute, soit 9 inspirations et 9 expirations. Extrapolons sur une heure ou un jour comme nous avons fait pour la vitesse de la lumière et nous aurons :
Nombre de respirations par minute : 18
Nombre de respirations par heure : 1080
Nombre de respirations par 24 h : 25920
Ces chiffres se superposent au nombre de millions de km de la vitesse de la lumière. Nous pouvons affirmer que l’homme respire en consonance avec la lumière, si l’on admet la valeur du système métrique comme un choix « illuminé ».
Or, il y a plus: la durée en années de la précession des équinoxes correspond aussi à 25920. Qu’est ce la précession des équinoxes ? Vous savez tous que l’axe de la terre est incliné ( 23 degrés 27 premiers) et que cette dernière tourne sur elle – même comme une toupie. Or, l’axe de la terre n’est pas fixe. Il se déplace progressivement et circulairement (coniquement) de sorte qu’il revient à la même position de départ après 25920 années. Le jour de l’équinoxe de printemps le soleil ne se lève donc pas chaque année au même point de l’horizon. Il reviendra se lever au même point après 25920 années. Le lever du soleil se fait progressivement par les 12 constellations zodiacales, de sorte qu’il reste dans la zone d’une constellation en moyenne 25920 : 12 = 2160 années. C’est ce que nous appelons une Ere. Nous quittons en ce moment l’Ere des Poissons pour entrer (en 2031 ?) dans l’Ere du Verseau. Or, le déplacement de l’axe terrestre d’un degré (sur les 360 qu’il va accomplir en 25920 années) se fait en 72 ans. Par le calcul simple : 25920 années divisées par le nombre de degrés d’un cercle 360 = 72 années.
Ce phénomène astronomique nous amène tout droit vers le deuxième rythme important de l’homme, celui des battements cardiaques qui est de 72 par minute. Le cœur bat en moyenne 72 fois par minute, ce qui le relie directement au soleil par le phénomène de la précession des équinoxes. Nos 72 battements cardiaques par minute sont donc en relation avec la lumière et précisément celle du soleil.
Mais il y a un autre lien intéressant entre le rythme cardiaque et la Lumière. C’est le Delta, dit fort à propos « lumineux ». Il s’agit du triangle sacré qui représente pour nous Franc-Maçons la Lumière par excellence, la Lumière spirituelle divine, placée entre la lumière du Soleil et de la Lune. Ce triangle sacré appelé Delta « lumineux », dans le centre duquel se trouve l’œil de Dieu, présente un angle supérieur de 108 degrés et une somme des deux angles de la base de 72 degrés, ce qui résume bien la divinité « lumineuse » en haut 1(08) et son déploiement dans la matérialité en bas signifiée par le 72. Le rapport de ce triangle entre le haut et le bas soit 1/72 est ainsi constitué, qui est à la base de la légende égyptienne expliquant la différence de 5 jours entre l’année solaire (365) et lunaire (360). Dans cette légende Hermès -Toth gagne aux dés en jouant avec la Lune. Il lui ravit 1/72 ème de l’année. C’est à dire que 1/72 ème de l’année lunaire de 360 jours correspond à 5 jours. Et ces 5 jours s’ajouteront aux 360 autres pour constituer l’année solaire de 365 jours (chiffres approximatifs !). Ce calcul confirme le lien du chiffre 72 avec le soleil et les cycles de l’univers, auxquels l’homme est relié par son cœur. Le cœur représente donc la Lumière qui est déployée dans l’homme, à l’intérieur de l’homme. Il existe en résumé un subtil rapport entre les battements cardiaques de l’homme à la minute, la respiration de l’homme sur 24 heures, la vitesse de la lumière sur 24 heures, et enfin le soleil et donc la lumière, qu’il est sensé représenter dans notre système solaire. Un fait est sûr: les 25920 années que comportait le cycle de la précession des équinoxes correspondaient à la fameuse Grande année pythagoricienne et platonicienne. Selon Platon il s’agissait de la Grande année cosmique ou « pulsation » de l’univers.
Que pense l’alchimie de tout cela? Le cœur y est assimilé au Soleil philosophique et à l’Or. Pour les alchimistes le cœur est le siège du Soleil philosophique ou Soleil intérieur, symbolisé extérieurement par le soleil, lui même cœur du système solaire. L’équivalence cœur = Soleil philosophique = Feu-Lumière = Christ = Or alchimique = chiffre 8 = X est une des pièces maîtresses de la symbolique alchimique. Le sigle de l’Or et du Soleil philosophique est le même: un point au milieu d’un cercle. Quant au chiffre 8, symbole de l’énergie serpentine ou solaire que nous avons vue « onduler » sur le caducée, il correspond bien au facteur X, inconnue du Grand Œuvre selon le grand Adepte Fulcanelli. Ce qui nous amène à la formule suivante : 72 (72 battements par minute) : 9 (9 inspirations ou expirations par minute) = 8.
Or, la Pierre philosophale est dite aussi Escarboucle et décrite comme une étoile à 8 branches avec un 9ème point central ( ).
Le rôle de la respiration et du cœur dans l’ascèse alchimique ou celle du Joga est essentiel. Il s’agit d’agir sur notre corps afin d’activer les énergies, la partie ondulatoire de nous mêmes, justement symbolisée par le chiffre 8, afin de nous faire passer la barrière qui nous sépare de l’invisible et transformer entièrement notre Nature par la Lumière ignée, pour devenir « fils de la Lumière ».
L’ADN ou caducée d’Hermes
Les biologistes moléculaires commencent à s’apercevoir que les théories anciennes des alchimistes et des gnostiques au sujet du serpent cosmique représentent une connaissance intuitive de la structure de l’ADN, notre patrimoine génétique. En effet la notion alchimique de « Principe vital et universel, ayant une forme serpentine et provenant du cosmos, principe unique et double à la fois, Matière première de toute chose, Mère de l’Univers, Principe qui s’exprime en nous sous la forme des 4 Eléments », et bien cette notion décrit ni plus ni moins la structure de l’ADN.
L’ADN est une hélice double en forme de 8 ou de deux serpents entrecroisés. Il est un, mais à la fois deux. Les deux rubans sont unis par des ponts, à la même enseigne que les marches d’une échelle, d’où le terme d’échelle double ( !). Ces ponts sont constitués par 4 acides aminés: Adénine, Guanine, Timine, Cytosine. Ces quatre bases ne peuvent s’accoupler que par paires spécifiques : A avec T et G avec C. Cela implique qu’un des deux rubans est le duplicata de l’autre et que le message génétique est double.
L’ADN est apparu abruptement sur la terre. Il est le maître des transformations sur celle –ci car il a façonné les êtres, tout en restant rigoureusement le même, malgré les 4 millions d’années où il s’est démultiplié. De même il ne varie pas, comme substance, d’une espèce à l’autre; il n’y a que l’ordre des lettres qui change. Selon les biologistes le 97% de l’ADN « fait des choses que nous ne comprenons pas pour l’instant », et selon le biologiste Jeremy Narby : « Dispersés dans cet océan de non sens, les gènes représentent une sorte de terre ferme où le langage de l’ADN devient compréhensible. Tous les mots ont 3 lettres, et comme l’alphabet de l’ADN dispose de quatre caractères, il y a 4x4x4 = 64 mots possibles. Les 64 mots du code génétique possèdent tous un sens et correspondent soit à un des 20 acides aminés utilisés dans la construction des protéines, soit à l’un des deux signes de ponctuation (« start » « stop » ). Il y a donc 22 sens possibles pour 64 mots. »
Vous conviendrez avec moi que cette similitude est troublante. Non seulement par le fait que le Principe alchimique du Un – Tout, base et Mère de l’univers est double et triple à la fois et de forme en « double hélice ». Non seulement par les 4 Eléments qu’il contient en son sein comme les 4 acides aminés dans l’ADN. Non seulement par l’affirmation qu’il est à la base de tous les êtres et de tout ce qui vit dans l’univers. Mais aussi dans des détails « croustillants » tels que l’importance du chiffre 8 et de ses multiples en alchimie, désignant cette Energie à la fois ondulatoire et corpusculaire à la base des trans-mutations. Or que voyons – nous dans l’ADN ? Une mise en évidence du chiffre 8, car selon les biologistes le message génétique est doublement double, c’est à dire 2x2x2=8 ou le cube de deux.. Que voyons – nous dans l’ADN ? Les 4 bases dédoublées ou 4×2=8. Plus encore : l’affirmation qu’il y a 22 sens possibles pour 64 mots ne passe pas inaperçue. Le 64 ou 8×8 soit le pavé mosaïque, les Mandalas hindous, le jeu d’échec ou de l’Oie, le drapeau templier. Le 22 soit les 22 lettres de l’alphabet hébraïque, les 22 Lames majeures des tarots, les 22 Grands Maîtres de l’Ordre du Temple, les 22 chapitres de l’Apocalypse.
Une mise en garde s’impose à ce point. Il s’agit ici d’une symbolique comparée, qui confirme le sens universel du symbole archétypal. Le fait que les symboles alchimiques correspondent à la structure de l’ADN ne signifie nullement que la Vérité est dévoilée, que nous avons découvert la Réalité que cachaient les symboles. Gardons nous de prendre un symbole pour la réalité qu’il sous entend. La structure de l’ADN est elle même le symbole d’autre chose, qui dépasse notre entendement, et qu’elle nous permet seulement de palper. Ce qui est important ici c’est la surprenante similitude et unité entre les symboles initiatiques et la nature, l’univers.
Dans ce même ordre d’idées nous pouvons comparer les quatre Eléments de l’alchimie soit la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu aux quatre composants essentiels de toute matière organique: Carbone, Azote, Hydrogène et Oxygène. Convenez que la similitude est troublante. Le carbone dont le sigle est C nous rappelle la couleur noire et la Terre. L’azote, dont le sigle est N et qui constitue le 80% env. de l’air que nous respirons peut donc être relié à l’Air. L’hydrogène de sigle H, principal constituant de l’eau (H2O), peut être relié à l’Eau. Enfin l’oxygène principal activateur du feu, dont le sigle est O, peut être relié au Feu. Les deux Eléments alchimiques subtils, le Feu et l’Air se retrouvent réunis par leur sigle chimique dans la syllabe OZ, si l’on considère le sigle de l’azote N comme renversé. Je vous laisse déduire les implications initiatiques. D’autre part le nom de l’élément chimique appelé azote vient de l’ancienne terminologie alchimique. Dans cette dernière l’Azot correspondait à la Matière première de toute chose ou Matrice de l’Oeuvre. Pourquoi ? Parce que ce terme contenait la première et la dernière lettre de l’alphabet hébraïque l’aleph et le tau, la première et la dernière de l’alphabet grec l’alpha et l’oméga et enfin la première et la dernière du nôtre le a et le z. Il correspondait donc par ce fait au Tout-Un.
Cette Matière première, base du Grand Œuvre, était rappelée par les Adeptes dans la très célèbre phrase : « Ignis et Azot tibi sufficiunt. » . Le Feu et l’Azot te suffisent, …..pour parfaire le Grand Œuvre.
Cette Matière première ou Un – Tout était imagée par les alchimistes grecs, non seulement sous la forme d’un serpent en double hélice mais aussi sous l’aspect d’un serpent qui se mord la queue appelé Ouroboros, accompagné de l’inscription « en to pan ». En to pan : dans le tout ou Un le Tout. Le Tout est constitué par une seule et même chose: la Matière première, Principe dont tout dépend. C’est la substance sur laquelle nous devons travailler au départ du Grand Œuvre, notre Pierre brute. La tête qui mord la queue c’est la constante mutation temporelle, la forme nouvelle qui succède à l’ancienne, la Mort et la Renaissance. Mais c’est aussi l’union des fonctions alchimiques, le Solve et le Coagula, soit le serpent avalé et celui qui avale. La queue c’est le Volatil, la forme ondulatoire, la tête c’est le Fixe, la forme corpusculaire. La forme circulaire est spécifique de l’esprit, mais en alchimie elle signifie aussi la Matière indistincte du départ, le Chaos en opposition à la Matière spécifique, différenciée, l’Ordo qui se présente elle sous la forme symbolique d’un cercle avec un point au milieu. Le point ponctue, détermine. C’est l’esprit corporifié et individualisé. Le même symbole ou sigle est utilisé pour l’Or alchimique car c’est un corps stable, parfait et individualisé. Le Dieu fait homme et l’homme devenu Dieu.
L’œuf ou la poule ?
Vous connaissez tous l’histoire de l’œuf et de la poule. Lequel est arrivé en premier. L’œuf ou la poule ? C’est un peu le même problème entre l’alchimie et de la Franc – Maçonnerie, tellement le symbolisme de l’une est calqué sur l’autre. Leur similitude est une lapalissade, à condition de connaître les deux d’une manière assez approfondie. Car celui qui ne connaît que l’œuf ne verra aucun rapport avec la poule et vice versa. Des Franc- Maçons et non des moindres, ont affirmé que la part de l’alchimie dans la Franc- Maçonnerie consiste en un apport extérieur ajouté et limité à quelques symboles, principalement dans le cabinet de réflexion. Connaissaient – ils vraiment l’alchimie ? De l’autre côté des soi-disant alchimistes ont accusé la Franc Maçonnerie de dilettantisme. Mais les grands Adeptes tel Fulcanelli ont insisté sur le parallèle entre notre Ordre et l’alchimie, car eux avaient compris que derrière l’écorce le tronc était le même. Car si certains symboles de l’art de construire n’avaient apparemment peu à faire avec l’iconographie alchimique, il suffisait d’enlever l’écorce ou de casser la coquille pour y découvrir un symbolisme strictement parallèle. Ce n’était pas le même langage certes, mais le sens était le même. Il suffisait d’un bon traducteur. Mais pour cela il fallait connaître les deux idiomes. Il est bien connu et tout à fait humain, que l’on rejette ce que l’on ne peut comprendre. Toute critique objective doit commencer par l’étude. Pour celui qui a approfondi l’étude de l’alchimie une constatation s’impose. La Franc- Maçonnerie et en particulier le Rite Ecossais Ancien et Accepté retrace dans la suite de ses grades, d’une manière très stricte et dans l’ordre exact, toutes les Opérations du Grand Œuvre alchimique et hermétique, en commençant par la Cérémonie d’Initiation au premier grade qui est elle-même un résumé de tout le Grand Oeuvre. Je n’oublie bien entendu pas la Kabbale, dont l’importance dans la Franc- Maçonnerie n’est plus à prouver, et qui est plus proche de l’alchimie qu’on ne puisse le penser au premier abord.
Ce n’est pas ici le lieu pour montrer le parallélisme entre le processus alchimique et les différents degrés initiatiques. Le petit résumé qui suit suffira pour le faire comprendre, en des termes simples adaptés au vocabulaire maçonnique. Que les Adeptes, dont je ne fais pas partie je le précise, me pardonnent ce raccourci et ma liberté d’expression.
Premier œuvre ou Œuvre au Noir ou Terre
C’est avant tout la prise de conscience du « Connais toi toi -même » et de la nécessité de la quête de l’Essentiel, du Réel. Cette quête doit être le but principal de notre vie terrestre. Il faut ensuite se débarrasser des corps étrangers, des habitudes profanes et revenir à l’« état de Nature » (dépouillement des métaux). Dans l’étape suivante il s’agit de découvrir en quoi consiste la Matière première. Les Adeptes affirment qu’elle est sous terre, dans les cavernes et les minières.(cabinet de r.) Elle est appelée aussi Pierre des philosophes, car c’est une pierre et pourtant pas une pierre. Son aspect est laid, grossier, brut ( Pierre brute ) et surtout de couleur noire. Elle possède tout ce dont nous avons besoin pour parfaire l’Oeuvre.( Valeur de la Pierre brute en soi ). Elle contient les deux Principes (Soufre et Mercure, Soleil et Lune, Fixe et Volatile, J et B…), les trois Etats ( Soufre – Mercure – Sel, Soleil – Lune – Etoile…) et les quatre Eléments (Terre, Air, Eau, Feu ). Les Adeptes signalent qu’il faut transformer la Terre en Eau, l’Eau en Air et l’Air en Feu. Le départ du Grand Œuvre alchimique consiste dans la reconnaissance et mise en action des quatre Eléments. Parmi eux les acteurs principaux sont l’Eau et le Feu. Ces quatre Eléments sont utilisés par l’alchimiste pour voyager dans l’inconnu, pénétrer dans les méandres de son être et enfin se purifier.
On dépose la Matière dans un vase (le calice). Le contenu du vase est amère et mortel au début, mais se transforme ensuite en breuvage d’immortalité. La matière est ensuite dissoute sous l’action de l’Eau et du Feu. C’est la Putréfaction. Philosophiquement cela correspond à l’esprit et l’âme qui se dégagent de la matière lors de la Mort initiatique (mort du Maitre), c’est à dire la Volatilisation du Fixe.
Deuxième Œuvre ou Œuvre au Blanc ou Eau
La Matière dissoute et putréfiée semble morte. Mais ce n’est qu’apparence. Elle va renaître sous la forme d’un sublimé blanc. C’est la matérialisation de l’esprit ou Fixation du Volatile. L’alternance de Mort et Renaissance, de Solve et Coagula est le leitmotiv de l’alchime. On meurt pour renaître à nouvelle vie. (mort du vieil homme). Ce deuxième Œuvre aboutit à la formation de notre Eau ou Mercure des Sages, philosophiquement au Corps spirituel (une rose).
Troisième Œuvre ou Œuvre au Rouge ou Feu. Cette phase est appelée aussi Régime du Feu. Le Feu est l’acteur principal du Grand Œuvre. Il est présent dans toutes les phases mais spécialement dans cette dernière où il doit être augmenté progressivement. Le Phénix, selon les alchimistes, renaît de ses cendres après s’être placé lui même sur un bûcher (bûcher du Grand Maitre). Philosophiquement il s’agit de la production d’un corps spirituel ou de Lumière, totalement superposable au corps physique. Ce dernier n’est donc plus indispensable pour la survie de l’Individu.
Le résultat des Opérations est la formation de la Pierre philosophale qui va transmuer les métaux « vulgaires » en Argent ou Lune (Petite Lumière) et ensuite en Or ou Soleil (Grande Lumière).
La Pierre philosophale est imagée par les alchimistes sous la forme d’un cube, d’une Escarboucle, d’une lettre de l’alphabet qui réunit trois Eléments eu Un : Y,T ou enfin sous la forme d’un personnage ou oiseau à deux têtes réunies par un seul corps qui stylise un Y.
Que celui qui a des oreilles pour entendre….
F∴ R∴ B∴
Merci ma S:. B. de ce partage
Rites et hauts grades
Rites et hauts grades
25 Avril 2005 , Rédigé par Thomas Dalet Publié dans #Rites et rituels
Les Rites ou Systèmes maçonniques posent les règles des Rituels particuliers à chaque degré et à chaque type de cérémonie maçonnique. Les premiers Rites pratiqués par la Franc-maçonnerie moderne de 1723 sont issus d’une synthèse d’anciens catéchismes maçonniques et de cérémonies antérieures à 1717, avec des emprunts probables à la Maçonnerie opérative écossaise synthèse à laquelle la Grande Loge de Londres (dite « des Modernes ») a apporté plusieurs innovations, notamment le troisième degré associé au mythe d’Hiram. Par la suite, les Loges du Continent, qui pratiquaient le Rite de cette Grande Loge apporteront leurs propres modifications, ce qui explique les nombreux Rites et Systèmes maçonniques pratiqués aujourd’hui dans le monde. Certains se limitent volontairement aux trois premiers degrés exclusivement, comme le Rite Schroeder, par exemple; d’autres, au contraire, y ajoutent une série de degrés complémentaires appelés Hauts Grades dans certains cas.
Les Rites peuvent varier suivant les loges ou les obédiences, certaines Obédiences regroupant des Loges d’un même Rite, d’autres regroupant des Loges de Rites différents..
Le Rite de Schroeder
Frédéric-Louis Schroeder (1744-1816), directeur du Théâtre Municipal de Hambourg et Grand Maître de la Grande Loge de Hambourg, passa près de vingt ans à la mise en forme définitive du Rite qui porte son nom. Allergique à l’aspect chevaleresque qui caractérise la symbolique de la plupart des Hauts Grades, il réforma les cérémonies de son Obédience dans le sens d’une plus grande simplicité, en remettant en vigueur l’usage du Rite anglais ancien et en ne prenant en considération que les trois premiers grades. Le Système de Schroeder était le plus démocratique de tous les Rites pratiqués en Allemagne avant la deuxième Guerre mondiale, ce qui fit son succès. Actuellement, il est pratiqué par la Grande Loge des Anciens Maçons Libres et Acceptés d’Allemagne, par la Grande Loge d’Autriche et par quelques Loges de la Grande Loge Suisse Alpina, ces dernières y ayant toutefois apporté quelques modifications mineures.
Le Rite Suédois
Le Rite Suédois est un mélange du rite dYork, des hauts-grades du rite Français et un prolongement de la Stricte Observance.
La première loge régulière a été consacrée en 1735 à Stockholm par le comte Axel Wrede-Sparre. Dés 1756 on fonde la première loge de St André, desprit comparable au grade dEcossais Vert de la Stricte Observance.
En 1760, fondation de la Grande Loge de Suède.
Il comporte 11 grades divisés en loges de St Jean, loges de St André, chapitre intérieur et Sanhédrin.Le rite suédois est réservé aux chrétiens et est sous la protection directe des souverains du pays.
Le Rite standard d’Ecosse
Pratiqué en France uniquement à la GLNF, c’est un rite basé sur l’oralité qui vient directement d’Ecosse, berceau de la Maçonnerie opérative.
Il exclut toute référence alchimique, kabbalistique et chevaleresque.
Il se rattache au rite pratiquée par la célèbre Kilwining Lodge n°0, la première de toutes les loges maçonniques.
Pas de Hauts-Grades pratiqués en France, uniquement les trois grades bleus.
Pour la petite histoire, les frères de ce rite portent leurs tabliers sous leurs vestes.
Il concerne environ 150000 maçons écossais.
Le Rite Emulation
Créé en 1813 par Peter Gilkes, le Rite Emulation revendique une filiation aux plus anciens rituels de la Franc-maçonnerie opérative. Il tient son nom de la Loge « Emulation of Improvement » (perfectionnement) qui s’est réunie pour la première fois en octobre 1823 au Freemason’s Hall à Londres. C’est le Rite le plus pratiqué au sein de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Introduit en France en 1925, il fut adopté par plusieurs Loges de la Grande Loge Nationale Française et en Suisse par quelques Loges de la Grande Loge Suisse Alpina. Une des particularités de ce Rite, qui ne pratique que les trois premiers grades, Apprenti, Compagnon et Maître, est l’oralité: les cérémonies doivent être pratiquées par cœur; pratique qui provient de l’époque où, autant dans le Compagnonnage qu’en Franc-maçonnerie opérative, les Rituels étaient appris par cœur car, dans l’esprit de sauvegarde du secret du métier, rien ne devait être écrit. Des degrés additionnels (qui ne sont pas considérés comme des Hauts Grades, mais comme de simples compléments au 2e et au 3e grade) viennent compléter les 3 degrés symboliques du Rite Emulation tout en étant administrés séparément du Rite. Ce sont les degrés de Royal Arch et de Mark Master.
Le degré de Royal Arch est considéré comme un complément au grade de Maître (et non comme un 4e grade) censé contenir la quintessence de la philosophie maçonnique. Il possède son propre Rituel et est administré par un Chapitre autonome.
Le degré de Mark Master ou Mark Mason, dit de la Maçonnerie de la Marque, est, quant à lui, une continuation de l’ancien grade opératif de Compagnon (à l’origine, le grade de Compagnon était le dernier degré initiatique, l’appellation de Maître étant réservée uniquement au Maître ou Vénérable qui présidait la Loge). Son enseignement met l’accent sur la fameuse « pierre angulaire » rejetée par les bâtisseurs, dont il est fait mention dans la Bible (Psaume 118:22, Matthieu 21:42, Marc 12:10, Luc 20:17) et, qui est devenue la pierre d’angle maîtresse de l’uvre. Sur cette pierre en forme de coin, qui n’est autre que la clé de voûte de l’édifice, le Mark Master inscrit sa « marque », signe géométrique que l’on retrouve sur les édifices monumentaux et religieux.
Le Rite Français
Le Rite Français détient les formes les plus proches de la première Franc-maçonnerie pratiquée en France vers 1725 sous l’influence de Maçons anglais. C’est la traduction en français des rituels de la Maçonnerie andersonienne de 1717, qui donnera naissance au Rite Français, appelé aussi plus tard, au 19e siècle, Rite Français Moderne.
Ce rite est né en 1783 avec la constitution au sein du Grand Orient de France d’un Grand Chapitre Général de France, intégré à l’obédience en 1787.
Ses statuts et règlements généraux prévoyaient que le rite était composé de 5 ordres. C’est en 1801 que les rituels des différents ordres furent
publiés. La particularité de ce rite est son articulation autour de la symbolique de la Rose+Croix. Il était qualifié de « Moderne » car il faisait appel au symbolisme en usage à la Grande Loge d’Angleterre (dite des « Moderns »).
Avec les événements de 1877, le rite tel qu’il était pratiqué au Grand Orient de France a été modifié et une grande partie de sa symbolique relative au compagnonnage a disparu. Le rite Français d’aujourd’hui dit « Groussier » (tel qu’il est pratiqué par la plupart des loges du Grand Orient de France) n’a plus grand chose à voir avec le rite de 1783 même si, depuis une dizaine d’années des Frères du Grand Orient ont rallumé les feux du Grand Chapitre Général de France. La pratique du rite dans sa forme originelle a donc été conservée au sein du Grand Orient de France par quelques Loges.
Loges Bleues :
1-Apprenti
2-Compagnon
3-Maître
Premier Ordre de Rose+Croix :
4-Maître Élu
Second Ordre de Rose+Croix :
5-Maître Écossais
Troisième Ordre de Rose+Croix :
6-Chevalier Rose+Croix
Quatrième Ordre Rose+Croix :
7-Souverain Prince Rose+Croix
Un cinquième ordre a été prévu par le « Régulateur » du Rite Français. Il n’est pas toujours pratiqué dans les obédiences. Le Grand Orient de France n’est pas la seule obédience Française à pratiquer le Rite Français Moderne.
Ce rite est également répandu à la Grande Loge Nationale Française.
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté
La doctrine connue sous le nom d’Ecossisme, qui servit de base à la constitution des premiers Hauts Grades de la Franc-maçonnerie ou grades chevaleresques, serait issue, entre autres, du célèbre « Discours » attribué au noble Ecossais André Michel de Ramsay, et prononcé pour la première fois le 26 décembre 1736.
Les premiers Hauts Grades apparaîtront alors en France sous l’appellation de Maîtres Ecossais, en 1743, suivis du grade de Chevalier d’Orient en 1749. Par la suite, des Chapitres et Conseils seront institués pour la pratique de ces grades. Puis viendront encore s’ajouter d’autres degrés qui seront à l’origine des Hauts Grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté. C’est, en effet, un Maçon nommé Etienne Morin, originaire de Cahors, qui répandra aux Antilles et en Amérique du Nord ce Rite dont les degrés seront alors portés à trente-trois. De là naquirent les Suprêmes Conseils des Grands Inspecteurs Généraux du 33e et dernier degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA) de Charleston en 1801 et de Paris en 1804, dont le fondateur fut le comte Alexandre de Grasse-Tilly, fils du célèbre amiral français de la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Réparti aujourd’hui en plusieurs Suprêmes Conseils indépendants dans le Monde, le REAA regroupe ses trente-trois degrés en différentes catégories:
Loges Bleues
1er. Apprenti Maçon
2e. Compagnon Maçon
3e. Maître Maçon
Loges de perfection
4e. Maître Secret
5e. Maître Parfait
6e. Secrétaire intime
7e. Prévôt et Juge
8e. Intendant des Bâtiments
9e. Maître Élu des Neufs
10e. Illustre Élu des Quinze
11e. Sublime Chevalier Élu
12e. Grand Maître Architecte
13e. Chevalier Royal-Arche
14e. Grand Élu de la Voûte Sacrée ou Sublime Maçon
Chapitres
15e. Chevalier d’Orient ou de l’Épée
16e. Prince de Jérusalem
17e. Chevalier d’Orient et d’Occident
18e. Souverain Prince Rose-Croix
Aréopages
19e. Grand Pontife ou Sublime Écossais dit de la Jérusalem Céleste
20e. Vénérable Grand Maître de toutes les Loges Régulières ou Maître ad Vitam
21e. Noachite ou Chevalier Prussien
22e. Chevalier Royal Hache ou Prince du Liban
23e. Chef du Tabernacle
24e. Prince du Tabernacle
25e. Chevalier du Serpent d’Airain
26e. Écossais Trinitaire ou Prince de Mercy
27e. Grand Commandeur du Temple ou Souverain Commandeur du Temple de Jérusalem
28e. Chevalier du Soleil
29e. Grand Écossais de Saint-André d’Écosse
30e. Grand Élu Chevalier Kadosch ou Chevalier de l’Aigle Blanc ou Noir
Tribunaux
31e. Grand Inspecteur Commandeur
Consistoires
32e. Sublime Prince du Royal Secret
33e. Souverain Grand Inspecteur Général
Le Convent international de Lausanne qui réunissait en 1875 les Suprêmes Conseils de l’époque, dont ceux de France et d’Angleterre, a posé et adopté les Principes de base qui définissent l’esprit du REAA. On y trouve notamment cette citation: « Pour relever l’homme à ses propres yeux, pour le rendre digne de sa mission sur la terre, la Maçonnerie pose le principe que le Créateur suprême a donné à l’homme comme bien le plus précieux, la Liberté; la liberté, patrimoine de l’humanité tout entière, rayon d’en haut qu’aucun pouvoir n’a le droit d’éteindre ni d’amortir et qui est la source des sentiments d’honneur et de dignité. » Ce Rite est pratiqué un peu partout dans le monde .
L’origine de ce Rite, créé par Jean-Baptiste Willermoz, remonte au Système de la Stricte Observance, fondé en 1756 par le baron de Hund, initié à Paris. Ce Rite invoquait bien sûr, comme la plupart des Systèmes de Hauts Grades de l’époque, la filiation templière.
A la mort du baron de Hund en 1776, le Rite de la Stricte Observance, constitué en Directoires Ecossais, allait évoluer et préciser ses objectifs lors des Convents de Lyon, 1778, et de Wilhelmsbad, 1782, sous la présidence de son nouveau Grand Maître, le duc Ferdinand de Brunswick. Depuis lors, le Rite a pris le nom de Rite Ecossais Rectifié et se compose des Loges de Saint-André, d’une part, correspondant au grade de Maître Ecossais, et de l’Ordre intérieur, d’autre part, comprenant les Ecuyers Novices et les Chevaliers bienfaisants de la Cité Sainte (CBCS). Un Grand Prieuré, organisé en Commanderies et Préfectures, dirige l’ensemble.
Loges Bleues :
1-Apprenti
2-Compagnon
3-Maître Maçon
Loges Vertes dites « de St André »:
4-Maître Écossais de Saint André
Ordre Intérieur :
5-Écuyer Novice
6-Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte
Profession (classe secrète) :
7-Profès
8-Grand Profès
Ce rite est pratiqué en France par le Grand Prieuré des Gaules, la Grande
Loge Traditionnelle et Symbolique – Opéra, la Grande Loge Nationale
Française, le Grand Orient de France et la Grande Loge de France.
Le Rite de Memphis-Misraïm
Le Rite de Memphis-Misraïm résulte de la fusion opérée en 1881 par GARIBALDI qui en fut le premier Grand-Maître général, des deux rites de Misraïm et de Memphis. Le Rite de Misraïm avait été constitué en 1788 à Venise; il tenait sa filiation de CAGLIOSTRO, qui lui avait confié les grades inférieurs de la Grande Loge d’Angleterre et les hauts grades de ma Maçonnerie templière allemande. Le Rite de Memphis fut constitué à Montauban en 1815 par des maçons ayant participé à la mission d’Egypte avec Bonaparte. Furent associés à ces deux obédiences, des grades initiatiques venant des anciennes Obédiences ésotériques du XVIIIème siècle: Rite PRIMITIF, Rite des PHILADELPHES,etc.
Ce rite est surtout le lieu de rassemblement des Maçons que lient un attrait pour l’Esotérisme, l’Occultisme, le Symbolisme, etc. C’est en somme un carrefour de rencontre.
Le rite de MEMPHIS-MISRAIM continue en outre la tradition d’attachement aux principes de tolérance et de liberté de pensée qui en firent, au XIXème siècle, sous la Terreur Blanche, le refuge et la pépinière des Carbonari.
Ce Rite perpétue ses traditions de fidélité aux principes démocratiques et aux sciences initiatiques. Déiste, sans aucune intransigeance, il fait sienne la définition de la « religion maçonnique », précisée par les Constitutions d’Anderson de 1723, et consistant dans « la morale générale des honnêtes gens ». Ses Loges symboliques travaillent soit au Rite Templier (Misraïm) soit au Rite Egyptien (Memphis), mais sur les autels, elles joignent la Règle au traditionnel enlacement du Compas et de l’Equerre.
Le violet est la couleur maçonnique de ses rituels, le bleu étant celui du Rite Français et le bleu bordé de rouge celui du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Le violet constituait un rappel de la couleur de la violette de Parme, duché où résidait le petit roi de Rome, alors âgé de quatre ans.
Le Rite de Memphis-Misraïm a associé le violet de ces origines au bleu turquoise attribué à la grande Isis dans l’ancienne Egypte, unissant ainsi un double symbolisme ésotérique.
Les grades d’instruction du rite Memphis-Misraïm sont:
Loges bleues :
1-Apprenti
2-Compagnon
3-Maître-Maçon
Ateliers de Perfection :
4-Maître Secret
5-Maître Parfait
6-Secrétaire Intime ou Maître par Curiosité
7-Prévôt et Juge
8-Indépendant des Bâtiments ou Maître en Israël
9-Maître Élu des Neuf
10-Illustre Élu des Quinze
11-Sublime Chevalier Élu ou Élu des Douze
12-Grand Maître Architecte
13-Royal Arche
14-Grand Élu, Élu Parfait ou Grand Écossais de la Voûte Sacrée,
Chapitres :
15-Chevalier d’Orient ou de l’Épée, ou Chevalier Maçon Libre
16-Prince de Jérusalem
17-Chevalier d’Orient et d’Occident
18-Souverain Prince ou Chevalier Rose-croix ( d’Hérédom )
Aréopages :
19-Grand Pontife ou Sublime Écossais de la Jérusalem céleste
20-Chevalier du Temple ou Vénérable Grand Maître de toutes les Loges
21-Noachite ou Chevalier Prussien
22-Chevalier de Royal Arche ou Prince du Liban
23-Chef du Tabernacle
24-Prince de Tabernacle
25-Chevalier de Serpent d’Airain
26-Écossais Trinitaire ou Prince de Merci
27-Grand Commandeur du Temple, dit Souverain Commandeur du Temple de
Jérusalem
28-Chevalier du Soleil ou Prince Adepte
29-Grand Écossais de Saint André d’Écosse dit Patriarche des Croisades
30-Grand Élu Chevalier Kadosch, dit Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir
Degrés Administratifs Ecossais :
31-Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur
32-Sublime Prince du Royal Secret
33-Souverain Grand Inspecteur Général
Degrés Ésotériques :
66-Patriarche Grand Consécrateur
90-Patriarche Sublime Maître du Grand Oeuvre
Degrés Administratifs :
95-Grand Conservateur
96-Grand et Puissant Souverain de l’Ordre
97-Député Grand Maître International
98-Grand Maître International
99-Grand Hiérophante
Ce rite est pratiqué au Grand Orient de France, à la Grande Loge Symbolique de France ainsi qu’à la Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm.
Le Rite dYork
Les États-Unis détiennent une place un peu particulière sur l’échiquier de la Franc-Maçonnerie mondiale; d’abord parce que leurs effectifs sont très nombreux (aux alentours de 4 millions), ensuite parce qu’ils pratiquent une maçonnerie uniquement axée sur le rituel. En loge bleue, ils pratiquent le « Ancient Work », le rite standard des loges bleues américaines. Les hauts grades souchés sur le Rite Américain sont appelés Rite d’York. Il est fréquent que les membres du Rite d’York appartiennent également au hauts grades du Rite Écossais Ancien et Accepté. Ainsi aux USA, un Maçon aura le droit d’être Chevalier du Temple au Rite d’York et Sublime Prince du Royal Secret (32°) au REAA. Il existe d’ailleurs des équivalences (ou passerelles) entre ces différents rites et degrés. Le Rite York comporte 15 degrés dans son ensemble qui sont:
Loges Bleues :
1. Apprenti
2. Compagnon
3. Maître maçon
Chapitres :
4. Maître Maçon de Marque
5. Passé Maître
6. Très Excellent Maître
7. Maçon de l’Arche Royale
Conseils :
8. Maître Royal
9. Maître Select
10.Très Excellent Maître
Commanderies :
11. Chevalier de la Croix-Rouge
12. Chevalier de Malte
13. Chevalier de l’ordre du Temple
Grand Champs :
14. Chevalier de la Croix-Rouge de Constantin
Collège Royal de York
15. Chevalier de York
Les Side Degrees
Order of the Allied Masonic degrees
Tout grade contrôlé par le Grand Conseil ne peut être conféré qu’à des Maçons de la Sainte Arche Royale, Princes de l’Ordre du Moniteur Secret, admis depuis au moins douze mois Les grades de l’Ordre sont ceux de :
Maçon de St Lawrence le Martyr
Chevalier de Constantinople
Grand Tuileur de Salomon
Croix-Rouge de Babylone
Saint Ordre des Grands Prêtres
Order of Eri
sergent d’armes
écuyer
chevalier
Ce magnifique degré est basé sur l’histoire de l’Irlande et l’ésotérisme chrétien irlandais.
Le rituel évoque l’invasion de l’Irlande par les danois,la bataille de Clontarf, l’origine des ordres chevaleresques dans ce pays, les anciens noms de l’Irlande(17 noms!), les débuts de la Franc-Maçonnerie, St Patrick et les rois Brian Boru et Malachi.
La Sociétas Rosicruciana in Anglia
La Societas Rosicruciana In Anglia est une organisation chrétienne fondée en 1865 et indépendante de toute structure maçonnique. Tous ces membres sont néanmoins Maîtres Maçons actifs dans leurs loges symboliques. Les degrés conférés par cet organisation ne sont pas considérés comme des degrés « supérieurs » mais plutôt comme un complément à la Maîtrise. Elle utilise le symbolisme et les Traditions d’une société beaucoup plus ancienne connue sous le nom de Fraternité de la Rose+Croix, se réclamant de son fondateur légendaire : Christian Rosenkreutz. La SRIA a essaimé en Écosse, aux États Unis, en France ainsi que dans d’autres pays d’Europe.
La SRIA est organisée en 9 degrés, chacun possédant un rituel spécifique. La finalité étant d’apporter à ses membres une ouverture d’esprit supplémentaire sur la Vraie Nature des choses et une compréhension du Monde dans lequel ils évoluent. Les membres de la SRIA se regroupent en Collèges. L’admission à la SRIA est limitée aux Maîtres Maçons qui sont membres d’une obédience régulière, qui sont de foi Chrétienne et qui croient en la Sainte Trinité. Les degrés sont répartis en 3 Ordres :
Premier Ordre
I° – Zelator
II° – Theoricus
III° – Practicus
IV° – Philosophus
V° – Adeptus Minor
Deuxième Ordre
VI° – Adeptus Major
VII° – Adeptus Exemptus
Troisième Ordre
VIII° – Magister
IX° – Magus
Royal Order of Scotland
L’Ordre Royal d’Écosse est composé de deux degrés qui sont :
Hérédom de Kilwinning
Chevalier Rose+Croix.
Le mot Hérédom dérive du mot hébreu Harodim, signifiant « les règles » et du nom de Kilwinning qui se rapporte au rétablissement de l’ordre par le Roi Robert Bruce à Kilwinning, où il a présidé en tant que premier Grand Maître de l’Ordre.
Le degré de Hérédom de Kilwinning est en particulier intéressant puisqu’il traite de l’enseignement et du symbolisme des trois premiers degrés de la Maçonnerie de Saint Jean (Loges Bleues).
La Tradition veut que le degré de Chevalier Rose+Croix ait été institué par Robert Bruce sur le champ de bataille de Bannockburn le jour de la Saint Jean d’été 1314 au moment des combats pour l’indépendance de l’Écosse.
Source : http://hautsgrades.over-blog.com/
L’engagement maçonnique
L’engagement maçonnique
21 Avril 2016 , Rédigé par Y\B\ Publié dans #Planches
Lors d’une discussion avec notre V\M\ sur la vie de notre Loge, nous en sommes venu à évoquer l’engagement et c’est à partir delà qu’il m’a demandé de plancher sur l’engagement maçonnique. Selon moi l’engagement maçonnique se décline en de nombreux engagements.
Ces engagements peuvent se classifier en deux catégories correspondant à deux plans ou deux mondes distincts et intimement liés: Le monde le monde sacré (c’est à dire dans le Temple) et par opposition le monde profane. Il est en effet un engagement bien au delà des portes du Temple . Voici en quelques mots comment je caractérise l’engagement dans le monde profane et dans le monde sacré (dans le Temple):
Engagement dans le monde sacré (dans le Temple)
Assiduité (prenez place)
Respecter et pratiquer nos rituels (les vivre)
Travailler (faire des planches, s’exprimer)
Assumer des charges (offices, représentation de la Loge, transmission…)
Engagement dans le monde profane
Répandre au dehors…
Etre dans l’action, agir
Avoir un comportement fidèle à son idéal
Travailler à son perfectionnement
En effet, le chemin sur lequel je me suis engagé à progresser implique un comportement à l’extérieur de l’espace sacré du Temple et du temps sacré des tenues.
C’est un engagement d’homme d’honneur respectueux de son idéal, de la vie et des Hommes. Pour la suite de ma planche, je vous précise que mon domaine de réflexion se limitera à l’engagement maçonnique dans le mode sacré. L’engagement du franc-maçon se traduit par de nombreux serments qui jalonnent le parcours maçonnique. Dés le premier degré, la franc-maçonnerie exige de nous un engagement. Laissez-moi-vous en rappeler l’essentiel:
1. Avant la cérémonie d’initiation – engagement de travailler – mains libres et yeux bandés
« Si vous êtes admis parmi nous, vous devrez prendre la ferme résolution de travailler sans relâche à votre perfectionnement intellectuel et moral.
Mais ce travail est pénible et demande des sacrifices. »
Persistez-vous, malgré cela, dans votre désir de vous faire recevoir Franc-maçon ?
2. Au début de la cérémonie d’initiation – engagement de garder le silence – main sur le cœur, yeux bandés
« Je m’engage sur l’honneur au silence le plus absolu sur tous les genres d’épreuves que l’on pourra me faire subir ».
3. En fin de cérémonie d’initiation – engagement de fidélité – main droite sur les trois Grandes Lumières, yeux bandés
« Moi, N…sous l’invocation du Grand Architecte de l’Univers et en présence de cette Respectable Loge de Francs-maçons régulièrement réunie et dûment consacrée.
De ma propre et libre volonté, je jure solennellement sur les Trois Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie de ne jamais révéler aucun des Secrets de la Franc-maçonnerie à qui n’a pas qualité pour les connaître ni de les tracer, écrire, buriner, graver ou sculpter ou les reproduire autrement. Je jure d’observer consciencieusement les principes de l’Ordre Maçonnique, de travailler à la prospérité de ma Respectable Loge, d’en suivre régulièrement les Travaux, d’aimer mes Frères et de les aider par mes conseils et mes actions. Je jure solennellement tout cela sans évasion, équivoque ou réserve mentale d’aucune sorte, sous peine, si je devais y manquer, d’avoir la langue arrachée et la gorge coupée, et d’être jugé comme un individu dépourvu de toute valeur morale et indigne d’appartenir à la Franc-maçonnerie».
4. Au terme de la cérémonie d’initiation – confirmation de l’engagement de fidélité – main droite sur les trois Grandes Lumière, sans bandeau
« Néophyte, adhérez-vous entièrement aux obligations que vous venez de contracter ? Confirmez-vous sincèrement et sans restriction le serment solennel que vous avez prêté, il y a quelques instants, sous le bandeau ?
Jurez-vous, de plus, d’obéir fidèlement aux chefs de notre Ordre en ce qu’ils vous commanderont de conforme et non contraire à nos lois ? »
5. Au terme de la tenue d’initiation – à propos des métaux – le V\M\ au nouvel initié
La charité cesse, en effet, d’être une vertu si elle est faite au préjudice de devoirs plus sacrés et plus pressants : une famille à entretenir, des enfants à élever, de vieux parents à soutenir, des engagements civils à remplir : ce sont là les premiers devoirs que la nature et la conscience nous imposent.
Voilà, j’en terminé avec le rappel de notre rituel du 1er degré, mais cela me paraissait important car tout est dit ou presque. Tous les engagements futurs contractés dans les degrés suivants, enfin, ceux que je connais à ce jour ne sont que des compléments.
Un tout dernier rappel qui concerne notre engagement relevant de nos Règlements Généraux :
Art. 135. – Tout Frère admis dans une Loge, soit par initiation, soit par affiliation, prend lʼengagement de lui payer ses cotisations et d’en rester membre actif pendant trois ans, à moins qu’il n’en soit dispensé par elle.
Maintenant, je vais rapidement vous commenter ma perception de l’engagement maçonnique qui se décline suivant deux axes : engagement vis-à-vis des Frères et de soit même
Engagement en vers soi-même:
Certains se contentent d’être des Franc-maçon, d’autres tentent de devenir des initiés.
Notre admission en Franc-maçonnerie nous ouvre des Droits mais elle nous impose surtout des Devoirs. Le Franc-maçon est avant tout un homme de Devoir – à chacun d’en définir le contour en fonction de ses capacités, de ses disponibilités, de sa sensibilité.
En homme libre – c’est-à-dire détaché des préjugés et du vulgaires – nous fixons nous même la hauteur de la barre des obligations. Bien entendu cette hauteur variera tout au long de notre parcours initiatique. Les contingences profanes auxquelles nous essayons de nous soustraire lors de nos travaux en Loge nous obligeront parfois à baisser cette barre voir à la déposer et quitter la Franc-maçonnerie quelques temps car nous ne serons plus disponible à l’ascèse indispensable. La démarche maçonnique est une chance dont seuls profitent ceux qui ont le privilège d’assurer sans trop de difficulté leurs obligations profanes (familiale et professionnel) et qui de plus bénéficient d’une santé satisfaisante. Ces prés requis ne sont pas donnés à tous le monde et leur pérennité n’est pas assurée lors de notre première entrée dans la Loge. La Franc-maçonnerie organisation philanthropique basée sur la fraternité et donc la tolérance nous permet contrairement à une organisation sectaire de décider de prendre de la distance et de nous soustraire à nos obligations dés que nous ressentons des difficultés à les honorer. A ce sujet il convient de souligner que l’engagement d’assiduité n’est pas destiné comme dans les organisations sectaires à créer une dépendance. Tel un sportif ou un musicien, chacun reste libre de définir la fréquence de ses entraînements, mais il me semble évident que la répétition des entraînements et la régularité des exercices sont la clef de la progression. Cependant, aucun maçon digne de son tablier ne portera de jugement de valeur sur la décision d’un Frère de se retiré pendant une période plus ou moins longue ou même définitivement. Je pense qu’il faut avoir de la lucidité pour demander sa mise en congé ou sa radiation quand l’équilibre de sa vie profane est mise en danger par l’activité maçonnique. L’activité maçonnique est exigeante car elle ne se pratique pas nonchalamment en dilettante – ce n’est pas un club de rencontre de joyeux illuminés, une amicale des gentils bien pensant, une association de sages bien fêtards (et non bienfaiteurs) – l’activité maçonnique requiert de l’engagement. L’art royal que la Franc-maçonnerie nous propose de pratiquer dans nos Loges requiert de la rigueur. Et si le Franc-maçon est un bon vivant en dehors de l’espace et du temps sacralisé en tenue c’est qu’il apprécie la vie et que le bonheur terrestre à un sens. L’initié que je cherche à devenir n’est ni un austère, ni un moine, ni un taciturne, c’est homme éclairé par les étoiles et ancré dans le présent. Serviteur d’un idéal qu’il défini lui-même, conscient de son inaccessibilité mais désirant dépasser sa finitude. Cet engagement désintéressé, seulement récompensé par la conquête de l’estime de soi, vise à projeter dans le monde les valeurs et idéaux qu’il s’est forgé comme des armes pour venir au secours de l’humanité. Un pied dans le sacré, un pied dans le profane le Franc-maçon est un passeur d’idéal engagé volontaire.
Engagement en vers mes Frères
En abandonnant l’assurance arrogante des certitudes que mes expériences dans le monde profane m’ont forgées, je peux entreprendre une démarche humble de reconnaissance par ceux qui deviennent mes Frères. Nous avons tous eu l’occasion d’être interloqué par une intervention que nous jugions caricaturale, outrancière, décalée,…Cependant, rendons nous à l’évidence, l’éveil de la conscience se nourri des interventions qui nous dérangent quelque peu. Il y a loin entre l’idéal commun et la pensée unique. Mais pour nous bousculer dans nos schémas de pensées engluées dans les préjugés que nous avons parfois du mal à laisser à la porte du Temple, il nous faut la participation active de nos Frères en général et de ceux qui pensent différemment en particulier. Sans eux je ne peux avancer sur mon chemin initiatique. Mon ego si prompt à prendre son indépendance dans le monde profane est démuni. Cela tombe bien, c’est justement lui que je viens chercher dans les ténèbres de mon moi – c’est lui que je viens éclairer d’une lumière intérieure pour mieux l’apprivoiser afin de mieux le maitriser. Un maçon se doit de construire sa réflexion par l’usage des outils dont il a appris le maniement. Il se doit de partager son ouvrage avec ses Frères. L’ouvrage est la résultante de l’art que chacun de nous développe dans l’utilisation des symboles et que chacun d’entre nous peut à loisir utiliser pour construire sa propre œuvre. Chacun est libre de pratiquer l’art royal avec sa sensibilité pourvu qu’il participe par son engagement à l’œuvre commune dans le respect de la Règle. En effet, la méthode maçonnique que je qualifie d’individuelle repose sur l’engagement collectif – Individuelle ne veut pas dire égoïste – Imaginez une tenue ou personne ne planche, ou personne n’exprime sa réflexion! Quel intérêt pour les participants si la pensée se meurt?! Parce que mes Frères sont nécessaires à mon propre cheminement, chacun d’eux m’est important. Dés lors l’engagement en vers mes Frères s’impose: je me dois d’assister, de défendre, d’aider autant que de besoin celui dont la présence m’est nécessaire pour progresser, et à la progression de qui, par réciprocité, je suis indispensable. N’est-ce pas aussi cela la fraternité?
Conclusion
Le respect de ses engagements introduit naturellement la définition de l’honneur. Ainsi par le respect de ces engagements le franc-maçon devient un homme d’honneur prompt à assumer ses paroles et ses actes dans le profane comme dans le sacré. Cependant, les engagements de chacun ne sont pas l’engagement de tous, car personne ne peut prétendre détenir la Vérité, il n’existe donc pas de modèle qui puisse servir de patron, de plan général ou de programme. L’engagement est et demeure personnel, singulier et sa diversité contribue également à l’enrichissement de nos différences. A chacun sa conscience dans son engagement sur le chemin périlleux et ingrat de la recherche et de l’approfondissement.
Mais attention mes Frères, il me semble que dans sa liberté éclairée, le véritable initié, se retrouve seul devant sa seule conscience jusqu’à n’avoir de comptes à rendre qu’à lui-même en étant plus intransigeant envers lui même que le plus redoutable de ses pairs ou de ses juges. Enfin, tout ceci n’engage que moi !
J’ai dit
Source l’excellent blog : http://hautsgrades.over-blog.com/