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Circulation de la Lumière

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Toute maçonnerie trouve sa justification dans la construction d’un monde harmonique …. Un monde qui respecterait des lois que l’on qualifierait d’universelles … un monde où les idées et les actes seraient conformes aux règles posées selon des voies qui ne nous sont pas connus et qui, pourtant, orchestrent tout …

Toni Seron formulera d’une autre manière ce désarroi de tout être face à la justification de sa propre destinée  … « notre absolue impuissance devant la Gnose est la seule Porte qui peut nous ouvrir aux processus vitaux de la grande Pyramide, à la mortification, à la genèse du Grand Œuvre … Seul ce sacrifice, ce broyage intérieur conscient et responsable du moi septuple, du moi entier … l’intérieur et le supérieur … cette impuissance fondamentale … cette innocence des premiers jours est acceptée par la Lumière des lumières, la Gnose  … il s’agit, alors d’être élève d’un apprentissage qui confesse intérieurement son propre état, qui accepte, maintenant ce qu’il est sans duplicité !!!! … les 33 vertèbres de sa forme animale s’apaisent, alors, sans forcer … une nouvelle colonne va pouvoir s’ériger … le vieux serpent de feu, la vieille colonne de mercure se posent afin de laisser l’intelligence, la lumière du nouveau matin circuler dans ce vieux corps moribond » …

Homme connais-toi, toi-même !!!!

Notre Rituel nous invite à nous souvenir … de notre source  !!!!

«  ….. Il est une Force qui ne cesse de pénétrer tout ce qui vit, et par laquelle toute Lumière trouve l’aliment qui lui est propre. »

Les éléments de notre réflexion étant posés ….

distrilum-00Le frère ou la sœur dans l’état d’esprit décrit ci-dessus ayant choisi son véhicule d’accès à la connaissance … la franc-maçonnerie et notamment la nôtre …. s’avancera sur le parvis du temple … puis pénétrant dans celui-ci … son espace sera empli de symboles vivants lesquels animés selon leurs rôles et fonctions par une rituélie appropriée  amènera à sa conscience une substantifique information … cette information … il devra l’ingérer … en comprendre sa raison dans le cheminement de sa vie  … et surtout elle facilitera le déploiement de champs successifs de conscience  ….

Ainsi la rituélie l’enveloppera d’un égrégore approprié au voyage initiatique … il sera invité à se mettre dans un état méditatif le plus parfait ….

1 : Nous appellerons ce stade … celui du Plan de Conscience Primordiale
distrilum-01anous sommes, alors, dans des plans non manifestés mais bien présent … structurellement actif … dans le subtil et dans un espace encore occulte (ce sera le plan Monadique des Orientaux)  … Ce stade est représenté par le Naos … Seule la lumière éternelle est présente au centre du triangle …

Jusqu’à maintenant ce plan était le domaine réservé des occultistes.

Voilà posé le problème de nos origines, de l’origine de toute chose, les principes et les ressorts de la création du monde manifesté et notamment de la vie …

«  ….. Il est une Force qui ne cesse de pénétrer tout ce qui vit, et par laquelle toute Lumière trouve l’aliment qui lui est propre. »

Voilà qu’apparait la lumière primordiale unique … blanche enfermant en elle les 7 couleurs
de l’arc en ciel et pourtant son existence rassemble toutes les forces pénétrantes et agissantes … et à partir d’elles … tout devient possible

Le 21ième Siècle sera spirituel ou ne sera point (André Malraux dixit) … indiquent, en cela, que rationalisme et métaphysique doivent se rencontrer. Des avancées considérables en matière de physique et notamment avec la formation de nouvelles sciences associées à la « Physique Quantique » la relation entre « Science et spiritualité » émergent curieusement et rendent évident ce lien. De quoi réconcilier Scientifiques et Hermétistes ? … rien n’est moins sûr, encore et pourtant les deux rives de la connaissance … se rejoignent en une « Terre » ou l’unité fait loi

Ervin Laszlo, Philosophe & Scientifique, dans son livre « Science et Champ Akashique » nous rappelle ceci :

« Bien que l’on ait encore beaucoup à découvrir sur le vide quantique, il est, déjà, clair qu’il s’agit d’un médium cosmique super-dense qui transporte la lumière et toutes les forces universelles de la nature. Les ondes de pression peuvent s’y propager et ainsi traverser l’univers d’un bout à l’autre. C’est du moins ce qu’avance le physicien mathématicien Hartmut Muller, selon qui la dimension observée de tout objet, des atomes aux galaxies, est déterminée par l’interaction des ondes de pression qui se propagent dans le vide …. Etant donné que l’univers est fini, une fois rendues au « point dimensionnel critique les ondes se superposent et créent des ondes statiques durables. Ces ondes déterminent les interactions physiques en établissant la valeur des forces gravitationnelles et électromagnétiques, ainsi que des forces nucléaires fortes ou faible. Par résonance, ces ondes amplifient certaines vibrations et en restreignent d’autres. Elles sont donc responsables de la distribution de la matière partout dans le cosmos. Tous les processus ont un rythme interne propre qui dépend de leur résonance avec les ondes statiques du vide. Muller conclut que le vide est un arrière-plan cosmique ultrafaible qui agit tel un « champ morphogénétique » …

Alors, de récentes découvertes viennent confirmer la présence d’ondes de pression dans le vide. Les astronomes de l’observatoire Chandra-X-Ray de la NASA ont décelé une telle onde engendrée par le « trou-noir » supermassif se trouvant dans la constellation de Persée à quelques 250 millions d’années-lumière de la Terre. Cette onde de pression provenant du vide se traduit musicalement par un Si bémol[i]. IL s’agit d’une vraie note qui se déplace dans le vide depuis 2,5 milliards d’années et que notre système auditif ne peut entendre vu que sa fréquence se situe 57 octaves sous le Do central d’un piano …

Un champ qui transporte la lumière (ou des ondes de photons) et des ondes de pression dense, et qui, par ailleurs, remplace l’énergie perdue par les atomes et les systèmes solaires n’est pas du tout une entité théorique et abstraite … »

Erwin Laszlo ajoute « Ainsi le vide quantique transporte lumière, énergie, pression et son. Se pourrait-il aussi qu’il soit doté d’une autre propriété lui permettant de mettre en corrélation des évènements distants et séparés ? Qu’il crée les corrélations assurant l’incroyable cohérence des quanta, de l’organisme, de la conscience et de l’univers tout entier ? »

Le doute que le mystérieux champ mettant en en jeux des corrélations de transcendance spatio-temporelle dans le cosmos et la conscience  soit un champ d’in-formation situé au cœur même du cosmos est confirmé : « le champ du point zéro » du vide quantique est non seulement un champ énergétique « super-dense » mais il est un champ d’’in-formation « super-riche » … il est la mémoire holographique de l’univers …

En une phrase simple: Il (le vide quantique) contient de l’Information (ou de l’in-formation) c’est-à-dire des règles et des données nécessaires à la formation de l’univers dans son unité et dans ses parties !!!!

Ainsi la lumière éternelle (Lumière centrale) est-elle posée opportunément sur le triangle du Naos. Elle seule représente la nature réelle et subtile de toute chose dans état existant avant apparition de toute manifestation

2 : Dès lors, notre rituelie annonce un deuxième plan qui va naître de la propagation de la lumière universelle  … Le maître de cérémonie va recueillir les éléments nécessaires à la poursuite de l’ouverture de canaux de communication avec les énergies

fondatrices  … Cela se traduit par ladistrilum-02figuration d’un lien lumineux entre la flamme éternelle et une des étoiles du flambeau du Vénérable …

Le Maitre des Cérémonies tel l’Hermès  apporte la lumière au Vénérable Maître … ainsi le plan primordial … permet une première manifestation  … celle de mettre en jeu les premières fonctions nécessaires à la production de toutes manifestations … (nous sommes là sur le plan de la manifestation dans le sous plan trinitaire des déclinaisons fonctionnelles du Naos)

  • Le Vénérable Maître allume, alors, une étoile et pas n’importe la quelle avec un boutefeu allumé à la flamme éternelle … celle qui a la position centrale de son candélabre car elle est bien la réplication, à ce stade de la flamme primordiale …  mais déjà transposée dans un espace qui va se manifester du fait de la mise en œuvre des 3 premiers attributs

(Triangle équilatéral dont la symbolique rappelle les trois plans devant être présents avant toutes choses et avec toutes choses :  le plan Atmique[ii] où Volonté, le plan Bouddhique[iii] ou Amour-Sagesse et enfin le plan Manasique[iv] ou Intelligence-Action )

…. Dès lors apparait le mouvement … nécessaire à tout acte opératif  (effet miroir entre les mondes)

  • Mise en lumière des 3 premiers attributs à la position centrale du candélabre du Vénérable Maître

distrilum-03A : le premier surveillant allume son flambeau à la position centrale du candélabre du Vénérable Maître … dans le silence (ce qui va être actif de façon opérationnelle se nourrit ou se met en résonance vibratoirement avec la lumière primordiale)  … puis rejoint sa place

B : le second surveillant allume son flambeau à la position centrale du candélabre du VM … dans le silence (ce qui se prépare en vue d’être actif de façon opérationnelle se nourrit ou se met en résonance vibratoirement avec la lumière primordiale))  … puis rejoint sa place

C : le Scribe allume son flambeau à la flamme centrale … dans le silence (l’ensemble y compris la mémoire et la conscience s’éveille et se met en résonance vibratoirement avec la lumière primordiale … le lien avec l’Akasha doit être constitué et opérationnel))  … puis rejoint sa place

Ainsi, la flamme centrale, vient adombrer la loge de ses principes moteurs et opère un transfert équationnel ….

(Sur le plan symbolique apparait les premiers éléments d’un Carré long (Occident, Septentrion, diagonale NE-SO)

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Cela fait le Vénérable Maître allume les deux autres étoiles de son candélabre (le Vénérable Maître devient alors la clef de voute … de ce qui va se mettre en place

… à ce moment, et à ce moment là seulement apparait le premier triangle opératif dans le monde manifesté

Nous parlons ici du Triangle (72-36-72): Second Surveillant – VM – Premierdistrilum-05surveillant …. (Lequel aura son « répondant » Orateur – Couvreur – Scribe (nous remarquerons que dans ce deuxième triangle seul le Scribe est porteur de lumière) …. Et cela est logique car la lumière adombre tous les espaces … Eclairé par elle, l’Orateur représente bien, maintenant, celui qui fait respecter la loi et les processus d’organisation et d’Harmonie. Le Couvreur est bien, aussi, celui qui est dépositaire du passé et de l’histoire de la loge dans sa dimension « la plus inspirée » tant il est vrai que bien que surgi du Passé … il régule le présent dans ses flux et participe de l’avenir par sa sagesse 

…. Le monde, que nous venons de décrire, n’est pas encore tout à fait maçonnique (car en effet ce que nous venons de dire n’est pas vu comme cela seulement en Maçonnerie … on le trouve dans bien des décodages extrême orientaux notamment) … Le Monde Maçonnique est en cours de gestation (il sera, en effet, maçonnique seulement lorsque les joyaux de la loge seront en place.)

3 : Ce mouvement qui commence à se manifester dans la création, sur le plan opératif, ne peut être mis en œuvre que si l’esprit domine la volonté d’actiondistrilum-06et celle-ci doit être éclairée/illuminée par les trois piliers du temple (ou Petites lumières) … c’est le 3ième plan nécessaire afin que tout acte soit juste, harmonique et conforme à la loi de Maat

Notre temple et ceux qui s’y rassemblent seront sous l’influence de la « Sagesse », de la « Force » et de la« Beauté »

Le Vénérable Maître en Chaire descend de l’Orient. L’expert vient se placer à l’orient pour en garder fermement l’entrée …

Le Vénérable Maitre en Chaire allume son boutefeu à la lumière éternelle puis se dirige vers la colonne « Sagesse » l’autre

  • Sagesse,

Le VÉNÉRABLE MAITRE

« Mes sœurs et mes frères, les fondations de notre Temple sont posées, ce Lieu est saint, et notre œuvre séculaire peut reprendre son cours ….

….. Selon l’antique prophétie d’Hermès, voici que l’Égypte est devenue veuve et d’hommes et de Dieux. Mais nous, Vrais & Anciens Maçons de la Terre d’Égypte, nous conservons précieusement et maintenons le dépôt de la terre de Memphis.

C’est pourquoi, Seigneur de vérité, que tous les hommes connaissent sous tant de nom divers, …

  • Toi qui es pour nous l’Architecte Suprême de tous les Mondes …..
  • Toi qui as dit « J’ai créé toutes les formes avec ma Parole, alors qu’il n’y avait encore ni Ciel ni Terre »

… reçois en cet instant nos hommages. Éclaire nos travaux et dissipe les Ténèbres qui voilent Ta Vérité, afin que se révèlent à nous les Plans Parfaits de Ta Sagesse Éternelle gouvernant tous les Mondes »

Le PREMIER SURVEILLANT

« Toi qui a dit: « Je suis la source des existences et de tous les Êtres, je suis hier & je connais demain ……  » Salut à toi !! »

Le SECOND SURVEILLANT

« Toi qui a dit « Je suis l’Éternité, le Monde, le Temps, le Devenir, j’ai pour essence le Bien, le Beau, le Bon, le Véridique ….  » salut à Toi !!!! »

  • Force,

Le VÉNÉRABLE MAITRE

« Salut à Toi, Seigneur de l’Éternité, dont les Noms sont multiples et les formes mystérieuses ! Soutiens ce Temple par Ta FORCE, connue des seuls enfants de la Lumière » …..

Le PREMIER SURVEILLANT

.. « OSIRIS à la robe de Lumière, couleur du Principe éternellement pur, nous célébrons Ton Harmonie suprême, à laquelle nous espérons participer dans l’AMENTI. »

  • Beauté,

Le VÉNÉRABLE MAITRE

« ISIS qui sait rassembler la Parole Sacrée, la maintenir en son ordre et la communiquer aux Initiés, Toi qui les habitues à persister dans les Saintes Pratiques, dont la fin est d’obtenir la Connaissance de l’Être Premier et Souverain, accessible à la seule intelligence, les enfants de l’Art Royal saluent ici Ta BEAUTÉ Ineffable » …

Le SECOND SURVEILLANT

« ISIS, Divine Mère, au Voile teint des Couleurs innombrables du Monde, nous communions tous en la compréhension du Mystère que Tu as révélé aux Hommes » …

Lors de l’allumage des chacune des colonnes le Maître des Cérémonie devance le Vénérable Maître, se met à l’ordre de sa fonction et  frappe de façon énergique le sol avec son bâton lorsque l’étoile est allumée.

Cette frappe énergique ancre opérativement les forces de production du monde manifesté ….  sur le plan symbolique apparaissent les éléments suivants d’un Carré long (Sud-midi, Occident, diagonale NW-SE) … l’ensemble formant un réceptacle de la lumière d’Orient….

Pour mémoire, La Colonne corinthienne (H=10D) est celle de la Sagesse, la Colonnedorique (H=8D) est celle de la Force et la Colonne ionique (H=9D) est celle de laBeauté. La somme des trois nombres donne vingt-sept : Nombre de l’Univers.

 Il sera aisé de constater que les deux diagonales des deux « carrés long » se coupent très exactement à la position du Naos …. Exactement comme les diagonales du Carré long formées par la pose des phylactères lors de la sacralisation d’un temple qui permettent la pose de la Pierre Cubique à pointe !!!

4 : la sacralisation de tout action se confirmera par la cérémonie des parfumspar le Vénérable Maître.

distrilum-07Celui-ci se place entre les colonnes « Force » et « Beauté » … avance vers le Naos. Il est dos à l’Occident  puis …..

(met l’encens dans le brûle parfum) « Que ce parfum de suave odeur apaise nos âmes, (met l’encens dans le brûle parfum) atténue nos passions, (met l’encens dans le brûle parfum) et qu’il nous rende fraternel les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cœurs. »

Le brule parfum est placé à la pointe Occidentale du Naos … il repend sa subtile essence issue du monde divin modestement déjà décrit … il en imprègne tout espace de toute vie avant que ne se précise l’espace-temps opératif choisi par nos frères et sœurs pour œuvrer dans la matière

5 : La franc-maçonnerie est un sous-ensemble de l’humanité au service de cette harmonie universelle … elle vient jouer son rôle selon des règles et des principesdistrilum-08qui lui sont propres au travers des outils de la manifestation que nous avons tous acceptés …. Et que nous nommons « Les trois grandes lumières » de la maçonnerie c’est-à-dire Equerre, Compas et la règle … lesquelles sont enlacés selon une symbolique particulière attaché au grade travaillé et propre à notre Rite …. Ces lumières ne sont pas d’ordre physique mais elles pointent sur une référence absolue en matière de pratique opérative !! (D’où leur empreint à la franc-maçonnerie de métier)

Nous noterons, que c’est à partir de ce moment qu’une loge devient clairement maçonnique et investie d’une mission pour le moins humaniste et, pour le mieux, dispensatrice de connaissance  … avec la totalité de ses « moyens » visibles ou invisibles …

Au moment où tous les joyaux de la loge sont enlacés le Delta Lumineux (36°108°36°)delta3610836as’éclaire …. 108° correspondront aux 108 rayons qui adombrent nos trois mondes à partir du plan Divin …  Dans nos Rites nous trouverons au centre « l’œil d’Horus » … 108 un clin d’œil sans doute aux 108 grains du « malla » dont la maitrise totale signifie « Eveil »

Dans d’autres le Nom ineffable « Iod He Vav He » … dans d’autre, encore, « un Point » …   Les travaux sont, alors, sous les meilleurs auspices

6 : Pour être complet dans le champ maçonnique … un autre élément important doit figurer :

naosextraitTout ce qui a été dit est peut-être d’un intellectualisme contestable mais souvenons-nous, nous sommes à ce stade des constructeurs !!!! … il nous manque les plans de l’architecture que nous construisons grâce au « formatage » que nous avons reçu en héritage par la structure linguistique de note ADN et les états de conscience transmis ….   Ces plans qui doivent guider les apprentis, Compagnons et Maître … doivent être mis dans une crypte … sous le pavé mosaïque …. Car ils ne peuventkeops-plan-001pas être lu par le monde profane mais aussi par les frères et sœurs qui n’auraient pas, eux, fait l’effort de les découvrir, tel des spéléologues de la conscience intérieure …

Dans notre Rite : Nous ferons figurer un dessin d’architecte représentant une pyramide ….  Symbole s’il en est du lien fort et puissance entre Science et ésotérisme

Seule sera mise et à ce stade, en apparence la patente de Loge

Clôture des travaux 

… la fermeture des travaux se fera par le processus inverse ….

La loge ayant opéré son travail … le frère ou la sœur œuvrera dans le monde profane selon les connaissances nouvelles acquises … ainsi, transforme t’il le monde selon son état de conscience …

Dernière remarque

S’agissant des étoiles du temple nous retrouverons l’ennéade qui caractérise le temple symbolique …. Car nous avons réalisé l’équation 1 + 9 … le Un étant symbole de l’origine de tout monde manifesté (lumière éternelle) …  et le nombre 9  (3 pour le VM, 3 Scribe, Second Surv, Premier Surv, 3 Sagesse, Force, Beauté) … ainsi l’ennéade procède bien de l’Unité

Ennéade … qui comme le savent les frères et sœurs maçons du monde entier guide nos pas tout le long de nos échelles maçonniques …

Gérard Baudou-Platon

 

[i] L’on retrouvera sur ce thème de la musique des sphères de nombreux auteurs en particulier :

Aristote & Aristoxène qui établiront une première correspondance entre les planètes et des notes de musique

(Lune : « Ré », Mercure : « Do », Vénus : « Si bémol », Soleil : « La », Mars : « Sol », Jupiter : « Fa », Saturne : « Mi »)

  • Dans la famille des Pythagoriciens … Philolaos de Crotone, Platon, Ptolémée … auront leurs correspondances
  • De même au moyen âge avec les Néo-Platonicien (Plotin, Boèce …) & Copernic
  • Ensuite Kepler
  • Enfin, les temps modernes avec les Radiosources

[ii] Considération sur le plan Atmique … à rapprocher du Sanscrit « Âtma » … selon le dictionnaire de la Sagesse Orientale (Robert Laffont) … l’ÂtmaBoddha, littéralement « Connaissance de Soi » … le court mais important traité de l’Advaïta-Védenta, attribué à Shankara et régulièrement cité dans la littérature de cette philosophie, les 68 Sloka (vers) de l’œuvre traitent des principaux sujets important de l’indouïsme : Âtman, Brahman, l’effacement de da Brahman derrière les formes du monde sensible, ainsi que les méthodes qui mèment à la connaissance de Soi et à la délivrance

Âtman : Terme désignant, selon la conception hindouiste, le soi véritable et immortel de l’homme, ce que l’Occident appelle « l’âme » … spectateur impartial du « Jîva » .. il se situe, au-delà, du corps et de la pensée … conscience absolue …. Le Bouddhisme nie en revanche l’existence d’Atman …

JÎva :   « Vivre » … être vivant incarné … Le Soi incarné s’identifie à un corps, une pensée  … devenu égo, il se crée l’illusion d’une individualité et d’une causalité et s’enchaine ainsi au cycle de la naissance et de la mort …

 

[iii] Plan Bouddhique … à rapprocher de : le Bouddha considère que la vie est éphémère (Anitya), impersonnelle (Anâtman, Skandha) et donc douloureuse (Duhkha). La prise de conscience de ces Trois caractéristiques de l’existence (Trilakshana) marque le début du cheminement Bouddhique. La souffrance est le résultat du désir (Trishna) dont la disparition entraine la délivrance du Samsarâ …. Le Bouddhisme explique cet enchainement des êtres aux cycles des renaissances par la chaîne de production conditionnée (Pratîtya_Samutpada) …. La fin de ce cycle correspond à la réalisation du Nirvâna. Le Chemin pour y parvenir conformément aux quatre nobles vérités est le sentier Octuple qui enseigne la moralité (Shîla), la méditation (Samadhi, Dhyana), la sagesse et la connaissance (Prajnâ) ….

 

[iv] Plan Manasique …. Vient de Manas terme sanscrit ….

Pour les Hindous = Capacité de réflexion partie de l’Antahkarana, l’organe interne. Grace à Manas, nous recevons les impressions du monde extérieur qui dont soumise à la buddhi … manas nous incite au doute, nous aide à prendre des décisions et à changer nos désirs en actes …

Buddhi : composante de l’Antahkarana permettant de classifier les impressions sensibles grâce à sa capacité de discrimination …. Instrument inanimé qui, avec l’aide de l’intelligence et la connaissance de l’Âtman, développe toutes les facultés de l’homme jusqu’à l’intuition

Pour le bouddhisme : Esprit, intelligence. Manas désigne au sens le plus large l’ensemble des facultés et des activités intellectuelles, le fonctionnement intellectuel de la conscience.

Dernière des 6 bases (L’œil, l’Oreille, le Nez, la Langue, le Corps et l’Esprit), Manas en est là 6ième base et constitue le fondement de toutes activités psychiques  …. En tant que facultés de pensée, manas est considérée comme un sens supplémentaire adapté aux objets rationnels comme l’œil l’est aux objets visuels

Manas constitue le 7ième des 8 variétés de conscience

Source : http://gerardplaton.neowordpress.fr/

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Tolérance et fraternité ?…

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Tolérance et fraternité ?…

§ chaine d'un.

A force d’être rabâchées, certaines notions, pourtant essentielles, en arrivent à perdre jusqu’à leur sens, voire à en devenir presque l’antithèse…

Constatation introductive

L’objet de cette réflexion est de se pencher sur deux notions qui semblent pratiquement constitutives de la franc-maçonnerie, au point que certains esprits n’hésitent pas à en faire des sortes de « propriétés intellectuelles » de notre Ordre, les plaçant au cœur d’une phraséologie mielleuse dont des chercheurs de lumière – donc aussi, suivant l’étymologie lux, de lucidité – gagneraient beaucoup à s’affranchir. Pourtant il vaut la peine, plutôt que d’entonner le couplet rassurant de ce qu’il faut bien appeler la « langue de bois » maçonnique, de tenter d’approfondir ces deux notions. Car la fraternité est bien plus que le fait d’être « gentil » avec tout le monde et en particulier avec ses Frères et/ou ses Sœurs, sous prétexte de ne pas leur faire de peine ; de les caresser dans les sens du poil afin de ne surtout pas interrompre le doux ronronnement qui n’est pas toujours absent de nos Loges. Quant à la tolérance, elle est aux antipodes de la tendance à tout entendre et tout laisser dire, des plus vaines âneries aux plus ineptes approximations. La méthode, une fois de plus, consiste à tenter de revenir à l’essentiel des choses, à l’élémentaire au sens propre du terme. Alors, ces deux notions vont pouvoir révéler ce qu’elles sont, à celui qui, comme Rabelais le préconise, osent rompre l’os pour en déguster la « substantifique moelle ».

Un « discours de la méthode »

Outre l’occasion de partager des agapes plus ou moins abondantes et souvent bien arrosées, le tout émaillé de propos dont la hauteur de vue forcerait l’admiration de bien des commentateurs sportifs, la franc-maçonnerie est aussi une voie initiatique ésotérique. C’est-à-dire qu’elle propose un instrumenta qui doit nous permettre à la fois de nous transmuter et d’aller au-delà des apparences. L’ésotérisme, en effet, s’oppose à l’exotérisme en ce sens que non seulement il ne s’adresse pas à tous, mais constitue encore une démarche intérieure, qui nous appelle notamment à aller plus loin que ce qui tombe sous les sens, afin de mettre en évidence la dimension cachée de ce sur quoi se pose notre regard. En outre, ce qui fait la spécificité de la voie maçonnique est l’utilisation des symboles, dont une bonne approche est constituée, à mon sens, par la définition issue de l’étymologie (on se souvient que le terme, originellement en Grèce antique, désigne les deux parties d’un tesson, partagé en signe d’alliance) : « quelque chose de visible qui conduit à quelque chose d’invisible. » Ainsi que nous y encourage le rituel, qui nous rappelle que « tout est symbole », nous allons donc tenter de considérer les deux notions de « fraternité » et de « tolérance » comme des symboles, dont il conviendra d’essayer de mettre en lumière la partie cachée, ou à tout le moins peu évidente, ce vers quoi ils conduisent, et dont nous savons que le langage est impuissant à rendre compte dans sa totalité. En conclusion, nous tenterons de tirer quelques conséquences des constatations que nous aurons faites.

La tolérance

Une étude passionnée du moyen-âge nous a conduit à nous intéresser de près à un texte riche de nombreux symboles : La Quête du Graal. Les non médiévistes apprendront sans doute avec plaisir qu’il est disponible en français moderne, dans l’excellente traduction d’Albert Béguin et Yves Bonnefoy, aux éditions du Seuil, dans la collection « Points Sagesses ». Allons au commencement de la Quête : les « compagnons » de la Table Ronde (notez le terme, c’est celui du texte) sont réunis à Camaalot le jour de la Pentecôte, qui est, premier signe, la commémoration de la descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres. Au cours du repas, le Graal apparaît et passe devant chacun, lui servant exactement les mets qu’il désire. Alors, le bouillant Gauvain fait le serment d’entrer en Quête un an et un jour, jusqu’à ce qu’il ait retrouvé le Graal et éclairci son mystère. Naturellement, les autres Chevaliers, ne voulant passer pour des couards, s’empressent de prêter eux aussi le même serment. Comme le Vénérable accompagne un Frère hors de la Loge de certaine cérémonie, le Roi chemine alors avec les compagnons jusqu’à l’orée d’une forêt : Puis ils se séparèrent, le Roi s’en alla vers Camaalot, et les compagnons entrèrent dans la forêt. Et ils chevauchèrent tant qu’ils parvinrent au castel de Vagan. Ce Vagan était un prud’homme de bonne vie, qui avait été un des bons chevaliers du monde tant que dura sa jeunesse. Lorsqu’il vit les compagnons passer dans les rues de son castel, il fit fermer toutes les portes et dit que, puisque Dieu lui avait fait l’honneur de les mettre en son pouvoir, ils ne s’en iraient pas avant qu’il les eût comblés de tout ce qu’il avait. Il les retint de force, les fit désarmer et les dota de tant d’honneurs et de richesses qu’ils se demandaient d’où il pouvait tenir tout cela. Cette nuit-là, ils se consultèrent sur ce qu’il leur convenait de faire. Ils résolurent de se séparer et de suivre chacun son chemin, parce qu’on leur ferait honte s’ils allaient tous ensemble. Au matin, sitôt que le jour parut, les compagnons se levèrent, prirent leurs armes, et allèrent ouïr la messe dans une chapelle. Puis ils montèrent à cheval, recommandèrent à Dieu le seigneur de céans, et le remercièrent de l’honneur qu’il leur avait fait. Ils quittèrent alors le castel et se séparèrent comme ils l’avaient décidé, puis se dispersèrent dans la forêt, pénétrant là où elle était la plus épaisse, sans chemin ni sentier. Au moment de cette séparation, on vit pleurer ceux qui croyaient avoir le cœur dur et orgueilleux. Ce court passage, riche de symboles – comme tout le livre d’ailleurs – apporte à la conception que l’on peut se faire de la tolérance un éclairage nouveau. Il en ressort, à notre sens, que la tolérance consiste uniquement à accepter que ceux qui sont, comme nous, en quête de leur Graal, poursuivent une voie aussi valable que la nôtre, quelle que soit la direction qu’ils empruntent, car la même quête de la Lumière nous unit… pour autant que nous cherchions tous la Lumière… Ce qui permet aussi aux compagnons de la quête de se séparer sans dommage est le fait que tous sont unis, vivifiés par la même Tradition : ils ont tous « ouï la messe ». Cela nous semble fixer avec clarté le cadre où s’exerce la tolérance, et en marquer assez bien les limites : la tolérance semble se jouer dans un double mouvement :

  • d’une part dans l’origine commune, le partage des mêmes sources ;
  • d’autre part dans la quête d’un but commun lui aussi, mais que chacun cherche à sa propre manière.

Notons enfin, pour stimuler l’esprit d’aventure qui devrait animer les initiés, que chaque compagnon pénètre dans la forêt « là où elle était la plus épaisse, sans chemin ni sentier. » Il s’agit, bien entendu, du point d’entrée dans la quête, car plusieurs chevaliers seront amenés à se rencontrer au cours de l’aventure. Mais l’injonction est claire d’avoir à sortir des sentiers battus, du train-train rassurant du connu, pour oser affronter les profondeurs du mystère… Mais la maçonnerie étant « un sport individuel qui se pratique en équipe », il convient maintenant d’explorer le second point, la fraternité.

La fraternité

L’une des images qui nous a le plus frappé dans l’un des ouvrages qu’Oswald Wirth a consacrés à notre Ordre, fut l’Ouroboros entourant la devise grecque « en to pan », que l’on peut traduire littéralement – le verbe être est implicite dans les propositions prédicatives – par « le tout est un ». Si l’initiation est une voie qui doit nous permettre de nous transmuter, lorsque nous prenons conscience intérieurement de cette unité profonde du réel – dont la science moderne montre assez le processus dans le plan de la matière –, nous savons alors que nous sommes reliés essentiellement à tout ce qui est. Dès lors, comment ne pas voir se modifier de l’intérieur, petit à petit et à la mesure de l’intériorisation de cette prise de conscience, notre manière d’être au monde et, partant, nos relations avec autrui, comme avec tout ce qui est. L’extérieur en devient non plus « l’autre », l’ennemi potentiel, mais une modalité de ce qui est, une part du Tout dons nous sommes aussi partie. Alors, une fraternité profonde, ce que les bouddhistes appellent « compassion », marquera de plus en plus toute notre vie de son sceau. Ce ne sera plus un code comportemental exotérique qui guidera nos actions, mais ces dernières deviendront l’expression d’une conscience, d’une intériorité. Nous serons en marche, véritablement, dans une voie ésotérique. La caractéristique d’une telle voie, est qu’elle devient le pivot même de notre existence, la source d’une vie nouvelle… qui génère ipso facto un vécu de la fraternité propre à cette voie et à ce point commun essentiel des cherchants. On l’aura compris, la tolérance aussi bien que la fraternité, n’ont dans une perspective réellement initiatique, rien à voir avec leur assimilation moraliste, mais constituent des « effets secondaires » de l’Initiation.

Fraternellement à tous.

Source : http://www.masonic.ch/pages/editos/edito_04.htm

via l’excellent site : http://hautsgrades.over-blog.com/

tolérance

Sibelius franc-maçon

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Sibelius franc-maçon

Jean Sibelius, ca 1945

Le développement de la franc-maçonnerie en Finlande suit les aléas de l’histoire du pays. Importée de Suède au XVIIIe siècle, interdite par la Russie impériale, elle se développe au XXe siècle sous l’influence des États-Unis alors que le pays vient miraculeusement d’obtenir son indépendance de l’URSS. C’est à cette époque que Sibelius devient franc-maçon, en 1922. Il compose la Musique maçonnique rituelle, op. 113 en 1926, qui restera sa dernière grande œuvre achevée. Trésor de la franc-maçonnerie finlandaise, cette musique reste l’une des pièces les plus énigmatiques du compositeur.

La Franc-maçonnerie, fondée en Angleterre au début du XVIIIe siècle, a connu un fort développement dans l’ensemble de l’Europe. De nombreux compositeurs majeurs de ce siècle ont été francs-maçons ou proches des idées véhiculées par  elle. Rameau, Haydn, Mozart et Gluck d’une part, Beethoven, Schubert, Liszt et Wagner de l’autre ont participé de près ou de loin aux activités de ce mouvement secret et ésotérique. Certaines de leurs œuvres présentent des liens  plus ou moins visibles avec les idées franc-maçonniques. On évoquera sans plus la Flûte enchantée de Mozart, Parsifal de Wagner, la Création de Haydn, certains des quatuors à cordes de Beethoven ou encore des pans du Voyage d’hiver de Schubert. Quelques-uns ont même composé pour les cérémonies de leur loge respective des cantates, des marches ou encore des musiques funèbres. Un  secret bien gardé entoura très longtemps les activités de la franc-maçonnerie. Les musiques qui lui étaient destinées ne diffusèrent que très modérément pendant des décennies.

Sibelius devient franc-maçon, n°13

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La Grande Loge de Suède installa la franc-maçonnerie en Finlande en 1756. Les débuts furent marqués par une interdiction de la loge de Saint-Augustin après un oukase daté d’août 1809, du tsar Alexandre 1er. Il faudra attendre pratiquement un siècle avant qu’elle ne soit réintroduite officiellement. À cette date, le 22 août 1922, , le plus grand compositeur vivant de Finlande et authentique héros du nationalisme antirusse, y fut reçu. Il a 57 ans. Son très cher frère (de sang), le docteur Christian Sibelius, venait de disparaître deux mois auparavant et laissait un vide douloureux dans le cœur de Jean. Le musicien, avec le grade de maître entra au sein de la nouvelle loge baptisée « Suomi loosi n° 1 » (La Loge finlandaise), organisation émanant de la Grande Loge de l’Etat de New York et redevable de l’action de Finlandais émigrés outre-Atlantique. L’intronisation dirigée par le grand-maître de la loge de New York, Arthur S. Tompkins, se déroula de dix heures du matin à sept heures du soir. À l’issue de la cérémonie, d’après certains témoignages, Sibelius abandonnant son silence s’exclama, lors des réjouissances qui suivirent, s’étonnant du contraste entre le sérieux de la réception austère et les ripailles joyeuses qui s’ensuivirent. On ne manqua pas de lui signifier que dans leur confrérie on pouvait tout aussi bien être solennel que jovial. D’autres personnalités furent également  sollicitées,  ou s’étaient portées candidates : le prestigieux général Mannerheim, l’archevêque Gustaf Johansson, l’architecte Lars Sonck, le peintre Pekka Halonen et le chef d’orchestre renommé Robert Kajanus. En tout une trentaine de célébrités furent pressenties.

Wäinö Sola

Le compositeur  qui faisait  partie d’un premier groupe de vingt-sept personnalités reçues le 18 août 1922, se vit attribuer le n° 13. Au cours de cette année 1922 il assista à six réunions de la loge « Suomi loosi » et improvisa souvent, parfois très longuement,  à l’harmonium. Il jouait également des chorals et des œuvres de Mozart, Beethoven et Haendel. Panthéiste sincère, Sibelius n’était que très modestement  partie prenante dans cette forme particulière de religion. Après cette première phase relativement active, il se montra moins assidu. Le grand ténor d’opéra Wäinö Sola (1883-1961), entré en avril 1923, fut son principal frère et joua un rôle décisif .

puisa-t-il quelque force et réconfort dans cette participation, lui qui ne s’était pas encore remis de la mort de son ami Axel Carpelan trois ans plus tôt, ni bien sûr de son frère Christian encore si récente ? La froideur apparente du personnage n’effaçait en rien son besoin de chaleur humaine.

 Musique maçonnique rituelle, op.113

Un « frère » finlandais installé aux Etats-Unis, chargé de prononcer le texte du rituel d’initiation le 22 août 1922, s’adressa au musicien pour lui commander une musique originale, mais malgré tout de tempérament finlandais, destinée à la loge « Suomi-loosi ». Il en résulta La Marche funèbre presque achevée en avril 1923 et vite oubliée ; mais après un rappel de son « frère » Wäinö Sola, Sibelius put présenter sa partition complétée à l’automne 1926 peu après l’achèvement de Tapiola.  En effet, au terme d’un parcours créateur exceptionnel, Sibelius écrivit son poème symphonique Tapiola, sa dernière œuvre orchestrale majeure, opus 112, en  1926, créée par le dédicataire Walter Damrosch à la tête de l’Orchestre symphonique de New York, au Temple de Mecca à New York le 26 décembre de cette même année. Il s’agissait de huit numéros sur un total de douze constituant ce qui deviendra Musique religieuse ou Musique maçonnique rituelle  (Rituaalimusiikki, en finnois), son op. 113. Elément moteur non négligeable dans l’avancement et l’aboutissement de sa musique, grâce à un généreux donateur de la loge, il toucha la somme de 10 000 marks à la fin de cette année.

Il écrivit son rituel maçonnique autour du chiffre 12.

Quelques semaines plus tard, le soir du 7 janvier 1927, Sibelius se rendit à la Loge où Wäinö Sola l’avait rejoint ; là, furent créés les numéros 2, 5 et 10 de l’opus 113 avec le concours du ténor et Arvi Karvonen au clavier de l’harmonium. Cinq jours plus tard, le 12 janvier, furent présentés en création les huit numéros (n° 1 à 7 et n° 10). On entendit donc six pièces pour voix soliste et harmonium, précédées et suivies de deux sections pour harmonium seul. On le distingua alors, démarche très rare, membre honoraire de la Grande Loge de Finlande. Après sa distinction, il semble qu’il ne retourna pas dans sa loge.

Quittant la confidentialité des réunions de la loge, les six numéros pour voix de ténor et harmonium (numérotés de 2 à 7) apparurent en public le 25 septembre 1928 présentés par les mêmes interprètes.

Un opus singulier et énigmatique

Considéré comme l’un des compositeurs les plus fameux de son temps, héros national et défenseur de la spécificité finlandaise, Jean Sibelius accumule les réussites et sa musique colorée, personnelle, habitée séduit l’âme de ses compatriotes et (avec des résultats variables) les frontières nationales.

Lui qui s’était promis de ne plus composer fit exception à l’occasion de son engagement maçonnique mais opta pour une musique grave, intériorisée et solennelle.

La Musique rituelle maçonnique, créée le 12 janvier 1927, est l’une des œuvres les plus énigmatiques de Jean Sibelius ; elle subit diverses modifications dont l’évolution n’est pas toujours très aisée à démêler. De ce fait, l’ordre des mouvements et leur nombre pouvaient varier entre l’original et les révisions publiées entre 1936 et 1950. Prétendre proposer « la » version définitive est aujourd’hui encore une véritable gageure.

L’ami de Sibelius, le chanteur d’opéra Wäinö Sola écrivit en 1927 après la création : « La musique de Sibelius est maintenant terminée et elle est vraiment ravissante. Les chanteurs ont plus de travail à réaliser qu’on ne le croirait. Sibelius a cherché des paroles en remontant jusqu’à Confucius et il a exhumé de charmantes perles poétiques chez Rydberg, Schiller et Goethe… La marche funèbre est tout à fait merveilleuse. Suomi peut se réjouir de posséder cette musique. » Précisons que ces informations contiennent deux erreurs, rectifiées ultérieurement, car les poètes sollicités ne sont pas Schiller ou Confucius mais Franz von Schober et Bao Zhao.

Un climat recueilli, relativement simple et dénudé, mais d’une sincérité discrète et troublante, caractérise cet opus 113. On n’y retrouve pas les grandes fresques romantiques et colorées si typiques que l’on rapproche habituellement du langage et du catalogue sibélien, qu’il s’agisse des sept symphonies, des poèmes symphoniques, du Concerto pour violon et orchestre, des pièces vocales ou chorales, etc.

L’orgue seul, ou avec la complicité du ténor (et parfois du chœur), s’intègre dans une volonté  d’amener l’auditeur (« les frères ») vers un état de concentration extrême, oscillant entre l’apaisement et la terreur, entre l’humilité non démonstrative et la recherche d’une félicité espérée et inatteignable dans la durée.

Cette suite unique est considérée comme un véritable trésor de la franc-maçonnerie finlandaise tout en contribuant à sa renommée mondiale.

Structure de l’opus 113

La Musique Rituelle Maçonnique fut à l’origine composée pour ténor (précisément à l’intention de Wäinö Sola, ténor et dédicataire de l’œuvre) et accompagnement. A l’époque de l’élaboration de la musique, dans les années 1926-1927,  la loge « Suomi loosi » ne pouvait proposer qu’un piano Steinway et un harmonium. Un orgue remplacera l’harmonium en 1947.

Il est très probable qu’une version pour harmonium (ou orgue) seul, réalisée par le compositeur lui-même, ait légèrement précédé l’ajout de la voix (n° 1 à 7 et 10).

Les deux morceaux de 1946 (n° 8 et 9, soit Ode à la Fraternité et Hymne de louange/ Ylistyshymni), révisés en 1948, et même que les révisions des autres parties purent recevoir le renfort d’un orgue avec pédale. On peut utiliser également le piano. Les numéros 11 et 12 font appel à un chœur a cappella.

Il existe donc plusieurs éditions qui selon leur date intègrent ou pas l’ensemble des numéros : 1936 et 1950. Dans l’édition anglaise de 1936, élaborée à New York, des textes furent adaptés par le poète et compositeur Marshall Kernochan. Une version sera publiée en Finlande en 1969 (avec deux sections dues à d’autres compositeurs), une seconde parut en 1992.

On connaît également des versions pour chœur d’hommes et orgue.

Au total on recense une douzaine de numéros représentant approximativement 40 minutes de musique.

La numérotation ci-dessous est celle de la version originale de la Musique religieuse (titre donné en français). On y intègre des informations issues des modifications itératives.

N° 1. Avaushymni [Hymne d’ouverture. Avaushymni. Opening Hymn]. Adagio, en mi bémol majeur. Pour harmonium seul. 2’30. 1927. Version révisée pour orgue, en sol majeur. 1948.

L’Hymne d’ouverture installe une atmosphère de recueillement sobre accompagnant le début de la cérémonie en proposant une mélodie simple et délicate qui se répète.

N° 2. Alltarin valmistus : Suloinen aate [Pensée vénérable]. Moderato. Le texte « An die Musik/A la musique » de Franz von Schober a été mis en musique par Franz Schubert. La traduction en finnois revient à l’écrivain Eino Leino. Il est conçu pour chant avec harmonium. 1927. 1’50. La traduction de Marshall Kenorchian donne « Thoughts Be Our Comfort » (Les pensées soient notre consolation). Existe aussi en version pour orgue seul.

Cette partie s’appuie sur un air sobre, expressif et réservé, presque mystérieux.

N° 3. Kulkue ja hymni : Näätkö kuinka hennon yrtin. Texte original chinois de Pao Chao (Bao Zhao), traduction de Eino Tikkanen. Procession et hymne : « Vois comme la tendre petite fleur ». Poco allegro. Hymne : « Though Young Leaves Be Green » (traduction de  Marshall Kemochan). Cette partie fait appel au couple chant (ténor) et harmonium. 1927. Révision 1948.

Longue introduction de 40 mesures pour orgue seul, puis entrée de la voix dans un choral rappelant Bach sur des notes longues. Est-ce une interprétation de la marche incontrôlable du temps vers la mort agrémentée de quelques sursauts de consolation et d’espoir ?

N° 4. Kulkue ja hymni : Ken Kyynelin  [Kulkue-Trio I –Trio II (hymni) : Ken kyynelin. Procession. Trio I-Trio II (hymn)]. Texte de J.W. von Goethe (Harfners Lieder/ Chants du harpiste), traduction de Eino Leino. Pour chant et harmonium. 1927. 2’50. Procession et Hymne : « Who Ne’er Hath Blent His Bread with Tears ». Procession et Hymne : « Celui qui n’a jamais mangé son pain en pleurant ». Marcia Moderato. Précisons que l’Hymne est pour orgue seul et la suite pour ténor et orgue. Sibelius ne lui donna pas de nom.

Pour Marcia-Trio I – Trio II Sibelius choisit des notes étirées jusqu’à l’intervention d’un thème aux contours célestes dépourvu cependant de béatitude. La musique après une brève et communicative exaltation (les trios) revient au climat initial de marche.

N° 5. On kaunis maa. Texte d’Aukuski Simelius, un franc-maçon finlandais. « How Fair Are Earth and Living » (Comme la terre et la vie sont belles). Chant (baryton ou ténor) avec harmonium (ou orgue). 1927. Andantino. 2’.

N° 6. Salem ou Cortège [Procession). Vandren, visa sköna släkten], texte du poète suédois Viktor Rydberg, lui-même franc-maçon à Göteborg, traduit par Samuli Sario. « En avant, frères, vers notre but ». Maestoso. Chant  (baryton ou ténor) avec harmonium. 1927. 3’. Version révisée pour ténor et orgue en 1948. Version pour chœur mixte avec orchestre « Onward, ye peoples », 1938 et créé  en mai 1939 lors du Festival de mai de l’université du Michigan à Ann Arbor sous la direction d’Earl Moore. Cette section sera ultérieurement orchestrée par Sibelius lui-même. Salem reposerait sur une grande improvisation initiale de Sibelius entendue par Salo.

C’est un hymne majestueux et allègre, retenu et digne, une magnifique pièce soutenue par une ébauche de mélodie du plus bel effet, travaillée par touches complémentaires retenant l’attention. Le thème s’épaissit, se renforce et se dévoile davantage en exhibant toute sa beauté qui ne saurait laisser indifférent. Sibelius baptisa ce mouvement « Lumière », que l’on nomma aussi Sulkemishymni (Hymne final) ou encore Salem.

Salem fut exécuté en 1938 lors de l’ouverture de l’Exposition mondiale de New York.

N° 7. Varje själ, som längtam brinner [Kellä kaipuu rinnasansa. Quiconque a brûlé d’amour].  Ce numéro s’appuie sur un texte (Arioso) que Viktor Rydberg écrivit à l’origine pour le 400e anniversaire de l’Université d’Uppsala en Suède. Sa traduction fut assurée par Samili Sario (« Whosoever Hath a Love »). Chant avec harmonium. 1927. « Là où brûle la nostalgie de l’âme ». Tempo moderato. Peut n’être qu’instrumental. Sibelius y cite son propre quatuor à cordes Andante festivo de 1922.

N° 10. Marche funèbre [Surumarssi/Sorgmarsch]. Harmonium seul. 1927. 6’. La création de l’op. 113 (n° 1 à 7 et n° 10) eut lieu à  Helsinki, à la Suomo loosi, le  12 janvier 1927, par  Wäinö Sola (ténor) et Arvi Karkoven (harmonium). Il fut ensuite chanté en public par les mêmes interprètes à Helsinki le 25 septembre 1928. Une version révisée pour orgue seul se situe en 1948.

Après quelques mesures saturées (brefs accords opposés à de longues lignes), la musique de la Marche funèbre adopte davantage un tempo de marche académique que celui d’une douloureuse plongée dans la déréliction. On y perçoit moins de recueillement que de force de résistance courageuse, résignée et contrôlée.

La première édition propose des textes uniquement en anglais : Masonic Ritual Music, éd. Marshall Kernochan, Grande Loge, fut acceptée par la loge de l’État de New York, 1935. Elle se compose des parties suivantes : Opening Hymn ; Thoughts Be Our Comfort ; Procession and Hymn ; Procession-Trio I – Trio II (Hymn) ; How Fair Are Earth and Living ; Salem (également arrangé pour chœur mixte et orgue par Kernochan), Whosoever Hath a Love, Marche funèbre.

N° 11. Suur’olet, Herra (Ode). Tu es grand, Seigneur. Texte du pasteur Simo Korpela. C’est l’adaptation d’un choral en suédois Le haut ciel et la vaste terre (« Den höga himen och den vida jordan ») en 1927. Version pour chœur d’hommes et orgue d’octobre 1945. 1’50. Version initiale pour chœur mixte en 1927. Première parution dans l’édition de 1936.

Furent secondairement inclus dans l’op. 113 les trois partitions suivantes :

N° 12. Finlandi-hymni [Oi Herra armias, soit päivän koittaa ; révision : Oi Herra annoit uuden päivän koittaa (Wäinö Sola) « O affable Seigneur ». Hymne de Finlandia] Pour voix d’hommes TTBB avec harmonium. La première exécution se déroula à Helsinki, P. Johannes Loosi (Loge Saint-Jean), le 4 avril 1938 en présence du compositeur lors du concert du dixième anniversaire de la Loge de Saint-Jean (n° 4) dont Sola était Maître. Le texte, de 1938, en revenait à Wäinö Sola tandis que Martti Similä, Sulo Räikkönen et O.A. Turunen prêtaient leur voix et qu’Arvi Karkoven touchait l’harmonium. Version pour chœur a cappella.

La version première de Finlandia, œuvre porte-drapeau de l’identité et de la liberté nationales, est un poème symphonique qui vit le jour en novembre 1899. Il semble que ce chant patriotique était très prisé dans la Loge de Sibelius.

N° 8. Veljesvirsi [Kaunist’ on, kun veljet viihtyy (texte de Samuli Sario). Ode à la Fraternité]. « Bon et agréable, O ye Brethsen ». 1946, révision 1948. 2’. Pas d’indication de tempo. Pour chœur d’hommes à l’unisson (canto unisono) et harmonium. Première exécution à Helsinki, Suomo Loosi, le 24 octobre 1946 avec Wäinö Sola, ténor et Ernst Linko, harmonium. Une version retravaillée en 1948 confie la pièce au ténor, à l’orgue et au chœur d’hommes.

L’Ode à la Fraternité , ultime composition du créateur, se présente comme une courte section en appelant au rapprochement des hommes face à leur terrible destin. La musique s’avère coulante et beaucoup moins contrastée que dans la Marche funèbre.

N° 9. Ylistyshymni [Kaikkialla kaikukoon. Texte de Samuli Sario. Hymne et Louange]. Adagio. 1946, révisé en 1948. Pour voix soliste, chœur TTBB et harmonium. 2’. Création : Helsinki, Suomo loosi, 6 septembre 1947, Wäinö Sola, ténor, Ernst Linko, harmonium (ou orgue). Composé à l’origine pour voix d’hommes, piano et harmonium. Durée : environ 3’30. On y entend le tempo giusto (3’) dont la base thématique provient de l’Andante festivo et la Marche funèbre dans sa version de 1948.

Musique expressive pour ténor seul avant que le chœur d’hommes n’apparaisse dans les dernières mesures. L’Hymne impressionne avec son flux musical provenant des tréfonds de l’âme humaine sous forme d’un long crescendo sans concession, rechignant à la constitution d’une mélodie bien identifiable. Là encore le compositeur opte pour un rejet assumé de tout lyrisme ostensiblement affiché.

Cette partie contraste avec la sonorité plus douce de l’Ode finale qui opère un retour vers davantage d’humanité mais constitue également un adieu qui ne se veut pas déchirant.

Discographie

L’ordre franc-maçonnique finlandais qui détient les droits sur l’œuvre s’est toujours montré très réticent devant la possibilité de réaliser des exécutions publiques ou des enregistrements. Toutefois il finança quelques gravures à la diffusion restreinte.

On proposera cependant les références discographiques suivantes :

Salem, op. 113 n° 6 (3’21) a été enregistré par Kalevi Kiviniemi (orgue) à la cathédrale de Lapua en 1998 sur un CD regroupant d’autres œuvres du maître finlandais. Art Inn Records ARTINNCD-102.

Procession (Salem) : « Onward, Ye Peoples’ », op. 113 n° 6, durée : 3’46. Chœur Dominante, Orchestre symphonique de Lahti, dir. Osmo Vänskä. Enregistrement d’août 2004 à la salle Sibelius, Lahti, Finlande. BIS-CD-1365.

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Essentiel, le magnifique témoignage publié chez BIS-CD-1977 Sibelius Masonic Ritual Music. Avec Hannu Jurmu, ténor ; YL Male Voice Choir, dir. Matti Hyökki. Harri Viitanen, orgue de la cathédrale d’Helsinki. Enregistrement capté à la cathédrale d’Helsinki (Finlande) en avril 2010. Durée : 41 minutes. L’éditeur propose parfois plusieurs versions d’un même titre.

Également, de grande valeur et d’un intérêt indiscutable, l’enregistrement de Kalevi Kiviniemi, déjà rencontré plus haut, aux orgues historiques de Winterthur Stadtkirche, Suisse. Captation réalisée en mai 2004. Fuga9182. Il propose onze des pièces de cet opus si particulier d’après les manuscrits originaux pour orgue seul. Durée : environ 32 mn.

Sources succintes

Andrew Barnett, Sibelius, Yale University Press, 2007. Fabian Dahlström, The Works of Jean Sibelius, Sibelius-Seura, 1987. Gérard Gefen, Les musiciens et la franc-maçonnerie, Fayard, 1993. Marc Vignal, Sibelius, Fayard, 2005. Hermine Weigel Williams, Sibelius and His Masonic Music. Sound in « Silence », 2008. Sibelius.fi (sur Internet) : Music for Freemasonry.

SOURCE : http://www.resmusica.com/2016/12/27/sibelius-franc-macon/

 

 
 
 

Le rituel maçonnique des d’jeunes – une chronique de Philippe Benhamou

Symbolisme de l’Air en Franc-maçonnerie

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Symbolisme De L’Air En Franc-Maçonnerie

Symbolisme de l'Air en Franc-maçonnerie dans Contribution Symbolisme+De+L%E2%80%99Air+En+Franc-Mac%CC%A7onnerie
Un Des Quatre Éléments De L’occident Avec Le Feu, La Terre Et L’eau. Chaque Homme Par Sa Naissance Est Assujetti À L’une De Ces Influences Puisque Les Signes Zodiacaux Astrologiques Relèvent De Ces Correspondances « Fluidiques ».
On observe cependant une hiérarchie dans leur déclinaison.
Si en astrologie cela commence par le feu pour se terminer par l’eau, il n’en va pas de même au plan initiatique où l’air peut intervenir comme substitut de l’éther ou cinquième essence.
Depuis les temps les plus reculés, les chamans, les mages ou magiciens, les initiés ont perçu la signification de ce fluide. Inévitablement, à l’air se voient associés l’image et le désir de l’envol dans l’espace.
Il ne s’agit pas là d’une lubie de chercheur en mal de sensation ou aventure. Non, cela relève du mystère de la Vie, de la descente de l’esprit dans la matière, du purgatoire de l’incarnation.
Tous ceux qui se trouvent investis d’un « Pouvoir Sacerdotal » doivent « rompre » avec le monde terrestre. (1) Ainsi s’explique le fait que certains rois d’Asie orientale étaient portés sur des épaules : « ils volaient dans les airs » (2). L’apothéose des empereurs romains, divinités vivantes, découlait du même principe.
Le vol inévitablement associé au monde aérien, reste emblématique de la libération par l’Ascension. La rupture de niveau qui s’opère entre la Terre et le Ciel par l’action parfaite de la transcendance, de la victoire sur la matière, marque l’entrée dans l’éternité ou « libération ultime ».
Pour l’homme, la seule possibilité de transcender le monde s’inscrit dans le royaume spatial en s’élevant à des niveaux de conscience de plus en plus purs : tels les neuf Cieux de Dante, ou temporels, comme ce qui s’exprime par la « marche à reculons » (3).
Bien entendu, les « ascensions » rituelles s’effectuent toujours dans un centre symbolique : d’où la montée des marches du temple accomplie dans l’Univers qui se manifeste symboliquement entre les trois grands piliers (4), là où se situe le tableau de loge emblématique de la Création.
Le geste fait par le candidat a la réception dans l’Ordre, ou lors de l’accès à un nouveau degré, s’inscrit à la fois comme transcendance spatiale, ou marche vers le Céleste, et transcendance temporelle puisqu’il va redescendre les marches à reculons au Rite Écossais Rectifié, ce qui provoque un acte symbolique de « réintégration » au principe, a l’État du monde tel qu’il était avant la Création, avant la mise en branle du mouvement de l’énergie dans l’univers.
Ce qui le ramène au centre du monde, au point d’origine de la vie, à l’état de perfection absolue quand rien alors ne se trouvait souillé, dégradé, avili.
L’air, qui s’exprime aussi par le souffle, se trouve indissociablement lié à la vie physique puisqu’il contribue par sa dynamique et son essence à la constitution du son et « spiritueusement » (5) à l’expression du Verbe.
En lui apparaissent deux aspects de la vie, dans sa plénitude et ses deux pôles, Corporel et Spirituel. Son plan d’action se situe dans l’espace circonscrit entre la surface de la Terre et la partie inférieure du Ciel.
Invisible, à l’image du Créateur, il contient tout en potentialité et ressort du blanc ou de la lumière. Sans lui, nulle vie n’est possible car il demeure le support vital permettant l’invocation, la prière, la psalmodie.
Chemin d’élévation vers l’Éternel par l’expression du Verbe, l’air apparaît comme le véhicule privilégié de la théophanie puisque sans lui il n’y a pas de feu possible.
Par cet aspect, il devient le monde des Terres Célestes du Soufisme, l’archétype des portes de l’au-delà comme celui des perceptions lumineuses et des États correspondant aux couleurs vues, d’où les changements de couleur, aux différentes classes des grades maçonniques.
L’air se caractérise comme le vecteur particulier de l’âme. « Elle peut, comme la flamme des volcans s’élever au-dessus de ces gouffres, et voguer dans les régions pures de l’atmosphère ».
Dans les traditions les plus diverses, la découverte de soi et l’accès à la « réalisation initiatique » passent par la maîtrise du souffle et celle du Verbe.
Celui qui connaît le secret de l’Inspir et de l’Expir domine la matière ; il possède le mystère du Tétragramme hébraïque, celui du Saint Nom. En Inde, l’air et le souffle interviennent dans les divers yogas pour provoquer l’éveil de la Kundalini située au bas de la colonne vertébrale. On observe une variante de cet état révélateur dans la maîtrise du souffle par les pratiques dites de « longue vie » du Taoïsme et par le contrôle de sa respiration « embryonnaire ».
Ainsi l’air demeure le moyen qui permet l’accès aux nombreuses voies de réalisation. En Occident, le chant grégorien, pratiqué deux à trois heures par jour, selon les préconisations de Saint Bernard aux Pauvres Chevaliers de la milice du Christ, « lavait l’âme et favorisait la contemplation de Dieu ».
L’air ne pouvait se trouver absent des rituels initiatiques maçonniques.
Voici un extrait rituel : « Par trois fois, vous avez été purifié par l’air.
— La première, pour marquer la force des courants et la puissance des vents du chaos primordial.
— La seconde, pour témoigner de l’immanence du Verbe dans son souffle de vie manifesté. Autrement dit, pour exprimer « l’Inspir et l’Expir »  de l’univers.
— La troisième, pour suggérer le grand vent qui précéda le Déluge, après lequel s’établirent les premiers âges de la seconde humanité, sous le règne de la Loi élémentaire des Patriarches, avant que la Science perdue ne fût en  partie retrouvée ».
Le Rite Emulation greffe, sur l’épreuve de l’air, l’accès à un portail symbolisant le franchissement et l’élévation d’un plan à un autre : « 0, élément de l’Air, Voyez un enfant de mortels, aveuglé par l’ignorance et cherchant l’immortalité… »
Les données rituelles usuelles précisent immédiatement que l’air, ce fluide tout éthéré, ne constitue pas seulement l’aliment de la vie physique ou corporelle, mais qu’il apparaît essentiellement comme support ascensionnel, de rupture d’un niveau à un autre, en tant que moyen de « contact » spirituel de liaison entre l’âme et le Créateur.
(1) Ce que l’on retrouve à la réception du C.B.C.S qui, au moment de la circumambulation autour du mausolée, devait se trouver porté, élevé, ses pieds ne devant en aucun cas toucher le sol durant ce voyage particulier marquant son « entrée » dans le Saint Ordre. Les admissions modernes ne respectant pas ce principe deviennent caduques et risquent de rester sans effet pour celui qui n’a jamais « décollé » de la Terre.
(2) Hocart A.M. : Flying through the air. Indian Antiquary 1923.
(3) Au Rite Écossais Rectifié, cette marche est présente, dès le premier degré, puisque les candidats après avoir monté les marches du Temple doivent les redescendre en reculant. Il en va de même pour le candidat à la maîtrise mais d’une autre manière avec son entrée en loge. Au Rite Emulation, le Compagnon doit redescendre l’escalier à vis à reculons, ce qui reste identique en signification.
(4) Sauf à l’Émulation et aux rites qui ne disposent pas le tableau de loge au centre, c’est-à-dire dans l’Axi Mundi.
(5) Terminologie spécifique à l’ésotérisme du Rite Templier.
Extrait de « La Formation Maçonnique »
Christian Guigue
 
Source l’excellent site : http://oraney.blogspot.fr/
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Les élucubrations d’un vieux Maître Apprenti (extrait)

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(* élucubrations: s’emploie surtout au pluriel et Ironiquement. Élaboration progressive, œuvre ou théorie résultant de recherches longues et patientes.)  Je me présente: Frère JACQUES, nom prédestiné! Pensez donc, le Frère Jacques. Bien que connaissant la chanson, rassurez-vous, mon intention n’est nullement de vous endormir.

Je ne vais pas parler d’alchimie, ni de magie, pas même de géométrie. Je ne suis possesseur d’aucun secret, pas même celui de transformer du plomb en or. Dans mon temple intérieur, il n’y a pas d’Athanor, je n’ai pas trouvé non plus dans ma cave de grimoire poussiéreux révélant le secret de la longévité. Non, rien de tout cela.

Par contre, je vous le dis simplement, l’orateur à qui vous faites la faveur de prêter attention ce soir est (n’ayons pas peur des mots) un génial inventeur. Eh oui! Après bien des années d’observations, j’ai mis au point un appareil à mesurer la fraternité que j’ai appelé pompeusement le FRATERNOMÈTRE. Comment se présente-t-il ?

Le module est de forme pyramidale. La base est de couleur bleue, le sommet rouge. Sur le côté gauche (côté cœur) une première graduation bleue de 1 à 3, puis une deuxième rouge de 3 à 33. On peut améliorer le système pour certaines obédiences en allant jusque 99. Une cotation de 1 à 10 à l’intérieur de chaque degré permet de noter la fraternité à chaque niveau. Il y a bien une graduation au-dessous de zéro, couleur noire, mais je ne peux croire que l’appareil puisse servir à ce niveau dans le cadre de notre philosophie.

Comment réagit l’instrument vous demandez-vous? Systématiquement en fonction des diverses catégories de frères et de sœurs œuvrant au sein de nos ordres. Il suffit de se trouver à proximité du FRATERNOMÈTRE Qui réagit selon la couleur des auras. Mon invention n’étant pas encore brevetée, vous comprendrez ma discrétion et ma réticence à vous en dire davantage. Toutefois, mes observations m’ont permis de dresser une nomenclature, qui n’est d’ailleurs pas exhaustive, ayant fait réagir mon invention.

Bien sûr si par hasard au cours de cette énumération certains frères croyaient reconnaître un des nôtres, il ne s’agirait que d’une coïncidence, les Frères présents sur ces colonnes ne pouvant être concernés. Mais sait-on jamais? Un visiteur inconnu? De toute façon, on a toujours une possibilité d’essayer de se corriger. A chaque catégorie, je me suis permis de consulter le FRATERNOMÈTRE. Je vous ferai part de la citation … Cet appareil qui va révolutionner les obédiences ne peut se tromper.

Si vous le permettez, je vais donc les citer : Classifications et notations qui évidement n’engagent que moi.

Les AMBITIEUX: Dès leur arrivée dans notre ordre, ils rêvent de brûler les étapes, ils se voient « vénérable » au bout de quelques mois et veulent par tous les moyens occuper un poste en vue, n’hésitant pas le cas échéant à dresser les Frères les uns contre les autres pour arriver à leurs fins. Ils sont atteint d’une grave maladie: la « cordonnite » et ont des décors chamarrés d’or. Ils ne pensent pas un seul instant que le passage d’un degré à un autre est une borne kilométrique indiquant l’amplitude de la fraternité sur l’autoroute qui mène à l’initiation. Je survolerai le cas de frères qui, dans la vie profane, ont atteint leur niveau d’incompétence. Ils ont vaguement conscience qu’ils ne sont rien mais voudraient tant avoir de l’importance que cela devient pour eux obsessionnel et les métamorphose (à fortiori si on leur confie une fonction) en petit tyranneaux, au mieux adjudants de quartier, n’ayant rien à voir avec nos règles de fraternité. Ceux-là en vérité peuvent être, à la rigueur dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 3

Les ORGUEILLEUX: Sous des prétextes les plus futiles, ils prennent la parole et ne la redonnent plus, pour faire étalage de leur science, de leur situation matérielle ou professionnelle, etc… Ils n’ont en aucun cas laissé leurs métaux à la porte du temple. Ils ignorent le mot « égalité » et cultivent le narcissisme à grande dose. Bienheureux si l’on échappe à une contre-conférence n’ayant pas forcément rapport avec le sujet évoqué par le frère au banc d’éloquence. Certains de ces Frères me font penser à ces vieux chevaux courant à Auteuil à qui on a mis les œillères afin qu’ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe autour d’eux. L’humour, ils ne connaissent pas : pensez donc, ils sont chargés de refaire le monde … On ne plaisante pas avec les gourous!! Ceux-là en vérité sont des Frères dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 3

Les PAONS : Dignitaires, cousins des deux précédentes espèces, ils se distinguent par leur ton péremptoire. Inutile de leur demander qui ils sont, ils vous le diront à la première occasion. Ils connaissent tout, ce sont des puits de science, du moins, ils le croient. Je suis allé au zoo, c’est vrai qu’ils sont beaux ces paons lorsqu’ils font la roue. Sont-ils intelligents? Pas forcément. Il en est de même de ces faux spiritualistes qui sillonnent nos ateliers. Si par malheur vous vous hasardez à faire une objection, rapide rappel à l’ordre: « Je suis Maître depuis 1925″. Il est 18°,33°,90°, que sais-je? Ils connaissent Alphonse, Jules, Paul ou Untel. A les entendre, il est évident que si le Grand Maître a pris telle décision, c’est sur leur conseil et les voilà partis dans des discussions filandreuses, tellement filandreuses qu’ils ont parfois du mal à suivre eux-mêmes le fil de leurs idées. On se demande ce qu’ils font dans les Loges bleues qui ne sont pour eux que de la roupie de sansonnets, peuplées de jeunes galopins ayant tout à apprendre. Ils ont le verbe haut, emphatique. Rien ne peut leur faire plus plaisir que si vous les écoutez béats d’admiration devant tant de connaissances. El1e est bien loin la cérémonie d’initiation. Ceux-là en vérité sont moyennement des Frères dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 5

Les DOGMATIQUES : Ces Frères font de la Franc-maçonnerie une religion. Ils assistent aux tenues 8 jours sur 7, ne peuvent comprendre que les autres Frères aient des obligations professionnelles ou familiales! Au nom de la tolérance, ils sont les plus intolérants qui soient. Ils se retrouvent souvent, du fait qu’ils ont négligé leur travail, à pointer au bureau de chômage le plus proche, quand ce n’est pas dans le pire des cas devant un juge, car leurs compagnes, lassées de jouer les Pénélopes ont demandé le divorce. En vérité, ces Frères là sont  Dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 2

Les FAINÉANTS: (Ils se disent débrouillards). Contrairement à d’autres, ils  ne veulent occuper aucun poste, ne faire aucune enquête et ne participer à aucuns travaux. Ce sont, selon notre langage imagé, des « plantes vertes » ou des potiches. Ils n’ont pas conscience que si tous les Frères avaient le même comportement, on pourrait mettre l’atelier en sommeil. Trop de Frères viennent épisodiquement quand ça leur chante ou que cela ne les dérange pas trop. On n’est pas Maçon 3 heures par mois, mais chaque heure du jour. A tous les Frères arrivés au grade de Maître qui pensent avoir atteint leur bâton de maréchal, je leur dis qu’ils se trompent lourdement, c’est le contraire: que c’est là, à ce moment précis que tout commence. Ceux-là, en vérité, peuvent être  aussi dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 3

Les PEUREUX : Ils laissent leur voiture à 1 Km du temple, ne veulent figurer sur aucun annuaire, sur aucune convocation. Ils craignent jour et nuit d’être découverts, à croire qu’ils ont attrapé une maladie honteuse. Ils ne mettront pas l’autocollant sur le pare-brise de leur voiture, c’est trop risqué! Lorsqu’ils se rendent à une tenue, ils surveillent le rétroviseur pour voir s’ils ne sont pas suivis. Tout juste s’ils n’achètent pas des chaussures à semelle de crêpe pour qu’on ne les entende pas se diriger vers le temple. Ils ont la peur chronique de perdre leur place si on apprend qu’ils sont Francs-Maçons. Rassurez-vous, plusieurs années s’écoulent, ils sont toujours en place ! Ils seront les premiers à nous trahir, voire à nous dénoncer en période troublée. De toute façon, ils nous quitteront. Ceux-là en vérité sont des Frères très dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 1

Les LUNETTES ROSES : Contrairement à la catégorie que je viens d’évoquer, ces Frères sont prolixes. Ils sont atteints de « maçonnite ». Je m’explique: ils voient des Maçons partout: le curé, le cantonnier, le vidangeur, le Ministre, ils sont tous Maçons. D’ailleurs, ils tiennent leurs renseignements de sources sûres: « on lui a dit!!! » A la télévision, du perchiste au reporter, ils voient des Maçons partout: celui-ci à une pochette triangulaire, l’autre a un point sur la cravate, le troisième met les pieds en équerre. Ce ne sont que des Maçons ! A croire qu’ils sont tous venus d’Amérique pour faire souche en France. Si on leur prouve le contraire, ils ne sont pas décontenancés pour autant: « Alors, c’est un Maçon sans tablier », comme si cela pouvait exister! A quoi sert l’apprentissage, le chemin parcouru vers l’initiation? Hélas, si certains pensent qu’il y a des Maçons sans tablier, force est de constater que derrière certains tabliers, il n’y a malheureusement pas que des maçons. Ceux-là en vérité ne sont pas forcément dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 1

Les INDISCRETS: Cette catégorie est redoutable. Ce sont des bavards impénitents, ils ne peuvent garder aucun secret, et sont de véritables moulins à paroles, au bout de quelques minutes d’entretien, ils ont énuméré une cinquantaine de noms, n’importe où, n’importe quand à n’importe qui. Ils se promènent avec des insignes gros comme des phares de voiture. Ils vous aperçoivent, même accompagnés, ils vous sautent au cou pour vous embrasser. Ils vous téléphonent et égrènent des « mon Frère » à n’en plus finir sans se soucier s’ils ne vous portent pas préjudice. Ils vous envoient du courrier à votre travail sans se préoccuper si le courrier est ouvert par vous ou pas. A la période des vacances, ils vont gentiment vous envoyer une carte sans enveloppe mais vous assurent de leurs pensées les plus fraternelles et les plus maçonniques.  Si après cela votre entourage ignore que vous êtes Maçons, ce ne sera pas de leur faute, mais ce ne sera pas pour autant qu’ils vous retrouveront le cas échéant une autre place si vous perdez votre emploi. Ceux-là en vérité sont extrêmement dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 1

Les POLITICIENS: ils viennent en Loge tester leur pourcentage électoral et le nombre de voix à recueillir éventuellement dans l’assistance. Ils se fâchent parfois avec les Frères qui ne partagent pas leurs idées. Assidus en période électorale, ils retombent ensuite dans une douce torpeur pour ne se souvenir de vous qu’au bon moment. C’est tout juste s’ils ne collent pas leurs affiches dans les parvis. Élus, ils redeviendront rares, car très pris par leurs charges (c’est eux qui le disent !). Déboutés, ils accuseront la société, la franc-maçonnerie en particulier, de n’avoir rien compris et de ne pas avoir été le tremplin espéré. En vérité, ces Frères-là peuvent être dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 4

Les MÉCHANTS: Ceux-ci n’écoutent une planche, une conférence, que pour coincer l’orateur. Quand ils ont trouvé la faille, ils n’écoutent plus. Ils vont commencer par vous féliciter et pan! pan! pan! … ils tirent à boulets rouges sur ce malheureux conférencier.

Ce sont des distributeurs automatiques de boules noires. Ces Sherlock Holmes en herbe décèlent tout de suite d’énormes défauts au pauvre profane qui passe sous le bandeau (il est vrai que pour le présentateur, son filleul est toujours la perle rare) mais tout de même où est la tolérance dans tout cela ? Ils ont oublié qu’un atelier les a accueillis en toute fraternité et peut-être beaucoup d’indulgence. Une autre sous-catégorie dans cette classification : ceux qui passent leur temps à tout critiquer, à leurs yeux, rien n’est bien: l’exécution du rituel, la tenue vestimentaire, la longueur des réunions, le choix et le lieu des agapes, etc … A les entendre, seuls les amis qu’ils ont présentés sont intelligents, les autres …. bof !!! Le plus beau cadeau qu’on puisse leur faire serait un miroir. Mais je doute qu’ils veuillent bien s’en servir, et pourtant, ça leur rendrait le plus grand service. On ne peut pas dire que’ la mansuétude soit leur qualité essentielle, et ce sont souvent eux les artisans de la sclérose de certains ateliers. Ceux-là en vérité sont des Frères dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 2

Les OBÉDIENTIELS : J’aurai pu vous parler d’un Ordre où il y a obligation, pour entrer, de croire en un Dieu révélé. « Interdiction de visiter les mécréants … Interdiction de ceci… Interdiction de cela … Souscription obligatoire pour ceci … Paiement pour cela … etc … etc …  » Étant un homme libre, j’ai pu retrouver ma plénitude et ma tranquillité, ouf !.., en me libérant de ce carcan intolérant. Parlons plutôt des Obédiences qui nous concernent, dites « libérales ». Pour les Obédientiels, seule leur Obédience est bonne, les autres ne sont que de vagues sous-produits ou ersatz. A les entendre, ils appartiennent à la race élue. Pourtant, toutes ont leur raison d’exister. Que de temps gagné si l’on savait éviter ces querelles de clocher. Ne serait-il pas plus sage et raisonnable de ne point s’abaisser à des jalousies vaines et stupides, et d’œuvrer pour tout ce qui peut nous rassembler, nous grandir. Je parle en connaissance de cause, les ayant presque toutes pratiquées. Il me reste encore la grande Loge Féminine, mais je ne suis pas certain qu’elles m’accepteraient. Je reconnais pourtant que MISRAÏM est la Rolls de la spiritualité. Vous voyez, moi aussi je me laisse entraîner. Mais, pour justifier mes « voyages », ne dit-on pas qu’une petite grenouille au fond d’un puits ne voit qu’un petit coin de ciel? Ceux-là, en vérité, ne sont pas dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 6

Les DRAGUEURS: Ils sévissent dans les Obédiences mixtes ou féminines (du moins j’ose l’espérer, mais sait-on jamais !…) Ils ne viennent pas au Tenues pour pratiquer le Rituel ou écouter une planche, pour eux, c’est un problème mineur. Non, ils viennent pour la CHOSE : la philosophie ? Non, je le répète, pour la chose. Comme dirait Nougaro, pour eux, le problème qui se pose: séparer 50 Kg de chair rose de 50 grammes de nylon.

L’œil de velours, l’attitude avantageuse, ils repèrent leur proie en attendant de les accoster en chambre humide. Leur nombre d’or à eux, c’est 90 (vous l’avez compris, c’est le tour de poitrine). Il n’y a pas plus dévoués qu’eux pour raccompagner une Sœur … Toutefois, et heureusement pour la Maçonnerie, ils oublient que nos sœurs n’ont pas les mêmes objectifs et viennent, elles, pour une fraternité sans arrière pensée.  En vérité, ces Frères ne sont pas forcément dangereux. Allez, la chair est faible !

FRATERNOMÈTRE : 6

Les AGAPEUX : Parfois doublés d’éthylisme prononcé, ces Francs-Maçons de comptoir sont indéracinables du bar. Si vous ne prenez pas avec eux quelques verres, vous êtes classés mauvais Maçon. Ils ont des haleines de cow-boy endurcis, parfois du mal à s’exprimer, et offrent un spectacle lamentable aux Frères sur les colonnes. Mais ne boudons pas notre plaisir, je vous avoue que j’ai une certaine admiration pour leur capacité d’ingurgitations …

Les colonnes J. et B. représentent pour eux une marque de whisky (publicité non payée).  La Franc-maçonnerie n’est pour eux que prétextes à ripailles ou foirail, ce sont des professionnels des agapes. Ce sont souvent ces frères qui s’élèvent contre le montant des capitations, alors qu’ils dépensent le double en boissons. En vérité, ces Frères-là sont dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 5

Les FANTAISISTES: Parole d’honneur vous pouvez compter sur eux, ils seront toujours présents à vos côtés. La main sur le cœur, ils vous remercient de les avoir accueillis, parole, ils n’auront qu’un atelier. Après cette confession de foi, ils courent s’inscrire dans plusieurs loges, voire plusieurs obédiences. Vous ne les revoyez plus pendant deux mois puis ils reviennent décontractés, étonnés que l’on puisse leur rappeler leurs engagements. A ce propos, je suis toujours béat d’admiration devant les Frères qui ont tellement d’occupations le soir à 19 h 30, et ce, justement le jour de leur tenue, d’autant plus qu’en principe, celle-ci se déroule toujours à une date régulière. D’ailleurs s’ils ne sont pas présents (ce qui a leurs yeux n’est pas forcément indispensable), c’est que dans le monde profane, eux, ils œuvrent, ils sont efficaces, et bien voyons !!! C’est pourquoi je leur suggère de trouver une obédience qui initie par correspondance … Ces infidèles, ou amnésiques, sont en vérité des Frères dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 2

Les MYSTÉRIEUX: Ils parlent à voix basse … qu’aux seuls maîtres, naturellement. Ce sont de grands initiés et probablement détenteurs des secrets du GRAAL (mais chut ! Ne le dites surtout pas !), secrets que vous pourrez peut-être, un jour indéterminé, être amenés à comprendre. Mais, est ce bien sûr? Car eux, « les Maîtres », appartiennent à une Élite et vous ne représentez que de vulgaires parias. Je me demande s’ils ont bien compris le sens de l’initiation? En tout cas, on ne peut dire qu’ils œuvrent pour une grande cohésion. En vérité, ces Frères là peuvent être dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 4

Les RÉGLEMENTEUX: Ceux-ci brandissent le règlement en toutes occasions: Article 18, article 44, article 158, page tant. Ils paralysent l’atelier. Ils ne se rendent pas compte qu’ils créent un mauvais climat. Un règlement au sein d’une assemblée fraternelle ne devrait être consulté qu’à la dernière extrémité, en cas de litige problématique, le bon sens devant prendre le pas en toute occasion. Peut-être serait-il bon de leur rappeler qu’ils ne sont pas au centre des impôts ou dans un tribunal quelconque. Notre excellent frère CLEMENCEAU n’a-t-il pas dit que l’interprétation d’un règlement ne dispensait pas d’être intelligent. En vérité, ces Frères sont des Frères dangereux.

FRATERNOMÈTRE : 3

Les INGRATS: Ils viennent vous contacter pleins de sollicitude et de modestie. « Mon Frère, pourrais-tu me faire obtenir dans le monde profane un travail, une intervention, une accession à un autre poste, l’obtention d’un appartement, tu serais le meilleur des frères ». Tout cela évidemment demande du temps, un engagement personnel, et n’est pas forcément garanti de réussite. Si vous échouez, vous vous exposez à leurs vindictes. Si vous réussissez, ils vous dresseront des couronnes et vous assureront de reconnaissance et amitié éternelle qui, dans le meilleur des cas, se limiteront à six mois. Après, ils ne vous connaîtront plus et même au jour de l’an, sans être outre mesure protocolaire, oublieront de vous présenter leurs bons vœux. Soyez heureux si, à votre insu, ils ne disent pas du mal de vous. Il est vrai que RÂMA YANA dit: « Les sages prescrivent des punitions pour les meurtriers, les voleurs, les ivrognes et autres pécheurs, mais aucune expiation ne peut effacer la faute de ceux qui ont commis le crime d’ingratitude ». Ceux-là en vérité sont des Frères … peut-être pas dangereux, mais sûrement pas généreux!

FRATERNOMÈTRE : 1

Les RUMEURISTES : Ah, les rumeuristes ! … ils vous attirent dans un coin discret, avec des airs de conspirateurs. En général, cela commence ainsi: « Surtout, tu me promets de ne pas répéter, … c’est sous le maillet… je vais te confier un secret. »  Là, je vais prendre un exemple complètement bidon, mais qui somme toute n’est pas toujours éloigné de la réalité: « J’ai vu un Frère embrasser l’épouse d’un Grand Officier, il la serrait de près  » … Ils vous disent ça avec un air entendu qui en dit long … et c’est parti. 4 ou 5 intermédiaires et au bout de la chaîne la rumeur s’est amplifiée : « Sa femme le trompe, ils ont des amants, des enfants clandestins, ils se battent … si, si, ils sont criblés de dettes, ils sont ruinés …  » Que sais-je encore! Démesure, mensonge, méchanceté, bêtise: tel est le résultat de ces rumeurs à coup sûr jamais positives.  « Je vais te confier un secret… Ne le répète pas … sous le maillet. .. « STOP, ARRÊTEZ, de grâce, ARRÊTEZ! Je ne veux plus vous écouter. Si vous avez des informations ou des renseignements, adressez-vous aux intéressés. Ayez le courage de combattre ces fléaux, hélas trop fréquents dans nos obédiences, afin de clore définitivement la bouche à ces gens qui n’ont pas lieu d’exister dans nos Loges. Ces inconscients et irresponsables pourraient vous faire condamner à mort à votre insu. En vérité, ces gens-là sont extrêmement dangereux.

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Les SANS GÊNE: En toute fraternité, ils viennent chez vous sans avertir, à n’importe quelle heure, avec une préférence marquée pour les heures des repas. Ils ne repartent plus, ou avec beaucoup de mal … Quelle présence ! Ils vous « bouffent » littéralement les neurones, on pourrait les assimiler à certaines petites bêtes qui s’accrochent obstinément, ce sont de véritables enzymes gloutons. Heureux s’ils ne fouillent pas dans le buffet, la bibliothèque, etc … (si, si, cela existe, je l’ai vu), ignorant que le fait d’être Frère ou Sœur n’est pas incompatible avec une bonne éducation. Ils tutoient votre compagne sans attendre l’accord de celle-ci. (Elle est leur belle-sœur !) Ils sont étonnés que vous ne puissiez leur prêter de l’argent, comme si cela était normal. Allons, voyons ! Au cas où cela est possible et que vous acceptiez, ils vous rembourseront (ça arrive …) quand ils le pourront, en auront le temps, sans se soucier qu’ils puissent vous mettre en difficulté (moi d’abord, les autres ensuite). En vérité, ces Frères sont des gens dangereux.

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Les AFFAIRISTES : Ah les affairistes ! Quel mal ont-ils pu faire à la franc Maçonnerie! Pour eux le sigle F\M\ représente le Fric Maximum. Leurs activités sont beaucoup plus intenses sur les parvis, les fraternelles, qu’à l’intérieur de nos temples. Quand vous pensez que des pseudo-Frères inscrits au G.I.T.E. n’ont pas mis les pieds dans des ateliers depuis de nombreuses années, on croit rêver … si, si, vérifiez! D’autres, sous couvert de fraternité, vous comptent le prix fort, ne soignent pas forcément l’accueil ni la qualité de leur produit (une plaisanterie, peu fraternelle je vous l’accorde, circulait dans nos obédiences : on reconnaissait l’endroit où les Frères avaient déjeuné au nombre de boutons qu’ils avaient sur la figure). Ils sont en quête d’adresses, de numéros de téléphone et se renseignent sur les activités professionnelles des Frères et des Sœurs. Ils ne demandent pas le nom de l’Atelier; mais la profession. Leur mot de passe : « Donne-moi ton premier chiffre, je te donnerai le second ». La franc-maçonnerie est devenue leur second métier, sinon le premier. La spiritualité, ils s’en moquent comme de leur première chemise, leur fraternité se borne aux bénéfices réalisés. C’est pourquoi il est toujours recommandé de s’adresser au Vénérable maître pour toutes les sollicitations, quelles qu’elles soient. Cela ne veut surtout pas dire qu’il ne faut pas nous entraider, bien au contraire, mais il y a la manière. En vérité, ces frères sont des gens extrêmement dangereux.

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Je m’arrête dans mon énumération. Bien sûr j’en oublie (volontairement ou non). En cherchant, on trouverait certainement d’autres personnages types, mais n’avons-nous pas dit le principal ?

Commentaire : chacun pourra mettre des noms derrière ces classifications ! J’avoue que ça me démange ! Notre Frère a oublié, les COCUS ! , ceux qui sont restés fidèles à des Frères qui n’en valaient pas la peine . En ce moment il y en a pas mal et j’en fait partie.

source : http://logedermott.over-blog.com/article-les-elucubrations-d-un-vieux-maitre-apprenti-114079996.html

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Martinez de Pasqually, par Constant Chevillon

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L’homme dont je veux aujourd’hui vous retracer l’existence visible, la doctrine et les réalisations, a traversé le monde comme un météore. Un voile opaque recouvre ses origines et l’absorbe à l’heure de sa mort. On ignore à peu près tout de ses antécédents et sa postérité semble s’être engloutie avec lui dans un tombeau inconnu.

Cet homme, c’est Dom Martinez de Pasqually, plus connu dans les milieux occultistes sous le nom de Martinez Pasqually. Est-ce là son véritable patronyme ? On l’ignorera probablement toujours, car Martinez, pour dépister les curieux s’est décerné lui-même mille identités diverses. Il s’est fait appeler aussi Jacques Delivron, Joachim de la Tour, de la Case, de las Cases ou de las Casas… Son nom est aussi protéïforme que son esprit, mais historiquement, il est et restera Martinez de Pasqually.

Jamais peut-être au cours des âges, une floraison d’illuminisme comparable à celle du XVIIIème siècle n’avait été enregistré. On vit tour à tour, ou simultanément : St Germain, Cagliostro, Dom Pernetty, Falck, Swedenborg, Weishaupt, l’Elias d’Artista de Hambourg, le groupe des Philalèthes, et cent autres… Des princes et des rois comme Frédérick de Prusse et Stanislas-Auguste de Pologne versèrent dans la science sacrée. Mais parmi ses figures titanesques de l’Occulte, aucune n’eut le relief et l’éclat de MZ de PY.

Quel était donc cet homme étrange et mystérieux ? Mille légendes ont couru et courent encore sur son compte. Sa race a été fortement discutée. On a prétendu qu’il était juif ou d’extraction sémitique orientale, portugais, espagnol, italien, allemand et enfin français. Était-il juif ?

Les tenants de l’opinion ont exploité comme preuve à l’appui le fait que son prénom était Joachim et que son habitat prolongé à Bordeaux se situait dans la rue judaïque, qui était une sorte de ghetto. C’est un raisonnement simpliste et sans consistance, d’autant plus que Martinez protesta toujours de sa catholicité, qu’il se maria à l’Église catholique, qu’il fit baptiser ses enfants et qu’il montra en diverses occasions ses billets de confession.

Était-il de famille juive convertie ?

C’est possible, mais rien ne le prouve et l’énoncer est une assertion gratuite.

Était-il français ?

C’est aussi improbable, car sa façon maladroite de manier notre langue – ce qui lui est véhémentement reproché par les voix de la critique – prouve le contraire. Il était très probablement espagnol. Ceci résulte de la patente maçonnique délivrée à son père par la grande Loge de Stuart en 1738, dont une copie fut déposée à la Grande Loge de France en 1763 par MZ de PY lui-même. D’après cette patente, le père de MZ portait le titre d’Écuyer et était né à Alicante en 1671… Et ceci serait corroboré par les connaissances kabbalistiques approfondies de notre illuminé, car l’Espagne reste la patrie incontestable de la Kabbale moderne.

L’année de sa naissance est assez controversée, mais il est probable qu’elle se situe dans l’année 1710. Il naquit à Grenoble, ou tout au moins dans la région dauphinoise… D’où la tendance de certains historiens à le proclamer français.

Sa vie en quelque sorte publique est postérieure à 1750. Nous n’avons aucun renseignement sur la formation et les occupations de MZ de PY avant cette date. Ses disciples, même les plus aimés, comme l’Abbé Fournié, de Grainville, Saint Martin, Willermoz, ont tout ignoré de cette période. Aussi la légende eut et a beau jeu… On a fait voyager Martinez de par toute la terre.

Il serait retourné en Espagne (c’est probable, mais pas prouvé), il aurait visité l’Italie, l’Allemagne et les pays scandinaves, l’Angleterre, le proche, le moyen et l’Extrême-Orient… On a prétendu, et Papus s’en est fait personnellement l’écho, qu’il aurait été initié à Londres par Swedenborg. Or de tout ceci, rien n’est certain et aucun document historique ne peut-être fourni à l’appui de la moindre assertion. L’initiation swedenborgienne en particulier a été inventée de toutes pièces. Des recherches multiples ont été effectuées et aucune trace de la venue de MZ de PY à Londres n’a été découverte. Du reste, les similitudes de doctrines constatées entre le martinézisme et l’Église du prophète du Nord, s’expliquent facilement… Elles sont basées toutes deux sur la commune tradition retrouvée et rénovée à cette époque. Les occultistes savent à quoi s’en tenir et pas est besoin de faire appel ici à un contact entre les deux illuminés. L’esprit critique de Papus a été singulièrement en défaut, dans ce cas comme dans plusieurs autres. Bref, de tous les voyages, plus ou moins imaginaires que l’on prête à Martinez, un seul ne peut être sujet à caution, c’est celui qu’il fit en Chine… Car il dit en propres termes dans son traité de la réintégration qu’il a vu par lui-même les craintes des Chinois au sujet de certains êtres hideux, vraisemblablement des dragons.

À partir de 1754, Martinez avait alors 40 ans, son passage est relaté dans plusieurs villes du sud-est de la France. Il était alors en possession de ses théories principales, sinon « in extenso » et nettement formulées par écrit, du moins en puissance dans son esprit… Il commençait son apostolat, sa mission initiatique. On le voit tour à tour à Marseille, Avignon, Montpellier, Narbonne, Foix et Toulouse. On sait quand il arrive, on ne sait pas d’où il vient… On le voit partir, on ne sait pas où il va… C’est le mystère qui continue. En chaque ville où il s’arrête, Martinez fréquente les Loges maçonniques et là, il prêche sa doctrine, recueille des adhérents pour son Ordre des Élus Cohens. Nous verrons tout à l’heure la teneur des doctrines et le fonctionnement du Rite des Élus Cohens… C’est à dire des prêtres élus. En 1762, il est à Bordeaux… C’est là qu’il va s’établir et que pendant 10 ans, il rayonnera son influence, soit directement par lui-même, soit indirectement par ses disciples sur une grande partie de l’Occident Européen. Dès son arrivée, il s’affilie à la Loge « La Française », la seule alors en activité dans la ville. Il va la rénover, lui insuffler son esprit et lui donner de nouvelles constitutions sous le nom de la « Française Elue et Ecossaise ». Il la fera agréer par la Grande Loge de France en 1765 et établira en France, au moins, une dizaine de Temples Cohens sans compter les groupes incomplets. Ses disciples sont nombreux et de qualité, car il s’adresse à la seule élite. Citons parmi eux de Grainville, de Lusignan, Saint Martin, Bacon de la Chevalerie, Willermoz, de Ségur, l’abbé Fournié, l’abbé Rosier, Cazotte, du Chanteau, d’Holbach, du Ray d’Hauterive, le prince de Hesse-Cassel, Lavalette de Lange, le baron de Gleichen, etc., etc.

En 1767, Martinez donne à son Ordre une forme administrative en créant le suprême tribunal de Paris avec Bacon comme substitut, de Loos, du Guers, de Lusignan et Faugier. Cette même année, il se marie avec la nièce d’un ancien major du régiment de Foix, Melle de Colas de Saint Michel qui lui donna deux fils, l’un en 1768, l’autre en 1771. Mais ces deux enfants disparurent probablement pendant la période révolutionnaire, sans laisser de traces. L’année 1768 fut particulièrement brillante pour l’Ordre des Élus Cohens. À cette date, en effet, L.C. de Saint Martin entre dans l’intimité de MZ et J.B. Willermoz est ordonné Réaux-Croix par Bacon de la Chevalerie. L’influence de ces deux hommes fut énorme, car par eux, l’enseignement du Maître a été transmis à la postérité. Les années suivantes furent moins fécondes et surtout plus agitées. En 1769, du Guers, un des disciples favoris de Martinez, se révolte contre lui et le couvre d’opprobres…, il faut même aller devant la Justice pour mettre fin aux calomnies et aux accusations tendancieuses. L’expulsion de du Guers ne ramena pas pour autant la paix…, les adeptes, et surtout les R+ se plaignent amèrement d’être laissés sans directives et de tout ignorer des doctrines suprêmes dont la révélation leur a été promise. Ils réclament souvent avec véhémence, Bacon de la Chevalerie en tête, qui reprend à son compte les attaques de du Guers. La raison de cette levée de boucliers est simple et quelque peu plausible. Martinez, malgré son génie initiatique, travaille par tempérament dans l’incohérence et il exprime difficilement ce qu’il conçoit à la perfection. Il a donc négligé de rédiger ses enseignements essentiels… Il ne laisse apercevoir à ses disciples anxieux que des lueurs dans la nuit. La lutte est longue et parfois douloureuse, mais MZ finit par s’imposer. Il réagit contre son indolence naturelle… Les instructions se suivent plus régulièrement, et Willermoz en particulier se voit gratifié d’une volumineuse correspondance cérémonielle. Puis en 1771, St Martin quitte définitivement la carrière militaire, il devient le secrétaire de Martinez. Sous l’impulsion de cet esprit ordonné, de cette intelligence lucide, le maître travaille pour ainsi dire, jour et nuit. Les rituels des divers grades sont écrits, les catéchismes paraissent, et le livre de la réintégration des êtres, cet exposé parfois magistral et souvent nuageux de la doctrine martinéziste, est mis en chantier. Sa rédaction, hélas, est interrompue par le départ de MZ, et il ne l’a jamais achevé. En 1772, en effet, MZ s’embarque pour St Domingue. Il devait y recueillir un héritage. Il avait dans cette île des parents plus ou moins proches, mais leur identité est restée inconnue et personne n’a jamais tenté de sonder le mystère de cette parenté qui eut pu sans doute jeter quelque lumière sur les origines du Maître. A St Domingue, MZ continue son prosélytisme. Il créa à Port-au-Prince, 1773, un tribunal souverain analogue à celui de Paris avec Coignet de Lestève comme substitut général. Plusieurs Temples furent créés, notamment à Léogane. Mais, épuisé par son effort, et peut-être aussi par le climat, il fut pris par les fièvres et mourut le 20 septembre 1774 en désignant pour ses successeurs à la tête de l’Ordre des Élus Cohens, Coignet de Lestève. Mourut-il à Port-au-Prince, à Léogane ou ailleurs… Nul ne le sait, et en tout cas le lieu de sa sépulture n’a jamais été identifié.

Telle fut la vie de MZ de PY dans ce qu’elle a d’historique. Il a donc bien traversé le ciel de l’illuminisme comme un météore, son lieu d’origine évident, sans terme d’aboutissement. Mais il reste de lui sa doctrine et son Ordre des Élus Cohens. Tous les historiens sont allés prônant que les Élus Cohens n’existaient plus…, avaient disparu avec Willermoz… Ils se sont trompés et se trompent… L’Ordre de Martinez a existé sans interruption jusqu’à nos jours, et il est encore bien vivant à l’heure actuelle. Seulement, nos modernes R+ sont des silencieux… Ils se connaissent entre eux, et personne ne les connaît, les historiens profanes de l’ésotérisme moins que tout autre. Certes, leurs doctrines et leurs pratiques ne s’identifient pas de façon absolue avec celles du XVIIIème siècle, car ils ont assimilé 150 ans de sciences positives, mais les enseignements donnés par MZ restent les colonnes de leur Temple et le but de jadis est toujours leur étoile flamboyante.

Quelle fut donc la doctrine de MZ de PY et où la trouverons-nous ?

Elle est contenue dans trois séries de documents qui sont : Les rituels de l’Ordre des Cohens… Les lettres fort longues et explicites écrites à Willermoz… Son traité De la réintégration des êtres.

Je ne vous parlerai pas des premiers ni des seconds. Ces documents préparent en effet les adeptes à l’intelligence et à la réalisation des opérations théurgiques… et il ne m’appartient pas, en ce lieu, et en ce moment, de vous guider dans cette voie. Mais la doctrine du Maître, celle exposée tout au long de son traité De la réintégration des êtres, est d’ordre universel et n’est pas l’apanage de tel ou tel individu… elle appartient à l’humanité toute entière. Le traité, du reste, a été publié de façon intégrale dans un texte qui semble s’écarter quelque peu de sa version originale, mais qui, néanmoins, la laisse transparaître dans toute son ampleur. Nous allons d’abord, si vous le voulez bien, en établir le schéma… puis nous en examinerons le développement et je vous en donnerai un court extrait pour vous familiariser avec la manière du Maître qui n’est pas ordinaire et demande au débutant une attention plus que soutenue.

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Le traité De la Réintégration, en effet, est écrit en un style apocalyptique, sans syntaxe et sans construction… preuve évidente que MZ de PY, né en un siècle où la langue littéraire était tout particulièrement chatiée et impeccable, n’était pas d’extraction française. De plus, on n’y trouve, ni plan d’ensemble, ni division, ni suite logique des idées. L’exposé des doctrines est toujours incomplet et laisse entrevoir des sous-entendus gros de conséquences. Souvent pour ne pas dire toujours, la solution d’un problème est séparée des prémisses par des pages et des pages à première vue sans portée. L’étude de cet ouvrage est âpre pour tous, elle est hors des possibilités d’un lecteur superficiel, mais, par instant, des éclairs fulgurants, des traits de Lumière insondable terrassent l’intelligence et montrent le génie du rédacteur. C’est le type même du livre hermétique.

Que contient donc ce traité à la fois merveilleux et caché ? La prévarication et la chute de l’esprit.

La prévarication et la chute de l’homme dans la matière. L’histoire du monde consécutive à ces chutes successives.

L’explication transcendante du Mal et la puissance corrélative des forces mauvaises…, puis, pour couronner cette dramatique genèse de l’Univers visible et invisible, il expose la possibilité et la nécessité de la réintégration hominale, c’est-à-dire le retour de la race humaine dans un état primitif de sainteté, de Gloire et de puissance anté-catabolique. Ici, précisément, interviennent les documents dont je vous parlais tout à l’heure et qui, tout en développant sous des voiles adéquats les mêmes théories, donnent les raisons et les moyens de ce retour à notre premier état d’émanation.

Ce simple exposé indique avec évidence la source des inspirations de Martinez. Il a puisé dans la tradition universelle transmise aux constructeurs de cosmogonies…, à Moïse, comme aux autres. Mais il dépasse singulièrement tous les systèmes développés avant lui-même, même le Pentateuque. Il prend l’oeuvre divine à son origine elle-même, au moment des émanations spirituelles…, il entrevoit la chute des Esprits, c’est à dire la catabole luciférienne.

Puis, il décrit et commente la catabole édénale, non seulement dans ses conséquences purement matérielles, mais dans son essence spirituelle en abordant le problème du Mal…, et non content de ces constatations, qu’on peut qualifier de pseudo-historiques sans en affaiblir la réalité, il aperçoit le cycle de réversibilité qui permettra à l’homme de transposer sa chute verticale en courbe parabolique pour réintégrer la sphère des émanations divines.

Examinons maintenant les détails de l’enseignement du Maître. Au début de la cosmogonie, nous assistons à la première émanation des essences spirituelles. Ces essences, et ici, je commente moi-même, car Martinez n’en dit pas tant…, ces essences sont la projection des Idées de Dieu… leur extériorisation est menée à l’existence par sa Volonté toute puissante. Elles sont donc, non pas identiques, mais analogues à Dieu. Leur potentialité est divine et par conséquent, les actes qu’elles sont appelées à réaliser seront des actes divins. Mais ces actes n’auront de valeur effective qu’avec le concours de Dieu…. la puissance émanée étant en vertu de la force centripète, entièrement au centre d’émanation. Elles agiront donc selon la norme prévue et Dieu animera leurs actes de son souffle personnel…, il y aura collaboration intime et voulue. Ainsi pourraient être émanés d’autres êtres spirituels…, les essences premières engendreront une postérité soumise au Principe Emanateur…, et l’orgueil s’empara de certains éléments émanés. Pesant toute la puissance qu’ils avaient reçue, ils conçurent le projet d’émaner par eux-mêmes sans la collaboration divine, pour devenir, comme Dieu, des centres radiants de Gloire et de Vie Spirituelle. Ils entrèrent en action, mais Dieu tua dans l’oeuf leur réalisation en s’abstenant d’y participer. Les essences rebelles avaient émané des êtres de raison sans vie et sans puissance qui les alourdirent et les précipitèrent du monde divin, du monde des rapports et des nombres vivants dans le monde des rapports et des nombres morts…, et ce monde devint leur géhenne et leur prison.

Alors Dieu divisa les essences fidèles selon leur degré de puissance, en deux clans…, les esprits supérieurs qui reçurent en partage la sphère sur-céleste, et les esprits majeurs qui habitèrent la sphère céleste, tous deux en rapport direct et harmonieux avec la sphère divine. Puis, pour mettre un sceau, un verrou infrangible, entre le ciel et la sphère terrestre, prison des esprits déchus, il créa un esprit mineur, l’Adam Spirituel chargé de surveiller et de contrôler les exilés. Or, l’Adam Spirituel, en un plan surbaissé, avait néanmoins toutes les qualités du supérieur et du majeur…, il voyait Dieu face à face et lui parlait familièrement…, il pouvait oeuvrer en accord avec Lui et procréer à son tour une postérité spirituelle sans borne et sans fin, animée comme lui-même du Souffle Divin.

Malheureusement, le Mineur se laissa tromper par ceux qu’il était chargé de contrôler et de maintenir en dehors de la sphère céleste. La catabole luciférienne se renouvela. Adam voulut lui aussi créer, non pas des essences spirituelles en accord avec Dieu, mais des êtres semblables à lui et qui lui seraient soumis et lui obéiraient comme il obéissait lui-même à son Créateur. Et comme les essences premières, il émana des corps sans âme et sans Gloire, des formes matérielles qui le happèrent de leurs tentacules et l’entraînèrent dans la sphère terrestre. La matière était créée et consolidée autour de la race humaine. Mais si l’esprit mineur était devenu, par sa rébellion consciente et délibérée, un homme englué dans la matière, et par là privé des prérogatives célestes, le courroux de Dieu ne s’appesantit pas irrémédiablement sur lui. Il s’était laissé séduire et c’était là, pour employer notre moderne langage, une circonstance atténuante. Il obtint donc son pardon conditionnel et il eut désormais pour mission de vaincre les puissances matérielles et de se réintégrer dans sa situation première. Il devait donc procréer une race, selon sa norme nouvelle, qui fut susceptible, avec le concours de Dieu, de supprimer la déchéance attachée à la forme humaine. Malheureusement, Adam et Eve, entraînés par la nouveauté des sensations matérielles, s’abandonnèrent à leur emprise, et la race de Caïn en résulta…, ils retardèrent ainsi leur évolution. Les excès des Caïnistes amenèrent chez eux une salutaire réaction et ils sollicitèrent la collaboration divine qui fut entièrement efficace dans la procréation d’Abel. Celui-ci fut revêtu par Dieu de toutes les vertus spirituelles nécessaires à la complète réintégration. Hélas, la spiritualité d’Abel était trop haute pour ne point porter ombrage à Caïn, l’homme passionnel, et comme sa forme matérielle le rendait vulnérable, son frère l’assassina. Tout était à recommencer.

Adam et Eve procréèrent donc Seth et sa lignée, mais sur un plan mitoyen qui maria la spiritualité à la matière…, or les descendants de Seth, entraînés par cette dernière, s’unirent aux enfants nés de Caïn, et notre actuelle humanité fut le résultat de cette malheureuse union. La déchéance, au lieu de se résorber, s’accentua…, les hommes enorgueillis par leur puissance sur les forces tangibles du Cosmos, devinrent peu à peu ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils se ruèrent vers les réalisations phénoménales, s’attachèrent aux jouissances corporelles, s’élançant parfois à l’assaut d’une spiritualité en désaccord avec les principes immuables fixés par le Créateur, pour retomber lourdement dans les griffes de la sensualité.

Or, Martinez, au lieu de se laisser emporter par une vague de pessimisme, nous ouvre ici une fuite vers un chemin. Rares parmi les hommes, quelques unités pourtant, ont conservé les connaissances du mineur ancestral et travaillent inlassablement à nous restituer notre liberté spirituelle. Ainsi, un lien est resté entre la sphère terrestre et les sphères célestes et sur-célestes. Il y a toujours un moyen de reconquérir les privilèges divins de notre race. Les explications du Maître à ce sujet sont parfois fort claires, d’autres fois, elles sont à peine claires et indiquées et deviennent nébuleuses… mais à travers le voile de ses phrases, le plus souvent boiteuses, on aperçoit assez nettement – celui du moins qui possède la volonté de savoir à tout prix – le moyen d’arriver au but… et ce but, Martinez en parle comme de l’« Éther vital », « axe central », « Feu incréé » et des moyens de l’utiliser pour des opérations théurgiques. L’Axe Central, c’est l’Agent de la Réintégration…, cet agent conduit à la « Chose ». La Chose, c’est le signe certain que la réintégration est acquise… c’est le prodrome de l’Illumination et de la béatitude. Comment par l’Agent arriver à la Chose ?… c’est là le secret des opérations théurgiques de Martinez, secret qui appartient à son ordre, dans son ordre, aux seuls R+. Ce secret a été jusqu’à maintenant bien gardé. Certains auteurs ont voulu le percer à l’aide de documents tombés dans leurs mains et ils se sont moqués plus ou moins spirituellement des efforts de Martinez et des R+… eh, bien…, ils se sont trompés et en sont pour leur frais d’esprit. Ils n’ont pas compris parce qu’ils ont voulu pénétrer par violence dans un sentier qui demande une longue marche d’approche… ils ont voulu voir une Lumière subtile sans préparer leurs yeux à la discerner…, ils ont voulu parvenir à la coupole du Temple sans emprunter l’escalier qui permet d’en faire l’ascension. C’est là du reste, l’héritage de tous les exégètes qui veulent sonder un texte à la seule lumière de la logique et de la raison sans se préoccuper de l’ambiance… sans se mettre en état de réceptivité vis-à-vis de la pensée éventuellement enfouie sous le voile des termes et des concepts.

Pour comprendre la doctrine de MZ de PY, et le bien-fondé de ses opérations théurgiques, il faut autre chose qu’une analyse, même approfondie de ses oeuvres…, il faut se soumettre à la discipline physique, intellectuelle et morale…, il faut placer en fondation de l’ascèse ultérieure : l’humilité…, l’abnégation…, et la charité. Hors de cela tout est vain et tout effort est parfaitement stérile.

Je vais maintenant vous donner lecture d’un court passage du traité De la réintégration. Ce texte est particulièrement caractéristique de la doctrine du Maître Illuminé et de sa manière de s’exprimer. Il va illustrer tout ce que je viens de vous dire en y jetant un curieux rayon de lumière vive. Il s’agit de la prévarication d’Adam et de ses suites jusqu’à sa postérité actuelle ( Page 59 à 68 ):

« Adam et Eve, ayant éprouvé la peine cruelle dont nous venons de parler, et ne connaissant rien de positif que cet événement annonçait, soit pour eux, soit pour la postérité première et celle à venir, se prosternèrent dans la plus grande douleur et la plus grande Foi devant le Seigneur, pour lui demander grâce et miséricorde du crime que Caïn avait commis sur leur fils, Abel, n’ayant en lui ni le pouvoir, ni la force de venger de leur propre autorité le sang du juste par l’effusion de celui du coupable, et sachant bien que la vengeance n’appartient qu’au Créateur.

L’Éternel exauça les prières et lamentations d’Adam et d’Eve sur la mort de leur fils, Abel. Il leur envoya un interprète spirituel qui leur apparut et leur expliqua le type du crime commis par Caïn, en leur disant :

“…, Vous avez bien raison de regarder le meurtre d’Abel comme une perte considérable et comme une marque de la colère de Dieu qui doit rejaillir sur vos descendants jusqu’à la fin des siècles. Vous devez encore la considérer comme un reste du fléau de la justice divine pour l’entière rémission de votre premier crime, et pour votre parfaite réconciliation ; mais le Créateur, qui a connu votre retour parfait et votre résignation, m’envoie auprès de vous pour calmer vos peines et vos larmes sur le malheureux évènement que vous regardez comme irréparable. Le Créateur vous dit par ma parole que vous n’avez l’un et l’autre produit cette postérité d’Abel que pour être le vrai type de celui qui viendra dans un temps, pour être le véritable et l’unique réconciliateur de toute votre postérité. Sachez encore, l’un et l’autre, que Caïn, que vous regardez avec raison comme criminel, ne l’est pas tant qu’Adam l’a été envers le Créateur. Caïn n’a frappé que la matière et Adam a pris le trône de Dieu par la force : voyez s’il est plus criminel que vous.

Votre fils Caïn est encore un type de la prévarication des premiers esprits qui ont séduit Adam et qui lui ont réellement donné la mort spirituelle, en précipitant son être mineur dans une forme de matière passive, ce qui l’a rendu susceptible de privation divine, et a changé sa forme glorieuse en une forme matérielle sujette à être anéantie, sans pouvoir être mise dans sa première nature de forme apparente, après sa réintégration dans le premier principe des formes apparentes, que l’axe central dissipera aussi promptement qu’il l’a formé. Soyez fermes et persévérants dans votre confiance dans l’éternel ; le terme de votre réconciliation est rempli…

Adam répondit :

« …, que la volonté de mon Créateur soit la mienne… » Je vais entrer maintenant dans l’explication des types véritables que font tous les événements que j’ai racontés. Adam, par sa postérité temporelle, fait la figure du Créateur…, et cette postérité d’Adam fait la figure des esprits que le Créateur avait émané de Lui pour sa plus grande Gloire et pour lui rendre un culte spirituel. Vous avez vu que ces esprits peuvent se considérer comme aînés à Adam, ayant été émanés avant lui. Vous savez aussi que ces esprits ayant prévariqué, l’Éternel les éloigna de sa présence, qu’il émana et qu’il émancipa de son Immensité Divine un être spirituel mineur pour les contenir en privation, et que ce mineur que nous nommons Adam et Réaux, n’était par conséquent que le second né spirituellement de ces premiers esprits, et qu’il sortait, ainsi qu’eux, du Père Divin Créateur de toutes choses.

Je veux donc faire observer que Caïn, fils aîné d’Adam, est le type de ces premiers esprits émanés par le Créateur, et que son crime est le type de celui que ces premiers esprits ont commis contre l’Éternel. Abel, second né d’Adam, fait par son innocence et par sa sainteté le type d’Adam émané après ces premiers esprits dans son premier état de justice et de Gloire divines. Et la destruction du corps d’Abel, opérée par Caïn, son frère ainé, est le type de l’opération que les premiers esprits firent pour détruire la forme de gloire dont le premier homme était revêtu, et le rendre par ce moyen susceptible d’être comme eux en privation divine. Voilà l’explication certaine du premier type que font Adam, Caïn et Abel, par les fâcheux évènements qui leur sont advenus.

Le second type que font ces trois mineurs n’est pas moins considérable, soit par le rapport qu’ils ont avec tout être corporel, céleste, général et terrestre, soit par les évènements qu’ils annonçaient devoir survenir à la postérité du premier homme. Pour s’en convaincre, il faut observer qu’Adam, par les trois principes spiritueux qui composent sa forme de matière apparente, et par les proportions qui y règnent, est l’exacte figure du Temple général Terrestre, que nous savons être un triangle équilatéral, ainsi qu’on le verra physiquement par la suite. Adam avait en son pouvoir une végétation corporelle, de même qu’il est de la nature de la Terre de végéter. Adam n’a pu végéter que deux sortes de végétations : la masculine et la féminine. La terre ne peut également produire que ces deux espèces de végétations, soit dans les animaux passifs, soit dans les plantes et autres végétaux. Mais je vous apprendrais que, outre le pouvoir qu’a le corps de l’homme de se reproduire corporellement, il a encore celui de végéter des animaux passifs, qui sont réellement innés dans la substance de cette forme matérielle. Voici d’où nous l’apprenons :

Lorsque l’être-agent spirituel a quitté sa forme, cette forme devient en putréfaction. Après que cette putréfaction est faite, il sort de cette formecorporelle des êtres que nous appelons reptiles qui subsistent jusqu’à ce que les trois principes spiritueux, qui ont coopéré à la forme corporelle de l’homme, soient réintégrés. Il ne faut pas croire que cette putréfaction vienne d’elle-même, ni directement de la forme corporelle, mais il faut savoir que le séminal de toutes choses sujettes à la végétation est inné dans l’enveloppe soit terrestre, soit aquatique. Ainsi le corps de l’homme, étant provenu de la Terre générale et ayant innés dans sa forme de matière les trois principes qui ont coopéré chez lui à former son enveloppe soit terrestre, soit aquatique, il n’est pas douteux qu’il réside encore en cette forme particulière un séminal d’animaux susceptibles de végétation. C’est par ce séminal que la putréfaction arrive dans les corps après ce que l’on appelle vulgairement la Mort.

Les trois principes que nous appelons, Soufre, Sel et Mercure, opérant par leur réintégration, entrechoquent, par leur réaction, les ovaires séminaux qui sont dans toute l’étendue du corps. Ces ovaires reçoivent encore par là une nouvelle chaleur élémentaire qui dépouille l’espèce animale reptile de son enveloppe, et cette enveloppe ainsi dissoute, se lie intimement avec l’humide grossier du cadavre. C’est la jonction de cette enveloppe des reptiles avec l’humide grossier du cadavre qui opère la corruption générale du corps de l’homme et qui le met ensuite à sa dernière fin de forme apparente. C’est donc toujours par la réaction des trois principes opérants que provient la putréfaction.

On peut vérifier ceci sur la forme d’un cadavre où l’on verra opérer la vérité de ce que je dis en touchant la putréfaction. (Mav Benach?).

Outre le type de la prévarication des premiers esprits et celui de leur attaque victorieuse contre le premier homme, Caïn fait encore le type de la séduction impie et funeste dont ces mauvais esprits useraient envers les futures postérités d’Adam, ainsi qu’il venait de la faire dans sa première postérité. Nous le voyons dans le premier crime qu’il commit sur son frère Abel, et dans la séduction dont il usa envers ses propres soeurs, lorsqu’il les engagea d’être les témoins de ce qu’il allait effectuer sur la personne de leur frère, selon qu’ils avaient projeté ensemble. Caïn, après sa prévarication, fut obligé d’aller vivre avec ses deux soeurs dans la partie du midi où il fut relégué à demeure fixe par l’ordre du Créateur et par l’autorité d’Adam. C’est là le type du lieu où les démons ont été relégués pour être contraints d’y opérer leur volonté et leur intention malfaisante, soit contre le Créateur, soit contre les mineurs des deux sexes, l’homme et la femme étant susceptibles de retenir impression de l’intellect démoniaque. Ce lieu du Midi est encore le type de la partie universelle où le Créateur manifestera sa justice et sa gloire à la fin des temps. C’est aussi dans ces lieux que les justes manifesteront leurs vertus et puissances, à la honte des esprits pervers et à celle des mineurs réprouvés.

Cette partie méridionale, ayant été maudite du Créateur, et étant marquée par l’écriture pour être l’asile des Majeurs et des mineurs qui auront prévariqué, je dirai de plus de ces trois personnages : Caïn et ses deux soeurs, par leur nombre ternaire, annoncent la prévarication de la forme corporelle terrestre de l’homme que l’intellect démoniaque séduit par la jonction, qu’il fait avec les trois principes spiritueux qui constituent toute forme corporelle.

Vous savez que le nombre ternaire est donné à la terre, où à la forme générale, et aux formes corporelles de ses habitants, de même qu’aux formes des habitants célestes. Ce nombre ternaire provient de trois substances qui composent les formes quelconques que nous nommons : les principes spiritueux qui sont le Soufre, le Sel et le Mercure qui émanent de l’imagination et de l’intention du Créateur. Ces trois produits ayant été produits dans un état d’indifférence, l’Axe Central les a disposés et les a opérés pour leur faire prendre une forme et une consistance plus consolidée ; et c’est de cette opération de l’Axe Central que proviennent toutes les formes corporelles, de même que celles dont les esprits pervers doivent revêtir pour leur plus grande suggestion.

C’est aussi par conséquent, de ces mêmes substances qu’étaient composées les formes corporelles de Caïn et de ses deux soeurs dont nous expliquons maintenant le type. Au sujet du nombre neuvaire ( Ternario Formatur – nonenario dissolvitur) je dirai donc qu’il n’est point étonnant que les esprits majeurs pervers et leurs agents se tiennent de préférence et plus volontiers à la forme corporelle de l’homme qu’à tout autre, puisque cette forme humaine avait été premièrement destinée pour eux. Nous voyons d’ailleurs la preuve de l’ultime liaison des esprits malins avec le corps de l’homme dans les paroles que le Christ adressa à ses apôtres, à la fin de sa dernière opération temporelle au jardin des Oliviers. Quand il fut revenu les rejoindre, il les trouva endormis et leur dit en les réveillant : « Ne dormez pas, car la chair est faible et l’esprit est prompt ». C’est par cette facilité avec laquelle l’esprit malin se communique à la forme corporelle de l’homme que les trois personnes dont nous parlons laissèrent corrompre les principes spiritueux qu’ils avaient innés dans leur forme. L’intellect démoniaque s’insinua et se joignit entièrement à la forme de ces trois mineurs ; et de là parvint à séduire l’agent spirituel qui y était renfermé et qui devait diriger et gouverner cette forme au gré du Créateur. Cette insinuation produisit une telle révolution sur ces trois mineurs qu’il ne fut plus en leur pouvoir de se délier de l’intime correspondance qui régnait entre eux ; par la parfaite sympathie qu’ils avaient contractée tous les trois avec l’intellect démoniaque., il n’y avait entre eux qu’une seule intention, qu’une seule pensée et une seule action. On a jamais vu une pareille union parmi les hommes de tous les siècles, et il est impossible que trois personnes différentes et libres agissent de la sorte, si elles ne sont conseillées et conduites par un bon ou un mauvais esprit.

C’est donc de ces trois personnes, possédées du Prince des démons, que nous sortons, comme je l’ai dit, le nombre neuvaire de matière, savoir : en additionnant les trois principes spiritueux et essences premières, leurs trois vertus et leurs trois puissances démoniaques, ainsi qu’il suit :

1°- Trois principes à Caïn, trois à sa soeur aînée, trois à sa soeur cadette = 9 .

2°- Trois vertus à Caïn, trois à sa soeur aînée, trois à sa soeur cadette = 9. 3°- Trois Puissances à Caïn, trois à sa soeur aînée, trois à sa soeur cadette = 9 .

Mais pour vous convaincre que le nombre neuvaire de matière sort de ses mineurs, il ne faut que voir leur opération démoniaque, et comme ils ont perpétué leurs opérations criminelles jusqu’au juste châtiment que le Créateur exerça sur toute leur postérité, châtiment que l’Écriture nous a fait connaître en nous apprenant que l’Éternel frappa toute la terre et ses habitants par le fléau des eaux, et que, par ce moyen, la postérité coupable de ces trois mineurs, ainsi que les hommes qu’ils avaient séduits, furent anéantis. C’est depuis cette époque que le nombre neuvaire est parvenu à la connaissance, de même que la mystérieuse addition qui suit :

3 Additionnez le produit de tous ces 3 nombres qui est 27, vous y trouverez 3 2 et 7 font 9.

Multipliez 27 par 9, cela vous donnera 3 toujours 9. Si vous multipliez ce produit à l’infini il vous reviendra toujours 9.

C’est là ce que j’avais à vous dire sur le nombre neuvaire. Voulant vous faire connaître les autres types considérables que Caïn fait encore dans cet Univers, je vous apprendrai que Caïn fait le type de l’élection des prophètes que le Créateur devait envoyer par la suite des temps parmi la postérité d’Adam. Il vous a été enseigné que, lorsque Caïn eut détruit l’individu de son frère Abel, il se retira dans sa demeure ordinaire, où, étant à réfléchir sur son crime, il lui survint une voix spirituelle divine qui lui demanda ce qu’il avait fait de son frère Abel. Caïn répondit brusquement : « suis-je le gardien de mon frère ? ». Après cette réponse, l’esprit lui fit une attraction si considérable, soit sur sa forme corporelle, soit sur son être mineur qu’il fut aussitôt terrassé ; et dans cette situation, il se réclama à son Créateur en disant : « Seigneur ! Ceux qui me rencontreront me tueront ». À cette considération, l’Éternel, Père de miséricorde, voyant la consternation de Caïn et voulant le préserver du reproche et de la vengeance que sa postérité aurait pu exercer contre lui, le fit marquer d’un sceau préservatif et l’esprit qui le marqua dit : « De par l’Éternel, quiconque frappera Caïn de mort sera puni de mort sept fois ». Caïn se retira ensuite avec ses soeurs dans le lieu qui lui avait été relégué. Il eut dans cet endroit une postérité de dix mâles et de onze femelles. Il bâtit dans cet endroit une ville qu’il nomma Hénoch. Il imagina, pour coopérer à son entreprise, de fouiller dans les entrailles de la Terre, et il prépara les matières qu’il en retira afin de leur donner les formes convenables aux usages qu’il voulait en faire, et fit cette opération avec son premier-né qu’il avait nommé Hénoch. Il laissa son secret, soit pour la fonte des métaux, soit pour la découverte des mines, à son fils nommé, Tubal-Cain. C’est de là qu’il nous est venu que Tubal-Caïn était celui qui avait découvert le premier la fonte des métaux.

Caïn était un grand homme de chasse, il avait également élevé tous ses enfants mâles à la chasse, et surtout son dixième fils, en qui il avait mis tout son attachement. Il ne donna à ce fils d’autre talent que celui de la chasse. Ses autres enfants étaient plus portés aux travaux d’imagination et aux ouvrages manuels. Caïn donna à ce dixième fils le nom de Booz, qui veut dire « fils d’occision ». C’est ce dernier fils qui donna la mort à son père Caïn. Caïn ayant résolu d’aller à la chasse des bêtes féroces, accompagné de ses deux enfants, Hénoch, ses petits fils, ne prévint pas Booz de son projet. Booz de son côté projeta d’aller aussi à la chasse, le même jour que son père avec deux de ses neveux, fils de Tubal-Caïn. Booz n’ayant pas d’enfants avait mis toute son amitié dans ses deux neveux. Ils partirent donc ensemble pour aller à la chasse ; mais Booz, sans le savoir, prit la même route que son père Caïn, et, étant tous deux deux dans un fourré qu’ils avaient coutume de battre, Booz aperçut l’ombre d’une figure au travers de ce fourré nommé Onam, qui veut dire douleur, décocha alors une flèche qui alla percer le coeur de son père, l’ayant pris pour une bête féroce. Jugez de la surprise et du frémissement de Booz, lorsqu’il se fut transporté dans l’endroit où il avait tiré son coup de flèche et qu’il vit son père tué par sa propre main. La douleur de Booz fut d’autant plus grande qu’il savait la punition et la menace que le créateur avait lancées contre celui qui frapperait à mort la personne de Caïn qui serait frappé de sept fois de peines mortelles ou serait puni de sept morts.

Booz appela à lui ses deux neveux et les présenta devant le cadavre. Aussitôt ils eurent reconnu la forme et la figure de Caïn, ils jetèrent un grand cri d’exclamation et firent en même temps un signe d’horreur, ce qui augmenta encore plus la désolation d malheureux Booz. Après qu’il eut raconté comment il était la cause innocente de la destruction de la forme corporelle de son père Caïn, il leur dit : « Mes amis, vous êtes témoins de mon crime ; quoiqu’involontairement, j’ai transgressé les ordres et la défense du Créateur, je suis coupable devant l’Éternel et les hommes. Je suis le plus jeune des fils de Caïn, le dernier de sa postérité, le plus coupable et le plus criminel. Vengez sur la personne de ce dernier né, la mort de son père et le scandale qu’il vient de vous donner ».

L’intellect démoniaque qui connaît la faiblesse des hommes quand ils sont dans l’affliction suscita aussitôt une passion outrée de vengeance aux deux neveux de Booz sur la mort de Caïn. Ils armèrent leurs arcs d’une flèche pour tirer sur leur oncle. Mais lorsqu’ils étaient prêts de la lancer sur lui, une voix se fit entendre et dit : « Quiconque frappera de mort celui qui a tué Caïn, sera puni soixante-dix-sept fois de mort ».

À cette effrayante menace spirituelle divine, les deux neveux de Booz tombèrent à la renverse, mais étant revenus de leur évanouissement, ils portèrent leurs armes à Booz en disant : « Le Créateur t’a fait grâce, Booz, de la mort que tu as donnée à ton père Caïn. Nous sommes à présent les plus coupables devant l’Éternel, puisque nous avons conçu volontairement d’exécuter sur toi notre pensée vindicative ». Booz répondit à ses neveux : « Que la volonté du Créateur s’accomplisse ».

Après cette résignation de Booz, ils se retirèrent tous ensemble dans la ville d’Hénoch. La tristesse et l’abattement avec lesquels ils se présentèrent dans la ville, mirent la postérité de Caïn dans la dernière consternation, cette douleur redoubla encore quand cette postérité apprit que la destruction de la forme de leur père Caïn avait été faite par le dernier de sa lignée. Le malheureux Booz, se voyant réduit à supporter l’inimitié générale fut forcé de se retirer de cette troupe de possédés d’intellect démoniaque et fut prendre sa retraite dans le désert de Jéraniaz, qui veut dire : « Écoutez le Créateur ». C’est dans cet endroit que Booz finit ses jours dans la contrition et la pénitence.

Voilà comment Caïn fut le vrai type de la prophétie lorsqu’il dit, après le crime qu’il commit sur son frère Abel : « Ceux qui me rencontreront, Seigneur, me tueront ». Na-t-il pas été rencontré par son fils dans un fourré ? N’a-t-il pas été tué par un homme comme il l’avait dit ? Ce qui forme réellement le type de prophétie, c’est que la rencontre des deux personnes, Caïn et Booz, n’est point préméditée, et que l’un et l’autre se sont trouvés sans se connaître, dans le lieu où Caïn reçut le coup de la Mort. Je veux vous faire remarquer combien est ridicule et absurde l’observation que les hommes du siècle ont faite sur ce parricide de Caïn par son fis Booz. Ce type, ignoré de la plus grande partie des hommes d’aujourd’hui, leur a fait croire et même assurer qu’Adam n’est pas le premier homme, puisque, disent-ils, lorsque Caïn eut tué son frère Abel, il dit au Seigneur : « Seigneur, que vais-je devenir ? Ceux qui me rencontreront me tueront ! ». Si ces hommes avaient été instruits du type que faisaient ces paroles adressées au Créateur, ils auraient vu clairement que c’était celui des prophètes, ainsi que nous l’avons vu s’effectuer réellement parmi les hommes de la terre et sur Caïn lui-même. Mais me direz-vous, comment le Créateur pouvait-il mander des prophètes chez les hommes pour les contenir dans leurs actions aux lois qu’il leur avait données, puisque vous dites que le Créateur ne prend aucune part aux causes secondes qui s’opèrent parmi les hommes ? Je répondrais que le Créateur ne peut ignorer l’être pensant démoniaque qui opère continuellement des faits séduisants et pernicieux pour le mineur spirituel, ainsi qu’il était déjà arrivé dans la séduction d’Adam et de sa postérité. Le Créateur a jugé nécessaire pour l’avantage de l’homme d’élire spirituellement des êtres mineurs et de les douer de l’esprit prophétique, non seulement pour contenir l’homme dans ses lois, préceptes et commandements, mais encore pour la plus grande molestation des esprits malins et pour la manifestation de la plus grande gloire divine. La pensée de l’être spirituel bon ou mauvais, comme l’action bonne ou mauvaise devant le Créateur, voilà comment l’Éternel prend conscience des causes secondes. Les grands élurent prêtres et prophètes après Abel et Hénoch sont, Noé, Mekisedek, Joseph, Moïse, David, Salomon, Zorobabel, Le Messiah.

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Telle est dans ses grandes lignes la doctrine originale de Martinez. On a prétendu tour à tour qu’il l’avait tirée de la Kabbale, du Talmud, des mystères anciens, du néo-platonisme, d’Ammonius Sacca et de Plotin, de la gnose du IIème siècle et enfin des enseignements rosicruciens du moyen-âge. Aucune de ces suppositions n’est exacte au sens propre du terme. Elle ressemble par un point ou par un autre à chacun de ces mouvements parce que, comme eux, elle dérive, ainsi que je vous l’expliquais tout à l’heure, de la tradition universelle primordiale à laquelle se rattacheront bien plus tard, les Vintras et les illuminés modernes. Elle constitue un rameau de la gnose universelle, souche commune sur laquelle se sont épanouies toutes les religions connues et toutes les initiations véritables. Martinez y a ajouté le sceau particulier de son génie…, il ne doit rien à personne et tout à Dieu.

Tous les fondateurs de religions, tous les maîtres de l’ésotérisme entrent en effet en contact plus ou moins immédiat avec la sphère spirituelle…, c’est à dire avec le monde des idées…, c’est à dire avec Dieu. Ils voient la vérité une et essentielle, c’est pourquoi au fond de toutes les doctrines, on retrouve la même substance. Mais chacun d’eux jette sur cette substance unique le voile des concepts et du vocabulaire adaptés à sa culture propre, à son époque et à la mentalité de ses auditeurs…, pour la rendre intelligible d’abord…, efficace ensuite. D’où les divergences que le lecteur superficiel assimile à des contradictions ou à des antinomies irréductibles lorsque le voile, c’est à dire la forme, seul est en jeu.

Aussi Martinez fut critiqué et même bafoué en maints volumes appuyés de documents dont une intelligence avertie aurait dû tirer des conclusions tout autre que péjoratives. L’une de ces critiques alla même jusqu’à traiter le Maître d’escroc et de charlatan tout en se glorifiant de ne point être un initié. Il est parfaitement exact que cet auteur, malgré des prétentions à des connaissances kabbalistiques supérieures à toutes celles de ses contemporains, soit, en effet étranger aux idées qu’il condamne d’un ton doctoral et sans appel. Il a même poussé l’inconscience jusqu’à démolir le Comte Joseph de Maistre dont il n’est pas digne, comme littérateur et philosophe, de dénouer la chaussure. Mais, laissons là les critiques dont aucune n’a enlevé un seul disciple à Martinez, ni atteint en quoi que ce soit à la réalité des enseignements du Maître, et revenons, non plus aux doctrines, mais à l’oeuvre de Martinez.

Tous les adeptes de Martinez, exception faite pour Du Guers dont nous avons parlé plus haut, ont considéré leur Maître comme le plus grand des Initiés qu’ils aient rencontré au cours de leur vie. Bacon de la Chevalerie, lui-même, malgré les injures dont il l’abreuve, même après sa mort, s’est drapé dans sa dispute de R+ comme dans un sacerdoce idéal, au-dessus de toute discussion. Voyons donc par quelles réalisations pratiques le Grand Illuminé concrétisa sa doctrine de la réintégration. Je serai bref, car ici, nous sommes sur un terrain dont l’exploration doit être circonspecte.

Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, Martinez a recruté tous ses disciples dans les loges maçonniques. Il considérait la Maçonnerie comme une base nécessaire pour l’oeuvre qu’il avait entreprise. Dans sa pensée, en effet, l’enseignement maçonnique du XVIIIème siècle était un acheminement progressif vers les doctrines des Élus Cohens. Il avait raison, et tout initié compétent doit le reconnaître. Aussi, la faute commise par les rénovateurs, si elle est excusable dans une certaine mesure, n’en est pas moins flagrante. Ils se sont trompés, non pas sur le principe lui-même, mais sur la manière de l’exploiter pour en tirer les conséquences ultimes, les seules efficaces. C’est pourquoi dès les années 1897-1900, ceux qui savaient ont réagi dans l’ombre et amorcé le redressement essentiel qui a pris toute sa valeur à partir de 1920…, mais, n’anticipons pas !

L’Ordre des Élus Cohens, appuyé sur la Maçonnerie conduit en quatre étapes à l’initiation intégrale. Ces étapes constituent une échelle dont chaque degré correspond à une possibilité plus grande de réintégration.

Au bas de l’échelle se trouvent les trois grades de la maçonnerie symbolique, connus de tous ceux que la question intéresse. Ces grades aboutissent dans ce cycle préliminaire à un quatrième : le Grand Elu qui complète et développe l’idée maçonnique dans sa totalité. C’est ce que Martinez appelait « la première classe ». Dans la deuxième la doctrine maçonnique se hausse sur un plan supérieur. Elle comprend trois échelons : Apprenti-Cohen, Compagnon-Cohen et Maitre-Cohen. Alors, s’ouvre la troisième classe, le Temple proprement dit, avec deux échelons : le Grand Elu Cohen ou Grand Architecte, et le Grand Elu de Zorobabel.

Enfin, voici le Saint des Saints, la quatrième classe, constituée par un seul échelon : le R+ .

Cette classe est entièrement secrète et seuls les Adeptes en connaissent la valeur, la forme et les procédés de réalisation… à noter que certains grades sont divisés en deux parties dont chacune est une étape partielle sur la voie hiérarchique. Ici, j’attirerai votre attention sur un point spécial : la 1ère classe comprend 4 grades, la 2ème classe trois grades, la 3ème classe, deux grades et la 4ème classe, 1 seul grade. Si vous partez du sommet, vous obtenez la formule théosophique : 1+2+3+4 = 10. Ceux qui sont familiers avec la science des nombres en comprennent la signification.

Comment l’enseignement de Martinez était-il inculqué aux adeptes à travers cette hiérarchie ?

Voici, la première classe était nettement maçonnique et c’est à peine si quelques allusions très voilées laissaient soupçonner une lointaine lumière. Ces allusions devenaient plus transparentes dans le 4ème grade et provoquaient inévitablement le désir de savoir.

Dans la deuxième classe, appelée Elone du Porche, nous sommes en plein système mixte. D’un coté l’affirmation nette des doctrines maçonniques courantes et de l’autre un enseignement par paraboles et énigmes, précurseurs immédiats d’une nouvelle révélation.

Dans la troisième classe, l’ésotérisme maçonnique fait place à l’occulte martinéziste. Toutes les allusions dogmatiques convergent vers la doctrine du traité de la réintégration. Dans cette classe, on n’initie pas les adeptes, on leur donne une ordination…, et cette ordination leur transmet les pouvoirs sacerdotaux correspondant à leur situation dans la hiérarchie…, pouvoirs encore incomplets, mais bien déterminés et bien réels.

Quant au Grand Elu de Zorobabel, il était considéré comme un compagnon R+ et ce degré correspondait à la période de recueillement qui doit précéder toute accession à la suprême investiture sacerdotale. Je ne vous parlerais pas des R+, sinon en vous indiquant qu’ils étaient des hommes aptes à se réintégrer dans les pouvoirs des esprits mineurs, autant qu’un corps matériel appelé à se dissoudre dans la mort, peut le permettre.

Je ne vous dirais pas aujourd’hui comment la doctrine de martinez fut amputée d’un coté et agrandie de l’autre par L.C. de Saint Martin…, comment elle fut conservée dans son intégralité par Willermoz lorsqu’il l’incorpora dans les hauts grades de la stricte observance templière, comment elle fut renovée par Papus entre 1884 et 1887 sous une forme plus simple et malheureusement défectueuse…, comment le courant primitif, jamais interrompu, quoiqu’en pensent les écrivains profanes, reprit sa force et même une vigueur nouvelle avec Jean Bricaud…, tout cela nous entraînerait trop loin et hors du cadre qui a été tracé et n’ajouterait rien au mérite de Martinez et à la teneur de son message.

Je vais donc m’arrêter ici, en portant, si cela m’est permis, un jugement sur ce grand illuminé du XVIIIème siècle.

Martinez ne fut pas un thaumaturge au sens propre du terme…, il n’a jamais prétendu opérer de miracle et l’histoire ne nous livre à son actif aucun fait précis de l’ordre supra-normal. Il fut tout simplement un illuminé et un mage. Il se cantonna, en effet, dans l’enseignement d’une doctrine, tirée, comme nous l’avons déjà dit, de la tradition gnostique universelle, dans une méthode théurgique entièrement classique et suprêmement désintéressée, et enfin dans la prédication d’une ascèse dégagée de toute préoccupation temporelle.

Il n’eut jamais qu’un but : la spiritualisation des individus et par là, l’acheminement de toute l’humanité vers une tension béatifique spéciale, susceptible de restituer dès ici-bas la Cité Céleste, le royaume de Dieu sur la terre. C’est pourquoi son enseignement, après la théorie, enseigne la pratique, c’est-à-dire les moyens de réaliser l’Idéal. En somme, Martinez s’apparente d’un coté à l’Aéropagite ou aux augustins, la forme à part bien entendu, d’un autre il rejoint les mystiques comme les François d’Assise et les Thomas d’Aquin.

Compte tenu du milieu très spécial dans lequel il a évolué, il est certain que sa doctrine eut un impact important sur le plan social, à l’insu des historiens et critiques, et par là, il se rattache indubitablement aux grands réformateurs.

Constant Chevillon, 1935.

Source : https://www.esoblogs.net/3884/martinez-de-pasqually-par-constant-chevillon/?utm_source=ReviveOldPost&utm_medium=social&utm_campaign=ReviveOldPost

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Humour

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Vénérable épouse

Un Maçon se dispute avec son épouse.

Elle lui reproche de toujours faire rapidement lorsque son Vénérable Maître lui demande quelque chose , alors que , à la maison……..

La femme ajoute imprudemment :

– Ah , j’aimerai bien être Vénérable Maître !

– Moi aussi , j’aimerai bien que tu le sois !

L’épouse s’étonne :

– Et pourquoi donc ?

-Eh bien , parce qu’on en change tous les ans ou tous les deux ans !

Très « macho » , mais l’inverse est aussi vrai !!!

***

Emulation volatile

Ce Frère du rite Emulation avait beaucoup de mal à mémoriser son rituel . Aussi demande t -il à un F.°. plus âgé . Celui-ci lui conseil d’aller chez l’oiseleur du coin voir les « perroquets maçonniques ».

Avez–vous des perroquets Emulation pour souffler le rituel ? Demande t-il au vendeur .

bien sûr ! Répond ce dernier .

Celui-ci , avec le tablier de Vénérable coûte 1500€ , mais il connaît tout le rituel par cœur .

Et celui avec le tablier de maître ?

1000€ , mais il ne connaît pas tout .

Et celui-ci avec le tablier de Grand Officier

20€ ,seulement !

C’est pas cher ! Il ne connait pas tout ?

Si , mais quand vous vous trompez , il se contente de répéter : « c’est pas ça! , c’est pas ça ! , c’est pas ça ! »

***

Horloge de Loge

Après une vie bien remplie , Albert se retrouve à la Grande Loge d’En Haut . Saint Pierre est là , qui l’attend .

Notre Homme s’étant identifié comme maçon , Saint pierre lui demande :

Quelle Loge ?

Fièrement , Albert répond :

Lumière Céleste numéro 144 . J’en ai été le fondateur et le Vénérable Maître ….

Aussitôt Saint Pierre l’emmène dans la salle des horloges maçonniques . Albert regarde les centaines d’horloges , chacune ornée d’une petite plaque de cuivre sur laquelle est gravé le nom et le numéro de la Respectable Loge. Il s’étonne qu’aucune des horloges ne marque la même heure .

Saint Pierre explique :

C’est simple . Les aiguilles ne bougent que quand les FF:. De la Loge commettent une erreur de rituel .

Albert s’inquiète : Mais je ne vois pas l’horloge de ma Loge !

Oh si , elle est bien là , dit Saint Pierre , mais on l’a mise à la cuisine , on avait besoin d’un bon ventilateur !

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Qu’est-ce que la Franc-maçonnerie

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Qu’est-ce que la Franc-maçonnerie ?

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La Franc-Maçonnerie d’aujourd’hui est le fruit d’un long mûrissement qui commença au Moyen-Âge sur les chantiers des abbayes romanes et des cathédrales gothiques.

Alors, les bâtisseurs étaient de simples artisans, détenteurs d’un savoir de métier qui leur avait été pieusement transmis, qu’ils gardaient hermétiquement secret et qu’ils transmettraient un jour à ceux qui reprendront leur flambeau.

Ce savoir est leur fond de commerce : pas question de le livrer à celui qui n’appartiendrait pas au métier. Aussi, pour être sûr de ne pas commettre de bévue, les maçons reçoivent-ils, lors de leur admission dans l’ordre maçonnique, des mots, signes et attouchements qui leur permettront, toute leur vie durant, de « re-connaître » un homme comme l’un des siens, comme l’un de ses frères dans cette vaste famille universelle qui regroupe tous les constructeurs authentiques, détenteurs des secrets des outils des tailleurs de pierre et de la géométrie des architectes. Là est l’origine de ce fameux « secret maçonnique » qui a fait couler tant (trop) d’encre.

Le Franc-Maçon d’aujourd’hui est l’héritier de ceux-là.

Mais il a quitté le chantier opératif (de « operare » : travailler de ses mains) des cathédrales pour s’engager dans le chantier spéculatif (de « speculare » : travailler avec sa pensée) de l’humain.

Aujourd’hui, la seule cathédrale à construire est l’homme lui-même, mais rien ne change quant aux méthodes, aux outils. Les tours de main d’antan deviennent des tours d’esprit et de cœur, voilà tout.

Cette mutation de l’opératif au spéculatif a commencé dès les XVIIème siècle, et s’est parachevée durant le XVIIIème siècle, spécialement en Angleterre.

Mais laissons là l’histoire : elle n’est que l’apparence externe des choses.

Mieux vaut plonger dans la chair de la Franc-Maçonnerie pour voir et comprendre sa place dans le monde d’aujourd’hui.

La Franc-Maçonnerie est, à la fois, une foi, un ordre et une fraternité.

FOI

Elle est une foi …

Foi en l’existence d’un Grand Architecte de l’Univers.

Par là, les Maçons indiquent qu’ils ne croient pas en un univers fruit du seul hasard matérialiste : l’univers est le fruit, la manifestation, l’expression de quelque chose qui le dépasse infiniment. La nature de ce « quelque chose » importe peu : elle est et restera mystère et c’est très bien ainsi. Au moins, les Maçons ne se querellent-ils pas entre eux, comme les profanes (les non-Maçons) sur le sexe des anges ou les attributs divins. C’est là probablement, la source profonde de cette « tolérance » maçonnique dont on nous rabâche parfois les oreilles. Les Maçons ne sont pas spécialement tolérants ; ils sont simplement lucides et ne disent pas savoir alors qu’ils ne savent pas mais qu’ils savent qu’ils ne sauront jamais.

En affirmant leur foi en le Grand Architecte de l’Univers, les Maçons récusent tout humanisme : l’homme n’est ni le centre, ni le sommet, ni le but de l’Univers. L’homme est un moyen, un instrument, un artisan sur le chantier du monde au service de l’Architecte suprême.

Le monde est un chantier. L’homme est un chantier. Tout reste à construire, à créer, à édifier. Mais pas n’importe comment : il existe un Architecte suprême qui indique la voie, celle de l’harmonie universelle ou, encore, de la beauté, de la sagesse et de la force créatrices … Nietzsche dirait peut-être : de la Volonté de Puissance », Bergson : « de l’Elan Vital », Teilhard de Chardin : « du point Omega ». Cette voie est un mystère … Il faut donc sortir de son état natif d’homme aveugle et aller à la rencontre de la Lumière qui éclairera le chemin à suivre.

C’est le rôle de l’initiation que d’offrir cet accès à la Lumière.

La Franc-Maçonnerie est, en effet, initiatique c’est-à-dire qu’elle s’élabore sur base d’une méthode pédagogique bien particulière, à l’exact opposé de l’exposé dogmatique ou du cours ex-cathedra …

Cette méthode initiatique passe par un rituel qui exprime, sous forme du mythe et du symbole, les clés d’une connaissance à découvrir. Ces mythes et symboles sont des graines que le rituel sème à profusion dans le terreau d’un foi naissante. Et ces  graines, si le terreau est fertile et bien arrosé de sueur méditative, germeront et pousseront jusqu’à engendrer l’arbre de la vie intérieure de chacun, chacun pour soi, en soi, par soi. La Franc-Maçonnerie, en ce sens, est une forêt où aucun arbre n’est semblable aux autres mais où la vie de l’esprit s’épanouit et s’accomplit dans la différence et l’harmonie. Cette harmonisation organique des différences s’appelle « fraternité », mais nous y reviendrons …

En somme, devenir Franc-Maçon (on n’est pas Franc-Maçon, on le devient indéfiniment …), c’est surtout avoir cette foi inébranlable en ceci que la vocation ultime de l’homme est de construire un Temple qui le dépasse infiniment, un Temple qui le transcende radicalement, en ceci que l’homme n’a de sens qu’au service de ce qui le dépasse (Nietzsche dirait que l’homme ne devient homme qu’en étant pont vers le Surhumain, c’est-à-dire vers ce qui dépasse l’homme).

La Franc-Maçonnerie offre les outils pour tracer le plan de ce Temple et pour en édifier les structures. Et cette offrande est initiatique, c’est dire qu’elle s’adresse bien plus au cerveau droit (celui de l’intuition, de l’imagination, du qualitatif, du global, de la sensibilité, de l’herméneutique, du visuel …) qu’au cerveau gauche (celui de la rationalité, du calcul, du quantitatif, de l’analytique, de la logique, du verbal, …).

En ce sens, la Franc-Maçonnerie est un anti-rationalisme, comme un pont entre Moyen-Âge et contemporanéité, par dessus de ces cinq siècles de matérialisme rationaliste et scientiste qui s’étalent de la Renaissance italienne à la Chute du mur de Berlin.

ORDRE

« Là tout n’est qu’ordre et beauté

Luxe, calme et volupté » (Baudelaire)

La Franc-Maçonnerie est un ordre. Cela signifie qu’elle est ordonnée, qu’elle est régie par une Règle (la règle est aussi un outil d’architecte …), qu’elle doit être régulière, donc.

Cette règle, cet ordre repose sur quelques principes intangibles que l’on appelle les « landmarks » (les limites du terrain, le cadre de l’épure, en quelque sorte).

Outre la foi incontournable en l’existence d’un Grand Architecte de l’Univers, le nombre et le contenu des « landmarks » connaissent différents recensements.

Les principaux sont les suivants.

L’ordre initiatique se construit sur trois degrés qui sont, dans l’ordre : celui d’Apprenti où l’on n’est pas encore initié aux secrets du métier, mais où l’on est admis aux « travaux », à l’essai en quelque sorte ; celui de Compagnon où l’on apprend les outils de la Franc-Maçonnerie (le « comment ») ; et celui de Maître où l’on découvre la vocation profonde de la Franc-Maçonnerie (le « pourquoi »).

Les Francs-Maçons appartiennent tous à une Loge, c’est-à-dire à une structure de base, à une cellule du réseau. Chaque Loge porte un nom. C’est elle le lieu de la rencontre et de l’initiation des Francs-Maçons. L’ensemble des Loges d’un même Etat est fédéré au sein d’une Grande Loge (aussi appelée « obédience ») qui est une structure purement administrative ne détenant aucun pouvoir initiatique ou hiérarchique autre que d’être le garant que toutes les Loges qu’elle fédère respectent bien les « landmarks » exprimés dans sa constitution et ses règlements.

Ma Loge s’appelle « La Parfaite Fraternité », elle est située à Mons en Belgique, elle appartient à la Grande Loge Régulière de Belgique.

Depuis la fin du XIXème siècle, sous pression positiviste et scientiste, des Loges ont fait dissidence par rapport à la Règle universelle commune et ont voulu s’affranchir de certains « landmarks », spécialement ceux concernant la foi en l’existence d’un Grand Architecte de l’Univers (ouvrant ainsi la porte à une tendance matérialiste, athée, humaniste et rationaliste) et concernant la pure masculinité (on parlera plus loin). Ces dissidences, présentes essentiellement en France et en Belgique, vivent leur vie de leur côté et pratiquent une Maçonnerie non spirituelle, essentiellement laïque, politique et lobbyiste, n’ayant gardé de la Franc-Maçonnerie régulière que quelques apparences rituéliques et formelles. Ces obédiences dissidentes s’appellent généralement « Grand Orient » ou « Droit Humain », etc …

Originellement, le métier de maçon étant très physique, on n’y trouvait guère de femmes. Parfois, des veuves de maçon étaient accueillies sur les chantiers afin d’y gagner leur pitance, mais elles n’étaient jamais initiées aux secrets du métier : nous sommes alors dans la société très machiste du Moyen-Âge chrétien, ne l’oublions pas. Depuis, cette règle de la pure masculinité s’est maintenue non pas tant « contre » la femme que comme aveu de faiblesse des hommes à être incapables de se concentrer sur leur travail sur soi en présence du beau sexe.

Cela dit, les Loges régulières, purement masculines, ont suscité des structures maçonniques parallèles destinées à accueillir les femmes, en Europe comme aux USA. Les Grandes Loges Féminines, descendantes des Loges d’Adoption souchées au XVIIIème siècle sur des Loges masculines régulières, sont de celles-là.

Chaque Loge est dirigée par un Vénérable Maître élu par l’ensemble des Maîtres.

Ce Vénérable fait office de président de séance. Il dirige les rituels et détient l’autorité sur les Frères présents. Il faut ici ne jamais confondre : faire autorité n’est pas détenir un pouvoir !

Un Vénérable fait autorité : il est respecté et écouté parce qu’il est le plus apte à diriger les travaux en vertu de sa Connaissance du métier et de ses talents sur le chantier.

Dans sa tâche, le Vénérable est entouré d’Officiers dignitaires ayant chacun leur rôle précis. Il y a un Premier Surveillant qui s’occupe des Compagnons, un Second Surveillant qui s’occupe des Apprentis, un Secrétaire qui est la Mémoire de la Loge, un Orateur qui est le garant de l’orthodoxie, un Maître des Cérémonies qui règle tous les mouvements en Loge, un Couvreur qui empêche quiconque de pénétrer dans la Loge sans en avoir reçu la permission expresse, etc …

Les « travaux » de la Loge consistent essentiellement à préparer ou à exécuter les rituels initiatiques qui jalonnent la vie intérieure de chaque Maçon.

Il s’agit d’entendre les « planches » de « demande d’augmentation de salaire » de Frères Apprentis ou Compagnons qui demandent à être reçu au grade supérieur au leur ; il s’agit d’exécuter les rituels de ces réceptions ; il s’agit de recevoir un Frère conférencier qui parlera d’un sujet exclusivement maçonnique, d’une méditation, d’une herméneutique personnelles qu’il souhaite partager ; il s’agira de « tenue administrative » d’élection du nouveau Vénérable ; etc …

Mais jamais il ne faut jamais oublier que le travail du Maçon, de chaque Maçon, ne se fait pas en Loge, mais en lui-même, à tout moment.

La Loge n’est pas le Chantier.

La Loge n’est qu’un lieu de transmission et de ressourcement. Le travail est ailleurs. Le travail maçonnique est dans l’accomplissement de soi, au service du Grand Architecte de l’Univers, sur le chantier du monde.

La Loge nourrit ce processus et ce travail, mais elle ne s’identifie jamais à lui.

FRATERNITE

La Franc-Maçonnerie, enfin, est une Fraternité : tous les Maçons réguliers du monde sont des Frères, fils de la même Veuve (la mère de l’architecte Hiram qui construisit le Temple de Jérusalem pour le Roi Salomon en Israël).

Cette Fraternité est bien plus que du copinage ou de l’amitié : « on choisit ses amis, pas ses frères ! ».

La Fraternité maçonnique répond parfaitement à Saint-Exupéry : l’amour, ce n’est pas se regarder dans les yeux, c’est regarder ensemble dans la même direction ».

Et cette direction unique, c’est précisément le service du Grand Architecte sur le chantier de l’Univers et de l’homme dans le monde.

Ce qui unit les Franc-Maçons, bien au-delà des sympathies et amitiés interpersonnelles, c’est le processus d’accomplissement que chacun expérimente à chaque heure de sa vie d’homme en quête de perfectionnement et de création de soi.

Cette Fraternité n’est pas une fraternité de comptoir ; elle est une Fraternité de combat. Combat contre soi, contre sa paresse, contre la bêtise et la barbarie, contre l’orgueil et la suffisance.

Cette Fraternité nourrit une vraie solidarité entre Maçons.

Mais cette solidarité n’est jamais copinage, affairisme, complicité malsaine, collusion, sous peine de sanctions et d’exclusion.

L’histoire des obédiences dissidentes qui ont sombré dans la politique et dans le politique, a démontré à suffisance, surtout en France, combien la Fraternité se prostitue et s’avilit dès lors qu’elle se met à servir des intérêts humains, même si parfois ils furent louables.

La Fraternité maçonnique appelle chaque Maçon a vivre sa vie en étroite connivence avec ses Frères comme l’on vit en famille sans plus ni moins.

Elle convie à sortir des schémas mercantiles du donné et du rendu, de la comptabilité des plaisirs et des douleurs : « il faut laisser ses métaux à la porte de la Loge » dit-on en Maçonnerie, ce qui signifie que le Maçon doit s’efforcer de fonctionner avec ses Frères en communauté d’esprit et en rabotant son ego.

Au « Connais-toi toi-même » socratique, répond un « Oublie-toi toi-même » maçonnique.

Seule l’œuvre importe.

Seul le chantier et le travail qui s’y fait importent, et les individualités qui y évoluent s’effacent devant le Temple qui s’érige peu à peu.

Le travail est anonyme !

 

Merci à toi mon F:. Jean-Claude de cette communication

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Chassez partout ! Ou analogies entres forces Sous-marines et Franc-maçonnerie

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Chassez partout ! Ou analogies entres forces Sous-marines et Franc-maçonnerie

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27 Août 2017 , Rédigé par G\ L\

Cette planche a pour but de vous faire découvrir modestement et succinctement un monde que vous ne connaissez peut-être pas.

Préambule

Surface, chassez partout ! L’ordre du commandant fuse dans les hauts parleurs. Chassez partout ! Répète l’officier chef de quart, chassez partout ! Répète à son tour le Maître de central, chassez partout ! Reprend l’électricien de central en actionnant les leviers du tableau de chasse vers le bas. L’air comprimé s’engouffre dans les ballastes en un bruit strident y chassant l’eau. Le submersible s’allège et perce la surface en un instant, passant de la pénombre des fonds sous-marins à la lumière du jour. Sanglé dans mon uniforme, le panneau supérieur du sas ouvert, j’accède à la passerelle sur les talons du chef de quart. Après trois longues semaines de plongée, la lumière du soleil sur une mer étrangement calme me remplit de bonheur. Quelles ont été longues ces journées passées au fond, seulement rythmées par les quarts où seule la couleur de l’éclairage, blanc pour le jour et rouge pour la nuit, permet de ne pas perdre le fil du temps. J’ai 18 ans et je suis maintenant un vrai sous-marinier, reconnu par mes paires, je repense à mon baptême qui a consisté lors de la première descente à 300 mètres d’immersion à ingurgiter un bol d’eau de mer puisé à cette profondeur suivi d’un bol de vin rouge au goût âcre et amère. Combien de symboles maçonniques dans ce court préambule ? Répétition des ordres, grade d’officier, grade de maître, passage de l’ombre à la lumière, uniforme, calice d’amertume lors du baptême qui s’apparente à l’initiation… J’ai maintenant 49 ans et j’ai l’honneur et la fierté d’être compagnon Franc-maçon. Perdu dans mes pensées, je me rends compte des nombreuses similitudes entre ce que j’ai vécu durant mes quinze années passées au sein des forces sous marines et mon expérience actuelle au cœur de notre belle confrérie, cela me donne envie de poursuivre. Un sous marin peut-il s’apparenter à une loge ? Pourquoi ne pas essayer ? Après tout, il s’agit bien là d’un milieu clos, complètement isolé du monde extérieur. L’amitié et la fraternité y règne dans une vie monacale qui comporte également de nombreux rituels, des traditions et un langage particulier. Les repas pris à bord s’apparentent à l’agape.

Les grades

Comparons rapidement les différents grades des deux organisations qui nous intéressent en commençant par le bas : Le mousse ou le matelot, chapoté par un quartier-maître ou un second-maître est incontestablement l’apprenti. Il a été initié, il est là pour apprendre et se former durant quelques années. Tout comme l’apprenti, il se sent perdu, ne comprend pas, alors il observe, analyse, essaie de se familiariser avec les nombreuses coutumes et pratiques de la marine. A bord d’un sous marin, il est corvéable à merci, il met la table, sert ses compagnons, débarrasse, nettoie, fait la vaisselle. Il ne parle pas beaucoup, répond seulement lorsqu’on lui pose une question en faisant bien attention de ne pas dire d’idiotie. Les quartiers-maîtres sont les compagnons, durant leurs différentes affectations ou pourrait-on dire voyages, ils vont parfaire leur instruction et acquérir les connaissances nécessaires à la prochaine étape. Chacun va apprendre à utiliser les différents outils propres à sa spécialité. Comme chez nous cette période peu durer 5 ans avec une progression régulière vers l’acquisition complète de la pratique et de la théorie relatives à la formation de chacun. Nous avons bien là les cinq voyages de l’augmentation de salaire. Compagnon Franc-maçon je revis cette période. Je suis passé de la colonne J à la colonne B, j’ai gravi les cinq degrés mystérieux du temple, j’ai découvert l’étoile flamboyante et la lettre G, j’ai lu, j’ai travaillé avec mes frères surveillants, j’ai voyagé et visité d’autres loges et découvert d’autres rites, suis je maintenant digne de passer maître ? Grade ou tout commence m’a-t-on dit ? Dans la Marine comme en franc maçonnerie, le maître a acquis l’expérience indispensable à la pratique de sa spécialité. Tout en continuant à se perfectionner, il est maintenant apte à jouer le rôle d’instructeur vis-à-vis des matelots et quartiers-maîtres, il est habité d’un devoir de transmission. Maîtres mécanicien, maître électricien, maître timonier, détecteur, torpilleur, radio, et bien d’autres. Ces hommes constituent l’ossature, les piliers de l’équipage, sans eux et leur savoir rien n’est possible, au fond des mers et des océans aucune erreur n’est permise. Les officiers sont la pour diriger le bâtiment et l’équipage. L’officier en second serait le premier surveillant son rôle étant d’aider le commandant il est également le trésorier du bord, l’officier en troisième chargé de la navigation pourrait être le maître de cérémonie qui à la charge de faire entre guillemet naviguer les frères au sein de la loge. L’officier en quatrième plus particulièrement chargé de la détection, des munitions et des torpilles est le couvreur qui avec son épée garde la porte du temple en détectant puis empêchant toute intrusion utilisant son arme si nécessaire. L’officier en cinquième a la responsabilité des transmissions il est alors l’orateur car souvent en relation directe avec le commandant pour le tenir informé. Le commandant, seul maître à bord après Dieu ou devrais-je dire GADLU serait ainsi le Vénérable Maître en chair. Je reprends mon rituel d’apprenti : « de même que le soleil se lève à l’Orient pour ouvrir la carrière du jour, ainsi le maître de la loge se tient à l’Orient pour ouvrir la loge, éclairer les travaux, et mettre les ouvriers à l’œuvre ». Au poste de combat, le commandant est au périscope, il est alors le seul à voir la lumière du jour. Il dirige l’attaque, la responsabilité pèse sur ses épaules, de lui dépend la survie de l’équipage. Durant des siècles, combien de commandant de navires ont attendu avec impatience le levé du soleil à l’Orient afin de faire le point au sextant et connaître ainsi la position de leur bâtiment ? Action indispensable à l’équipage pour la poursuite du voyage ou de la mission. Au fait, outre le sextant, quels sont les instruments utilisés pour faire le point ? Une carte bien sûr, mais également un compas ainsi qu’une règle graduée, autant de symboles maçonniques forts. Dans ce cas, le compas sert à mesurer les distances, en traçant plusieurs arcs sur la carte il va permettre de situé précisément la position du navire, associé à la règle il sera utile pour tracer la route, nous retrouvons là la lettre G de géométrie.

Les autres symboles

Quels autres symboles pouvons-nous trouver ? La mer, l’océan ou le voyage initiatique Le premier qui me vient à l’esprit est l’état de la mer. En effet, celle-ci peut être déchaînée, passer par plusieurs étapes jusqu’à devenir calme, voir très calme, on appel cela une mer d’huile. Lorsque le sous marin transite en surface, et que la mer est déchaînée, la vie à bord devient extrêmement pénible, tout bouge, tout ce qui n’est pas arrimé tombe, le navire tremble, grince sous les coups de boutoir de l’océan. L’équipage est presque en survie dans ce mouvant tumulte, en passerelle les veilleurs, transis de froid, sont harnachés pour éviter de se faire emporter par une lame. Comment ne pas faire tout d’abord le rapprochement une fois de plus avec l’initiation. De nouveau je reprends mon rituel d’apprenti : le premier voyage, emblème de la vie humaine, tumulte des passions, difficulté, obstacle, une fois de plus beaucoup de similitudes. Puis comme par enchantement la météo s’améliore, le vent commence à faiblir. A bord, doucement tout se calme, la vie devient moins difficile, nous sommes au deuxième voyage puis après quelques temps l’océan devient lisse, la vie reprend son cours normale de nouveau la sérénité s’installe au sein de l’équipage, c’est le troisième voyage. La seconde idée serait de comparer l’état de la mer au pavé mosaïque. L’océan déchaîné étant le pavé noir, la mer calme le blanc… Nous avons là une notion de dualité extrêmement forte. Le poste de combat de vérification ou la mise en place de la loge Avant chaque appareillage, toujours le même rituel, l’équipage au grand complet procédait au poste de combat de vérification. Toujours à quai, il s’agissait de vérifier le bon état du bâtiment en faisant fonctionner tous ses matériels, des moteurs diésel au sonar en passant par les émetteurs radio et l’étanchéité, tout y passait car hors de question de partir en mer à bord d’un sous-marin déficient.Où avez-vous été reçu maçon ? Dans une loge juste et parfaite. Que faut-il pour qu’une loge soit juste et parfaite ? Trois la composent, cinq la gouvernent et sept la rendent juste et parfaite. En tant qu’apprenti j’ai eu souvent à effectuer la mise en place de la loge avant l’entrée du vénérable maître en chaire et de ses officiers. Comme pour le sous marin, pas question d’ouvrir les travaux si la loge n’est pas juste et parfaite.

L’uniforme ou le tablier

Dans la marine comme en franc Maçonnerie, chacun se reconnaît à son uniforme et à ses insignes, du mousse à l’amiral, comme de l’apprenti au Très Respectable Grand Maître de notre obédience. A chaque grade équivalent un uniforme et des galons ainsi que différents insignes définissant la spécialité de chacun. Tout comme chez nous, plus le grade est élevé, plus la tenue est étoffée. Tout ceci me fait immédiatement penser aux ornements de tablier et aux bijoux d’officiers.

La pesée ou le niveau

En plongée une de nos préoccupations principales est la pesée. Un sous marin bien pesé est un bâtiment qui, en immersion, moteur stoppé, ne doit ni monter, ni descendre et conserver une assiette stable, « être de niveau ». Le réglage s’effectue en admettant ou en chassant de l’eau et en passant celle-ci de l’avant vers l’arrière ou vice versa. La pesée parfaite ne s’obtient qu’après une multitude de mouvements d’eau et reste éphémère et sans cesse à corriger car au fil du temps le submersible s’allège au fur et a mesure de la consommation de gasoil, de vivre et d’eau douce. Quels symboles maçonniques pouvons-nous déduire ? J’en vois deux : – Le niveau, bijoux du second surveillant et symbole de l’équilibre ainsi que de l’égalité entre tous les frères. – D’autre part, dans mon esprit, ce sous marin bien pesé, donc parfait, pourrait être la pierre taillée, qui va s’imbriquer précisément au sein du temple en construction mais aussi l’emblème du frère en quête de perfectionnement, tentant de corriger en permanence ses défauts et de vaincre ses passions afin d’essayer d’arriver à la sérénité et à un équilibre satisfaisant.

L’échelle ou la verticale

Aucun moyen de sortir d’un submersible sans emprunter une échelle verticale faisant passer le sous-marinier de l’ombre à la lumière. Je retrouve là les notions de verticalité, d’élévation, de fil à plomb qui me semblent fondamentales.

Le matricule

Le matricule définit dans la Marine comme en franc maçonnerie l’ancienneté de ses membres. 057700083 j’ai été le 83ème marin à signer un engagement en 1977. 80221 je suis le 80221ème frère à avoir été initié au sein de notre obédience.

L’inspection générale ou la visite du Grand Maître Provincial

Une fois par an, nous avions droit à l’inspection générale de l’Amiral commandant les forces sous marines. Nettoyage, bricage, peinture, remise en état de tous les matériels, un mois avant la date fatidique tout l’équipage était au travail et sur les dents afin que tout soit parfait le moment venu. Le jour J, les hommes en grande tenue, rangés et alignés et au garde à vous attendaient cette visite non sans quelque anxiété pour le passage en revue. Combien de fois me suis-je remémoré ces instants lorsque étant à l’ordre, les frères surveillants passent entre nos colonnes afin de vérifier que nous sommes bien maçons. Puis c’était le départ pour une journée en mer avec inspection de tous les compartiments par l’amiral, accompagné du commandant et suivi par le maître d’hôtel tenant rituellement un plateau d’argent sur lequel est posé une paire de gants blancs que l’inspecteur pouvait utiliser à sa guise afin de vérifier la propreté du bord, gare à la poussière… La visite du grand maître Provincial n’est pas sans me rappeler ces moments.

Le salut ou le signe

Vous me reconnaitrez à mes mots, signes, et attouchement. Dans l’armée en général, le salut qui s’apparente à l’ordre et au signe est ancestral, il marque le respect et l’appartenance à un même clan. Il s’effectue en portant la main droite tendue, paume vers l’extérieur au niveau de la tempe, à ce moment, le bras forme une équerre avec la verticale du corps, encore un beau symbole.

Quart de nuit en surface ou La voute étoilée

Je me souviens comme si c’était hier de ces longues heures de quart de nuit, passées à faire la veille dans le kiosque lorsque le sous marin était en surface. Là, au milieu de l’océan, c’est-à-dire de nulle part, j’ai pu voir des ciels étoilés magnifiques car aucunement altérés par une quelconque source lumineuse humaine. Dans ces moments de méditation intense j’ai souvent ressenti une très grande sérénité prémices à l’égrégore rencontrée parfois en loge.

La corvée de câble ou le branchement du temple de st Colomban

Depuis mon arrivée parmi vous, j’ai l’impression que tout me ramène au passé même les choses les plus inattendues comme le spécifique branchement du câble pour éclairer notre loge. En effet lors de nos retours au port, une fois le bâtiment amarré il était indispensable de le raccorder électriquement au quai, s’ensuivait la sempiternelle corvée de câbles pour laquelle tous les matelots étaient requis.

Conclusion

Vous aurez compris, mes frères, que lorsque j’ai entendu parler de franc maçonnerie pour la première fois et après quelques recherches personnelles, je me suis rapidement rendu compte, comme une évidence que ma place était parmi vous tant les similitudes entre la vie d’une loge, d’une obédience et mon passé militaire sont grandes. Je retrouve cette même fraternité, la vraie, celle qui lie les hommes de bonne volonté. Je retrouve la rigueur, le travail et beaucoup d’autres choses avec en plus le côté spirituel qui m’ouvre de nouveaux horizons à explorer, des horizons encore plus vastes que l’océan. Pour finir, je ne résiste pas à l’envie de citer une phrase prononcée ici par un frère qui se reconnaîtra : « Souhaitons que cet homme qui fut maître dans la marine le redevienne un jour en franc-maçonnerie ».

J’ai dit très vénérable.

 

SOURCE : http://hautsgrades.over-blog.com/

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PROPOS BADINS SUR L’INITIATION

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15 juillet 2017

A travers les écrits de Jules Boucher notamment dans son livre La symbolique maçonnique j’ai tenté de comprendre ce que signifie le mot initiation que je rencontre dans tous les écrits émanant des frères à trois points. J’ai entrepris cette tentative de mise au point car elle s’avère être fondamentale dans toute recherche de la connaissance autre que la connaissance scientifique bien évidement. Aussi bien les Rosicruciens, que les Templier ou toutes sociétés ésotériques ce mot viens facilement à la bouche sans pour autant livrer sa signification profonde, réelle. J’ai posé la question à des Francs maçon sans obtenir de réponses satisfaisante où il était question d’un vague secret, ce qui a eu le don de me donner des boutons… Alors j’ai lu Jules Boucher pour savoir ce qu’il en pensait et tenter d’en tirer une définition satisfaisante pour le vulgum pecus dont je fais partie et dont les ésotéristes ne cachent pas mon appartenance avec un certain mépris.

Dans son avant-propos le célèbre Maçon ami de Fulcanelli écrit :

« La Franc-maçonnerie est une association qui garde bien vivantes certaines formes traditionnelles des enseignements secrets initiatiques »

Savez-vous que les contes tout comme certains aspect du folklore ne font pas autre chose ? Tel, par exemple, les contes de ma mère l’oie de Charles Perrault qui sont chargées d’enseignements « initiatiques » ? Nul n’ignore que Perrault était un ésotériste de grande valeur.

Ce que J. B. appelle « certaines formes traditionnelle des enseignements » laisse supposer, avec le mot « certaines » que tout cela est incertain, vague. Une valeur aussi fondamentale ne devrait pas s’y complaire… A moins d’ignorer ce qu’est réellement l’initiation. Mais ne soyons pas cynique puisque notre auteur mesurant l’imprécision de son propos tente d’être plus précis :

« La Maçonnerie ouvre la voie à l’initiation – c’est-à-dire à la Connaissance – et ses symboles donnent au Maçons la possibilité d’y accéder »

La Maçonnerie permet donc d’accéder à la Connaissance par le biais des symboles. Au premier abord cela ne manque pas de clarté. Sauf que le mot Connaissance est pourvu d’une initiale majuscule et que la manière d’utiliser les symboles reste à définir.

Le livre lui-même, fort bien documenté, donne de multiples explications (qui font mon régal) des différents symboles Maçonnique, ce qui est heureux. Sauf si l’on considère que le mot Connaissance inclue, par sa majuscule initiale, la dimension spirituelle. Dans ces conditions nous avons un conflit car l’étude symbolique reste matérialiste et de ce fait ne saurait conduire à la spiritualité et donc à la Connaissance.

Triturez un symbole, donnez-lui le sens que vous voulez, vous n’en tirerez que des spéculations intellectuelles. Dans le meilleur des cas une salade spirituelle plus ou moins brillante l’accompagnera avec une sauce onctueuse. Et cette sauce ne seras pas plus relevée que le sermon d’un curé conditionné par ses longues années passées au Séminaire. Les mots ne remplacent jamais les faits, les actions.

D’ailleurs les ecclésiastiques ont vite compris que le mot initiation provient de initium qui signifie commencement, c’est-à-dire « mis sur le chemin ». De ce fait ils renommèrent le baptême « initiation », comme si un marmot pouvait bénéficier d’une mise sur le chemin… Pour cela il faudrait baptiser les adultes comme à l’aube du christianisme qui à cette époque possédait des valeurs spirituelles à rendre jalouses toutes nos sociétés initiatiques.

La compréhension de l’initiation repose sur la compréhension du mot Connaissance.

Qu’est-ce que la Connaissance ?

Evidemment il est possible de se noyer dans les diverses opinions des philosophes sans sortir de notre bourbier de baratin. Leur exposé est logique certes, il est brillant, quelque fois un peu grandiloquent…mais cela reste un jeu de l’esprit qui ne nous fait pas évader du plan horizontal matérialiste. Les symbolistes manquent souvent d’ailes pour s’élever au-dessus du plan horizontal, au-dessus du plancher des vaches…

La question est : comment sortir du plan horizontal qui nous emprisonne pour accéder au plan vertical qui non libère ?

Une seule façon de procéder est de changer notre manière de penser. C’est ce que le Nouveau Testament, dans sa version grecque initiale, appelle Métanoïa.

Vous me direz que vous avez changé votre manière de penser vis-à-vis de nombreux sujets de votre vie. Je vous réponds que c’est bien de faire preuve de souplesse d’esprit et d’ouverture, mais cela ne change en rien votre manière de penser. Il est une loi que les écoles de mystère les plus ancienne appliquait : Il est impossible de changer notre manière de penser par l’intermédiaire de la pensée.

  • Vous pourrez me rétorquer : mais alors il est impossible de changer notre manière de penser !
  • Erreur, nous pouvons changer notre manière de penser sans utiliser la pensée.
  • Là, je donne ma langue au chat !
  • On ne peut changer notre manière de penser que par l’intermédiaire du corps. Et c’est cette utilisation particulière du corps qui fut à la base de tout changement mental pour pouvoir accéder raisonnablement aux prémisses de la connaissance.

A partir de là la connaissance quitte le verbiage des philosophes et spiritualistes pour s’inscrire dans la non-pensée et dans la perception directe qui caractérise le rôle de notre encéphale cérébral droit. C’est pourquoi les anciens traduisaient cette connaissance par des images révélatrices.

Gravure d’après le Liber chronicarium, 1495. Hermann Schedel (1440-1514)

Cette gravure est suffisamment expressive pour donner une définition de la Connaissance.

Le chercheur après un long périple finit par passer la tête à travers la voute étoilée pour découvrir le « mécanisme » de l’univers. Connaitre les lois de l’univers est le but ultime de la connaissance. Connaitre l’univers c’est se connaître soi-même et tout ce qui existe. La connaissance de soi n’a pas ici une connotation psychanalytique. Pourquoi ? Parce qu’elle procède par une introspection mentale, et le mental aliène notre pensée. Il nous empêche d’accéder au sur-rationnel grâce aux capacités particulières, je viens de le dire, de l’encéphale cérébral droit de notre cerveau.

La perception de la « mère l’Oie », pour employer l’expression de Perrault, est nécessaire. Qu’est-ce que la « mère l’Oie ? » Cabalistiquement c’est la « Loi mère », la loi fondamentale de l’univers. Remarquez en passant, qu’il n’y en à qu’une seule !

L’alchimiste Fulcanelli la traduit simplement en affirmant que :

« La chimie est la science des effets et l’alchimie la science des causes. »

En d’autres termes la Connaissance réside dans la causalité de tout ce qui nous entoure, y compris nous-mêmes.

De nos jours il devient plus facile d’en parler puisque les pionniers de la physique quantique confirment l’existence de cet océan des causes à l’origine et donc substrat, et génèse, de notre réalité. Elle est responsable des synchronicités qui sont des émergences ponctuelles, issues de cette causalité génésiaque, de cet océan des causes comme je l’ai dit précédemment. Les synchronicités perturbent notre réalité car elles ne s’inscrivent pas toujours dans le contexte normal de notre vie. Elles sont comparables à des récifs en plein océan. Leurs racines plongent dans tous les devenirs. Si elles s’inscrivent dans notre vie elles ont un sens qu’il nous appartient d’interpréter. N’oublions pas cependant que la langue de l’univers n’est pas la notre, n’est pas une langue vernaculaire. Que les cabalistes prennent note.

Cet océan des causes créateur de tout ce qui existe n’est pas une vue de l’esprit, ni un besoin des ésotéristes d’inventer des merveilles pour épater le chaland.

Voici ce qu’écrivait, en 1944, le père de la théorie quantique Max Plank :

« Toute matière provient d’une force et n’existe que par celle-ci. Nous devons présumer l’existence, sous cette force, d’un Esprit conscient et intelligent. Ces Esprit est ma matrice de toute matière »

Il s’agit donc d’un champ d’énergie universel unissant tout ce qui existe dans notre monde : les organismes vivants, les monts et les vallées de nos beaux paysages terrestres sans oublier l’espace et le temps et donc la vie et l’histoire de tout ce qui existe. Tout repose sur un canevas immatériel.

Mais Max Planck n’est pas le seul physicien à penser de la sortes, il en est de même pour David Bohm (1917-1992).

Comment voir les mécanismes de l’univers et donc accéder à la connaissance, comme le préconise la gravure précédente, si ce n’est en parvenant à ce canevas universel ? C’est cela le chemin de la connaissance et non celui des spéculations intellectuelles plus ou moins acrobatiques, plus ou moins brillantes !

La question que l’on se pose inévitablement est comment accéder à ce canevas qui nous permet d’accéder à la connaissance ?

Seule l’alchimie AU LABORATOIRE permet de répondre à cette interrogation. Les adeptes parlent de la nécessité d’œuvrer sur la matière première (invisible) et sur la première matière (visible, généralement un minerais). La matière première est appelée Esprit par Fulcanelli. Tout réside dans la captation et accumulation de cet esprit dans la première matière. C’est le premier pas de la connaissance qui aboutit à la pierre philosophale laquelle, dans une seconde étape, ouvre l’accès au canevas universel.

Tout ce qui précède est succin mais vrais, ce qui permet de dire que l’alchimie au laboratoire est plus spirituelle que tout ce qui se passe dans un oratoire qui n’est que la préparation à un face à face impitoyable avec l’invisible qui rejette bien des imperfections dont chacun de nous est abondement pourvu.

SOURCE :

http://hermetisme.over-blog.com/2017/07/propos-badins-sur-l-initiation.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_header_bar

Il y a longtemps, très loin dans le passé …

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A long time ago, very far in the past …

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Au milieu du désordre que les révolutions religieuses avaient provoqué, une renaissance de l’Esprit … se produisit encore ; elle était représentée par une sorte de congrégation sacrée, assemblée secrète de gens sages et religieux qui se répandit en Europe, en Asie et même en Afrique, et qui lutta contre l’ignorance et l’impiété.

Cette société secrète tendait à devenir universelle, elle rendit à l’humanité des services immenses. C’est ce que les Grecs ont caché sous le nom de Pythagore, quand on arriva à fonder à Crotone une succursale de cette société, déjà répandue partout.

Cette renaissance ne semble être qu’un aspect particulier d’un grand mouvement d’idées qui aurait pénétré le monde civilisé six siècles avant notre ère. Il y avait alors des sectes qui par leur science, leur vie austère, leur morale supérieure, faisaient opposition à l’envahissement de l’erreur et du mal que l’ignorance générale avait fait naître.

Origène, citant Celse, dit que les peuples les plus sages sont les Galactophages d’Homère, les Druides des Gaulois et les Gètes ; ces derniers, établis sur le Pont-Euxin, sont appelés aussi Galactophages parce qu’ils ne se nourrissaient guère que de lait et de fromage.

C’est évidemment parmi ces sages qu’il faut chercher le fondateur ou la fondatrice d’une nouvelle congrégation qui va devenir une société secrète appelée le Rite d’Hérodom.

Il existe encore dans la Franc-Maçonnerie moderne un Rite dit d’Hérodom, qui est considéré comme la continuation directe du Rite qui a précédé tous les autres. On l’appelle aussi Rite de Kilwinning, et encore Rite ancien et de Perfection.

On a beaucoup cherché l’étymologie du mot Hérodom, sans rien trouver parce qu’on n’est pas remonté assez loin dans l’histoire des sociétés secrètes. On y retrouve le mot latin hœres, héritier, au génitif pluriel hœredum, et, pour comprendre la réelle signification de ce mot, il faut se rappeler que Junon est appelée Souveraine, Hera, en grec, et que ceux qui avaient hérité étaient appelés Hérès. Ceux qui servaient Junon étaient les Hérésides, et c’est de ce mot qu’on a fait héritier.

Des représentations symboliques en l’honneur de Junon étaient appelées Héréenes, d’où Hérodom.

Les initiés de Kilwinning donnaient le nom de Très-Sage à leur président.

Ragon, ayant à parler de la légendaire montagne d’Hérodom, l’appelle une « montagne fictive ». (Rituel du Maître, p. 72,)

Ida est la montagne consacrée à Cybèle, quelquefois appelée Idæe, ou surnommée Idéenne. Les Corybanthes, qu’on trouve dans les Mystères, sont appelées Idéennes.

Rappelant les traditions passées, on montre que la grande Déesse des Galates portait le nom de Mater Idæa, que ses fidèles lui prêtaient serment sur le dolmen (eedt signifie serment, et hito pierre noire), et que de Madre Idæa on a fait Madrid. Enfin, sur les pierres qui formaient cette enceinte olympienne étaient les momies, c’est-à-dire les Grandes Déesses, oor-ahn (oor, grand, ahn, parent), ce qui fit donner au ciel symbolique le nom de Ouranos (Dictionnaire Celtique).

Nous trouvons encore une autre façon de représenter le Mont Ida. Le pays Kymris se disait aussi Cimmérien, et de ce mot on fit cime ; comme de Kaldée, qu’il avait formée, on fit crête ; une élévation, une montagne, une cime.

De là cette métaphore : « entasser montagne sur montagne pour escalader le ciel ».

Et pour prouver que ce sont bien les Kymris qui ont cette supériorité, on rappelle qu’un prêtre de Bélénus, d’après Ausone, est appelé Beleni Ædituus (professeur).

Or les prêtres de Bélénus, ce sont les Druides.

Le rite d’Hérodom se compose actuellement de 25 degrés ; mais sa première classe, qui fut sans doute la primitive, comprend trois degrés comme les Mystères druidiques. Ce sont les trois degrés de l’Ecole Pythagoricienne.

Si nous rapprochons maintenant le nom de Junon de sa forme première, nous voyons que c’est un dérivé du nom de Ana (Jana) qui signifie ancien.

Hera représente donc l’héritage de la science ancienne, celle qui fut formulée dans l’A-Vesta par Ardui-Ana-ita.

Le mot as (ans ou hans), qui signifie ancien (d’où ancêtre), est le titre honorifique des Mères (les anciennes). De là, la hanse germanique et les villes hanséatiques.

La Mère, appelée aïeule, donne l’idée du culte des ancêtres. On honore la Voluspa (Edda) et Thot, la première révélatrice.

C’est ce qui irrite l’orgueil des masculinistes. Pourquoi honorer une femme et pas un homme ? Et c’est là le premier germe de l’idée qui fit créer des dieux mâles.

Nous trouvons ces nouveaux Mystères en Egypte, d’où ils passent à Corinthe où Isis porte le surnom de Pélasgique.

En l’honneur de Cybèle, on célébrait les Phrygies. Cette Déesse est la Mère de la Phrygie, la Mère Phrygienne (Mater Phrygia), la bonne Mère, Mâ, appelée Dindymène par les Grecs. (N’est-ce pas de ce mot qu’on a fait dinde ?) De la Grèce, ces Mystères passent à Rome vers le temps de Sylla, dit-on.

Les Mégalésies étaient des fêtes et des jeux solennels en l’honneur de la Grande Mère des dieux.

Les Matralies étaient des fêtes en l’honneur de Matuta. La fête des Dames romaines était appelée Matronalies.

Il y avait aussi les Matères ou les Mères, qui étaient symbolisées par des Déesses révérées à Engyon, ville de Sicile.

On célébrait aussi des Mystères à Samos, île de la mer Méditerranée, vis-à-vis de l’Ionie, en l’honneur de Junon qui y était adorée et qu’on avait surnommée Samienne.

On appelait lustration une cérémonie religieuse très fréquente chez les Romains. Elle se faisait ordinairement par des aspersions, des processions, des sacrifices d’expiation. Les plus solennelles à Rome étaient celles des fêtes lustrales, qui se célébraient de cinq ans en cinq ans, d’où vient l’usage de compter par lustres (comme les Olympiades). C’était la période de renouvellement des unions consacrées pour cinq ans.

Le mot lustration, qui éveille une idée de propreté, rappelle le mot sabéisme (voir l’article sur la Perse) qui contenait la même idée ; ce qui prouve que les hommes n’ont gardé que ce souvenir, alors que toute la partie abstraite de l’enseignement donné dans les Mystères avait disparu. Les ministres de Cybèle se nommaient Galli, ainsi que les ministres de Mabog. (Voir Cailleux, Or. Celt., p. 298.)

On ridiculisa Cybèle et les Sibylles.

De Cybèle on fit Cyboleth, en attendant les Catholiques qui en feront Saint Sabadius, et comme les Sibylles avaient rétabli la loi de la communion sanctifiée et réglementée, la Sibylle devint le vase d’élection, ce qui fera donner le nom de ciboire au vase dans lequel les prêtres catholiques conservaient les hosties consacrées, image des anciens épis de la Déesse Cybèle.

La Sibylle garda le prestige mystérieux de la femme cachée comme l’antique Schyl (Achille) d’Homère, dont elle semble une résurrection. Faisons remarquer que les Mystères sont toujours fondés par trois femmes : un triangle. Et c’est de là que vient l’idée du tré-pied des Prêtresses. Dans la langue germanique, trois se dit drey et pied fus. Voilà donc un nom, Dreyfus, qui a une haute signification mystique.

La Prêtresse, pour enseigner, s’asseyait sur un trépied sacré, ordinairement d’or ou d’argent, devenu une espèce de petite table triangulaire qui existe encore dans les Loges maçonniques.

Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/

Cordialement.

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Merci ANWEN pour ce partage

Qi Gong et Gestuelle Maçonnique

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Qi Gong et Gestuelle Maçonnique

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Rappel sur la gestuelle

Le mouvement du corps, c’est par définition le geste ; cela n’intéresse pas uniquement la main comme on pourrait le croire. On peut définir huit grandes fonctions dans les mouvements du corps ; ce sont :

Le déplacement,

La communication,

La prise de nourriture,

La sexualité,

Le combat pour la vie,

La préparation au repos,

Le ressenti,

Le soin.

Dans les sociétés modernes, le mouvement lié au combat pour la vie a changé de nature ; on parlera d’activité productrice et créatrice, de sport ou de jeu.

Dans ce préambule, évoquons trois sujets connexes en rapport avec la gestuelle : il s’agit du lien entre gestuelle et langage, de l’influence du transfert sur la gestuelle et de la gestuelle dans la symbolique de l’Egypte Antique :

A proprement parler le langage fait partie du mouvement mais on a pris l’habitude de distinguer langage et gestuelle pour en faire les deux composantes de la communication : il est classique de dire qu’une communication comporte 20 à 30 % d’éléments verbaux et 70 à 80% d’éléments gestuels non verbaux. Le geste spontané est plus riche de sens que le langage pour la simple raison qu’il est souvent plus authentique.

le transfert pourrait se définir comme la préoccupation inconsciente qui, chez chacun d’entre nous, fait un lien avec les premiers objets de notre investissement ; cela touche bien sûr notre petite enfance. Cette préoccupation inconsciente affecte notre comportement et donc notre gestuelle.

On peut examiner la gestuelle dans la symbolique de l’Egypte Antique en étudiant l’iconographie ; à titre d’exemple, chacun ici sait que pour les égyptiens les mains renvoient à un code binaire : actif pour la main droite ou réceptif pour la main gauche ; on verra donc des représentations de personnages avec deux mains droites ou deux mains gauches pour bien signifier de quelle polarité il s’agit. On pourrait aussi parler de l’attribut de la barbe qui permet d’en affubler une déesse sans choquer le moins du monde ; mais tout cela dépasse mon modeste travail.

Les gestuelles sont utilitaires, mais elles s’adressent aussi à la jouissance et bien sûr à la réflexion, la philosophie et la religion. Le sujet de ce soir renvoie à deux gestuelles imprégnées de pensée philosophique. J’ai pratiqué le Qi Gong et j’en garde un très bon souvenir ; la gestuelle maçonnique ne m’est pas inconnue : mais en travaillant ce sujet, je me suis étonné d’y découvrir des nouveautés que je n’imaginais pas ! Je vais essayer de vous les faire partager !

Le Qi-Gong

 

Le Qi gong est souvent présenté comme une simple gymnastique procurant souplesse articulaire et détente musculaire. En réalité, cette simplicité apparente cache la complexité de la relation entre le contenu symbolique du geste et la notion de Qi (aussi appelé Chi).

Le Qi (souvent traduit par énergie) est un concept issu de la connaissance intuitive des phénomènes naturels que possédaient les anciens sages de la Chine antique. Pour eux, le Qi est à l’origine du monde ; chaque élément de l’Univers résulte de ses mouvements et de ses modifications. Ainsi il est écrit :

«Tout être et toute chose résultent du Qi du Ciel et de la Terre. »

Le Qi fait partie des trois trésors (ou San Bao) avec le Jing assimilé au corps et le Shen qui se rapporte à l’esprit. En ce qui concerne le geste, le shen (l’esprit) donne un ordre (l’intention), le qi transforme celui-ci en « impulsion » et le jing (le corps) déclenche la manifestation physique de cet ordre.

Cette conception taoïste, qui date de plusieurs siècles avant Jésus-Christ, offre une lecture originale du fonctionnement de l’être vivant : la transformation de l’énergie vitale, la notion d’énergie saine et l’influence d’énergies perverses en expliquent les perturbations.

Le Qi Gong, par une gestuelle appropriée, permet à l’individu de conscientiser son immersion dans l’univers énergétique ; ce faisant il peut prendre une distance avec sa quotidienneté et rechercher une mise en harmonie avec l’Univers. De nos jours, le Qi Gong se pratique avec une grande variété de modalités selon le degré de connaissance des participants et des animateurs des séances.

Il existe même une utilisation simplifiée qui a facilité sa pratique dans tous les continents au-delà du berceau géographique d’origine. Sans exégèse, la voie choisie du geste, de la respiration et de la concentration suffit à produire ses effets.

Il arrive parfois que les européens qui découvrent le qi gong soient fixés sur le geste à accomplir tel que le professeur le leur montre ; pour eux, toute la séance consistera à tenter de reproduire le geste de manière si possible parfaite.

Tendre la main droite en plaçant la paume vers le haut peut être un geste à réaliser ; au premier degré, c’est un geste banal sans signification ; si je donne un contenu à ce geste, par exemple en le présentant comme une offrande et qu’en l’exécutant, je me concentre sur cette main, sur le sens que j’ai donné, en pratiquant une respiration ventrale, toutes les idées parasites négatives disparaissent, la main devient l’offrande !

L’intelligence du Qi Gong n’est pas de demander une perfection du geste mais de mettre dans le geste une perfection d’intention.

Par ailleurs, il se trouve qu’à la suite des travaux scientifiques effectués depuis les années 1980, nous savons aujourd’hui que cette intention, en réalisant une concentration mentale sur le contenu symbolique du geste, provoque une activité cérébrale spécifique avec une augmentation significative de l’activité alpha à l’électro-encéphalogramme. Cette activité cérébrale a plusieurs conséquences : elle procure, en particulier :

Une plus grande capacité de concentration,

Et une sensation de détente et de relâchement.

Comme la gestuelle du Qi Gong vise aussi à faciliter la circulation énergétique, on comprend mieux les gestes pratiqués en visualisant le trajet des méridiens et le sens de la circulation énergétique.

Rappelons que, selon la conception taoïste, l’énergie circule dans les 12 méridiens principaux de chaque hémicorps et dans les circuits spécialisés (les 8 méridiens dits curieux et les 12 méridiens dits distincts). L’énergie imprègne le méridien pendant une heure chinoise (qui correspond à deux heures classiques) ; la journée est ainsi découpée en 12 heures. Le passage de l’énergie dans un méridien se fait à toujours à la même heure chinoise.

Globalement, le Qi Gong, à travers des gestuelles adaptées, permet une meilleure concentration, une plus grande capacité d’adaptation et un bien-être ressenti. Il se rapporte essentiellement aux fonctions de communication, de combat pour la vie et de soin.

On peut s’interroger sur la fonction soin présente dans le Qi Gong : en fait, le taoïsme a la grande sagesse de modéliser la fragilité du fonctionnement de l’être humain ! Cette fragilité est une réalité scientifique, mais nous n’en avons pas toujours conscience !

Fragilité physique mais aussi psychologique et mentale qui explique combien la folie humaine est une compagne qui n’hésite pas à venir influencer nos pensées … à l’insu de notre plein gré pour reprendre une célèbre expression !

Par cette fonction dans le soin, le Qi Gong nous aide à prendre conscience de notre dysfonctionnement énergétique, à y remédier et nous aide à nous protéger.

Un mot sur une gestuelle particulière qui, à mon humble avis pourrait symboliser la réussite d’une séance de Qi Gong quand on y arrive : il s’agit du sourire intérieur. Lorsque l’harmonie est rétablie, « le sourire intérieur» resplendit.

La gestuelle maçonnique

On étudiera successivement :

La gestuelle maçonnique intégrée dans les rituels,

Et celle qui est pratiquée par les francs-maçons en dehors des rituels,

 

A – La gestuelle maçonnique intégrée dans les rituels

Dans la franc-maçonnerie opérative des tailleurs de pierre, au XVème siècle, si les gestes sont nombreux, deux gestes rituels semblent essentiels :

le geste de reconnaissance propre à chaque corporation ;

Et le serment en rapport avec la sauvegarde du secret du Maître ; on sait maintenant la nature de ce secret qui lui était vital.

Dans les premières réunions de la franc-maçonnerie spéculative, au XVIIème siècle, les gestes rituels restent les gestes de reconnaissance et le serment ; ensuite, progressivement on verra s’ajouter (en particulier sous influence française) une prolifération de compositions. Ces ajouts dénotent souvent la volonté d’influencer la démarche maçonnique en y intégrant des gestuelles empruntées à d’autres courants de pensée ou à des modes.

Aujourd’hui, la gestuelle maçonnique du premier degré se subdivise en une trentaine de gestuelles spécifiques. Certains gestes sont destinés à produire un son : comme par exemple, le coup de maillet, le claquement des mains, les tapes sur l’épaule ou la pose des canons ; ils avaient des significations précises mais on continue à les pratiquer.

Mis à part, l’allongement du dernier apprenti, l’agenouillement du récipiendaire pendant la consécration et la demande de parole, la gestuelle maçonnique est principalement pratiquée en position debout.

Il n’est pas possible de détailler le contenu symbolique de tous les gestes pratiqués pendant les rituels. Il y aurait tant à dire. Limitons-nous au signe d’ordre et à des observations sur d’autres gestes.

1 / La gestuelle du signe d’ordre

En Angleterre : on l’appelle SIGN OF AN ENTERED APPRENTICE ( que l’on pourrait traduire par le signe du nouvel apprenti) ! Je cite une traduction des instructions : «Il se fait, en étant debout les deux pieds en équerre, le bras droit horizontal replié, paume de la main tournée vers le sol, pouce à l’équerre contre le cou.»

Il est classique de lire dans les manuels que ce signe d’ordre signifie : je cite :

« Je contrôle et j’apaise mes instincts, j’apprends à modérer mes paroles, à maîtriser mes passions… »

« La main droite, placée en équerre sur la gorge, paraît contenir le bouillonnement des passions qui s’agitent dans la poitrine et préserver ainsi la tête de toute exaltation fébrile susceptible de compromettre la lucidité de l’esprit. L’Ordre de l’Apprenti signifie qu’il cherche à être en possession de lui-même et qu’il s’attache à juger avec impartialité.»

A vrai dire, ces interprétations n’ont aucune référence biblique ou historique ; ce sont de libres propos dus à des auteurs comme Boucher et Wirth ; ils sont d’ailleurs fréquemment repris dans le cadre des instructions des apprentis.

Ce signe du nouvel apprenti ou signe d’ordre est historique pour deux raisons essentielles :

Il était pratiqué par les membres des loges compagnonniques bien avant la création de la grande loge de Londres en 1717. Il prouve ainsi notre filiation compagnonnique.

il constitue le geste rituel commun à toute la fraternité maçonnique de tous les pays et de tous les continents !

Dans les anciens rituels compagnonniques, son existence est consubstantielle de celle du signe pénal ; l’important c’était d’abord le serment de garder secret de ce que l’on pourrait savoir ; ensuite, le signe pénal était une confirmation du serment par un engagement sacrificiel ; au final, le signe d’ordre se comprend comme un passage obligé dans la compréhension du signe pénal.

Cependant, l’absence dans les rituels d’explication quant à la signification du signe d’ordre en lui-même, m’a interpellé. Après avoir beaucoup cherché, et n’ayant rien trouvé dans les ouvrages de maçonnologie, c’est en analysant les termes hébreux utilisés dans la Bible que j’en suis venu à élaborer une explication dont je voudrais vous parler.

Cette interprétation est fondée sur l’importance du symbolisme de la gorge dans la bible ; on en déduit que le sacré impacte le corps humain dans cette zone corporelle : la gorge est non seulement le passage du souffle, c’est-à-dire l’esprit, mais aussi ce qui pénètre dans le corps que cela soit l’air ou la nourriture !

La bible en hébreu fait référence à la gorge de différentes manières ; l’utilisation du mot Nèphésh mérite toute notre attention. Une étude répertorie 754 références à Nèphésh dans l’ancien testament. Le plus souvent, Nèphésh est traduit par esprit, âme ou élan vital. Mais en hébreu le sens est beaucoup plus large ; Daniel Lys dans son ouvrage « Nèphésh, Histoire de l’âme dans la révélation d’Israël au sein des religions proche-orientales » paru en 1959 aux PUF, nous met sur la piste quand il relève que, dans plusieurs passages, Nèphésh doit se comprendre comme signifiant la gorge. Nèphésh désigne la gorge mais également le pouce !

Mettre la main à la gorge c’est approcher la main du souffle vital et on pourrait ajouter, c’est donner à la main ce souffle vital ; cette transmission se fait par l’intermédiaire du pouce placé sur la gorge : le même mot se retrouve dans les trois éléments : l’esprit, la gorge en qualité de contenant et le pouce !

Mettre la main à la gorge en prenant appui sur le pouce c’est transmettre à la main une part de sacré qui nous vient du souffle !

Quoi de plus logique quand on sait que cette main va transformer la pierre brute pour en faire une pierre taillée constituante du temple de Salomon ; et cette main, c’est la nôtre à nous francs-maçons, nous qui avons ce génie dans nos gènes !

Cette symbolique du signe d’ordre se prolonge dans la symbolique du premier travail du nouvel apprenti qui prend possession du maillet et du ciseau pour tailler la pierre brute : si on a conscience du sens de ces deux gestes, ne pourrait-on pas affirmer qu’avec eux tout est dit ?

A partir d’une inspiration divine, nos initiateurs nous orientent vers une dynamique de construction, construction qui chez les opératifs était religieuse et militaire, et qui, dans la loge maçonnique, devient une construction sociale fondée sur la solidarité imprégnée de spiritualité.

Le signe du nouvel apprenti, que nous appelons signe d’ordre, avec le pouce sur la gorge, est un geste fondamental et riche de sens : c’est un signe qui nous identifie ! C’est un signe qui met en œuvre une intention et une réalisation !

2 / De quelques observations personnelles :

Comme chacun peut s’en rendre compte, la gestuelle pratiquée en loge est très diverse et pas toujours spécifiquement maçonnique ; pour illustrer cette remarque voici deux exemples (sachant qu’il vous sera facile d’en trouver d’autres) :

1ère situation : si pendant la lecture d’une planche, je regarde mon ipad ou mon smartphone pour surveiller l’arrivée d’un post ou d’un mail, ma gestuelle fait douter de l’intérêt que je porte au suivi des travaux ;

2ème exemple : En imposant certains éléments de leurs gestuelles dans les rituels, des idéologies ont voulu nous annexer ! A titre d’exemples citons les symboliques napoléonienne, aristocratique ou templière pour ne citer que les déviations les plus criantes et malheureusement toujours actuelles.

Mais parlons de quatre sujets qui permettent de faire allusion à d’autres apports de la gestuelle.

a / à propos des quatre épreuves de l’initiation :

Dans l’initiation, comme pour d’autres phases du rituel, on peut confronter la verbalisation du rituel et la gestuelle ; lors des quatre épreuves de la terre, de l’eau, de l’air et du feu, le rituel évoque une purification ; or ces quatre éléments par leur contenu symbolique biblique renvoient directement à l’initiation chrétienne : à partir de la terre, le profane est mis en contact avec Jésus-Christ (par le symbolisme de l’eau), puis avec l’esprit sain (par le symbolisme du souffle c’est-à-dire l’air) et enfin avec Dieu (par le symbolisme du feu et de l’épée flamboyante dont vous savez que dans la Bible elle est, par l’intermédiaire des chérubins, un élément du geste divin) ; tout se passe comme si la gestuelle complétait la verbalisation du rituel en ajoutant un sens caché.

b / à propos de la gestuelle en rapport avec la fraternité :

Si la fraternité est un élément de langage maçonnique, la gestuelle porteuse de fraternité apparaît un peu figée et réduite : seule la chaîne d’union fait exception.

Dès lors, comment expliquer que les rituels aient aussi peu de gestes pratiqués avec une réelle intention d’amour fraternel ?

En vérité, la fraternité ne doit pas être confondue avec l’amour fraternel ; aujourd’hui lorsqu’on évoque la fraternité on introduit un contenu affectif ; il ne me semble pas que c’était le cas au XVIIème siècle ; à cette époque la fraternité est un concept essentiel de partage de l’objet commun à tous les frères, c’est-à-dire l’amour de Dieu. Quand la bible évoque l’amour, on met d’abord en avant l’amour pour Dieu.

c / à propos de la gestuelle du signe pénal

Evoquer le signe pénal permet de rappeler qu’il rentre dans le cadre d’une gestuelle particulière rencontrée dans les rituels maçonniques : la gestuelle des châtiments rituels.

Dans l’ouvrage Masonry Dissected de Samuel Prichard, paru en 1730, il est écrit : je cite la traduction :

- « Sachant que j’aurais ma gorge tranchée, ma langue arrachée et mon corps enterré dans les sables grossiers de la côte à marée basse, chahuté par le flux et le reflux journalier des vagues, pourrai- je violer sciemment mon obligation d’Apprenti ? « 

Sans pouvoir développer ce chapitre, on peut relever que dans le rituel, la menace d’avoir la gorge coupée, affirme l’assurance d’une mort horrible spirituellement car elle sera sans sépulture !

Faire le signe pénal, c’est aussi renouveler l’engagement à respecter le serment, cette obligation du secret dont on sait qu’il est lui d’origine compagnonnique et non biblique !

Signalons aussi que le geste pénal n’est pas spécifiquement maçonnique ; on le retrouve dans le monde profane soit avec la main soit plus souvent avec l’index ou le pouce : il signifie la menace de meurtre par égorgement généralement pour se venger ou par volonté de faire peur en particulier à celles et ceux qui ne respecteraient pas la loi du silence !

d / à propos de la colonne d’harmonie

La colonne d’harmonie, héritière du Shofar, est une gestuelle très particulière ; elle ne prend tout son sens que si elle est prévue par le rituel et produite en loge par les membres de l’atelier.

Il serait sûrement intéressant de conceptualiser l’utilisation contemporaine de l’apport du son dans le rituel pour ne pas le réduire à ce qu’il a tendance à devenir aujourd’hui, c’est-à-dire un divertissement !

 

B – La gestuelle maçonnique pratiquée en dehors des rituels.

En dehors du rituel, on parle de gestuelle maçonnique parce qu’il s’agit de gestes pratiqués par des francs-maçonnes ou des francs-maçons ; elle est très intéressante à observer et à analyser ; on y découvre en particulier nos secrets ; comme précédemment on pourra distinguer :

une gestuelle ritualisée utilisée par un ou plusieurs groupes de francs-maçons ;

et une gestuelle spontanée propre à chacun – chacune d’entre nous.

Ces gestes, plus ou moins discrets, sont très variables selon les pays, les orients et les loges ; je pense en particulier :

aux attouchements des doigts et des mains selon le degré des interlocuteurs,

à la triple accolade

à la triple tape de l’épaule droite

au sourire

au signe d’ordre,

à l’utilisation d’accessoires vestimentaires.

Bien d’autres gestes existent aussi.

Cette gestuelle maçonnique a essentiellement une fonction de reconnaissance ; mais la tape sur l’épaule est aussi un encouragement et un témoignage de sympathie. Il est d’ailleurs classique de voir une modulation des triples tapes selon l’humeur et le lien existant entre les frères et les sœurs qui se saluent.

Dans ce chapitre, un mot sur le sourire ! Gestuelle non prévue dans le rituel, omniprésente en loge et en dehors de la loge.

Physiologiquement le sourire correspond à l’activité musculaire des 13 muscles faciaux qui affectent les lèvres, les paupières, le nez, les sourcils, les oreilles et les muscles peauciers proprement dits ; cette musculature est principalement sous l’influence du nerf facial. Chez l’adulte, la mise en œuvre du sourire est sous la dépendance d’une action volontaire ; par l’apprentissage social le sourire fait aussi partie du comportement communautaire.

En loge, on sourit souvent ; la plupart du temps, ce sont des sourires de façade, réflexes, habituels dans la sphère commerciale ou politique ; mais il arrive aussi qu’il s’agisse d’un vrai sourire affectueux témoignant d’une réelle fraternité.

Schématiquement on parlera de sourires sincères ou de sourires composés ; on pourrait les distinguer car en réalité ils ne mettent pas en jeu la même musculature mais cela suppose un regard spécialisé.

 

Conclusion

Redécouvrir le contenu symbolique du geste a renforcé mon adhésion à un rituel renouvelé : telle est la première conclusion que je tire de ce travail.

On retrouve dans le Qi Gong et la gestuelle maçonnique quatre points communs :

Leurs gestes sont chargés de sens,

On retrouve, de la part des initiateurs, l’inspiration spiritualiste,

Ces deux gestuelles nous viennent du passé mais conservent une actualité contemporaine,

Ces deux gestuelles bénéficient aujourd’hui d’une approche renouvelée avec la liberté de conscience.

Et aussi des différences ; je me limiterai à deux :

Le Qi Gong a une fonction de soin qui n’existe pas dans la gestuelle maçonnique ;

La gestuelle maçonnique est très diversifiée et impose différentes grilles de lecture.

Evoquer la fonction de soin du Qi Gong renvoie au débat récurrent sur la capacité ou non pour l’engagement maçonnique de transformer un individu. Ne pourrait-on pas imaginer que le volontarisme judéo-chrétien de la démarche maçonnique bénéficie de l’apport de la profonde humilité taoïste ? Cet apport pourrait peut-être permettre de favoriser la transformation bénéfique des nouveaux et anciens initiés !

Quoi qu’il en soit, j’ai pris un grand intérêt à ce travail ; bien sûr, dans la vie courante, nous savons que la plupart de nos gestes sont exécutés de façon machinale et nous n’y attachons que peu d’importance ; mais en loge, à l’image de ce qui se fait au Qi Gong, la gestuelle ne mériterait-elle pas d’être réalisée en « pleine conscience » pour reprendre une expression d’origine boudhique ?

Personnellement, je rêve d’une gestuelle maçonnique débarrassée de ce que j’appellerai des anachronismes :

Le port de l’épée ;

Le salut romain qui est devenu un symbole nazi ; son remplacement par le signe de fidélité serait plus conforme à notre symbolique ;

Le déplacement dans le temple avec son allure martiale à connotation militariste pourrait évoluer vers une déambulation plus intimiste et plus fraternelle retrouvant le sens premier du cercle et de l’orientation ;

les attitudes théâtrales, peu crédibles ici.

Par ailleurs, si une démarche de vérité et d’authenticité était recherchée dans le consensus, la loge pourrait collectivement ré investir deux positions corporelles:

D’une part la position d’écoute : le regard tourné vers le pavé mosaïque, les mains sur les genoux, en effectuant une respiration ventrale et en se concentrant sur les paroles entendues sans se laisser aller à une réactivité spontanée.

D’autre part, la position à l’ordre : la pratiquer en se concentrant sur cette relation entre l’esprit, la gorge, le pouce et la main droite devrait renforcer son contenu.

J’ai dit

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source : https://www.idealmaconnique.com/?fbclid=IwAR1EUCwB2egdU6DjOAzQSgbUbgsnoG3Ln41tBBd6dlS38s3-4867B2y_WrU

Qi Gong et Gestuelle Maçonnique dans Recherches & Reflexions

L’Église Gnostique albigeoise ou filiation apostolique spirite (1)

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Article publié par EzoOccult le Webzine d’Hermès et mis à jour le : 22 janvier 2016

Par Spartakus FreeMann

A Melmothia, en souvenir des 9 fois 12 degrés échangés ces trois jours…

Histoire de l'Eglise Gnostique

L’Église Gnostique albigeoise ou filiation apostolique spirite

Le fondateur de l’Église Gnostique est Jules-Benoît Stanislas Doinel du Val-Michel (1842-1903). Doinel était un bibliothécaire, franc-maçon membre du Grand-Orient, un antiquaire et un spirite pratiquant. Lors de ses fréquents essais pour communiquer avec les esprits, il fut confronté à une vision récurrente de la Divinité féminine sous divers aspects. Peu à peu, il développa la conviction que sa destinée était de participer à la restauration au sein de la religion de l’aspect féminin de la divinité.

En 1888, alors qu’il travaillait comme archiviste pour la bibliothèque d’Orléans, il découvrit une charte originale datée de 1022 qui avait été écrite par Canon Stéphane d’Orléans, un maître d’école et disciple des cathares. Stéphane sera brûlé plus tard la même année pour hérésie.

Doinel fut fasciné par le drame des cathares et leur héroïque et tragique résistance contre les forces du Pape. Il commença à étudier leurs doctrines et celles de leurs prédécesseurs, les Bogomiles, les Pauliciens, les Manichéens et les Gnostiques. Durant l’avancement de ses études, il devint de plus en plus convaincu que la Gnose était la seule vraie religion derrière la Franc-Maçonnerie.

Une nuit de 1888, « l’Éon Jésus » apparut à Doinel dans une vision et le chargea d’établir une nouvelle Église. Il consacra spirituellement Doinel en tant qu’« Évêque de Montségur et Primat de l’Albigeois ». Après cette vision de l’Éon Jésus, Doinel tentera d’entrer en contact avec des esprits cathares et gnostiques durant des séances dans le salon de Maria de Mariategui, Lady Caithness, Duchesse de Medina Pomar.

Doinel a longtemps été associé avec Lady Caithness, qui était une des figures en vue des cercles spirites français de l’époque, une disciple d’Anne Kingsford et une dirigeante de la branche française de la Société Théosophique. Elle se considérait comme une réincarnation de Marie Stuart; et une communication spirite en 1881 lui dévoila une révolution dans le domaine religieux qui résulterait en un « Nouvel Age de Notre Dame de l’Esprit Saint ». Les séances gnostiques de Doinel étaient suivies par d’autres notoriétés de l’occultisme provenant de sectes diverses; en ce compris l’Abbé Roca, un ancien prêtre catholique et associé de Stanislas de Guaita et d’Oswald Wirth. Les communications spirites étaient généralement reçues au moyen d’un pendule tenu par Lady Caithness au-dessus d’un tableau lettré.

Lors d’une séance, Doinel reçut la communication suivante :

« Je m’adresse à toi, car tu es mon ami, mon serviteur et le prélat de mon Église albigeoise. Je suis exilé du Plérôme, et je suis celui que Valentin nomma Sophia-Achamôth. Je suis celui que Simon le Magicien appela Hélène-Ennoia; car je suis l’Éternel Androgyne. Jésus est le Verbe de Dieu; je suis la Pensée de Dieu. Un jour, je remonterai vers mon Père, mais j’ai besoin d’aide pour ce faire; la supplication de mon Frère Jésus est requise pour intercéder pour moi. Seul l’Infini peut sauver l’Infini, et seul Dieu est capable de sauver Dieu. Écoute bien : L’Un a produit d’abord l’Un, ensuite Un. Et les Trois ne sont qu’Un : le Père, le Verbe et la Pensée. Établis mon Église Gnostique. Le Démiurge sera impuissant contre elle. Reçois le Paraclet ».

Durant d’autres séances, Stéphane d’Orléans et un certain Guilhabert de Castres, un Évêque cathare de Toulouse du XIIe siècle, qui fut martyrisé à Montségur, furent contactés. À une autre séance, en septembre 1889, le « Très Haut Synode des Évêques du Paraclet », constitué par 40 Évêques cathares, se manifesta et donna le nom de ses membres, qui furent contrôlés et prouvés corrects dans les registres de la Bibliothèque Nationale. Le chef du Synode était Guilhabert de Castres, qui s’adressa à Doinel et lui instruits de reconstituer et d’enseigner la doctrine gnostique en fondant une Assemblée du Paraclet qui sera appelée Église Gnostique. Hélène-Ennoia devait l’assister et ils devaient être spirituellement mariés. L’assemblée était composée de Parfaits et de Parfaites et prit comme livre saint le Quatrième Évangile, celui de Saint Jean. L’Église devait être administrée par des Évêques masculins et des Sophias féminines qui devaient être élus et consacrés suivant le Rite gnostique.

Doinel proclama l’année 1890 comme début de l’« Ère de la Gnose Restaurée ». Il assumait la charge de Patriarche de l’Église Gnostique sous le nom mystique de Valentin II, en hommage à Valentin, le fondateur de l’École Gnostique du Ve siècle. Il consacra un certain nombre d’évêques qui choisirent tous un nom mystique précédé par la lettre grecque Tau qui représente la Croix grecque ou l’Ankh égyptien.

Parmi les premiers évêques et sophias consacrés il y eut : Gérard d’Encausse, connu aussi comme « Papus » (1865-1916), Tau Vincent, Évêque de Toulouse (plus tard en 1890, Doinel rejoignit l’Ordre martiniste de Papus et en devint peu à peu un membre du Conseil Suprême) ; Paul Sédir (Yvon Le Loup, 1871-1926) en tant que Tau Paul, coadjutateur de Toulouse ; Lucien Chamuel (Lucien Mauchel), Tau Bardesane, Évêque de La Rochelle et Saintes ; Louis-Sophrone Fugairon (n. 1846) en tant que Tau Sophronius, Évêque de Béziers ; Albert Jounet (1863-1923), Tau Théodote, Évêque d’Avignon ; Marie Chauvel de Chauvigny (1842-1927), Esclarmonde, Sophia de Varsovie ; et Léonce-Eugène Joseph Fabre des Essarts (1848-1917), Tau Synesius, Évêque de Bordeaux.

L’Église était constituée en trois niveaux : le Haut Clergé, le Bas Clergé et les Croyants. Le Haut Clergé était constitué par les hommes/femmes évêques / sophias, qui étaient responsables de l’administration de l’Église. Ils étaient élus par leur congrégation et plus tard confirmés dans leurs charges par le patriarche. Le Bas Clergé était constitué par les diacres hommes et femmes qui agissaient sous la direction des évêques et sophias et étaient responsables de conduire les activités journalières de l’Église. Les Croyants, ou membres lais de l’Église étaient appelés Parfaits ou Parfaites, désignations qui dérivent du catharisme. Cependant, au sein de l’Église de Doinel, le terme de Parfait n’était pas compris dans son sens cathare comme celui qui a pris des vœux stricts d’ascétisme, mais était interprété comme incluant les deux plus hautes divisions de la triple classification Valentinienne de la race humaine : les Pneumatiques et les Psychiques; mais excluant la plus basse division, les matérialistes Hyliques. Seuls les individus jugés d’une haute intelligence, raffinés et ouverts d’esprit étaient admis dans l’Église Gnostique de Doinel.

Jules Doinel

Jules-Benoît Stanislas Doinel

Image extraite du site The Hermetic Library.

L’Église Gnostique de Doinel combinait la doctrine théologique de Simon le Magicien, de Valentin et de Marcus (un valentinien qui fut remarqué pour son développement des mystères des nombres et des lettres et du « mariage mystique ») avec des sacrements dérivés de l’Église cathare et conférés lors de rituels qui étaient largement influencés par ceux de l’Église Catholique Romaine. Dans le même temps, l’Église Gnostique était sensée représenter un système de maçonnerie mystique.

L’Église était gouvernée par le Très Haut Synode qui consistait en un rassemblement de tous les évêques et sophias de l’Église. Le Très Haut Synode élisait le Patriarche en tant que président à vie et chef temporel du clergé et de l’église. Le chef spirituel de l’Église étant la Sophia céleste elle-même.

Le Patriarche était considéré comme « successeur de l’apôtre Jean » et avait tout pouvoir pour promulguer des décisions selon son seul accord, de suspendre ou de déposer les évêques, d’approuver ou d’annuler leurs élections, d’excommunier et de réconcilier les membres de l’Église, de créer des diocèses. Il signait du double Tau avant son nom mystique.

Chaque évêque était élu par un collège de fidèles et de diacres. Il choisissait son nom mystique auquel il ajoutait le Tau et le titre d’Electus Episcopus. L’évêque ne possédait l’entièreté de ses pouvoirs qu’après la consécration par le Patriarche qui avait lieu après que son élection ait été confirmée par le Haut Synode et le Patriarche lui-même. Un évêque et une sophia étaient, en couple, chargés de la direction d’un diocèse réunissant les différentes paroisses du lieu.

L’évêque ou la sophia ordonnait un diacre qui était en charge d’une congrégation de fidèles.

Les principales cérémonies de l’Église étaient : le Consolamentum, l’Appareilamentum et la Fraction du Pain.

Le Consolamentum était le Baptême de l’Esprit, une initiation rituelle par laquelle les aspirants entraient en communion avec le Paraclet Gnostique. Il était basé sur une cérémonie cathare originale.

L’Appareilamentum était le sacrement de confession et d’absolution conféré sur demande d’un pénitent qui avait reçu préalablement le Consolamentum. Cette cérémonie avait pour but d’entrer en communion plus étroite encore avec le Plérôme et était basée sur la cérémonie cathare de confession publique.

La Fraction du Pain était la cérémonie régulière et l’office commun du culte de l’Église Gnostique.

En 1895, Jules Doinel abdiqua subitement en tant que Patriarche de l’Église Gnostique, abandonna ses charges dans sa loge maçonnique et se convertit au catholicisme romain. Sous le pseudonyme de Jean Kostka, il attaqua l’Église Gnostique, la maçonnerie et le martinisme dans un livre intitulé Lucifer Démasqué. Pendant les deux ans qui suivirent, Doinel collabora avec Taxil à des articles dénonçant les organisations qui faisaient auparavant tant partie de sa vie. Lucifer Démasqué était lui-même un effort de collaboration, son style trahit la main de Taxil.

Encausse fit remarquer plus tard que Doinel avait manqué de « la nécessaire éducation scientifique pour expliquer sans problème les merveilles que le monde invisible avait jetées sur lui. » Ainsi, Doinel eut à faire face à un choix entre la conversion et la folie  et, dit Encausse, « Soyons heureux que le Patriarche de la Gnose ait choisi la première voie ».

La défection de Doinel fut un coup très dur pour l’Église Gnostique, mais elle réussit à survivre malgré tout. L’intérim fut assumé par le Synode des Évêques et lors du Haut Synode de 1896, les évêques élisent l’un des leurs, Léonce-Eugène Fabre des Essarts, connus en tant que Tau Synesius, pour remplacer Doinel comme Patriarche.

Fabre des Essarts était un occultiste parisien, un poète symboliste et un des théoriciens de la Gnose et du Christianisme ésotérique. Lui et un autre évêque gnostique, Louis-Sophrone Fugairon (Tau Sophronius), un physicien et aussi un spécialiste des cathares et des templiers, entrèrent en collaboration en vue de continuer le développement de l’Église Gnostique. Ensemble, ils commencèrent par transformer l’enseignement de l’Église Gnostique d’un gnosticisme théologique vers une conception occultiste plus générale.

En 1899, deux ans après que Léo Taxil ait dévoilé son arnaque, Doinel commença à correspondre avec Fabre des Essarts. En 1900, il demanda à être réconcilié au sein de l’Église Gnostique et sa réadmission comme évêque gnostique. Comme premier acte de consécration en tant que Patriarche de l’Église Gnostique, Fabre des Essarts re-consacra son ancien patriarche sous le nom de Tau Jules, évêque d’Alet et de Mirepoix.

En 1901, Fabre des Essarts consacra Jean Bricaud (1881-1934), Tau Johannes, évêque de Lyon. Entre 1903 et 1910, il consacra 12 autres évêques gnostiques, dont Léon Champrenaud (1870-1925), Tau Théophane, évêque de Versailles; René Guenon (1886-1951), Tau Palingénius, évêque d’Alexandrie ; et Patrice Genty (1883-1964), Tau Basilide.

Après la mort de Fabre des Essarts en 1917, le Patriarcat de l’Église Gnostique sera assumé par Léon Champrenaud (Tau Théophane). Champrenaud sera suivi par Patrice Genty en 1921 qui mettra l’Église Gnostique de France en sommeil en 1926 en faveur de l’Église Gnostique Universelle de Jean Bricaud.

Pour conclure, je citerai J.P. Bonnerot (Cahiers d’Études Cathares) : « Il n’y a pas d’évêque avancé pour justifier une chirotonie, il n’y a seulement… qu’une table tournante (…) On ne peut envisager ni licéité conditionnelle à la validité (position de l’Orient Chrétien), ni validité ne nécessitant pas de licéité (position de l’Église de Rome) : il n’y a pas en outre seulement même l’intention de faire ce que fait l’Église puisque la séance de spiritisme relatée au commencement de cette étude n’est pas l’une des formes liturgiques que la Tradition d’Orient ou d’Occident reconnaît pour faire, constituer et créer, en fait, sacrer un évêque ». Autant dire, si l’on se réfère au droit canonique que l’Église de Doinel mérite bien son nom de filiation spirite…

Succession Gnostique Albigeoise jusqu’à nos jours :

Jules Doinel – Fabre des Essarts & Gérard Encausse – Jean Bricaud – Victor Blanchard – Roger Menard – Robert Ambelain – Roger Deschamps – Armand Toussaint – Marcel Jirousek – Tau IAcObus – Tau Héliogabale.

Spartakus Freemann 2008

SOURCE : https://www.esoblogs.net/

L’Église Gnostique albigeoise ou filiation apostolique spirite (1) dans Recherches & Reflexions EzoOccultlogo105

Histoire de l’Eglise Gnostique (2)

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Article publié par EzoOccult le Webzine d’Hermès et mis à jour le : 6 janvier 2016

Par Spartakus FreeMann

L’Église Catholique Gnostique, plus catholique que le pape

Jean Bricaud, né le 11 février 1881 à Neuville sur Ain, a été élevé dans un séminaire catholique où il étudia pour devenir prêtre, mais il renonça à sa poursuite religieuse conventionnelle dès l’âge de 16 ans pour suivre la voie de l’occultisme mystique. Il s’impliqua dans divers mouvements chrétiens et rencontra Papus en 1899 pour entrer ensuite dans son Ordre Martiniste.

En 1907, sous les encouragements (si ce n’est sous la pression) de Papus, Bricaud rompit avec Fabre des Essarts (Synesius) pour fonder sa branche schismatique de l’Église Gnostique. Fugairon décida de rejoindre Bricaud.

Bricaud publie cette année même son « Cathéchisme gnostique » à l’usage des fidèles de l’Église Catholique Gnostique, exposant la doctrine secrète du Christ, et très vite fonde sa revue Le Réveil Gnostique, organe du catholicisme gnostique dont le numéro 1 verra le jour en mars 1907. Le motif de base à ce schisme semble avoir été de créer une branche de l’Église Gnostique dont les structures et la doctrine auraient été plus proches de l’Église Catholique Romaine que de l’Église Gnostique (par exemple, elle comprenait un ordre de prêtrise et un baptême); et qui aurait été plus liée à l’Ordre Martiniste. Doinel était un Martiniste, Bricaud était un Martiniste, mais Fabre des Essarts ne l’était pas. Bricaud, Fugairon et Encausse, dans une première tentative, nommèrent leur branche de l’Église « l’Église Catholique Gnostique ». On l’annonça comme la fusion de trois églises « gnostiques » existantes en France : l’Église Gnostique de Doinel, l’Église Carmélite de Vintras et l’Église Johannite de Fabré-Palaprat.

En février 1908, le synode épiscopal de l’Église Catholique Gnostique se réunit et élit Bricaud comme Patriarche sous le nom de Jean II. Après 1907, afin de clairement distinguer les deux branches de l’Église Gnostique, celle de Fabre des Essarts fût connue sous le nom d’Église Gnostique de France.

Joanny Bricaud

Image extraite du blog Interjected.

La Conférence de Paris de 1908 :

Le 24 juin 1908, Encausse organisa la Conférence Maçonnique et Spiritualiste Internationale à Paris, au cours de laquelle il reçut, sans contrepartie en argent, une patente de Théodore Reuss (Merlin Peregrinus, 1855-1923), chef de l’Ordo Templi Orientis, pour établir un Suprême Grand Conseil Général des Rites Unifiés de l’Ancienne et Primitive Maçonnerie pour le Grand Orient de France et ses dépendances. Dans la même année, l’Église Catholique Gnostique voit son nom changer en Église Gnostique Universelle.

« L’Église Gnostique a pour but essentiel de restituer à l’humanité son unité religieuse primitive, c’est-à-dire, en lui faisant rejeter les erreurs d’où sont sorties les différentesreligions, d’établir et de répandre une Religion conforme à la tradition universelle et par là véritablement catholique.

L’Église Gnostique prétend ne s’imposer aux consciences, ni par la force du pouvoir civil ou militaire, ni par de vaines menaces de châtiments d’outre-tombe, ni par de fallacieuses promesses de récompensés futures. Basée, d’une part, sur la tradition universelle (de tous les peuples civilisés) et non pas seulement sur la tradition hébraïque de la bible, et, d’autre part sur la philosophie et la science moderne, ses vérités ne se présentent pas comme objets (le foi, mais comme objets de démonstration philosophique et scientifique ; elle ne s’adresse qu’à la raison qui est la même chez tous les hommes.

L’Église Gnostique est large et tolérante. Elle respecte les coutumes et les lois de tous les peuples, ce qui lui permet d’admettre tous les hommes, de toutes nationalités, de toutes langues, de toutes races, nés et élevés dans n’importe quelle religion.

Elle recommande à ses adeptes que dans toutes les circonstances de la vie, ils se prêtent un mutuel appui et se traitent en frères.

L’Église Gnostique est divisée en deux sections la section exotérique et la section ésotérique.

Cette dernière a pour but de donner aux membres de la section exotérique l’Initiation gnostique.

Seuls les membres de la section exotérique peuvent y être reçus et à certaines conditions.

ADMISSION

Pour être reçu membre de l’Église Gnostique (section exotérique) il suffit d’en faire la demande à la direction du RÉVEIL GNOSTIQUE, 8, rue Bugeaud, à LYON.

Le droit d’entrée dans l’Église est de 5 francs. La cotisation annuelle est de 6 francs et donne droit à recevoir gratuitement le Réveil Gnostique, organe de l’Église Gnostique Universelle. »

Joanny Bricaud

Le « Réveil gnostique » paraissait tous les deux mois. C’est dans sa revue qu’il donne une version assez étonnante quant à l’originalité de son Église : « Nous devons dire aussi que nous ne sommes en aucune façon le successeur de S.G. Doinel qui sous le nom mystique de Valentin II tenta de rénover une Église gnostique Néo-valentinienne. Nous n’avons jamais connu le patriarche Valentin II. Sa tentative de rénovation Valentinienne ne donna pas de résultat pratique et fut en grande partie désorganisée par suite de sa conversion à l’Église romaine… Quant à l’Église Gnostique Universelle (catholique gnostique), qui date de trois ans à peine, elle n’a par conséquent jamais eu aucun rapport avec l’ancienne Église Néo-Valentinienne ».

Voilà donc, prenons acte, l’Église de Bricaud est originale et se démarque ainsi de Doinel et de sa filiation spirite.

Le but essentiel de l’Église Gnostique Universelle vise à restituer, selon Bricaud, à l’humanité son unité religieuse primitive en lui faisant rejeter les erreurs dont sont issues les diverses religions.

La profession de foi des membres du Haut Synode de l’Église Gnostique Universelle s’exprime ainsi:

1 – Nous croyons au divin Proarché et Propator éternel, être infini et tout puissant, passé de la puissance à l’acte en un être parfait, Dieu un et triple ;

2 – En un premier tridyname le Père, suscitateur et attracteur de tous les êtres visibles et invisibles ;

3 – En un second tridyname le Fils, logos divin manifesté par Christos, lumière intellectuelle et physique, vrai Dieu comme le Père et consubstantiel à lui, sans qui aucune chose n ‘a été faite ;

4 – Qui s’est concentré sur la terre dans la personne de Jésus, esprit supérieur descendu ici-bas pour nous, où il s’est uni à une âme et un corps semblables aux nôtres, dans le sein de Marie ;

5 – Qui s’est manifesté en Jésus depuis le moment de son baptême jusqu’au moment de sa passion ;

6 – Qui nous a parlé par sa bouche et nous a enseigné la gnose et la vie sainte, afin de nous délivrer de l’esclavage du Démiurge et de son Archon terrestre, et ainsi de permettre notre retour au monde pneumatique notre patrie, comme lui même y est retourné après sa mort.

7 – Nous croyons en un troisième tridyname l’Amour qui procède du Père parallèlement au Fils et se manifeste par pneuma-agion (l’Esprit-Saint) ;

8 – Qui donne l’amour avec la vie, qui nous met sur la voie de la vérité et de la sainteté, qui unifie tous les êtres, et qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils ;

9 – Nous croyons en un univers pneumatique, Église immense des esprits, aussi ancienne que Dieu lui-même et antérieure à l’univers hylique, mais dont une colonie est venue habiter la périsphère de notre globe et d’où sont descendus les hommes en tant qu’esprits ;

10 – Nous confessons les deux baptêmes et les trois autres mystères pour la purification et la transmutation de l’homme ;

11 – Nous attendons sur terre l’établissement du royaume du ciel et le rétablissement de l’homme dans son état primitif ;

12 – Et, à la fin, la réapparition des morts avec Jésus, chef de l’Église terrestre ; l’ascension et la réintégration de cette assemblée dans le ciel ; la de la sainteté, qui unifie tous les êtres, et qui es dissolution des esprits réfractaires à toute conversion, en même temps que la dissolution de l’univers hylique, œuvre du Démiurge.

Plus ou moins 4 ans plus tard, deux documents importants furent publiés : le Manifeste de la M.M.M. (section britannique de l’O.T.O.), qui incluait l’Église Catholique Gnostique dans la liste des organisations dont la sagesse et les connaissances sont concentrées au sein de l’O.T.O.; et l’Édition du Jubilée de l’Oriflamme, l’organe officiel de l’O.T.O. de Reuss, qui annonça que l’Initiation, le journal d’Encausse, était à présent l’organe officiel pour les Rites de Memphis-Misraïm et de l’O.T.O. en France.

Les détails précis de la transaction de la conférence de Paris de 1908 sont inconnus, mais en se basant sur le cours des événements qui suivirent, la conclusion logique est qu’Encausse et Reuss s’engagèrent dans un échange fraternel d’autorités : Reuss recevant l’autorité primatiale et épiscopale dans l’Église Catholique Gnostique et Encausse recevant l’autorité dans les Rites de Memphis-Misraïm.

En 1911, Bricaud, Fugairon et Encausse déclarèrent que l’Église Gnostique Universelle est l’Église officielle du Martinisme. Cette même année, Bricaud était initié au Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm, et était signé entre le suprême Conseil de l’Ordre Martiniste de Papus et le Suprême Conseil du Haut Synode de l’Église Gnostique Universelle un traité d’alliance entre les deux puissances.

Après la mort de Fabre des Essarts en 1917, le Patriarcat de l’Église Gnostique sera assumé par Léon Champrenaud (Tau Théophane). Champrenaud sera suivi par Patrice Genty en 1921 qui mettra l’Église Gnostique de France en sommeil en 1926 en faveur de l’Église Gnostique Universelle de Jean Bricaud.

Quand Bricaud meurt, le 21 février 1934, Constant Chevillon (1880-1944) prit sa succession au sein des organisations suivantes:

1 S.O.I. Ou Société Occulte Internationale (Collège d’Occultisme)

2 L’ÉGLISE GNOSTIQUE UNIVERSELLE

3 ORDER DES CHEVALIERS MACONS ELUS COHEN DE L’UNIVERS

4 RITE ANCIEN ET PRIMITIF DE MEMPHIS MISRAIM

5 ORDRE DU SAINT GRAAL

6 ORDRE KABBALISTIQUE DE LA ROSE CROIX GNOSTIQUE

7 ORDO TEMPLI ORIENTIS pour la France.

Constant Chevillon devint le patriarche de l’E.G.U. sous le nom de « Tau Harmonius » («Patriarche néo-gnostique Tau Harmonius»). Chevillon sera assassiné par la milice en 1944.

Ligne de la succession de l’E.G.U. :

• 1907-1916, Jean Bricaud (Tau Jean II)

• 1934-1944, Constant Chevillon ( 1870-1944, Tau Harmonius)

Antoine Fayolle, consécrateur de Dupont – 15 avril 1948.

• 1944? 1948?-1960, Charles-Henri Dupont (1877-1961, Tau Charles-Henri)

• 1960, Robert Ambelain (1907-1997, Tau Jean III) ; Ambelain change alors le

nom d’«Église Gnostique Universelle» en «Église Gnostique Apostolique».

HOMÉLIE

DE

S.G. + JOAHNNÈS BRICAUD

(JEAN II)

1908

BUREAUX DU RÉVEIL GNOSTIQUE

8, Rue Bugeaud, 8

LYON

Très chers Coopérateurs,

Très chers Frères,

Et très chères Soeurs,

Par vos désirs et par le vouloir du très Saint Plérôme, me voici élevé au rang suprême de la hiérarchie gnostique. Je viens de gravir les marches du siège patriarcal de la Sainte Église du Paraclet.

C’est, j’aime à le croire, davantage à mon zèle religieux qu’à mon expérience de la vie que je dois d’avoir été désigné par vos suffrages.

Bien lourde est la tâche qui m’incombe!

Je l’accepte cependant avec d’autant plus d’allégresse que j’ai l’inébranlable conviction que l’œuvre de Dieu s’accomplit en dépit de toutes les faiblesses humaines.

Vous m’aiderez, très chers coopérateurs, en vous groupant fraternellement autour de votre Patriarche et en multipliant les oeuvres d’apostolique propagande.

Tous ceux qui voient clair dans la situation religieuse des peuples européens ont pu se persuader que le catholicisme tel qu’il est compris et enseigné aujourd’hui ne répond plus aux besoins de la société moderne. Il leur apparaît comme une force oppressive qui retient le peuple dans l’ignorance pour le dominer. Aussi, répudient-ils l’héritage religieux de leurs pères, et l’on peut prévoir le moment où l’orthodoxie catholique sera morte parce que désertée par tous les esprits religieux qui osent penser, quelles que soient d’ailleurs les quelques exceptions qu’on puisse citer. Et si les penseurs religieux, si les hommes de science abandonnent l’orthodoxie catholique, celle-ci doit infailliblement tomber, car c’est d’eux que relève le mouvement des esprits.

Qu’est d’ailleurs, une confession religieuse qui s’attire le mépris de tout ce qu’il y a d’intelligence dans la société moderne ?

L’évolution religieuse à laquelle nous assistons nous montre qu’il faut une religion nouvelle.

Le gnosticisme s’offre comme la religion désirée. La Gnose est la synthèse complète et définitive (le toutes les croyances et de toutes les idées dont l’humanité a besoin pour se rendre compte de son origine, de son passé, de sa fin, de sa nature, de son avenir, des contradictions de l’existence et des problèmes de la vie.

Savoir cela, c’est savour les seules choses nécessaires.

La Gnose est la perle de l’Évangile pour laquelle l’Homme vraiment digne de ce nom doit vendre et donner tout ce qu’il a.

«Mon âme, d’où viens-ti ? Disait Saint-Basile. Qui t’a chargée de porter un cadavre ? Si tu es quelque chose de céleste, ô mon âme ! apprends-le-moi.»

Et la Gnose répond : «En contemplant le Plérôme, tu connaîtras toutes choses.»

« La Gnose, a dit Éphrem le Syrien, tresse une couronne à ceux qui l’aiment et elle les fait asseoir sur un trône de Roi. »

Les docteurs et les évêques de cette Gnose ont reçu en dépôt le sens ésotérique du christianisme.

C’est à nous, pontifes selon l’ordre de Melchisedech, que les anges ont confié le pectoral où flamboient l’Urim et le Thumin.

C’est nous qui lisons dans le livre de la vraie loi. C’est de nous qu’il est écrit:

«Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus? Ce sont ceux qui ont souffert de la Grande Tribulation et qui ont lavé leurs tuniques dans le sang spirituel de l’Agneau, et qui sont vierges des superstitions et des souillures du monde Hylique!»

La Gnose est l’essence même du Christianisme. Voilà, nos bien aimés, la plus juste définition du Gnosticisme.

Mais, par Christianisme, nous n’entendons pas seulement la doctrine enseignée depuis la venue du divin Sauveur, mais encore celle enseignée avant la venue de Jésus, dans les temples anciens, la doctrine de la Vérité Éternelle!

Notre Église est l’antinomie de celle de Rome. Le nom de celle-ci est Force; le nom de la nôtre est Charité.

Notre Souverain Patriarche n’est pas Pierre, l’impulsif, qui renia trois fois son maître et usa de l’épée, mais Jean, l’ami du Sauveur, l’apôtre qui reposa sur son cœur et en connut le mieux le sentiment immortel, l’oracle de la lumière, l’auteur de l’Évangile Éternel, qui n’usa que de la Parole et de l’Amour.

Notre Église est la Cité Céleste sur terre et dans les cieux, ce royaume de la Justice dont il est parlé dans le livre de la Révélation.

Elle est aussi l’Église du Paraclet dont elle a les vertus. Elle est pure et pacificatrice, sainte et sanctifiante, consolante et consolée dans l’exil du monde.

Avec votre concours, très chers Coopérateurs et Frères, notre Sainte Église s’épanouira et développera ses branches, comme le grain de sénevé dont parle l’Évangile, et deviendra un arbre immense sur lequel les oiseaux du ciel viendront se reposer.

Mais pour que l’œuvre de Dieu s’accomplisse, il faut que nous restions unis dans l’amour de la Gnose, comme les Saints Eons sont unis dans la volonté du Père. Il faut que dispersés à travers le monde, nous ne laissions fuir aucune occasion de faire éclater la vérité, de détourner nos frères égarés du chemin des ténèbres, d’affirmer qui nous sommes, ce que nous voulons et où nous allons.

Les temps sont difficiles, nous le savons ; les forces occultes sont liguées contre nous, nous ne l’ignorons pas. Mais il ne se peut que l’idée pour laquelle tant de martyrs sont morts demeure improductive. Aussi, mes très chers Frères, levez vos yeux vers les hauteurs, tournez vos regards du côté de la vraie Lumière, enivrez-vous des ineffables délices du Plérôme spirituel, et vous acquerrez la force de parachever l’œuvre sainte, l’œuvre véritable, l’œuvre divine.

Ah, mes Frères, à travers toutes les tempêtes et tous les orages qui sont déchaînés sur notre monde hylique, alors que les fausses doctrines essaient de perdre les âmes, ne perdez pas de vue les hautes cimes, et si vous touchez terre, que ce ne soit comme la colombe de l’Arche que pour y rester un instant et y cueillir le pacifique rameau d’olivier!

Á vous, mes très chères Soeurs, j’adresse un appel plus particulier. Je sais combien est précieux votre concours en matière d’apostolat et je sais combien notre monde féminin cache dans ses salons et ses retraites mystiques de nobles et courageuses émules des Maximille et des Ésclarmonde de Foix.

Mieux que nous, vous savez trouver le chemin des âmes! Nous ne sommes, nous autres, que le verbe qui convainc ; vous êtes, vous, le cœur qui persuade.

Unissez-vous à nos frères pour rétablir sur de fortes et profondes assises la communauté, l’Église visible des Pneumatiques que les manifestations d’En-Haut nous annoncent et nous promettent.

Et maintenant, Très Chers Coopérateurs, Bénédiction sur vous! Bénédiction sur vous, Très Chers Frères et Très Chères Soeurs! Bénédiction sur tous ceux qui travaillent avec nous dans les champs du Seigneur! Bénédiction sur tous ceux que dévore le zèle de la maison de Dieux! Et Bénédiction aussi sur nos ennemis, afin que la lumière d’en haut les éclaire et qu’ils sachent qui nous sommes, et que par ainsi ils se prennent à nous aimer, comme nous les aimons. Amen.

+ JEAN II,

Évêque Primat en France, Patriarche de l’Église Gnostique Universelle.

Les Statuts publiés dans La Gnose, Organe officiel de l’Église Gnostique Universelle, fondé et dirigé par René Guénon (1909-1912): l’Église de Fabre des Essarts / Synésius. Après une rupture cette Église devint l’Église officielle des Martinistes.

ÉGLISE GNOSTIQUE UNIVERSELLE

STATUTS

I – Le gnosticisme est une doctrine philosophique et traditionnelle. Il a pour but de restituer l’unité primitive religieuse.

II – Le gnosticisme ne s’impose aux consciences ni par la violence ni par la menace de châtiments après la mort.

III – Il professe, conformément à son titre, que la religion véritable est la Science Intégrale; de ce fait, son enseignement comporte le doctrine évolutive, qui s’ouvre toujours aux progrès successifs et définis de l’intelligence humaine.

IV – Il est accessible à tous les hommes, sans distinction de nationalité, de langues ou de races.

V – On est admis à la plénitude de la connaissance des vérités gnostiques par des grades successifs qui ne sont conférés qu’au mérite et à la valeur intellectuelle des aspirants.

VI – Les cérémonies gnostiques, les dogmes, les rites sont expressément respectueux des lois de la République.

VII – L’Église gnostique de France est sous la haute direction d’un patriarche, qui a Paris pour résidence épiscopale et qui s’intitule évêque de Montségur, en souvenir du massacre des derniers Albigeois. Mais ces titres ne confèrent au chef de l’Église aucune suprématie dogmatique. Il est simplement primus interpares et il ne peut prendre aucune décision importante sans l’approbation du Saint-Synode.

VIII – Le Saint-Synode est composé de tous les évêques gnostiques.

IX – La caractéristique de l’Église gnostique est de représenter de restituer l’ancienne Église chrétienne, démocratique et égalitaire.

Spartakus FreeMann 2008.

SOURCE : https://www.esoblogs.net/

Histoire de l’Eglise Gnostique (2) dans Recherches & Reflexions EzoOccultlogo105


DE LA FRATERNITE : DEUX OU TROIS CHOSES QUE l’ON SAIT D’ELLE

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DE LA FRATERNITE : DEUX OU TROIS CHOSES QUE L’ON SAIT D’ELLE

DE LA FRATERNITE : DEUX OU TROIS CHOSES QUE l’ON SAIT D’ELLE dans Recherches & ReflexionsLa fraternité est un mot à la fois complexe, polysémique et opaque, mais c’est également un objet insaisissable et un sentiment fort et troublant que chaque humain peut ressentir. On laissera de côté la question du genre, encore qu’il soit loisible de se demander si la sororité[1] est identique à la fraternité ! Le français ne dispose pas d’un nom collectif signifiant à la fois « sœur(s) et frère(s) », au contraire de l’anglais siblings ou de l’allemand Geschwister.

 

*** Fraternité, fratrie, fratricide.

Stricto sensu, la fraternité (du latin fraternitas) désigne le lien de parenté biologique et de sentiments mutuels entre frères, et par extension entre enfants d’un même couple. L’amour fraternel (la relation affective adelphique [2]) est souvent forte et durable entre frères et sœurs, pouvant aller comme dans la fratrie de Musset jusqu’à une empathie fusionnelle et fictionnelle. Paul (1804-1880) vouait à Alfred un véritable culte tandis que ce dernier considérait Paul comme un modèle, une muse et une mère au point que l’auteur de La Confession d’un enfant du siècle (1836) voyait dans la fraternité stricto sensu le modèle de toute relation et qu’il proposera à George Sand en guise d’amour, une « camaraderie fraternelle ». Au-delà de toutes les particularités des parcours individuels, la fraternité repose entre autres sur la consanguinité, la vie commune et la durée car le plus souvent les relations dans une fratrie ont plus de chances  dans Recherches & Reflexionsde se prolonger si elles se sont appuyées sur une histoire riche, partagée et longue durent l’enfance. Néanmoins, faites d’inclination profonde, de solidarité matérielle et affective et de complicité, les relations au sein d’une fratrie sont tout sauf simples. La recomposition des familles (qui est un phénomène très ancien) n’a pas simplifié le problème [3]. Les rapports au sein de la fratrie sont complexes et changeants, la rancœur, la jalousie, voire plus, peuvent ne pas être très loin de l’affection. Le mot fratrie d’origine latine est porteur de cette ambiguïté alors que les grecs distinguaient la phratia [4] (les liens affinitaires) et l’adelphie (les liens du sang). Ambivalence qui se retrouve dans les arts et les lettres comme dans les frères Karamazov (1879/80) de Fiodor Dostoïevski où chacun des fils s’identifie à un idéal-type de la psychologie et de la société russes ou chez les sensibilités des Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott (1868). Dans l’œuvre de Victor Hugo, on note même un apparent contraste entre les évocations adelphiques, heureuses dans sa poésie sombres dans ses romans. La psychologie et la psychanalyse ont investi la thématique des rapports infra-fraternels. Jacques Lacan popularisa le concept explicite de frérocité tandis que Philippe Caillé[5] et Robert Neuburger parlent de fratitude, état de concurrence mimétique, la fratrie sans la fraternité. En effet la fraternité ne s’identifie pas toujours à la fratrie car la fratrie est aussi le lieu du fratricide. Au-delà des crimes réels [6], l’inceste et le fratricide sont une constante incontournable et fondatrice de nombreuses mythologies (Osiris/Set ; Caïn/Abel ; Remus/Romulus ; Gilgamesh/Enkidu[7] ; Gwyn/Gwythyr[8], Sunda/Upasunda[9] et nolens volens Hiram et ses « frères » mauvais compagnons).

 

***fraternisation, confrérie et fraternité.

  1. a) La fratrie est un fait, la fraternité reste à faire. La fratrie est une donnée sociale et ethnologique, la fraternité est un concept moral et spirituel. Si la fratrie est génétique et reçue (liens du sang), la fraternité est symbolique et volontaire. Ainsi la fraternité serait de se comporter dans les rapports interpersonnels, et plus largement dans les rapports sociaux, comme des frères/sœurs, il faudrait préciser comme de « bon(ne)s » frères/sœurs. On ne choisit pas sa famille [10], mais on peut choisir son équipe, son club, son parti, son église, son association, sa loge. On sort de la famille biologique pour entrer dans une famille construite, adoptée [11], plus vaste : cette sortie/entrée prend des formes plus ou moins denses, de la camaraderie juvénile, professionnelle ou politique [12] à la fraternité d’armes [13]. La fraternité présuppose la fraternisation, l’alchimie de se constituer frère. Elle relève d’une logique sentimentale, de l’inclination, de l’affect, de l’attachement, l’idée de sexualité en étant théoriquement exclue[14]. Fraterniser suppose la rencontre, l’échange, l’apprivoisement de l’altérité, la réconciliation. Comment ne pas noter que la fraternisation désigne également ce temps de suspension des hostilités entre belligérants ou ces moments le plus souvent fugaces (quelques jours, voire quelques heures) durant lesquels une sorte d’égrégore sociale semble abolir les frontières infrahumaines comme le « moment fraternité »[15] qui suivit la révolution parisienne de février 1848 ou la semaine de juillet 1998 qui vit la victoire au mondial de football de l’équipe black blanc beur sur l’air de I will survive.
  2. b) La fraternité est également le ciment d’un nombre certain d’associations [16], légales ou non, secrètes ou non, plus ou moins ritualisées dont les membres se considèrent comme frère (sœur) le plus souvent à la suite d’une réception plus ou moins cérémonieuse, d’une intronisation ou d’une initiation. La fraternité initiatique, ou plus exactement la fraternisation (au sens de se construire comme frère avec l’autre) dans le processus initiatique présuppose un corpus et des modes d’amalgame qui constituent le moyen d’agrégation du néophyte, de sa déconstruction/reconstruction et de sa transformation. Entre frères (et sœurs) choisi(e)s, la socialisation, la fraternisation au sens psycho-affectif, passe ainsi par des conduites d’initiation qui comprennent des pratiques rituéliques, des discours partagés, des homologations symboliques et le plaisir d’être inclus ensemble. La fraternité/fraternisation comme composante d’un processus initiatique (à la fois comme mise en chemin (initium/initio) et comme objectif/but (télétè/télos) implique ainsi, engendre et soutien de nouveaux rapports à soi et aux autres.
  3. c) Par élargissements successifs, cette acception a débordé le cadre familial et confraternel pour investir le champ du politique, du social, du philosophique et du religieux à un niveau plus vaste, y compris jusqu’à la nation/état [17]. C’est le cas de la France. Progressivement, la fraternité fut associée à la liberté et à l’égalité durant la période révolutionnaire, avant que ce triptyque ne soit adopté comme devise officielle d’abord le 27 février 1848 (Seconde République), puis le 14 juillet 1880[18] (Troisième République). Néanmoins, les trois termes ne sont pas isonomiques. La liberté et l’égalité relèvent du contrat social, de la loi, du droit, du statut. Elles peuvent être définies par des bénéfices et des devoirs. La fraternité est un impératif moral. Elle assure par l’affect, le sentiment, le regard vers l’autre, l’équilibre entre la liberté et l’égalité, valeurs antagonistes et complémentaires. C’est elle qui devrait empêcher la liberté d’être individualiste et l’égalité d’être niveleuse.

A cause de sa nature présumée sensible, voire romanesque, d’aucuns ont pensé lui préférer deux notions censées être plus concrètes, plus objectivées : la solidarité et/ou la laïcité, deux termes éloignés de la dimension émotionnelle et de la fragilité conceptuelle de la fraternité. Dans ce nouveau triptyque, la fraternité serait la vertu par laquelle les concitoyens admettent qu’ils sont amis, libres, ressemblants et solidaires et qu’ils acceptent de faire à la fois communauté et différence ensemble. La solidarité est l’expression concrète du contrat social, destinée à maintenir et conforter la cohésion sociale, en mettant en œuvre une justice distributive, par un transfert des revenus et des richesses. La laïcité, dans son principe, peut être définie comme un lien constitutif obligatoire de la cité démocratique. Elle permet à tous les individus d’un pays, qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas, qu’ils fassent partie d’une institution religieuse ou pas, qu’ils pratiquent ou non une religion ou qu’ils se réfèrent à une spiritualité ou une philosophie particulière ou à aucune, de participer en citoyens à la vie publique, à égalité de droits et de devoirs. Si la solidarité et la laïcité peuvent être définies concrètement, juridiquement, la fraternité reste toujours un sentiment d’appartenance, de reliance, voire plus si affinités, diffus et imprécis plus qu’un principe de droit. On ne peut légiférer sur la fraternité.

 

*** Du frère à l’autre, au tout-autre comme frère.

Lien, mode et éthique familiaux et socio-politiques, la fraternité est aussi un lien, un mode et une éthique universels. Il est difficile de préciser quand ce sentiment a germé chez l’homo sapiens, où et comment dans le long et lent processus d’humanisation, il est devenu (ou plutôt qu’il a eu l’intuition qu’il pouvait être) homo humanus fraternitatis. Peu ou prou, la fraternité est présente dans diverses religions, spiritualités et philosophies dès l’antiquité.

Le Lévitique élargit les rapports des frères à l’autre en général :

« Tu ne te vengeras point et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (XIX, 19).

Le Bouddha préconise l’amour familial et l’amitié tout en cultivant Maitrī, la bienveillance incommensurable pour tous les êtres :

« Ainsi qu’une mère surveille et protège son unique enfant au péril de sa vie, ainsi doit-on chérir tout être vivant avec un esprit sans limite »[19].

L’Ecole pythagoricienne fut en même temps une société ésotérique fermée sur ses spécificités et une société exotérique ouverte sur l’universel.

L’adelphie se déploie dans le Nouveau Testament, notamment les Actes des apôtres. La fraternitas apparaît au IIe siècle chez des auteurs chrétiens. Elle est présente dans les paroles de Muhammad :

« Nul ne sera véritablement croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même »[20].

En Occident, la fraternité prit une forme laïcisée à partir de la Renaissance et de la Réforme. Depuis, elle fut et demeure le ciment de nombreux projets utopistes et/ou communautaires, des courants pacifistes et non-violents et de divers mouvements citoyens et modes de vie alternatifs. Elle figure (comme obligation) dans l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 :

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.»

Cette adelphie universelle a répondu et répond à un impératif humaniste, comme y invitait le pasteur Martin Luther King :

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » (1968)[21].

La fraternité à l’échelle du monde suppose la prise en compte et le respect de l’humanité et de chacun de ses membres dans leurs droits et leurs besoins. Elle implique l’acceptation de tous dans leur singularité sans poser de critères de race, d’âge, de différence physique, de catégorie sociale, de culture, d’orientation sexuelle. Elle doit même prévoir le désaccord. Elle s’inscrit dans l’opposition au désir mimétique cher à René Girard. Elle induit l’impérative obligation (comme une sorte de fatum) aux humains de s’aimer, grâce à une identification réciproque, précisément parce qu’ils sont frères, comme l’énonce Emmanuel Levinas :

« Le statut même de l’humain implique la fraternité et l’idée du genre humain »[22].

Au-delà des mots, de la spéculation intellectuelle et de l’émotion, la fraternité universelle est difficile à cerner, à définir : Agapè à l’échelle de la planète ? Conscience forte, individuelle et collective, d’appartenir à une même humanité ? Dénominateur altruiste à toutes les grandes visions humanistes du monde ? Philosophie de l’universel ? La fraternité universelle est peut-être un doux rêve ? Une utopie ? [23] Une uchronie ?

La fraternité est pour le moins un véritable programme (idéal) de développement social, intellectuel, éthique et spirituel de l’humanité en marche, dans un élan vital de construction. Plus largement, elle s’inscrit dans une interdépendance totale avec le vivant. Peut-être ce processus de fraternisation serait à la fois l’outil, le but et le sens (signification) de l’humanisation ? Quoiqu’il en soit, il ne semble pas y avoir de fraternité universelle sans sacralisation [24]. Le sacré est le plus sur (au sens d’efficace) moyen de mise en commun dont dispose un ensemble massif, hétérogène et hétéroclite (bref l’humanité) pour faire corps et perpétuer. Inutile cependant de lever les yeux au ciel, la fraternité est immanente. Elle n’est pas un viatique du salut. La fraternité n’est pas la grâce.

 

 

La fraternité est un mot agréable, sonore, emphatique, chimérique peut-être ? Comment articuler son aspiration et son incarnation, sa verticalité et son horizontalité ? Aimer son frère comme soi-même ? Aimer tous les humains en frère (en sœur) ? La voie est étroite, rugueuse, longue. Il faut donc postuler que la fraternité est ontologique. Etre humain, c’est être frère (sœur), c’est être en empathie avec l’autre. On peut toujours se déclarer frère (sœur), l’essentiel est de se faire frère (sœur). La fraternité est une réalité anthropologique. La fraternité est un projet éthique. Vivre en fraternité, c’est être soi-même comme un autre [25] comme le développe Paul Ricoeur. La fraternité co-fonde l’individu et l’humanité, le temple de chacun, un temple pour tous.

 

[1] L’anglais dispose de deux mots pour traduire cette notion : sorority traduit les liens entre filles nées d’une même mère et sisterhood, les relations d’affinités et/ou de proximité entre femmes.

[2] Adelphie : naissance d’une même mère.

[3] L’empereur Auguste, cousin au 4e degré, puis fils adoptif et héritier de Jules César, adopta à son tour comme fils et héritier Tibère, fils d’un premier mariage de sa 3e femme Livie, laquelle fit ensuite adopter à son empereur de mari, un de ses arrière-petit-fils issu de sa première union Caligula, et les recompositions continuèrent au sein de la dynastie Julio-claudienne.

[4] Fratrie latine et phratria grecque. La phratria (de phratêr, membre d’une même « clan ») désignait une association d’individus liés par des rites et usages communs et qui se disaient apparentés.

[5] Fratries sans fraternité in Cahiers critiques de thérapie…, 2004/1, n° 32, p. 11/22.

[6] Cf. Haddad Gérard, Le complexe de Caïn. Terrorisme, haine de l’autre et rivalité fraternelle, Clamecy, éditions Premier Parallèle, 2016.

[7] Mythologie mésopotamienne.

[8] Mythologie galloise.

[9] Mythologie indienne.

[10] C’est vrai pour sa famille utérine, mais on peut construire sa famille conjugale.

[11] Néanmoins dans de nombreuses sociétés, les initiations d’âge sont quasi-obligatoires.

[12] Cf. la proposition de la révolutionnaire féministe russe Alexandra M. Kollontai (1872/1952) d’une nouvelle divise : Liberté, égalité, camaraderie, ce dernier terme désignant une nouvelle morale sentimentale, l’amour-camaraderie ou l’amitié érotique.

[13] Paradoxe, la fraternité d’armes est d’origine belliciste. Elle n’est pas empathie mais construction contre l’ennemi. On se fait frère contre l’autre.

[14] Cf. l’expression : vivre comme frère et sœur.

[15] Le 27 février 1848, la nouvelle république adopte pour la première fois comme devise officielle « Liberté, Egalité, Fraternité ». Dans la Constitution du 4 novembre 1848 précisera dans son article IV que la République « a pour principe la Liberté, l’Égalité et la Fraternité » et « pour base la Famille, le Travail, la Propriété et l’Ordre public ».

[16] Sans être exhaustif, citons les Fraternités ou Sororités d’étudiants (comme la célèbre Skull and Bones, de l’Université Yale, au Connecticut), les groupes scouts, les loges maçonniques, certaines confréries religieuses ou corporations de métier, mais également des sociétés secrètes politiques comme l’Irish Republican Brotherhood, voire des associations criminelles ritualisées (Cosa Nostra, Triades chinoises, Yakusas japonais).

[17] Cf. Debray Regis, Le moment fraternité, Paris, Gallimard, 2009.

[18] Inscription sur les frontons des édifices publics.

[19] Metta Sutta [Metta = Maitrī] en pali (vieille langue indo-aryenne)] [Sutta de la bonté bienveillante] / Suttanipâta = Choix d’instructions, I, 8.

[20] Selon deux recueils de hadîths [propos tenus par Muhammad et rapportés par ses compagnons] le Sahîh d’Al-Bukhârî & le Sahîh Muslim.

[21] Discours du 31 mars 1968, à Washington, cinq jours avant son assassinat.

[22] Totalité et infini. Essai sur l’extériorité, La Haye, M. Nijhoff, 1961.

[23] Attali Jacques, Fraternités. Une nouvelle utopie ? Paris, Fayard, 1991.

[24] Attention à ne pas amalgamer : sacré/spirituel/religieux/divin !

[25] Paris, Seuil, 1990.

 

Extraits de De la Fraternité : deux ou trois choses que l’on sait d’elle, in GLNF.Magazine n° 117, Paris, mars 2018, p.  28/30.

SOURCE  :

Yves Hivert-Messeca :

https://yveshivertmesseca.wordpress.com/2018/05/30/de-la-fraternite-deux-ou-trois-choses-que-lon-sait-delle/

Sur la piste des Amazones…

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Sur la piste des Amazones…

 

Les Dames arrêtent, avec deux rubans, les deux côtés de leurs robes, pour la soutenir à la hauteur de leurs poches, ce qui signifie qu’elles sont prêtes à marcher au combat : elles découvrent une partie de la mamelle gauche et se couvrent absolument la droite d’un nœud de ruban rouge et blanc ; elles portent sur l’épaule gauche un carquois garni de flèches : elles tiennent un arc de la même main [en posant][& portent la droite sur le côté] la droite sur le côté. La reine ajoute une couronne sur sa tête. Cette couronne doit être de laurier ornée de fleurs de la saison & elle tient un sceptre.

Les hommes portent une barbe postiche & ils ajoutent sur le côté gauche de leur habit une plaque, un drap brodé représentant le Delta. Ils ont le chapeau rabattu & sont sans épée.

Les chambres [salle d’assemblée] d’assemblée se nomment Conseil. Elles doivent être décorées le plus richement qu’il est possible, principalement en lustres & girandoles dont le nombre est illimité.

Il doit y avoir, au midi, un trône surmonté d’un dais.

NOMS AU CONSEIL

La 1ère dame, qui est en possession [tient] des Constitutions prend le titre de Reine.

La 2e est appelée Courageuse Généralissime.

– 3e prend le titre de Courageuse Inspectrice.

– 4e Celui de Courageuse Introductrice.

– 5 – de Courageuse Intendante.

Les autres dames sont appelés Courageuse Scythienne[1].

Le 1er homme prend le titre de Grand Patriarche.

– 2e le titre de Patriarche Gardien.

– 3e — de Patriarche Orateur

– 4e ——————–Trésorier.

Le 5e de Patriarche présentateur.

Les autres sont désignés sous le titre de Patriarche Scythien.

PLACES AU CONSEIL

La reine [est] sur le trône.

Les Courageuses à sa gauche  tenant aupré [?] vers le nord.

Il faut observer que si le nombre des dames ou des hommes est plus grand l’un que l’autre, ceux ou celles qui seront de trop seront obligés de s’asseoir pendant toute la tenue du conseil, sur les marches du trône, aux pieds de la reine, ce qui – appartient aux derniers reçus, parce que les exercices ne peuvent être faits avec justesse que quand le nombre des dames est égal à celui des hommes.

Ainsi commence un des plusieurs curieux textes, qualifié de « maçonnique ». Mais qu’est-ce qu’un texte, fut-il maçonnique ? Si l’on en croit Roland Barthes[2], c’est la surface phénoménale de l’œuvre littéraire, le tissu des mots engagés dans l’œuvre et agencés de façon à imposer un sens stable et autant que possible unique. Le texte apporte la garantie de la chose écrite par rapport à la fragilité de l’oral. Il relève de la stabilité et de la sécurité. Il est donc souvent lié aux institutions dont il exprime la légitimité et les activités. Néanmoins l’existence de manuscrits ne préjuge pas d’un fonctionnement. Présentement, aucun autre document (décors, diplômes, discours, etc.) ne vient confirmer la réalité de la mise en œuvre dudit texte, mais une découverte est toujours possible, infirmant cette hypothèse.

Présentement, le rituel des Amazones est connu par cinq ( ?) exemplaires dont nous avons tenté un classement chronologique :

* BNF, Paris, FM4 76, L’Amazonie anglaise in [volume sans titre] ff. 36r-41v, le texte est compris entre le Maître Parfait Irlandais & le 3e Grand Grade Maître Anglais (daterait entre la fin de la décennie 1760 & le début de la décennie 1770)

* BNF, Paris, FM4 1323 : Maçonnerie de Dames [ou] L’azille Enchanté Ou la Réunion des deux Sexes (1780-1785) (daterait d’entre 1771 et 1775 selon JS[3]), 121r-139v

* The Morison Library (GL of S), Edimbourg, ML 495 : Maçonnerie d’Adoption (1780) dont L’Amazonnerie Anglaise ou l’Ordre des Amazonnes (85-113)

* Centre culturel maçonnique Prins Frederik (GOdPB), La Haye, Fonds Georg Kloss, 240.E.123 Amazonerie Anglaise ou Ordre des Amazonnes (c. 1818)

* BM Lyon Part-Dieu, SJ Mss 8/709, 1 volume 188 pages (L’Amazone à partir de la page 137) (semble une copie du précédent)

 

*** Un Ordre « antique » redécouvert dans les ruines d’Herculanum ?

Sur la piste des Amazones… dans Recherches & ReflexionsSi on en croit le texte lui-même, on apprend que ledit rituel fut trouvé « dans les Ruines de la Ville d’Herculanum ». Au demeurant, le mot de passe (BRA-CO-MA-PRE) confirmerait cette origine puisqu’il serait formé par les premières lettres des « quatre lords anglais qui découvrirent, dans les ruines de la ville d’Herculanum, l’Ordre » à savoir Braïn, Cointer, Madine & Pretemmer [4]. Néanmoins, ces quatre noms ne semblent pas appartenir à l’honorable catégorie des antiquarian gentlemen. Pourtant diverses sociétés étaient fort actives dans la Grande-Bretagne, à l’image de la Dilettanti Society, fondée en 1734, qui enverra en mission des architectes, des dessinateurs, des arpenteurs, des épigraphistes, en Grèce et en Asie Mineure. À partir des années 1740, les voyages « archéologiques » dans le bassin méditerranéen s’étaient multipliés. Dans ce domaine comme dans tant d’autres, la rivalité entre la France et la Grande-Bretagne, en matière d’expéditions, de voyages, d’explorations, de transfert d’œuvres et de publications d’ouvrages « scientifiques » fut active. Pour illustrer cette rivalité, citons Leroy Julien-David (1724-1803), d’un côté [5], et Stuart James (1713-1788) & Nicholas Revett (1720-1804) [6], de l’autre.

Les fouilles sur le site d’Herculanum (découvert en 1709) furent menées de 1738 à 1745, à l’initiative du roi Charles (V de Sicile & VII de Naples) [7](1716-1788), roi de 1734 à 1759, despote éclairé [qui laissera le royaume à son fils Ferdinand (III & V) (1751-1825), roi de 1759 à 1806 [8]], par l’ingénieur espagnol Rocque Joaquim de Alcubierre (1702-1780) qui prospectera également Pompéi. Ces travaux seront poursuivis par le Suisse Karl Jacob Weber (1712/64). Les découvertes sur les sites d’Herculanum et de Pompéi (fouillé à partir de 1748) eurent de profondes conséquences sur la culture du temps.

Emmanuel Maurice de Lorraine-Guise (1677-1763), futur duc d’Elbeuf (1748), colonel maréchal des troupes autrichiennes (1710) qui occupèrent Naples, marié en 1713, à Marie Thérèse Stramboni, des ducs de Salsa, fut à l’origine de la découverte des ruines de Portici. Pompéi fut exploré à partir de 1748. Mais très vite la fouille fut délaissée et les efforts se reportèrent sur Herculanum où l’on venait de découvrir la Maison des Papyri, ses statues de bronze et sa bibliothèque riche de mille huit cents manuscrits. Quand les travaux reprirent à Pompéi, en 1765, on procéda à de grands déblaiements : l’Odéon, le temple d’Isis et la caserne des gladiateurs.

Ces fouilles connurent une grande popularité tout au long du siècle, en dépit ou peut-être à cause de la tentative de les garder secrètes. Elles firent donc l’objet de diverses publications à succès. Le prêtre florentin Antonio Francesco Gori (1691-1757), considéré comme l’un des hommes les plus savants d’Italie, rédigea, dès 1748, les Notizie del memorabile scoprimento dell’antica città di Ercolano, vicina a Napoli [9]. La même année, l’écrivain et érudit véronais, le marquis Scipione Maffei (1675-1755) narrait la découverte dans un recueil de lettres la seconda sopra le nuove scoperte d’Ercolano [10]. Les Descrizione delle prime scoperte della antica città d’Ercolano (Description des premières découvertes de l’antique cité d’Herculanum)[11], de Marcello Venuti (1700-1755) furent présentées par Charles de Brosses (1709-1777), futur président du Parlement de Bourgogne (1775), en 1749, à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, à Paris. Le Antichità di Ercolano [12] (Les Antiquités d’Herculanum) de Francesco Valleta (1680-1760), publiées en 1757 (huit volumes [13] jusqu’en 1792) sous le patronage de Charles III et d’une académie de quinze membres, exposèrent aux amateurs impatients des copies des peintures, sous forme de gravures, que l’ambassadeur de France à Naples communiqua au directeur (1751-1775) de l’Académie de France (villa Médicis), à Rome, Charles Natoire (1700-1777), puis à Paris. Le protonotaire apostolique d’origine parmesane Ottavio Antonio Baiardi (1694-1764), ancien gouverneur de Narni, puis de Bénévent, publia successivement le Prodromo delle antichità d’Ercolano [14] & le Catalogo degli antichi monumenti dissotterrati della discoperta città di Ercolano [15]. Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) [16], un des fondateurs de l’archéologie comme science, visita les fouilles de Pompéi et d’Herculanum à quatre reprises (1758, 1762, 1764 & 1767) et les signala, de manière critique, dans diverses correspondances :  Sendschreiben von den Herculanischen Entdeckungen [17], au comte saxon Heinrich von Brühl (1700-1763), favori et premier ministre de l’Electeur (1733) Auguste III (1696-1763), par ailleurs roi de Pologne (1733/1763) et beau-père du Roi Charles (V & VII) de Naples et Sicile [et père du comte Aloïs/Alojzy, dont nous reparlerons plus loin] et den Nachrichten von neuesten Herculanischen Entdeckungen [18] à l’historien et éditeur zurichois Johann Heinrich Füssli (1745-1832). Le Lausannois Gabriel Seigneux de Correvon (1695-1775) fit publier ses Lettres sur la découverte de l’ancienne ville d’Herculanum et sur ses principales antiquités, à Yverdon, en 1770, en deux volumes.

Si l’on voulait trouver un idéaltype de l’antiquarian gentleman, on se référerait sans doute à l’Ecossais Sir William Hamilton (1731-1803), ancien lieutenant aux 3rd Foot Guards, ancien député de Midhurst (Sussex)[19] et ambassadeur de Sa Très Gracieuse Majesté à Naples de 1764 à 1800. Pendant son ambassade mission, Hamilton étudia l’activité volcanique et les séismes de la Campanie. Il envoya diverses communications à la Royal Society, en particulier un compte-rendu de l’éruption du Vésuve de 1766. Il s’intéressa aux fouilles et écrira un livre sur Pompéi[20]. Il constitua une des plus importantes collections de vases grecs de son temps, et autres antiquités gréco-romaines. La partie de sa collection vendue au British Museum en 1772 servit de base de son département antiquités grecques et romaines. La seconde partie de sa collection sera perdue lors du naufrage du HMS Colossus pendant son voyage vers la métropole. C’est d’après les collections du diplomate que l’historien et marchand d’art nancéen Pierre-François Hughes dit d’Hancarville (1719-1805) exécuta son grand mais onéreux ouvrage, orné de magnifiques gravures : Antiquités étrusques, grecques et romaines, tirées du cabinet de M. Hamilton, envoyé extraordinaire de S.M. britannique en Cour de Naples u chevalier W. Hamilton, (en anglais et en français[21]), Naples, 1766-67, 4 vol. in-fol.

Néanmoins, en France, l’Académie des inscriptions se concentrait principalement sur les monnaies antiques. Les érudits et savants ne prenaient en considération que les textes anciens, et comme Pline le Jeune n’avait pas fait mention d’Herculanum dans son récit de l’éruption du Vésuve, l’indifférence persista chez les Français plusieurs années en dépit de l’intérêt manifesté par de Brosse ou par Caylus[22]. Malgré ce dédain pour les « antiquaires », l’Encyclopédie publiait en 1758 un article enthousiaste de quatre pages sur Herculanum[23] écrit par Louis de Jaucourt (1704-1779), dit l’esclave de l’Encyclopédie, puisqu’il écrivit environ un quart des articles.

 

*** Un ordre légitimé par l’intelligentsia gréco-romaine ?

 dans Recherches & ReflexionsCet Ordre « antique » fut et demeure légitimé par 38 historiens et 12 poètes [24], à savoir pour les premiers :

Appien d’Alexandrie (+ 161), Apollodore d’Artemida (130/87), Arrien de Nicomédie (c. 90/170), Athénée de Naucratis (c. 170/225-30 ?), Cicéron (Marcus Tullius Cicero, 106/43), Lucius Coelius Antipater (c. 180/ C. 120), Denys d’Halicarnasse (c. -60/+8), Diodore de Sicile (90/30), Dion Cassius (155/235), Etienne (Stephanus) de Byzance (VIe siècle), Eustathe (Eustatius) d’Epiphanie (c. 455/518-27), Hérodote (c. 480/c. 425), Hygin (Caius Julius Hyginus, -67/+17), Isidore de Séville (Isidorus Hispalensis, c.560-70/636), Isocrate (436/338), Jordanès (Jornandès) (VIe siècle), Justin (Marcus Junianus Justinus, IIIe siècle), Juvenal (45-65/c.128-30), Memnon d’Héraclée, Monoetius ( ?), illisible (Oratien ?, Oratibus ?), Paulus Orosius (385-420), Pausanias (c. 115/c.180), Philostrate d’Athènes (c. 170/ 244-9), Pline le Jeune (61-2/113-5), Plutarque (c. 46/c. 125), T. Mufidius Pollianus, Pollidomin ( ?), Polybe (c. 206/c. 124), Pomponius Mela (c. 15/50-60 ?), Posidonius d’Apamée (135/51), Quinte Curce (Ier siècle), Salluste (85/35-4), Maurus Servius Honoratus (Ive siècle), Strabon (c. -64/21-5), Suètone (c. 70/c. 122), Suidas le lexicographe (IXe siècle), Thucydite (c. 460/400-395) & illisible (Tserxes ?) ;

Et pour les seconds :

Claudien (Claudius Claudianus, 370/408), Homère (BC VIIIe siècle° ? Horace (65/8), Silius Italicus (526/101), Juvenal (I/II siècles), Martial (c. 40/ C.104), Ovide (-43/+7-8), Properce (c. 47/16-5), Sénèque[25] (- 4-1/65), Stace (40/96) et Virgile (70/19).

 

*** Un texte pas très maçonnique !

Le texte présentement uniquement des références mythologiques gréco-latines empruntées entre autres à Aristote, Virgile, Diodore de Sicile & Justin, mais on n’y trouve aucune allusion à l’Art royal, pourtant dès le Moyen Âge occidental, on voyait parmi les femmes guerrières en général et les Neuf Preuses [26] en particulier, quelques bâtisseuses comme la reine Sémiramis ou dans d’autres registres, la fée constructrice Mélusine ou la Reine de Saba.

Comme souvent dans le corpus amazonique, le texte présente les caractéristiques ambiguës des Amazones : féministes ou femmes virilisées. La haine des hommes n’y est pas du tout évidente. Les Amazones n’y sont point androphobes ou misandres, mais simplement opposées à la domination masculine. Depuis le XVe siècle et en particulier chez Christine de Pizan (1364/c. 1430), elles apparaissaient déjà comme politiquement et sexuellement autonomes, libres d’agir et non dépendantes des hommes, et comme on le voit à partir de la fin du XVIIe siècle, un tantinet asexuées. Ces guerrières semblent faire peu la guerre et l’amour. Elles n’incarnent ni la barbarie (bouleversement de l’ordre naturel par le refus des femmes d’accepter la destinée qui leur est assignée par « nature », entrainant l’état de barbarie, thématique développée par les auteurs gréco-romains, repris par les Pères de l’Eglise, les compilateurs médiévaux & divers écrivains contemporains), ni l’animalité, mais semblent plus signifier l’altérité, voire l’utopie (l’île des Femmes, gynécocratie).

Cependant, le caractère « extraordinaire » de ces femmes guerrières peut aussi légitimer l’ordre social existant comme l’avait déjà fait le thème littéraire des Neuf Preuses. Depuis le Haut Moyen Âge, la chevalerie occidentale en tant que société et culture militaro-politiques était en déclin constant, mais n’en demeurait pas moins un modèle toujours exalté. N’étant plus un fait social et culturel pertinent, la chevalerie s’évada dans l’imaginaire comme le montre l’essor de la thématique chevaleresque dans les grades post-magistraux maçonniques. Pendant féminin des chevaliers, les Amazones étaient très présentes dans la culture occidentale dès le premier roman écrit en langue romane le Roman de Troie (1160/1170) en vers octosyllabes à rimes plates du poète normand (ou angevin) Benoît de Sainte-Maure. Dès ce moment, elles apparurent sous les traits flatteurs de Preuses, de reines célibataires et vertueuses, alliant courage et vertu et donc dignes d’entrer dans une société où l’on disait élever des temples à ladite vertu.

 

*** Un manifeste « féministe » prônant l’égalité hommes/femmes ?

Il est également possible de lire le texte des Amazones comme un manifeste « féministe » prônant l’égalité des sexes à la suite de divers auteurs du XVIIe siècle, comme la « fille d’alliance » de Montaigne, Marie de Gournay (1565-1645) [27], la poétesse et savante néerlandaise Anna Maria Van Schurman (1607-1678) [28], la philosophe catholique Gabrielle Suchon (1632-1703) [29] ou le philosophe cartésien converti au protestantisme François Poullain de la Barre (1647-1725) [30]. De même la théologienne anglaise Mary Astell (1666-1731) avait dénoncé le caractère politico-culturel de l’assujettissement féminin. Son ouvrage Serious Proposal to the Ladies for the Advancement of their True and Greatest Interest [31] présentait un plan d’enseignement exclusivement réserve aux filles et aux jeunes femmes qui n’est pas sans annoncé le « programme pédagogique » du rituel étudié.

Ce thème « féministe » reprend force et vigueur au milieu du XVIIIe siècle, de part et d’autre de la Manche. Il semble se retrouver comme un fil rouge dans le rituel, sans doute par qu’il est dans l’esprit du temps. En effet, un courant de réaction à la prééminence du masculin sur le féminin s’exprimera à travers les écrits d’auteurs et surtout d’auteures qui généralement sous couvert d’anonymat manifestèrent leurs revendications. Reprenant des arguments déjà développés par Gournay & Poullain de La Barre, l’ouvrage précurseur est celui de Sophia, A Person of Quality [32]. Il s’agit d’une remise ne cause fondamentale du postulat machiste de la supériorité naturelle, intellectuelle, culturelle et sociale de l’homme sur la femme. Ce texte connut en France un certain succès.

Selon une hypothèse, il aurait été repris par l’écrivaine moraliste Madeleine de Puisieux (1720-1798), par ailleurs maîtresse de Diderot [33] depuis environ 1745, d’abord sous le titre de Dissertation dans laquelle on prouve que la femme n’est pas inférieure à l’homme (1749), puis sous celui de La femme n’est pas inférieure à l’homme [34]. Il sera republié l’année suivante sous le titre Le Triomphe des dames [35]. On attribue parfois les deux textes au mari de Madeleine, Philippe-Florent de Puisieux (1713-1772), avocat de Parlement de Paris, ambassadeur de France en Suisse car il était en effet l’auteur de nombreuses traductions depuis l’anglais. Selon d’autres, le texte de Mary Wortley Montagu serait une réécriture de l’égalité des sexes (1673) de François Poullain de La Barre (1647-1725), lors de son exil à Genève (1690).

Quoiqu’il en soit ses thématiques se retrouvent peu ou prou dans le rituel des Amazones.

 

*** Un invitation à une certaine égalité, voire une égalité certaine frères/sœurs en loge ?

 

Faut-il inclure ce texte dans la littérature qui durant tout le XVIIIe siècle présentait les arguments défavorables ou favorables à la présence des femmes en loge ? En effet, en autre chose, la maçonnerie des Dames exprima un proto-féministe, au moins dans sa forme marginale et non réglementée des années 1750, à l’exemple de la loge de Juste, à La Haye (1751). Lorsque, notamment en France, s’institutionnalisa la maçonnerie dite d’adoption, la question de l’admission des femmes en loge (à égalité avec les hommes) se reposa. Ce débat est particulièrement vif dans les décennies 1770/1780 comme le montrent les quelques exemples suivants, d’autant que c’est en 1774 que le GOdF codifia le statut de la maçonnerie des Dames.

* Discours du 5 mai 1777 de Pierre-Louis Goulliard Aîné (173 1-1800), ancien séminariste, avocat au Parlement, régent de la faculté de Droit de Paris, censeur royal, officier du GOdF & vénérable de la loge Sainte-Sophie (1772-1785). Texte cité par G.O. Vat, Etude sur les loges d’Adoption, Paris, V. Gloton, 1933, p. 38/42.

* 15 mai 1777 : discours de Pierre A. F. Choderlos de Laclos (1741-1803), lors de l’installation des loges masculine & d’adoption L’Union parfaite, sise à Salins (BM Besançon, ms).

* Beyerlé-Philalète, Jean-Pierre Louis (de) Beyerlé (1738-1805), Essai sur la franche-maçonnerie ou du But essentiel et fondamental de la franche-maçonnerie, Latomopolis, X, Andron, l’an de la V.L. 5784, 2 volumes, appendice De la FM d’Adoption, à partir de la page 241.

. Le texte est très contemporain des écrits cités ci-dessus. Il est donc possible qu’un nouvel ordre mixte ait été envisagé dans l’attente (ou par substitution) d’une maçonnerie des deux sexes ?

 

*** Un texte inclus dans l’omniprésente thématique amazonique du XVIIIe siècle.

 

Au XVIIIe siècle, la thématique amazonique sera omniprésente dans les arts, les lettres, l’histoire et la géographie.

* Ce fut Francisco de Orellana (c.1490/1511-1545) qui définitivement donna le nom d’Amazone pour la simple raison que pendant son voyage sur le grand fleuve de l’actuel Brésil, il fut attaqué le 24 juin 1541 par une tribu de femmes guerrières. Il est également à l’origine du mythe de l’El Dorado.

* Mocquet, Jean, Voyages en Afrique, Asie, Indes Orientales & Occidentales garde du cabinet des singularités du roi, aux Tuileries, enrichi de figures, 6 vol., Paris, Jean de Heuqueville, 1617.

* Pierre Petit (1617-1687), « De Amazonibus dissertatio qua an vere extiterint, necne, vanis ultro citroque argumentis et conjecturis disputatur », Paris, A. Cromoisy, 1685; (voir plus loin : Traité historique sur les Amazones, Leyde, J.A. Langerak, 1718) [36].

* Le jésuite tchéque Samuel Fritz, après avoir parcouru l’Amazone de 1689 à 1692, dressa la carte du fleuve qui sera publiée à Quito en 1707. La version française a été publiée en 1717 à Paris.

* La Neuville, P. de, Chaillou Michel., Saltiel, M., « Lettre sur le fleuve des Amazones », (Journal de Trévoux, novembre 1722) dans La Petite vertu : huit années de prose courante sous la régence, Paris, Bailland, 1980, p. 337-340.

* Guyon, Claude-Marie, Histoire des Amazones anciennes et modernes : enrichie de médailles : avec une préface historique pour servir d’introduction, Bruxelles, Jean Leonard, 1741 [37].

* La Condamine, Charles Marie de, Journal de voyage fait par ordre du roi à l’Equateur, servant d’introduction historique à la « Mesure de trois premiers degrés du méridien dans l’hémisphère austral », Paris, Imprimerie Royale, 1751

[* Charles-Marie de La Condamine (1701-1774) qui relate l’expédition faite en 1737-1743 avec le mathématicien Pierre Bouguet (1698-1760) et l’astronome Louis Godin (1704-1760), [1]« Relation abrégée d’un voyage fait dans l’intérieur de l’Amérique méridionale, en descendant la rivière des Amazones »].

 

  1. NB : L’omniprésence du mythe des Amazones dans les récits et travaux des voyageurs et géographes aux Amériques est si importante qu’elle va entrainer dans l’iconographie la représentation/symbolisation du continent américain sous les traits d’une Amazone.

 

Au XVIIIe siècle, les Amazones sont également omniprésentes dans les arts (François Verdier, Louis Elle Le Jeune, Jean-Germain Drouais, Wilhelm Tischbein, Johann Platzer) dans la littérature : sans être exhaustif (loin s’en faut), citons :

* Marthésie, première reyne des Amazones, tragédie chantée devant le roi, à Fontainebleau (octobre 1699) et à l’Académie de musique (Paris), le 29 novembre 1699, musique d’André-Cardinal Destouches (1672-1749), paroles d’Antoine Houdar de La Motte (1672-1731).

* Louis Fuzelier (c.1672-1732), auteur prolixe (240 pièces environ), Thésée ou la défaite des Amazones, pièce en trois actes et intermèdes, avec un nombre variable de personnages, 1701, Paris, foire Saint-Laurent, au théâtre de marionnettes d’Alexandre Bertrand (1684-1723).

* François Augustin Paradis de Moncrif (1687-1770), de l’Académie française (1733), Zéloïde & Amanzarifdine, contes indiens, 1715

* François de Salignac de La Mothe-Fénélon (1651-1715), archevêque de Cambrai (1695), Voyage dans l’île des Plaisirs, extrait des Fables et opuscules pédagogiques, édition posthume (1718), collationnée par le Chevalier Michel André de Ramsay (1686-1743) & par Gabriel de Salignac de La Mothe, marquis de Fénélon (1688-1746)

* traduction en français du De Amazonibus dissertation de P. Petit (1685) sous le titre de Traité historique des Amazones où l’on retrouve tout ce que les auteurs tant anciens que modernes ont écrit pour ou contre ces héroïnes, Leïde, Marchand, 1718 & J. A. Langerak, 1718, tous deux en deux volumes.

* Alain-René Lesage (1668-1747) & Jacques Philippe d’Orneval (c. 1700- c. 1766), L’Isle des Amazones, opéra-comique, pièce en un acte qui devait être jouée à la foire St Laurent, en 1718, mais éditée seulement en 1721.

* Marc-Antoine Legrand (1673-1728), Les Amazones modernes, comédie, Théâtre de Monsieur le Grand (1727).

* Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763), La nouvelle colonie ou la Ligue des femmes, présentée (une seule fois) au Théâtre-Italien de Paris, le 18 juin 1729, puis publiée sous le titre la colonie, comédie en prose et 18 scènes, dans Le Mercure en décembre 1750.

* Louis (don Luis) Le Maingre de Boucicaut (Bouciquault), Les Amazones révoltées, comédie en cinq actes, roman moderne en forme de parodie sur l’Histoire universelle, Rotterdam, 1730.

* Le Nouveau Gulliver ou voyage de Jean Gulliver, fils du capitaine Gulliver, Traduit d’un manuscrit anglois par Monsieur L.D.F. [l’abbé Pierre-François Guyot-Desfontaines, 1685-1745], Paris, La veuve Clouzier & François Le Breton, 1730.

* Louis Rustaing de Saint-Jorry (c. 1690-1752), Les femmes militaires, relation historique d’une isle nouvellement découverte, chez Claude Simon & Pierre De Bats, A Paris 1735.

* Anonyme, Zensoli & Bellina ou la tragédie de la nature, La Haye, 1746.

* Anonyme, Antiope, reine des Amazones, traduit du grec par M.D.N***, Paris, J. Clousier, 1749.

* Anne-Marie du Boccage (1710-1802), Les Amazones, tragédie en cinq actes, Paris, F.Mérigot, 1749.

*Thème amazonique repris dans La Colombiade ou la Foi portée au Nouveau Monde, Paris, (1758).

* Farin de Hautemer (c. 1700- c. 1770), Les femmes corsaires ou l’Île des Amazones, opéra-comique ballet en un acte, représenté pour la première fois sur le théâtre de la foire St Laurent, le 24 août 1753 (plagiat de la comédie de Lesage et d’Orneval).

* Talestri, regina delle Amazzoni, dramma per musica, musique et livret d’Ermelinda Talea (pseudonyme de Marie Antoinette Walpurgis de Bavière (1724-1780), princesse de Saxe), Nymphenburger Schloss, près de Munich, 6 février 1760.

* Jean-Pierre Louis dit le marquis de Luchet (1740-1792), La reine de Berni, nouvelle historique, Amsterdam & Paris, Grangé, 1766.

* Etienne Lauchery (1732-1820), L’Amour vainqueur des Amazones (1769), ballet héroï-pantomine, musique de Johann Christian Innocenz Cannabich (1731-1798).

 

***Mais la thématique amazonique est peu présente dans le corpus maçonnique

A mis-siècle, on trouve bien l’œuvre d’Antoine Alexandre Henri Poinsinet (1735-1769), les Fra-Maçonnes. Parodie de l’Acte des Amazones, [opéra-ballet de Rameau, livret de Louis de Cahusac, et plus spécialement de la première entrée dite Osiris ou les Amazones] dans l’Opéra des Fêtes de l’Amour et de l’Himen, en un acte, représentée pour la première fois sur le Théâtre de la Foire Saint-Laurent, le 28 août 1754, A Paris, chez Duchesne, Libraire…

En réalité, il s’agit d’une tentative de femmes pour percer le secret des loges.

Postérieur aux premières versions du rituel, la Société Olympique (souchée sur la loge parisienne L’Olympique de la Parfaite Estime) possède un chapitre des Amazones (au rôle par encore précisé) qui selon le tableau de 1786 compterait onze sœurs /

* Jeanne David, comtesse de Colbert par mariage avec Louis Henri François Colbert (1737-1792), comte de Chabanais.

* Marie Anne Rosalie Adam, Dame Cheyssac, par mariage avec André de Cheyssac, sieur de La Rivière

* Antoinette Louise, marquise de Corberon, par mariage avec Pierre Philibert Bourrée, marquis de Corberon (1746-1794), vénérable de la loge Olympique.

* Marie Marguerite des Hayes, comtesse Dauvet, par mariage avec Alaoin Louis, seigneur de Bouffé, dit le comte Dauvet.

* Marie Josèphe de Robert de Lignerac de Caylus, comtesse Duplessis, par mariage avec Pierre François Olivier de Rouget dit le comte Duplessis de Bellière (1756-1816).

* Marie Adelaïde Bouret, dame Lahaye, par mariage avec Charles Marin de La Haye des Fosses, fermier général.

* Petronille de La Lande, dame Delaunay, par mariage avec Louis Guillaume Cordier de Launay de Montreuil.

* Marie Elisabeth Des Brets, marquise de Lucenay, par mariage avec Pierre Louis Randon dit le marquis de Lucenay.

* Charlotte Marie Lelong de Vadancourt, dite la marquise de Pardieu par mariage avec Guy-Félix Centurion, marquis de Pardieu (1758-1799).

* Elisabeth Langloys, mariée à Jean-Baptiste Pavée, seigneur de Vandeuvre (1752-1814).

* Jeanne Louise d’Aumont (1731-1816), duchesse de Villeroy par mariage avec le 5e duc de Villeroy, Gabriel de Neufville (1731-1794).

 

*** Faut-il alors se tourner vers la Pologne, le pays des Sarmates ?

En 1767 est fondée à Varsovie, la loge Le Vertueux Sarmate (Cnotliwego Sarmaty), présidée par le comte Alojzy Brühl (1739-1793), grand maître de l’artillerie du roi de Pologne et fils du comte Heinrich évoqué plus haut. En juin 1769, August Moszynski (1731-1786), lui succède à la tête d’un atelier auto-proclamé Grande Loge.

Par une politique d’alliance matrimoniale, le saxon Brühl se fit patriote « sarmate ». Le sarmatisme était à la fois un mouvement culturel & patriotique, une idéologie de caste et un mode de vie pour la Szlachta (noblesse) polonaise. Au bas Moyen Âge, le mythe sarmate était apparu en Pologne. En 1555, Marcin Kromer (1512-1586), prince-évêque d’Ermeland et secrétaire royal des rois Sigismond 1er et Sigismond 2e théorisa l’origine sarmate de la Pologne. La noblesse polonaise vit dans les Sarmates sa propre origine, différente de celle du peuple[38]. Des traditions, comme le costume sarmate (inspiré de vêtements persans et/ou turcs) ou l’habitude de se raser le crâne furent « inventées ». Ce corpus servit de construction légitimatrice à la confiscation de la vie publique par l’aristocratie. Formant 4 à 12% de la population, mais très hétérogène, de la magnateria (haute aristocratie) jusqu’à la gueuserie nobiliaire, en passant par le Ziemianstwo (moyenne noblesse terrienne), cette « élite » fut idéologiquement et culturellement unifiée par le sarmatisme. Mélange de traditions équestres, de culte du terroir, d’esprit de caste, de religiosité flamboyante & d’activités civiques, le sarmatisme pénétré par les Lumières et l’influence française, s’étendit à tous les aspects de la société aristocratique (philosophie, style, habillement, habitat, conversation, décoration) [39]. Les malheurs de la Pologne dans le dernier tiers du XVIIIe siècle amenèrent une revalorisation du sarmatisme comme défense et illustration identitaires et patriotiques de la nation.

2. NB : Le sarmatisme remit à la mode l’épisode des Amazones de Bohème. Imaginées par la princesse Libussa, fille du « roi » Krok, elles furent organisées par une jeune guerrière Wlasta (début VIIIe siècle). A la mort de la princesse (c. 722-5), un conflit naquit avec le prince consort Premysl le Laboureur. Wlasta incita à la formation d’un état gynécocratique indépendant qui se maintint sept ou huit ans avant d’être vaincu, par la ruse, par les Bohémiens. Cette histoire est narrée dans la Chronica Boemorum (Histoire des habitants de la Bohême, pays des Tchèques), rédigée par Cosmas de Prague, un intellectuel européen des 11ème et 12ème siècles, devenu doyen de la cathédrale de Prague et historien de son peuple. Le 210e pape Pie II (1458/1464), sous le pseudonyme d’Anéas Sylvius, dans sa Historica Bohemica (1457) attribue une parenté amazonienne à cet événement.

Cette histoire sera reprise par le savant polonais et franc-maçon Jan Potocki (1761-1816) au 18ème siècle dans Fragments historiques et géographiques sur les Slaves[40]. La date est postérieure d’une vingtaine d’années à la rédaction dudit rituel, mais on peut supposer que l’épisode des Amazones de Bohème était connu dans la Pologne sarmate.

 

*** La Pologne est aussi le pays des Ordres androgynes

 

Sternkreuz-Orden (congrégation de la Croix étoilée), ordre féminin fondé à Vienne en 1683, mais avec de nombreuses ramifications en Pologne, notamment grâce à la polono-écossaise Izabela Morstin (1671-1758), mariée au prince Kazimierz Czartoryski (1674-1741)[41].

Confrérie rouge (Czerwone Bractwo), fraternité mixte fondée à Varsovie en 1720 (siège à Torun).

Ordre des Mopses d’origine « allemande » mais avec des groupes en Pologne dont le roi (1733/63) Auguste III est le grand maître.

Ordre des Chevaliers et des Dames de la Persévérance, avec une implantation en Pologne grâce à Anna Teresa Potocka et la complicité du roi Stanislas II.

Société de la Table Ronde.

Ordre des Hermines (quelques Polonaises).

Le Vieux Sarmate possédait une brillante loge d’adoption présidée entre autres par la sœur du roi la comtesse Isabelle Branicka [42] (1730-1813), dite Madame de Cracovie[43] & Anna Teresa Potocka (1746-1810) [44], dame chevalière du Sternkreuz-Orden. On y trouvait également deux cousines germaines, petites-filles d’Izabela Czartoryska (Morstin), Izabela Poniatowka[45](Brancka) (1730-1813), mariée au comte Jan Klemens Branicki  & sœur du roi Stanislas II, & Izabela Czartoryska[46] (Lobomirska) (1733/1816), mariée au prince grand maréchal Stanislas Lobomirski (172261782).

Cf. http://mvmm.org/c/docs/div19/elsner3.html

  1. Néanmoins la France demeure le grand pays des ordres et sociétés androgynes badines, galantes et/ou culturelles.

 

Hypothèse

Faute d’autres documents, il est donc difficile de préciser la nature exacte du Rituel de l’Amazone anglaise.

On ne peut émettre que des hypothèses qui seront confirmées, modifiées ou infirmées en fonction de la découverte de nouvelles sources.

Peut-être s’agit-il d’un Ordre (simplement imaginé) androgyne, « inventé » dans les milieux polonais sarmates maçonniques & importé en France par des Polonais (décennie 1760) ?[47]

Peut-être s’agit d’un projet d’un Ordre androgyne élaboré en France comme moyen de « contournement » (d’entrisme) dans la maçonnerie qui par le système de l’adoption tenait les femmes en infériorité dans les loges ?

Peut-être s’agit d’un manifeste « proto-féministe » arrivé dans le corpus maçonnique un peu par hasard ?

Peut-être… ?

Ensuite ledit rituel aurait été inscrit (délibérément ou par hasard) dans un cahier maçonnique (fin décennie 1760/début 1770)…

Puis cette version aurait été recopiée à la fin d’un cahier d’adoption (1771-1775)…

Avant d’être déclarée 7e grade d’un système d’adoption (1818) ???

Non idem est si duo dicunt idem.

 

[1] Du Pays des Scythes. Le héros Héraclès, aidé de Thésée, après avoir vaincu comme neuvième des travaux imposés à lui par le roi Eurysthée d’Argolide, les Amazones à la bataille du fleuve Thermodon, en Cappadoce, au cours de laquelle leur reine Hippolyté fut tuée, avait fait monter les survivantes prisonnières sur trois navires pour les amener en Grèce. Durant la traversés, les guerrières se révoltèrent et massacrèrent leurs geôliers, mais ignorant tout de l’art de la navigation, elles errèrent sur les flots du Pont Euxin avant d’échouer sur les rivages du Palus Maiotis (peut-être l’embouchure du Don ?), avant-pays de la Scythie. Ayant débarqué, les Amazones s’emparèrent d’un troupeau de chevaux et s’empressèrent d’attaquer les autochtones, lesquels furent tout à la fois irrités, surpris et consternés quand ils découvrirent que leurs agresseurs étaient de jeunes guerrières. Préférant l’amour et la diplomatie à la guerre, les Scythes envoyèrent les plus jeunes d’entre eux auprès des Amazones pour les amadouer, les séduire et plus si affinité(s). La stratégie fut payante. Les indigènes proposèrent aux Amazones de s’installer avec eux en Scythie, mais elles refusèrent invitant à leur tour leurs compagnons à les suivre, ce qu’ils firent. Ainsi fut fondée la nation des Sauromates (Sarmates), peuple des steppes de l’actuelle Russie méridionale, connue par la description faite par Hérodote, au livre IV de ses Histoires.

[2] Théorie du texte, in Encyclopedia Universalis, 1973, tome 22 (2002), p. 461/65.

[3] Cf. Snoek Jan, Le rite d’adoption et l’initiation des femmes en franc-maçonnerie, Paris, Dervy, 2012.

[4] Pour le ms de Lyon : Brin/Evinter/Madine/Prentemev.

[5] Ruines des plus beaux bâtiments de la Grèce, Paris, H.L. Guerin, Delatour & Nyon, & Amsterdam, Nevalme, 1758.

[6] [& William Newton (1735-1790)], Antiquities of Athens, Londres, John Haberkorn, 1762 à 1816.

[7] Il deviendra roi d’Espagne de 1759 à 1788 sous le nom de Charles III.

[8] Puis roi des Deux-Siciles de 1816 à 1825.

[9] Florence, Stamperia imperiale, 1748.

[10] Vérone, Stamperia del Seminario, 1748.

[11] A Venise, Lorenzo Baseggio, 1749.

[12] Naples, Regia Stamperia.

[13] I-V, Le pitture antiche d’Ercolanoe contorni incise con qualche spiegazione, 1757-1779 ; De’bronzi di Ercolano, 1767-1771, 2 vol.; VI, I busti…1767 ; VII, Le statue… 1771 ; VIII, Le lucerne…1792.

[14] Naples, Regale Stamperia Palatina, 1752, 4 volumes.

[15] Naples, Regia Stamperia di S.M., 1755.

[16] Né protestant et pauvre, lettré, Winckelmann fut secrétaire (1748/1753) du comte Heinrich von Bünau (1697/1762), puis se convertit au catholicisme et partit pour Rome où il fut successivement bibliothécaire des cardinaux Alberico Archinto (1698-1758) et Alessandro Albani (1692-1779).

[17] Dresde, George Conrad Malther, 1762.

[18] Dresde, Malther, 1764.

[19] Un des plus célèbres Rollen Buroughs (Bourgs Pourris) de l’Angleterre qui élisait deux députés de 1311 à 1832.

[20] Account of the discoveries at Pompeii, Londres, W. Bowyer & J. Nichols, 1777.

[21] Naples, F. Morelli, 1766/7, 4 volumes.

[22] Anne-Claude de Pestels, dit le comte de Caylus (1692-1765) avait largement contribué à l’histoire et au succès de l’archéologie par la rédaction d’un recueil des antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines qu’il rédigea entre 1752 et 1765. Le dernier et septième volume avait été publié à titre posthume en 1767. Cet ouvrage présente les objets et les monuments antiques, au nombre total de 2890, qui composent le cœur de sa collection. On compte pourtant pas moins de 400 objets qui ne lui appartiennent pas. Il publie ainsi un grand nombre d’objets provenant des fouilles de Pompéi et d’Herculanum, en dépit des interdictions du Roi des Deux-Siciles. Ces interdictions concernaient tout autant le commerce des antiquités de Campanie que leur diffusion par le dessin et la gravure.

[23] Herculanum, L’Encyclopédie, tome VIII, 1766, p.150/154.

[24] On trouve cette référence (trente-deux historiens et douze poètes, à quelques variantes près) dans un auteur à la vie méconnue, le numismate et historien François de Chassipol, dans son Histoire nouvelle des Amazones, Lyon, imprimeur-libraire Thomas Amaulry & Paris, Claude Barbin, 1678. Ce détail inciterait à penser que le dit texte est d’origine française, ou du moins conçu dans un milieu francophile et/ou francophone. Le même ouvrage donne une description adoucie des guerrières, régies par une sororité franche construite sur des principes équitables, chaleureux et égalitaires. Il semble donc être une des sources dudit rituel. Le nombre d’historiens et de poètes est supérieur à trente-huit et douze car selon les divers manuscrits, les listes ne sont pas tout à fait identiques.

[25] Considéré comme un poète tragique.

[26] Selon le Vœux du Paon (1312/3) de Jacques de Longuyon, les neuf étaient quatre reines (Déiphyle d’ArgosS, Sémiramis de Babylone et Teuca d’Illyrie. Tomirys, reine des Massagètes (cousins des Scythes) est considérée par Christine de Pisan (La Cité des Dames, VII) comme la dernière reine des Amazones) & cinq amazones (Hippolyte, Lampeta, Ménalippe, Penthésilée & Sinope).

[27] Egalité des hommes et des femmes, Paris, n.a., 1622.

[28] Question célèbre, s’il est nécessaire ou non que les Filles soiens Sçavantes, Paris, R. Le Duc, 1646.

[29]Petit traité de la faiblesse, de la légèreté et de l’inconstance qu’on attribue aux femmes mal à propos, publié sous le pseudonyme  de G.S. Aristophile. (G.S. pour Gabrielle Suchon), Lyon, B. Vignieu & Jean Certe, 1693.

[30] De l’Égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés, Paris, chez Jean du Puis, 1673.

[31] Londres, T.V. pour R. Wilkin, 1694.

[32] Lady Mary Wortley Montagu (1689-1762), Woman Not Inferior to Man, Londres, J. Hawkins, 1739.

[33] L’article « Réflexions sur le Courage des Femmes« , paru dans le Mercure de France en mars 1745, révèle un Diderot nettement féministe. Dans Le Rêve de d’Alembert, rédigé en 17693, Diderot revient sur le rapport homme/femme, mais dans un contexte avant tout biologique. Entre-temps, en vue de la rédaction de L’Encyclopédie, il a suivi intensément le mouvement de la pensée médicale (surtout de 1754 à 1769). Dans ce texte est proposée une identification entre les deux sexes, identification non contraignante, libératrice…[ D’après Jean Varloot {Le Rêve de d’Alembert, Editions Sociales, Paris 1971, p. LIV, LV), la publication des dialogues se fit dans La Correspondance littéraire d’août 1782 sous forme restreinte. Ils ne furent édités intégralement qu’en 1830].

[34] Traduit de l’Anglois, à Londres, 1750.

[35] De Milledi P****, à Londres, 1751.

[36] Compte tenu de la multiplicité et de l’importance des textes amazoniens, Pierre Petit en déduit la réalité historique de l’existence des Amazones constituées en République, preuve que les femmes sont capables de gouverner et de s’organiser politiquement.

[37] L’abbé Guyon défend lui aussi la réalité historique des Amazones, mais constate que les femmes d’aujourd’hui ont perdu leurs qualités guerrières d’antan d’autant que plus la guerre, elles ont la propension à vivre en paix.

[38] Cf. L’Empire des Sarmates : aujourdhuy royaume de Pologne, Nuremberg, Lochner, 1748, du prince Jozef Jablonowski (1711-1771) : les Polonais sont des descendants des Sarmates & des Amazones (et/ou les Amazones sont des Sarmates).

[39] Les « Républicains Sarmates » sont dirigés par le clan Potocki, fortement maçonnisé.

[40] Brunsvic [Brunswick], dans la Librairie des Ecoles, 1796.

[41] Une de ses filles, Konstancja (1700-1759), fut la mère du roi Stanislas II August.

[42] Sœur de Stanislas II Auguste Poniatowski (1732-1798), roi de Pologne (1764-1795).

[43] Veuve, Izabela épousa Andrzej Mokronowski (1713-1784) qui avait fait et fera diverses missions en France avant de devenir le 26 février 1784 grand-maître du Grand Orient de Pologne, avant de décéder le 4 juin courant.

[44] Née Ossolinska, mariée au comte Josef Potocki (1735-1802).

[45] Fille de Konstancja Czartoryska (1700/1759) & de Stanislas Poniatowski (1676-1762).

[46] Fille d’August Aleksander Czartoryski (1697-1782), lui-même frère de Konstancja (et par elle oncle du roi Stanislas II).

[47] Cette hypothèse avait été avancée et développée par Olivia Harman, dans un article pertinent et novateur L’Azille enchnaté ou la réunion des deux sexes, in Renaissance Traditionnelle, n° 127/128, juillet-octobre 2001.

NB. La thématique amazonique (amazonienne) a été grandement renouvelée par l’ouvrage d’Adrienne Mayor, The Amazons, Lives and Legends of Warriors Women Accros the Ancien World,  Princeton (New Jersey), Princeton University Press, 2014; traduit de l’anglais par Philippe Pignarre, Les Amazones. Quand les femmes étaient les égales des hommes (VIIIe  siècle av. J.C.-Ier siècle apr. J.C.), Paris, La Découverte, 2017, bibliographie, p. 537/551.

SOURCE : https://yveshivertmesseca.wordpress.com/2017/07/28/sur-la-piste-des-amazones/

L’Arbre de Vie

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L’Arbre de Vie

La Création de l’Univers  
 

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Au commencement était l’Ain, le néant, le vide Absolu. Puis vint l’Ain Soph, l’espace infini, sans limite. Et enfin l’Ain Soph Aur, la lumière infinie, qui emplit d’abord l’Ain Soph, puis se contracta, faisant naître la vie, essence même de la lumière : Kether.

Cette lumière illimitée se manifeste comme une étincelle, en haut de l’arbre de vie, au niveau de la première couronne que l’on appel Kether. A partir de Kether, la première manifestation de la lumière illimitée, l’étincelle va parcourir toute la structure de l’arbre de vie, de haut en bas, en passant successivement par les 10 Séphiroth qui représentent des émanations dégradées de la lumière.

 

L'Arbre de Vie dans Recherches & Reflexions

La lumière est née dans Ain Soph Aur (Lumière illimitée)

 

Le niveau le plus bas de l’arbre est représenté par Malkuth, correspondant à notre monde matériel.

La lumière adapte sa pureté ou sa fréquence, la dégradant au fur et à mesure qu’elle descend dans l’arbre de vie, afin que notre monde matériel puisse l’appréhender sans être aveuglé.

Chaque Séphirah représente une étape à comprendre et à intégrer pour être capable d’atteindre le niveau suivant, conduisant le disciple vers l’illumination, représenté par Kether.

La lumière descend jusqu’à nous, pour nous inviter à la comprendre et à la suivre, en remontant vers le sommet de l’arbre.

 
Les origines

L’arbre de vie Kabbalistique a été construit, pour l’essentiel, à partir d’un texte Hébreux très ancien ; Le Sépher Yetsirah, le livre Kabbalistique de la Formation, une sorte de traité de cosmologie qui représente la création de toutes choses par la permutation des lettres. On peut dire, sans trop se tromper, et pour simplifier (sachant qu’il existe une différence significative entre la tradition Juive officielle et l’Occidentale), que la tradition Kabbalistique puise ses sources dans l’arbre de vie, et donc par extension dans le Sépher Yetsirah.

Ceci dit, les enseignements contenus de cette Œuvre serait beaucoup plus anciens, renfermant des secrets d’une ancienne connaissance perdue depuis la nuit des temps. La tradition veut qu’Abraham soit le premier à avoir transmis ces précieux enseignements, et que la langue Hébraïque est été constituée à partir de la structure de cette connaissance. Abraham les aurait reçut de Melchisedeh, roi de Salem, grand prêtre du Très-Haut.

Ces connaissances ont certainement été véhiculées secrètement à travers les traditions égyptiennes, et protégé dans l’Arche d’alliance, par Moïse, puis transmis ensuite dans les rituels magiques du temple de Salomon. La Menora, le chandelier d’Or, est d’ailleurs la première représentation de cet Arbre de vie, ainsi que la structure du temple tout entier, qui a été perdu lors de sa destruction.

 

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Philosophie de l’Arbre de Vie

L’arbre de vie est un arbre de lumière. De la plus pure et rayonnante étincelle en son sommet, elle transmet son énergie éternelle en descendant progressivement jusqu’aux racines, éclairant au passage chaque sphères de conscience, et retenant à chaque niveaux un peu plus de sa puissance, jusqu’à ce que cette lumière divine devienne matière. Commence alors le voyage de l’illumination qui consiste à retransformer la matière en lumière pure, en réponse à la générosité et à l’humilité de la Source infinie.

Matrice de l’Arbre de Vie

Il existe dans l’Arbre de vie une structure, une matrice, qui ordonne et oriente les choses de la vie. En observant ou en méditant sur cet enchevêtrement de relations harmonieuses, l’arbre de vie se présente comme une clé, qui permet, à tous ceux qui savent l’utiliser avec sagesse, d’atteindre les objectifs les plus ambitieux.

Il semblerait que cette matrice renferme tous les secrets du déroulement de toutes choses, à tous les niveaux et dans tous les contextes, une sorte de matrice universelle. En appliquant toutes sortes de thèmes sur cette structure, on s’aperçoit que le système qui engendre l’évolution pas à pas du sujet étudié, est parfaitement synchrone avec la matrice, elle coule de source, comme une évidence, comme un puzzle où chaque pièce a une place unique.

D’ailleurs son aspect visuel, qui relève de la géométrie sacrée, est une des clés du mystère de sa conception et de sa magie. L’arbre de vie est inscrit dans la Fleur de vie, qui elle-même est engendrée par la Graine et l’Oeuf de vie.

 dans Recherches & Reflexions

l’Arbre dans la Fleur de Vie

 

Si l’on tente de mesurer par radiesthésie, le niveau vibratoire de cette fleur de vie, le pendule dépasse tous les indices. En fait il s’agit de l’infini non mesurable, de même que la Parole de Dieu dans Ses Révélations. J’ajoute que ce dessin bien placé dans une pièce (voir le Feng Shui) augmente énormément le niveau vibratoire de la pièce en rétablissant l’équilibre avec les forces telluriques plus ou moins fortes du lieu. De plus cela annihile tous les effets néfastes des ordinateurs et autres émetteurs d’ondes électromagnétiques. Il est donc recommandé pour un cabinet de travail thérapeutique, mais pas pour une chambre à coucher ou une pièce à vivre.

La « Fleur de Vie »  est un dessin géométrique qui représente toute la structure de l’Univers, le Cosmos et son ordre parfait. Elle contient dans ses proportions, tous les principes vibratoires et aspects géométriques de l’Univers (dont les solides de Platon) et l’Etoile tétraédrique (découlant de l’icosaèdre à 20 côtés) qu’on dit être la forme du véhicule de conscience appelé MER KA VA. On trouve cette Fleur de Vie visuellement sur certains murs d’un des temples d’Abydos en Égypte, mais aussi dans de nombreuses cultures à travers le monde.

Elle est constituée d’un cercle, par le centre duquel passent 6 autres cercles qui engendrent eux-mêmes d’autres cercles ; on se limite à 5 cercles dans le sens de la hauteur et à 5 dans les diagonales, le tout étant contenu dans un grand cercle. L’Arbre des Sephiroth, dont nous avons parlé, est une des figures logées dans ce schéma.

Si vous réalisez vous-mêmes ce dessin et que vous tentez de le projeter en 3 dimensions, vous y découvrirez les 5 corps platoniciens ou polyèdres réguliers, bases de tous nos systèmes de vie : le cube à partir du carré, le tétraèdre à partir du triangle équilatéral divisé en 3, un octaèdre à partir de l’hexagone qui comporte 8 faces de triangles équilatéraux identiques et enfin un dodécaèdre pentagonal qui comporte douze facettes pentagonales identiques, et enfin l’icosaèdre à 20 faces triangulaires équilatérales et 12 sommets.

La rotation du cube à l’intérieur d’un cercle sur un angle de 72°, crée la molécule d’ADN qui est la base même de la vie. Ce nombre de 72, lié au nombre d’or, se rapporte au treillis de la Conscience cosmique existant tout autour de notre globe terrestre. Pour en savoir plus, lire le livre de Drunvalo « L’ancien secret de la Fleur de Vie » aux éditions Ariane (prendre bien le temps d’intégrer le tome I avant de lire la suite).

 

(1) Le symbolisme du corps humain aux éditions Dangles et en poche chez Albin Michel. Voir aussi le reste de sa bibliographie, plus tournée vers l’évolution spirituelle, mais tout aussi passionnante.

(2) La simple visualisation de nos maux sur l’Arbre des Sephiroth ne suffit pas à nous guérir. Encore faut-il entamer un travail de fond avec le thérapeute adéquat qui saura débusquer au fond de notre inconscient la douleur primale qui a engendré nos blocages. Bien entendu il s’agit en premier d’un travail actif de la part du consultant auquel le thérapeute apporte sa collaboration. Chacun apportera alors sa technique comme par exemple, l’analyse trans-générationnelle et psychosomatique ou une certaine forme de kinésiologie. Nous verrons au chapitre de la pratique Psycho-Spagyrique, qu’en cours de séances, et selon les personnes, des mémoires s’ouvrent d’elles-mêmes (sans régression programmée) amenant ainsi ces personnes à prendre conscience ou les mettant sur la voie de leur choc émotionnel primal). C’est la surveillance de nos comportements et réactions qui nous disent si on est débarrassé ou non de nos « démons ». En effet, on peut facilement retomber dans nos travers compte tenu des mauvaises habitudes prises et ancrées en nous depuis de nombreuses années. Après, il faut souvent avoir recours, à certains auxiliaires médicaux qui travailleront aussi sur nos blocages nerveux, musculaires et articulaires. Le Christ guérisseur est en fait notre part spirituelle, l’énergie de vie qui VEUT notre redressement et notre positionnement d’Homme Conscient dans sa voie d’évolution. C’est le Médecin Fidèle de Paracelse.

 

Les Sephiroth de l’Arbre de Vie

L’arbre kabbalistique est un concept purement hébraïque sans équivalence dans d’autres religions, il réflète une très belle  réalité, celle de l’énergie émanant de la Source des Sources qui se dirige d’une sphère de dilution vers une autre jusqu’au royaume de la matière, soit la Terre et son Humanité.

Extrait du livre « Mystères de la Kabbale » de Marc-Alain Ouaknin : « Lorsque la lumière primordiale de l’infini descend dans le monde pour donner le souffle de vie à tous les mondes et à toutes les créatures, elle se déploie, se diffracte sous forme de dix lumières, qui contiennent chacune un aspect de la puissance de la lumière nécessaire à la possibilité du vivant … » Dix lumières brillants dans l’éternité, guidant les hommes vers leur ultime évolution ; l’illumination.

L’énergie provenant de DIEU (de la Source) arrive donc au sommet de l’Arbre et est diluée par la première Sphère. Cette énergie nourrit chacune des sphères ou Séphiroth. La première Sphère (Séphira) représente aussi l’énergie d’une Qualité Divine. La Kabbale nous enseigne que pour bénéficier des ces Qualités, nous devons recevoir et faire mûrir les « fruits » de cette arbre de vie, chaque sphère ou fruit étant un ensemble de symboles et de qualités que nous pouvons étudier selon un certain système de concordances.
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Dans l’Arbre Kabbalistique, il y a 10 Séphiroth :

De Kether procède une série des neuf autres émanations divines, les Sephiroth ou sphères de Dieu, réunis l’un à l’autre par “l’Eclair étincelant” qui descend de Kether.

Le mot Sephira (pluriel Sephiroth) désigne une « émanation numérique » et suggère l’idée qu’une chose est engendrée par autre chose en respectant un certain ordre depuis Kether, l’étincelle divine de la vie, pour arriver à Malkut, le monde matériel.

Les Sephiroth sont donc, dans l’ordre d’involution : Kether, Hokmah, Binah, Chesed, Geburah, Tipheret, Netzah, Hod, Yesod et Malkut.  Cet ordre est dit « d’involution » car il est celui dans lequel l’univers a été créé. (A noter que la Séphira DAATH n’est pas considéré car elle n’est pas porteuse d’une «Qualité Divine Manifestée» selon la Kabbale; elle n’est pas comptée non plus parmi les 10 et ne porte donc aucun numéro bien qu’elle soit toujours dessinée sur l’Arbre. Son énergie est importante mais subtile).

 

DAAT est une lumière dissimulée. Pourtant, cette sphère cachée fait partie des étapes indispensables à la création, et marque en quelques sortes un passage obligé entre notre monde et celui du divin.

L’ordre d’évolution, est ce lui que l’on devra emprunter afin de pouvoir renouer avec l’origine, l’étincelle de vie divine qui sommeille en chacun de nous.  Il est important de signaler que chacune de ces Sephiroth contient une parcelle de toutes les autres situées « en amont » et l’énergie nécessaire pour engendrer celles qui se trouvent « en aval ».

 

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Les kabbalistes présentent parfois l’Arbre sous forme de 10 cercles concentriques comme sur la figure ci-contre.

Si le cercle de plus petit diamètre est associé à Kéther, le déploiement de l’Arbre peut faire penser à l’action d’une pierre jetée dans un lac paisible. Plus l’observateur est éloigné de l’impact, plus il y a d’ondes (de voiles) entre le centre et lui.

Si, au contraire, le plus petit cercle est associé à Malkuth, le parcours vers Kéther correspond à une augmentation progressive de la sphère de conscience. Celle-ci, active dans des enclaves de moins en moins denses, devient de plus en plus libre.

 

En revenant sur le schéma de l’Arbre des Sephiroth…  

·  Au-dessus de Kether, il existe trois autres étapes appelées Aïn (qui veut dire rien, point d’en haut, mais aussi œil (2) Aïn Soph (sans fin, infini), Aïn Soph Aor (infinie lumière), trois aspects divins, non inscrits dans l’arbre, expriment l’Inconnaissable, l’Innommable qui cependant S’est fait connaître et S’est laissé nommer à travers les 10 Séphiroth. Toutes émanent de Kether, la première d’entre elles et se déploient jusqu’en Malkhuth, la dernière qui les reçoit avant qu’elles ne se re-contractent en Kether (Annick de Souzenelle, Le symbolisme du corps humain page 43 – Edition Dangles – livre conseillé qui existe en « poche »).

·  L’entraînement vers le Rien passe d’abord par le Daath (au moment du franchissement de la Porte des Dieux) qui est une « non sephira », porte d’entrée de la Ténèbre Sacrée (où se tient le Sphinx), pour accéder au Labyrinthe intérieur (voir la littérature de Toni Céron sur le passage du Sphinx à la Pyramide et la déambulation initiatique dans cette Pyramide – Édition Col de Feu à Orcier).

Daath est celle qui a disparu de l’Arbre lors de la grande involution et de la formation du psychisme humain. Dans l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal, l’humanité expérimente la dualité et Daath reste voilée. Cette Daath est le Royaume béni, la Coupe première, l’Épouse du Roi. Cette coupe est située au-dessus du soleil de Tiphereth, ce point si particulier à hauteur du sternum chez l’homme mais intérieur au milieu d’une sorte de Pyramide. Cette coupe existait bien avant la création de l’Arbre car elle est la lumière du Premier Jour, lumière émanent de l’Unique qui s’y contempla. Elle est son Épouse éternelle. C’est le principe féminin par excellence mais bien au-delà de la compréhension humaine de ce concept, uni de toute éternité à son Roi. Elle ne regarde que Lui, le Joyau au centre de Kether. Leur regard est la Source de la Lumière vivante qui coule dans les univers.

C’est pourquoi, plus tard, au centre du Rien qu’est Aïn on va trouver la Source de tout qu’est Ayin. C’est quand à partir de rien que l’Époux et l’Épouse voulurent créer les mondes, l’Arbre se déploya, Daath se transféra en Binah et devint Mère. Alors la Lumière (ou énergie) du Très-Haut peut descendre vers les humains à travers les différents filtres (Sephiroth). Dieu ne peut être contemplé en face faute d’être brûlé immédiatement (c’est pourquoi on appelle le Triangle supérieure la Petite Face). Seul celui qui est passé par l’abandon absolu (en donnant la bonne réponse au Sphinx), peut enfin contempler la Grande Face.

· Toute la kabbale est contenue dans Daath et avec elle toutes les connaissances qu’on n’a pas besoin de chercher ailleurs. Mais la Connaissance accessible aux hommes est jusqu’à présent bien fragmentée, et chacun entretient cette division en revendiquant la vérité de la branche qu’il a trouvée, la compare et l’oppose à son voisin sans comprendre la beauté de l’Arbre qui pourrait les réunir.

· Lorsque Daath se dévoile, c’est le Saint-Graal qui apparaît, la coupe enchantée que les chevaliers des temps modernes recherchent encore aujourd’hui. Celui qui arriverait au bout de sa quête et trouverait enfin la Coupe serait emporté avec elle dans les plans subtils, hors de la matière. Mais contrairement à ce que d’aucuns veulent faire accroire, ce n’est pas l’homme qui doit ascensionner, comme Jésus en son temps, mais la totalité de la matière du corps de l’humain et du corps de la terre. Le Graal n’emportera pas l’homme hors de la matière mais l’illuminera enfin. Il sera la Pierre philosophale qui révèlera le Royaume et couronnera la terre.

· Ce sera alors la réduction à néant de tout ce que nous représentons en tant qu’humain qui couronnera finalement le parcours sephirotique. Et encore….

· Après avoir fait un tant soit peu l’expérience du Rien, au cours de laquelle, on peut vraiment arriver à se sentir perdu, puisque nous faisons l’expérience de quelque chose qui est avant la Conscience, l’Absolu de Dieu qu’on ne peut ni nommer ni objectiver. En effet, qui ne le serait, s’il devait d’un seul coup revivre les premiers temps de la Création du monde, avant que le Créateur ne se soit manifesté en créant la Conscience. C’est l’état du chaos indifférencié où rien n’existe pas plus l’esprit que la matière et encore moins la conscience de soi.

·  Il ne faut pas oublier que lorsqu’on a rompu avec le Faux-Prophète (celui qui est induit par Lucifer), on n’a plus rien sur quoi s’appuyer si ce n’est sur Dieu par la Prière et donc sur sa véritable identité qui est divine. Dans cette expérience du Rien, du vide, qui est la Création avant la Création, on peut vraiment se croire perdu. Si l’on a ce sentiment c’est que tout n’a pas été réglé dans notre vie d’humain et qu’il reste quelques « oripeaux » accrochés aux diverses portes. Alors, pour se sortir de ce sentiment de perte de soi, on doit repartir vers la matière de Malkhuth pour recommencer un périple et repasser par toutes les expériences déjà vécues (ou mal vécues ou insuffisamment). C’est pour cela que la tradition alchimique parle de refaire plusieurs fois le périple (7×7). Il convient de reprendre, après tests, les textes sur les étapes séphirotiques à repasser.

·  Vous recommencez alors l’ascension en repassant par chacune des Sephiroth (ou celles spécifiées), mais que vous allez aborder cette fois-ci d’une manière beaucoup plus libre, car vous connaissez déjà le chemin. Vous allez mettre à profit ce dernier parcours pour commencer à construire votre champ missionnaire (celui qui vous est indiqué par l’archétype de votre Licorne, le Nœud Nord lunaire mais aussi l’hexagramme de conception en YI Jing).

· Toutefois, il peut arriver que le passage de certaines portes ayant été fait préalablement sans douleur (car hors conscience) se fasse maintenant dans la douleur de la prise de conscience, comme le passage de la Porte des Hommes qui pourrait déclencher une « belle » sciatique ou un pincement discal ou alors celle de Yesod que beaucoup oublie de vivre complètement ou ignore tout simplement considérant la chasteté comme une condition d’élévation. Lorsque la porte de Yesod est fermée, l’androgyne Tsaddé (voir « La Lettre chemin de vie « d’Annick de Souzenelle) ne peut pas rejoindre son Dieu. Or il ne faut pas oublier que l’Androgyne est la justice parfaite puisqu’elle équilibre les forces opposées et différentes. Le Père-Mère voulut que l’humain, l’Adam originel puisse connaître la félicité et la puissance créatrice de l’amour. Il divisa alors en deux ses polarités pour qu’elles puissent se contempler et échanger leur regard, à l’image de leur Père et de leur Mère, à la fois deux et un.

· C’est pourquoi dans Yesod on doit parfaire ce travail de séparation-réunion. Alors le 3ème œil (Ayin) pourra s’ouvrir au centre du front de chacun, représentant une conscience infinie.

·  C’est au cours de ce nouveau parcours, que vous pouvons être amenés à régler des problématiques secondaires (filaments de la problématique principale restés accrochés) ou bien de libérer quelques ancêtres (co-latéraux de votre filiation directe) qui ont besoin de vous pour continuer leur évolution.

· Chaque étape va donc être conscientisée beaucoup plus profondément et affiner peu à peu notre perception de tous les aspects de la vie et nous affirmer de plus en plus dans votre identité en devenir en rendant de plus en plus limpide la vision trine. L’Œil de Dieu est partout, rien ne lui échappe car rien n’est en dehors de Son Corps. Ne craignez pas ce Regard qui vous met à nu, mais au contraire appelez-le pour vous unir à Lui. C’est comme cela que vous pourrez franchir la Porte Unique qui vous attend sur votre chemin.

· Sachez utiliser le 3ème œil pour voir la réalité derrière les apparences, les faux messies, faux-être réalisés (en fait il n’y a pas plus d’être réalisé que d’êtres réincarnés) et autres envoyés de Lucifer, écarter le doute et enfin utiliser le pouvoir de votre Verbe.

·  Si vous n’en avez pas encore fait plus tôt, c’est le moment de participer à des séances de PMT (Pyramidal Memories Transmutation) afin d’éliminer les mémoires archaïques sur lesquelles vous avez travaillé au long de votre développement. Mais a priori, vous n’en avez plus besoin car vous avez fini vos tours de lemniscate (croix karmique de la Lune noire – voir explications dans le livre de Luc Bigé).

 

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Les relations principales de l’Arbre de Vie

Chaque lumière entretient des relations particulières avec certaines autres lumières, formant ainsi des groupes spécifiques, et permettent d’aboutir à des objectifs communs. Les sentiers entre les sphères lumineuses constituent les générateurs d’évolutions et de changement, et sont presque plus importantes que les sephirot elle-même.

Il en existe 22, et elles ont formés l’écriture Hébraïque.

Les 22 sentiers et les 10 sephirot forment les 32 voies de la sagesse.

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AZILOUT, monde de l’émanation

BRIAT, monde de la création

YETSIRAH, monde de la formation

ASSIAH, monde de l’action

Colonne Gauche, la justice

Colonne Centrale, l’harmonie

Colonne Droite, l’amour

Horizontale du Haut, les expériences

Horizontale du Milieu, les sentiments

Horizontale du Bas, les relations

Triangle KETHER-HOCKMAH-BINAH, l’équilibre des trois célestes

Triangle HOCKMAH-BINAH-DAAT, l’équilibre entre le rationnel et l’émotionnel

Triangle DAAT-HESED-GUEBURAH, l’accès aux connaissances secrètes

Triangle HESED-GUEBURAH-TIPHERETH, l’éthique du bien et du mal

Triangle TIPHERETH-NETSAH-HOD, la maîtrise des passions

Triangle NETSAH-HOD-YESOD, la fondation de la logique et des émotions

Relation YESOD-MALKUT, la transmission

 

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Les 3 Seuils

Si l’on considère l’Arbre comme un parcours initiatique décrivant divers états psychologiques, il est courant de placer sur le dessin de l’Arbre, trois seuils, trois prises de  conscience remarquables.

En partant de Malkuth, le premier fossé à franchir est appelé le Seuil.

Au-dessous de Tiphereth se trouve le Gouffre.

Enfin l’accès aux sephiroth Kether, Chokmah et Binah nécessite le franchissement de l’Abîme.

 

 

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Arbre des Séphiroth

 

Les quatre mondes

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Selon la Kabbale, l’Arbre peut être divisé en quatre Mondes,de la Lumière originelle (or qadoum) qui emplissait l’Infini (En Sof) de manière égale et sans différence de degré avant le tsimtsoum jaillit une lumière émanée (or nietsal) dans le vide laissé par la rétraction du tsimtsoum. De cette lumière émanée dérivent quatre mondes éternels cachés (Olamim).
•le monde de l’Emanation ou du Divin, le « olam ha-Atziluth« ,
•le monde de la Création, le olam haBriah,
•le monde de la Formation, le olam haYetzirah,
•et le monde de l’Action, le olam haAssiah

Le premier monde contient seulement Kether. Il est appelé Monde des Emanations ou encore Monde des Archétypes »Atziluth »). C’est le lieu du tout indivisible, de l’ensemble des potentialités, la racine des mondes.

Le deuxième monde comprend Chokmah et Binah. Il est appelé Monde de la Création (« Briah »). C’est le lieu de la première scission, de la complémentarité, des outils primordiaux.

Le troisième monde regroupe six sephiroth : Chesed, Geburah, Tiphereth, Netza’h, Hod et Yesod. Il est appelé Monde de la Formation (« Yetzirah »). C’est le lieu de la construction, du modelage, de l’architecte et du terrassier.

Le quatrième monde contient uniquement Malkuth. Il est appelé Monde de la Matière (« Assiah »). C’est le lieu où les éléments prennent forme, s’élèvent, résistent et se dégradent.

 

- Le monde de l’Emanation ou du Divin, le « olam ha-Atziluth « , monde de l’intuition et des archétypes. Ce monde donna naissance aux trois autres mondes qui contiennent chacun une répétition des Sephiroth, mais dans une échelle dégressive de luminosité.

- Le monde de la Création, le olam haBeryah, monde mental de la création. C’est l’émanation directe d’Atziluth où les Sephiroth y sont reflétées et y sont donc plus limitées bien qu’étant de la plus pure nature et sans adjonction de matière.

- Le monde de la Formation, le olam haYetzirah, monde astral de la formation. C’est le monde angélique où ces intelligences et êtres incorporels résident drapés dans un habit de lumière et qui prennent forme pour apparaître aux hommes.

- Le monde de l’Action monde de l’Action, le olam haAsiah, monde physique et concret de l’action. C’est le monde de la matière constitué des éléments les plus grossiers du précédant arbre. C’est aussi le domicile des esprits démoniaques nommés « coques » par la Qabalah. Les démons sont répartis en dix classes…

 

Les Démons sont les plus grossières et les plus déficientes de toutes les formes. Leur dix degrés correspondent à la décade Sephirothique, mais dans un degré inverse, ainsi, les ténèbres et l’impureté augmentent avec la descente de chaque degré. Les deux premiers ne sont rien qu’absence de forme visible et d’organisation. Le troisième est le domicile des ténèbres. Les sept Enfers suivants représentent les vices humains incarnés, où sont torturés ceux qui se sont adonnés à ces vices durant leur existence terrestre. Leur prince est Samael, l’ange du poison et de la mort. Sa femme est la Prostituée, Isheth Zenunim ; et unis, ils sont appelés Bête, CHIVA. Ainsi est complétée la trinité infernale qui est, pour ainsi dire, l’avers et la caricature de la Supernelle. Samaël est considéré identique à Satan.

L’essence de la Divinité se manifeste d’abord dans le Monde Atziluthique en se concentrant dans les Sephiroth, et les réflexions de ces dernières sont produites successivement dans chacun des quatre plans, avec une diminution graduelle de l’éclat et de la pureté, jusqu’à ce que le monde matériel soit atteint. Quelques auteurs nomment ces quatre plans les Mondes Intellectuel, Moral, Sensuel et Matériel.

Ces 4 Mondes, parfois appelés Plans, sont autant de dimensions subtiles de la Réalité de l’Univers que des étapes dans le processus selon lequel l’Esprit se densifie petit à petit sous forme de Matière.L’essence divine du Triple Voile de l’Ineffable / Inconnaissable dans la Kabbale (appelés Aïn Soph Aur, Aïn Soph et Aïn) se manifeste par le biais de la Sephirah Kether jusqu’à la Sephirah Malkuth, du plan le plus supérieur au plan le plus inférieur.

Il y a quatre noms secrets qui se réfèrent aux quatre mondes d’Atziluth, de Briah, de Yetzirah et d’Assiah ; et enfin, le Tétragrammaton est censé s’écrire d’une certaine manière dans chacun de ces mondes.

Le nom secret d’Atziluth est OB, celui de Briah est SEG, celui de Yetzirah est MAH, et celui d’Assiah est BEN. Ces noms opèrent ensemble avec les Sephiroth au travers des « 231 portes, » ainsi que les combinaison de l’alphabet sont appelées, mais prendrait trop de place ici que d’entrer trop profondément dans ce sujet.

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Aziluth ou la Grande Triade

C’est le 1er sous-ensemble qui comprend 3 Séphiroth Kether – Hochmah – Binah

On l’appelle Aziluth et c’est le monde de l’émanation et de l’union, le monde des archétypes, le monde de la volonté première où s’élabore l’intention de créer, émotion spirituelle.

Quand la lumière de l’infini entre dans l’espace vide qui résulte du tsimtsoum

C’est le premier monde qui se constitue

Pas encore tout à fait matière, mais plus seulement lumière, il est à la tangence des deux.

Il représente le monde le plus élevé de l’esprit, là ou l’homme peut entrer en contact avec le en sof

C’est le monde de la spiritualité qui englobe à la fois actions, sentiments, et pensées mais tous orientés vers un but d’élévation spirituelle et dans une volonté de contact avec la lumière de l’infini.

Pour exemple: Aziluth c’est l’intention de construire un bâtiment. Ce bâtiment n’a encore aucune existence, même pas sur papier. Pour bien comprendre la nature d’Aziluth, il est nécessaire de se souvenir de la dualité de Kether qui est en relation avec le plan le plus bas du « Ciel » au dessus d’elle: la triplicité Aïn Soph Aur – Aïn Soph – Aïn, et le sommet de l’Arbre. Kether est une porte entre 2 mondes. Kether c’est un peu notre tête , le poste de commande du corps. En Kether la pensée est unique et de cette pensée en émanent 2 autres contradictoires. Une thèse et une antithèse (la synthèse se fera en Daath). En Hochmah et Binah, Kether se dédouble, c’est pourquoi le Triangle d’Aziluth est pointé en haut.

 

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Briah

C’est le second monde qui est constitué du Triangle: Hesed – Gueburah – Tiphereth.

C’est le monde de la création, où la possibilité de créer devient effective. C’est le lieu de la première scission, de la complémentarité, des outils primordiaux.

C’est un monde de puresprit, ce qui ne signifie pas une  essence exclusivement intellectuelle ;

Ce monde représente davantage a capacité d’appréhender l’essence  authentique et intime des  choses. C’est l’esprit dans sa capacité  créatrice autant que dans sa faculté de concevoir et d’intégrer la connaissance.

C’est le point central où le flux qui s’élève des mondes inférieurs rencontre celui qui descend des centres supérieurs et où une sorte  de relation peut s’établir entre eux.

Pour reprendre notre exemple d’édification d’un bâtiment: le futur propriétaire en a eu l’idée en Kether et il a pesé le pour et le contre en Hochmah et Binah. Il a résolu de le faire en Daath. Il va voir l’architecte, il discute de son projet avec lui et tous deux tombent d’accord. Le bâtiment n’existe toujours pas , pas même sur papier. Mais ,il y a eu une première action. De l’intention, nous en sommes passé à un contrat de réalisation. Ce Triangle est pointé en bas, car Hesed et Gueburah fusionnent en Tiphereth. Tiphereth est l’accord de l’échange entre le propriétaire et l’architecte, représenté par la dualité Hesed – Gueburah.

Les créatures qui y vivent, si elles sont moins puissantes que celles d’Atziluth, n’en restent pas moins dotées d’un grand pouvoir, et on les appelle généralement les Archanges.

Briah est le monde de l’esprit, de l’élévation intellectuelle, et la couleur qu’on lui associe est le bleu du ciel. On met également parfois Briah en correspondance avec l’élément Air, l’air de l’élévation spirituelle, et donc dans le tarot avec l’Arcane Mineur de l’Epée.

 

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Yetzirah

C’est le 3ème monde, composé de:
Netzah – Hod – Yesod

Yetzirah est le monde de la formation. C’est un plan psychique où les formes s’élaborent.

C’est un monde dont les diverses émotions que l’on peut éprouver constituent la principale substance, les sentiments.

Les existences vivantes que l’on y trouve sont soit des manifestations conscientes d’élans particuliers, destinés à agir ou réagir, soit  les manifestations de l’énergie nécessaire pour satisfaire, au travers d’une stimulation, telle inclination ou telle inspiration.

C’est le lieu de la construction, du modelage, de l’architecte et du terrassier.
L’architecte fait des calculs, choisit les matériaux en fonction de leurs prix, de leurs résistances et tout aboutit à un plan.
Puisqu’il y a aboutissement, Yetzirah sera également un Triangle pointé vers le bas.
Le bâtiment n’existe pas encore sur le terrain. Mais il est prévu sur le papier jusque dans ses moindres détails.

Yetzirah évoque la formation du monde, l’ultime étape avant la formation de la Terre, et donc chaque Sephirah est associée, en Yetzirah, à une planète de notre univers, la Terre étant bien sûr postérieure aux autres corps célestes et correspondant donc à Malkut. Yetzirah est le monde de l’émotion, de la psyché, intermédiaire entre le Ciel et la Terre. La couleur qui lui est associée est donc le violet, union du bleu de Briah et du rouge d’Assiah. On met également parfois Yetzirah en correspondance avec l’élément Eau, l’eau de la source, qui nourrit le monde et qui coule des sphères supérieures, et donc dans le tarot avec l’Arcane Mineur de la Coupe.

 

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Assiah

C’est le 4ème monde qui est le monde de l’action, de la fabrication. C’est le plan matériel, les faits et phénomènes, l’existence. C’est le lieu où les éléments prennent forme, s’élèvent, résistent et se dégradent.
Il est constitué d’une seule Séphire Malkuth.
L’architecte a passé le relais aux artisants et à différents corps de métier qui suivront ses plans. Le bâtiment s’élève et s’achève.

Sa couleur associée est le rouge, le rouge du sang, le rouge de la terre. On met également parfois Assiah en correspondance avec l’élément Terre, la terre de notre planète et de notre monde matériel, et donc dans le tarot avec l’Arcane Mineur du Denier.

C’est  le  monde  ou  nous  vivons qui  comprend  à  la  fois notre  expérience  sensorielle  et  extrasensorielle

Ce  monde  à  deux  dimensions :

Sa  partie  inférieure, appelée monde des  actes matériels est constituée par le monde  physique, ou  prédominent les lois naturelles et en  particulier le principe de causalité.

Sa partie supérieure est  le  « monde  de  l’action  spirituelle « 

Chaque aspect de l’existence humaine est constituée à la fois de matière et  ’esprit

La pensée appartient au monde de l’action.

 

Certains kabbalistes font le regroupement suivant : Kether pour Atziluth ; Hokmah et Binah pour Briah ; Chesed, Geburah, Tipheret, Netzah, Hod et Yesod pour Yetzirah et Malkut pour Assiah. Cette façon de regrouper les Sephiroth n’est ni meilleure ni pire que celle présentée ici, car il faut bien se rendre compte que les limites ne sont pas rigides. L’important est de se souvenir de cette idée : Atziluth, le monde de l’émanation, a engendré Briah, le monde de la création, par une rupture (que cette rupture soit la rupture de Daath ou bien la division de Kether en deux principes masculin et féminin). Briah a pu ensuite donner naissance à Yetzirah, un monde où pourrait être formé Malkut, la seule Sephirah d’Assiah, le monde matériel. Par ailleurs, comme on le verra plus tard, seules les six Sephiroth de Chesed à Yesod ont des correspondances planétaires bien établies. Cela justifie ce regroupement original, qui place dans Yetzirah, le monde des correspondances planétaires, les six Sephiroth en question.  

 

Sagesse, Intelligence et Savoir

Hochma, Binah, Daath

La forme selon laquelle ces trois sefirots sont organisées est un segol, voyelle qui se prononce é.

Le segol est constitué de trois points qui forment un triangle équilatéral avec la base en haut . C’est le  symbole de l’équilibre et de l’harmonie.

La Binah est la capacité de déduire une chose de l’autre ou de l’induire.

La Hochma est la dimension d’écoute et d’ouverture, refus du dogmatisme. Elle ouvre au lieu de fermer, interroge au lieu de prouver, questionne au  lieu de vouloir posséder une réponse. C’est la force  du  quoi ?

Le Daath n’est pas le savoir positif et statique  mais le ressenti, ce que l’on nomme aujourd’hui, l’intelligence émotionnelle, résultant d’une  expérience existentielle.

Dans le langage de la kabbale, Hochma est appelée aba ( père ) et Binah est appelée ima ( mère ). Bina hest le langage logique, Hochma le langage poétique.

Hohma, Binah et Daath sont trois modalités différentes d’aborder le monde : poétique, logique et émotionnelle.

 

L’asymétrie cérébrale: les fonctions du cerveau

Les informations traitées de manière verbale, le sont par le cerveau gauche, celles traitées de manière visuelle, le sont par le cervea  droit.

La  musique est spécialement traitée, mémorisée, et comprise par le cerveau droit. Le rythme et la mesure sont perçus par le cerveau gauche, la mélodie, le ton et le timbre par le cerveau droit.

Le cerveau gauche est analytique et logique. C’est celui de la Binah, l’intelligence.

Le cerveau droit  perçoit  et comprend les émotions, les relations visuelles, spatiale, traite les informations de façon globale, synthétique. Il a  une connaissance plus intuitive qu’ nalytique. C’est celui de la Hochma

 

Hessed, Din et Tiferet

Ces trois séfirot offrent aussi une réflexion éthique sur la question du bien et du mal, et sur celle plus générale des structures ouvertes ou  fermées.

 

Pour la kabbale :

Est  »mal », ce qui consiste à refuser la réalité d’un monde imparfait, c.a.d. la possibilité même du processus de perfectionnement et de la liberté  qui le met en œuvre.

Par opposition le bien est donc d’accepter la réalité de ce monde imparfait et de mettre en œuvre la liberté que nous avons de  le faire  progresser vers la perfection.

Le mal dans notre monde réside dans tout ce qui diminue le rythme du perfectionnement et du développement, tant dans la nature et la matière, que dans le domaine de l’esprit .

Tout ce qui fige et affaiblit la libre volonté , par des habitudes, des répétions mécaniques, des inhibitions spirituelles et une passivité de  l’intelligence, est une porte ouverte sur le domain du mal.

 

La dialectique du parfait et de l’imparfait

Dans le talmud de Babylone, manque le premier feuillet de chaque traité, c.a.d. que tous les traités commencent à la page 2. Il explique cela en  disant :

C’est pour signifier à l’homme d’étude que quel que soit le nombre de pages qu’il aura lues, il ne doit jamais perdre de vue qu’il n’est point encore  parvenu à la première  page.

Le bien pour l’homme réside dans le décalage entre la perfection de Dieu et la transgression de cette perfection par la création du monde. Cette  création est un rupture dans l’immanence de la perfection.

Toute création est moins parfaite que la Source de toute perfection.

La réalité imparfaite du monde en dehors de Dieu, s’oppose logiquement à sa perfection. Mais pour l’homme, c’est cette imperfection qui devient son entrée dans la perfection au sens de la formule kabbaliste d’André  Neher :

 » La perfection de l’homme, c’est sa perfectibilité  » ….

 

La kabbale et l’art

L’art est la perfection des formes inexactes. Celles ci ne sont pas équilibrées en elles mêmes, à la différence des formes mathématiques, dont la  structure exprime la constance d’une loi.

L’œuvre d’art n’est pas une forme dans une matière, elle est ce qui traverse la matière de part en part, en lui offrant son rythme et son énergie.

 

Le cercle et la droite : Nécessité et Liberté 

Pour dire ces deux états que sont le parfait et l’imparfait, la kabbale de Louria propose le images du cercle et de la droite.

Le cercle symbolise la nécessité enclose à l’intérieure de ses lois, la fermeture qui interdit tout progrès de la liberté.

La  ligne droite qui se prolonge sans limitation aucune, symbolise la liberté ou l’essence de la réalité en développement .

La kabbale utilise deux termes clefs pour définir la situation fermée du cercle et l’ouverture du mouvement infini de la droite le Din et le Hessed.

 

Le Din ou la nécessité de structuration des formes

Le Din c’est ce qui permet essentiellement l’organisation des choses, physiques, organiques, sociales. C’est la rigueur et la justice. C’est  l’organisation contre l’anarchie

Les lois du Din sont nécessaires, car, sans elle il n’y aurait aucun point de repère et aucune forme possible.

Le Din est une configuration close. Il rend possible le vivant, car il donne forme aux choses .

Cependant le Din absolu qui ne contient pas l’ouverture que lui offrira le Hessed est un mouvement qui se retranche du lieu de la création et de la vie.

 

Le Hessed ou la Liberté réatrice

Le Hessed se rencontre dans tous les gestes qui disent le don et l’amour. Mouvement à l’extérieur de soi pour l’autre. Le Hessed c’est le geste de bonté concret pour l’autre homme. C’est aussi le désir insatiable d’infini.

Dans la dimension du Hessed l’homme ne tend pas seulement à mieux être ou à plus être, il désire avant tout être autre

Le Hessed est animé par la volonté dynamique d’être qui cherche à dépasser la pure nécessité de la physique des lois du monde pour atteindre une  métaphysique de la lumière et de la liberté créatrice.

 

Le Tiferet ou l’Harmonie

Dans la réalité, il est rare de rencontrer le Din et le Hessed à l’état absolu.

La rencontre équilibrée de ces deux états est l’harmonie du Din et du Hessed appelée Tiferet.

Dans toute réalité finie, il faut distinguer ce qui relève de la nécessité Din et ce qui relève de la volonté (Hessed) .

Toute réalité (sauf celle de Dieu) est finie. Et donc tout ce qui existe en ce monde,  a un fondement de nécessité (Din) et un fondement  de liberté (Hessed).

Tiferet est l’équilibre entre le clos (Din) et l’ouvert (Hessed)

 

Netsah et Hod

Maitrise et beauté, politique et esthétique

Netsah et Hod forment un diptyque dont l’image est celle de la voyelle tséré.

 

La politique, l’économie, la morale

Netsah en hébreu c’est la  »victoire » dans le sens de la maîtris sur quelque chose. C’est aussi  l’éternité .

L’homme de la  kabbale, ne peut se contenter d’être un contemplatif, il doit aussi s’investi dans les réalités concrètes de ce monde, donc dans l’organisation de la cité.

C’est la  nécessité du politique, de l’économie et de la maîtrise des passions.

 

Hod: esthétique et éthique

Le kabbaliste est par essence un artiste. Pour que le monde soi en harmonie, il ne suffit pas de satisfaire les besoins vitaux mais il faut y ajouter une dimension fondamentale, l’esthétique

 

Keter insiste sur la dimension du tempos présent sans pour autant nier les autres dimensions du temps.

Pour la kabbale les trois temps doivent être assumés  pleinement,  c’est le sens même du tétragramme qui signifie passé, présent et futur.

Est vieux celui qui a perdu l’espérance  .

La sefira de Hod c’est ne jamais désespérer, se dire que demain sera toujours possible, même si demain ne verra pas le  our.

Espérance pour rendre possible la naissance et la renaissance è un  seul  mot en  hébreu tiqva .

 

Yessod et Malkhout

Fondement et Royauté

Recevoir, transmettre, donner

Les deux dernières sefirot sont organisées comme  un diptyque et  dessinent la  voyelle  e  scheva

C’est une miniature du schéma fondamentale de la kabbale. C’est le donner et le recevoir en même temps que le masculin et le féminin

 

Yessod donne et Malkhot reçoit

Yessod et Malkhout c’est l’homme et la femme, l’homme et son prochain, les parents et les enfants,  le maitre et les disciples…..

La kabbale est une réception , un art de savoi recevoir la lumière de l’infini. C’est aussi un art de savoir donner. Le don et la réception son  totalement liés dans la kabbale.

 

 

Correspondances

Figura3

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Venons-en maintenant à un deuxième regroupement que l’on peut effectuer. Si l’on reprend l’histoire de la création de l’univers, on se rend compte que certaines Sephiroth sont regroupées par couples. Ainsi on peut noter la présence du couple Hokmah-Binah, qui a engendré le couple Chesed-Geburah, et enfin le couple Netzah-Hod, issu de Tipheret. Et à chaque fois, dans chaque couple, on pourra noter la présence d’un principe masculin, positif, porteur de la semence, du principe actif, et la présence d’un principe féminin, qui permet de concrétiser passivement cette semence, détruisant par là-même la raison d’être du couple. Les Sephiroth sont ainsi classées en d’une part celles qui sont associées au principe masculin, d’autre part celles qui sont associées au principe féminin.

 

Arbre des Séphiroth

 

Nous discernons 3 colonnes verticales ; ce sont les piliers de la SAGESSE.

1. A gauche le pilier de la RIGUEUR, dominé par la LUNE, représente notre colonne du Nord, il part de BINAH et descend sur HOD, qui est représentée par le 2ième Surveillant.

2. A droite, le pilier de la MISERICORDE dominé par le soleil, part de HOCHMAH et descend sur NETZAH qui est représenté par le 1er Surveillant, c’est lui qui reçoit l’impulsion du Vénérable Maître et la transmet au 2ième surveillant.

• Vision détaillée de la descente du Pouvoir Divin

Conventionnellement le pilier de la MISERICORDE placé sur le Soleil est Mâle ; de la même manière le pilier de la RIGUEUR placé sous la LUNE est féminin Logiquement le pilier de l’EQUILIBRE est androgyne. Il est placé sous le DELTA LUMINEUX, c’est d’ici que partira l’ECLAIR scintillant impulsé par le Vénérable Maître. Cet éclair représente la LUMIERE qui passant d’un pilier à l’autre se charge de la PAROLE annoncée par le PROLOGUE DE JEAN. Nous sommes dans la doctrine du VERBE-LUMIERE et venons de vivre une fois de plus la recréation de l’Univers ; la mémoire des choses est l’assise de la Tradition.

 

Les trois piliers de la Sagesse

Enfin, un troisième groupe rassemble les Sephiroth qui, à l’équilibre entre les deux, ne font pas partie d’un tel couple. Ces trois groupes sont appelés les piliers ou colonnes, en référence aux piliers du temple de Salomon :

La colonne de gauche est appelée DIN soit la Justice et celle de droite HESED l’Amour. La colonne centrale est l’Harmonie nommée TIPHERETH,
découlant ou réunissant les deux autres.

Le pilier de la miséricorde, placé à droite, est appelé Yachin. Il comporte les Sephiroth porteuses de semence, de l’aspect masculin, positif de la création, à savoir Hokmah, Chesed et Netzah. Il est associé au yang asiatique, à tout ce qui insuffle la vie et pousse à son développement. Marqué de la lettre hébraïque Yod (la première du mot Yachin), il est souvent représenté comme une colonne de couleur blanche. On l’appelle aussi parfois pilier de la Force, par opposition à la Forme, en tant que Force créative

En loga maçonnique : droite, le pilier de la MISERICORDE dominé par le soleil, part de HOCHMAH et descend sur NETZAH qui est représenté par le 1er Surveillant, c’est lui qui reçoit l’impulsion du Vénérable Maître et la transmet au 2ième surveillant.

Conventionnellement le pilier de la MISERICORDE placé sur le Soleil est Mâle ; de la même manière le pilier de la RIGUEUR placé sous la LUNE est féminin . Logiquement le pilier de l’EQUILIBRE est androgyne. Il est placé sous le DELTA LUMINEUX, c’est d’ici que partira l’ECLAIR scintillant impulsé par le Vénérable Maître. Cet éclair représente la LUMIERE qui passant d’un pilier à l’autre se charge de la PAROLE annoncée par le PROLOGUE DE JEAN. Nous sommes dans la doctrine du VERBE-LUMIERE et venons de vivre une fois de plus la recréation de l’Univers ; la mémoire des choses est l’assise de la Tradition.

 

Le pilier de la rigueur, placé à gauche, est appelé Boaz. Il comporte les Sephiroth réceptacles de la semence, les Sephiroth teintées de l’aspect féminin, négatif de la création, en ce sens qu’elles tendent à restreindre cette création : Binah, Geburah et Hod. Il est associé au yin asiatique, à tout ce qui contient, résorbe et confine la vie afin de mieux la contrôler. Marqué de la lettre hébraïque Beth (la première du mot Boaz), il est souvent représenté comme une colonne de couleur noire. On l’appelle aussi parfois pilier de la sévérité, ou même pilier de la Forme, par opposition à la Force, en tant que Forme du moule dans lequel vient s’inscire la Force de Yachin.

Loge maçonnique : A gauche le pilier de la RIGUEUR, dominé par la LUNE, représente notre colonne du Nord, il part de BINAH et descend sur HOD, qui est représentée par le 2ième Surveillant.

 

Le pilier de l’équilibre, le pilier central, est celui auquel le kabbaliste doit tendre in fine. Ce pilier comporte les Sephiroth qui se trouvent marquées d’une union équilibrée entre les deux principes, à savoir Malkut, notre monde, Yesod, la porte vers les sphères plus hautes, Tipheret, l’enfant divin de Chesed et Geburah, et enfin Kether, la Sephirah de l’illumination, parfait équilibre entre ces deux principes qu’elle a elle-même engendrés. L’Arbre de Vie présente donc une structure géomètrique où ces regroupements peuvent être visibles. Quatre cercles, représentant les quatre Olanim, s’intersectent les uns avec les autres, tout en restant centrés sur un axe vertical, entouré de deux autres axes, ces trois segments représentant les trois piliers.

Dominé en loge maçonnique par le DELTA LUMINEUX, représente la ligne de VOLONTE DIVINE appelé KAV dans la Cabbale. Ce pilier part de KETHER (le CREATEUR) passe par THIPHERETH, Sephirah qui représente le Messie phare de l’Humanité et descend jusqu’à MALKUTH (le Royaume) qui représente l’INITIE potentiel au fond de chaque être humain, la ligne KAV descend jusque dans l’INFRA-HUMAIN (prouvant ainsi que chaque humain est secourable) et va jusqu’à KLIPOTH la Sephirah satanique. Le Vénérable Maître qui envoie la pulsion créatrice représente KETHER et le couvreur représente MALKUTH.

 

La présence sur les 4 figures proposées de l’Arbre, d’une mystérieuse SEPHIRAH (en pointillés) appelée DAATH n’aura pas échappé à votre vigilance. DAATH est située sur le pilier central, celui de l’EQUILIBRE sous la grande TRIADE sommitale entre la VOLONTE CREATRICE et la CREATION. DAATH représente cette Espérance que nous avons que l’évolution à un sens, qu’elle conduit à un aboutissement. DAATH est l’INTUITION, le sixième sens ajouté à nos cinq sens biologiques. Cette intuition est le reflet de KETHER dans MALKUTH, elle est le moteur de notre évolution vers plus de conscience

 

Le travail avec l’Office du Christ

Ce travail de co-création, sous la Lumière d’Aïn Soph Aor – se réalisera en coopération avec une triade se situant au-delà du triangle supérieur de l’Arbre mais en rapport subtil avec les trois dernières Sephiroth : c’est l’Office du Christ.

-  dans la colonne de la Justice et de la Force, nous collaborerons avec Melchitsedech et son Ordre de Prêtres-Rois de paix, celui qui bénit et désigne les guides terrestres ; les énergies des 10 Sephiroth par lesquelles nous sommes passés, sont sensées être intégrées. Melchitsedech nous donne alors la capacité d’ouvrir le pouvoir sephirotique directement d’en bas (dans l’humanité), afin que la nature créatrice de la Hiérarchie et la nature créatrice de l’homme puissent participer au même Arbre de Vie. En contrepartie, des « sacrifices » doivent être offerts, comme Abraham a donné jadis à Melchitsedech la dîme de ses biens (aujourd’hui le rite est celui de la Mémoire du Sacrifice tel que défini dans la R.d’A. (veillée 8 etc.). En quelque sorte, nous sommes adoubés par Melchitsedech pour parler des Lois divines au peuple, nous sacrifiant ainsi à la Flamme de l’Esprit en engendrant les Formes-pensées du Père.

-  dans la colonne de la Sagesse, nous rencontrerons Michaël, le Chef des Armées divines, capable de maîtriser l’adversaire Satanaël et ses alliés. En effet, c’est lui qui a su protéger les expérimentations de la Voie Infinie qui furent menacées lorsque les Cieux inférieurs et intermédiaires furent séparés par la rébellion angélique et hiérarchique. Il a, en outre, renégocié leurs pouvoirs. Ce sont ces hiérarchies déchues (encore en force, malgré tout) qui empêchent l’évolution spirituelle de notre planète en inspirant et en donnant des pouvoirs aux capitaines d’industrie et de la finance, aux chefs de partis politiques, aux mandarins scientifiques et médicaux, aux chefs religieux non adoubés par Melchitsedech. Pour casser leurs pouvoirs et libérer « les captifs », Michaël a établi un haut Commandement avec les Pères des Constellations et les Conseils de Lumière afin que le DAAT puisse s’accélérer (les humains qui ont réussi à franchir la Porte des Dieux, doivent savoir qu’ils le doivent en grande partie à ce travail michaëlique et aussi le fait qu’ils ont été choisi par Melchitsedech) et que les justes de toutes les nations puissent alors trouver la voie du retour dans le partenariat avec cette expression michaëlique de la Déité qui a la capacité de maîtriser les forces contraires.

-  dans la colonne du Milieu, celle de la Royauté, Metatron, le Porte Parole direct du UN (il est le marche pieds de Dieu) : c’est l’Initiateur à la lumière, pour pouvoir accéder à AÏN SOPH AOR, le jour où…

A ces niveaux subtils, ce n’est plus nous qui décidons de quoi que ce soit ; nous nous devons de continuer à appliquer les activités déjà mises en route, en rapport avec notre programme : nous pouvons alors subir une régénération de notre corps physique afin d’entreprendre une nouvelle action terrestre, ou alors, continuer nos activités malgré le vieillissement qui nous amènera, un jour, à disparaître (ascension ou mort physique) pour aller accomplir une autre mission ailleurs selon le bon vouloir des hiérarchies célestes, ou nous refondre tout simplement dans le UN.

 

1. Aspect psycho-spirituel

C’est surtout sous cet aspect qu’on peut le rattacher à l’Arbre de Vie structurant. A ce stade, il est un guide, car il pose des jalons sur notre chemin évolutif, en permettant de nous repérer quant aux étapes de travail sur soi. Pour « revenir à l’Image et Ressemblance de Dieu », l’humain à travers l’Arbre va intégrer devoir intégrer les divers attributs de Dieu, ceux qui avait été confiés à Adam.

La Lumière divine recueillie dans ses 10 réceptacles (sephiroth qui deviennent alors des roues d’énergie) est organisée selon un ordre irréprochable pour réaliser la vie sur terre.

Aujourd’hui, nous découvrons que le dessin de l’Arbre est contenu dans la Fleur de Vie, ce qui traduit une belle vision des kabbalistes du 16 ème siècle et notamment de Rabbi Issac Louria qui semble être à l’origine de la première représentation de l’Arbre sous la forme que l’on connaît, et notamment en la faisant superposer avec le corps humain (même si certains pensent que les principes de la Kabbale remonteraient à l’origine de notre civilisation à Sumer : pourquoi pas ? En tout cas, les Égyptiens anciens en avaient la connaissance).

Et comme nos étapes d’évolution sont intimement liées aux dérèglements psycho-organiques (et vice-versa), nous pouvons ainsi, dans l’autre sens, relier nos décalages de santé à nos blocages d’évolution, c’est-à-dire aux endroits en nous où l’énergie de Dieu ne pénètre pas.

Toute évolution spirituelle reste bloquée, tant que le problème soulevé ou désigné de la sorte n’est pas réglé et que la prise de Conscience des comportements erronés n’est pas venue.

 

Amour, Rigueur, Harmonie

Cet Arbre repose sur 3 colonnes qui permettent l’harmonie et l’équilibre du monde : la responsabilité réside bien sûr dans les hommes qui voudront ou non mettre en application la philosophie qui s’en dégage.

La colonne de gauche est appelée DIN soit la Justice et celle de droite HESED l’Amour. La colonne centrale est l’Harmonie nommée TIPHERETH, découlant ou réunissant les deux autres.

Le mot « Amour » de la colonne de droite relève sans doute d’une traduction juste dans un contexte général, mais certainement pas dans celui où nous l’entendons couramment dans notre société. En effet, sur un plan ontologique, « Hesed (1ère sephira de la colonne de droite) est une force d’expansion et d’extension qui se laisse aller à sa nature, de manière large, généreuse et spontanée. C’est la force qui va, la force de l’être qui n’est que ce qu’il est et qui travaille par identification, par union, communion, proximité, intimité et ressemblance. C’est la totalité. » (Armand Abecassis, Les temps du partage). Le Hesed est donc l’énergie incorporée par celui qui recherche son Dieu (dans son image première) et pour ce faire il est obligé de se désorganiser (casser ses structures premières) au maximum pour rejoindre « l’Etalé sur l’univers » (Dieu dans la Révélation d’Arès) en se donnant (en physique : entropie=désorganisation), et qui peut prendre toutes les formes de manière indifférenciée (en psychologie cela représente tous les lâchers-prises que l’on est obligé de faire en abandonnant toutes nos croyances et actes de vie erronés, grâce aux outils de discernement qui nous fait comprendre les vraies facettes de l’amour et permet ainsi de franchir la Porte des Dieux – sortie de l’Œuvre au Blanc). On pourrait, d’une certaine manière le comparer au dernier hexagramme du Yi-Jing n°64 « Avant l’accomplissement », ou tout est à faire maintenant que toutes les énergies ont été nommées. Et comment faire autrement que par l’Amour, qui est l’agent de créativité par excellence.

Une image de hessed est l’eau, qui peut prendre toutes les formes de façon indifférenciée. Si elle n’est pas maîtrisée, elle déborde et se  répand partout. De même qu’un enfant à qui on dirait qu’il peut faire ce qu’il veut serait conduit à des situations non maîtrisables et  dangereuses pour lui et son entourage.

 

La colonne de gauche « Justice » ou « Rigueur » est la force de limitation, de détermination et de définition. C’est l’univers de la maîtrise et du pouvoir, de la justesse. Par la différence et l’altérité, elle permet l’extériorisation radicale. Elle est la séparation et la distinction entre les termes en relation. Mais par sa force de retenue et de suspension au sein même de l’expansion, elle évite le débordement. Le Yi-Jing offre encore ici une image comparative avec son avant-dernier hexagramme n°63 « Après l’accomplissement », ou les 2 énergies de la vie – Feu et Eau – se trouvent distinguées et en parfait équilibre qui est aussi un arrêt du mouvement, donc de la vie. C’est aussi la structuration nécessaire, le cadre indispensable à la créativité, qui doit passer par des règles et lois.

On comprend dès lors que le monde ne peut reposer ni sur l’amour seul, ce qui serait destructeur, ni sur la seule justice, ce qui serait insupportable. L’enfant a besoin de limites pour s’épanouir et pour devenir ensuite l’adulte (a-dualité), comme le fleuve a besoin d’un lit pour ne pas déborder sur les champs alentours… comme une partition musicale qui possède des lois est plus riche qu’une libre improvisation, même la plus brillante, et comme les millions de combinaisons offertes au jeu d’échecs, résultent de règles que les joueurs connaissent et respectent.

 

La colonne du milieu « Harmonie » est la réalité véritable qui consiste dans l’équilibre de ces deux forces, ce qui consiste pour un être humain à rester lui-même dans la relation à l’autre (encore cela nécessite-il qu’il ait intégré son archétype, son identité véritable), et de ce fait respecté dans sa singularité (ou qui devrait l’être). Il s’agit d’aller de tout son élan généreux vers l’autre et de le laisser « être » en même temps, selon ce qu’il est et ce qu’il désire être (à noter qu’il y a à ce niveau tout un travail psychothérapeutique – trop souvent tardif – à réaliser, puisque malheureusement les éducations sont organisées hors de la connaissance du plan de l’être). Il s’agit d’autoriser et, en même temps, de donner les règles du jeu (ontologiques et divines et non pas celles créées par les humains, quoiqu’il faille aussi malheureusement composer avec elles). Pour pouvoir aimer tout le monde, il faut d’abord être capable d’aimer quelqu’un dans sa singularité, en commençant par soi-même, en s’adressant à lui en tant qu’être de réalité unique et irremplaçable. C’est dans la différence reconnue et aimée que chacune des parties en relation émerge alors de la confusion, du désordre et de l’anonymat. Beaucoup de professionnels de l’entraide, et du service social – religieux ou non, et les politiques, devraient bien méditer cela avant de lancer « leurs mesures » sur le terrain.

La relation sépare et relie à la fois, relie parce qu’elle sépare et ne peut relier que parce qu’elle distingue. L’amour a besoin de distinction : c’est telle personne et pas une autre, tel visage et tel parfum, etc. Aimer c’est s’adresser à quelqu’un qui existe à titre de réalité unique, irremplaçable. Un Hesed sans Din conduirait à cette forme de confusion radicale qui irait jusqu’à l’inceste. L’Amour équilibré par la « Rigueur » se produit donc dans la lucidité et la maturité, et leur rencontre dans la limitation réciproque (on peut ainsi comprendre pourquoi tant de mariages et concubinages ne durent qu’un temps). La différence de l’autre s’impose comme appel à l’enrichissement et à l’ouverture. On peut alors avancer que « Compassion » et « Splendeur » découlent de la relation à égale distance entre domination et soumission, fusion et altérité, continuité et séparation. C’est ce qui peut alors se déployer à partir de la sephira « Malkhuth », le royaume (correspondant au chakra de base où est lovée la Kundalini, l’énergie de vie), entraînant alors l’humain dans son évolution qui est aussi ascension pour son retour vers Dieu (ou dit autrement pour retrouver l’Image et la Ressemblance).

 

2. Aspect physiologique

C’est ainsi que l’Arbre est la représentation du corps humain au plan physiologique, et à ce titre, les dix Sephiroth sont organisées, on pourrait dire dressées à la manière d’un corps (c’est là qu’on va commencer à comprendre que c’est vraiment une structure de vie, le squelette temporel de l’homme divin). L’Énergie première de Dieu se matérialisant dans la première Sephira représente les racines que sont les jambes (Malkuth : le Royaume), puis monte au complexe uro-génital et ses fonctions éliminatrices et sexuelles (Yesod), ensuite viennent le ventre et le torse avec leurs organes transformateurs et enfin le retour à la tête au poste de commande (Kether). De par leur rapport avec les organes, les Sephiroth ont également leurs correspondances avec l’énergétique chinoise et l’enseignement indien et nous y retrouverons, outre les huit « merveilleux vaisseaux », les centres d’énergie que sont les « chakras ».

 

3. Aspect guérisseur

C’est parce qu’il y a en permanence un échange entre physique, énergétique, psychologique et spirituel, que l’Arbre des Sephiroth peut être considéré comme un Arbre guérisseur ; en fait il nous renvoie invariablement à notre conscience et nos propres capacités internes de guérison. C’est le Christ guérisseur que Paracelse appelait « Médecin fidèle », qui est en nous et qui fera le travail, dans la mesure où il est sollicité : pour cela il nous faut entrer dans l’acceptation que nous sommes réellement des « Elohim », des êtres divins par essence.

Chaque individu, en pénétrant l’Arbre des Sephiroth, incorpore en même temps le Tétragramme divin YHVH (l’Arbre en étant aussi une projection puisque comme nous l’avons dit il est le réceptacle de la Lumière de Dieu) et entre donc bien dans sa destinée terrestre qui est avant tout spirituelle (la matérialité n’étant qu’un outil pour la réaliser). Le cheminement sur notre voie d’évolution devient alors une véritable progression alchimique (transformations successives) qui nous emmène du sommeil de l’inconscience vers l’Œuvre au Noir, puis vers l’Œuvre au Blanc par la Porte des Hommes, pour nous préparer au « Banquet des Dieux », c’est-à-dire les « Noces Alchimiques » avec notre Créateur, aboutissement de l’Œuvre au Rouge en passant la Porte des Dieux…, et après avoir réussi à faire le Vide pour saisir l’insaisissable, comme nous l’avons dit plus haut (voir définition).

 

Ajoutons que selon une certaine tradition alchimique, l’être humain doit parcourir plusieurs fois le circuit complet de l’Arbre, avant d’entrer dans cette pleine conscience. C’est ainsi qu’à chaque passage, il affine le travail sur lui, en débusquant certaines facettes de lui qui étaient restées masquées aux précédents passages.

Les Mondes

Enfin, une dernière structure kabbalistique peut être établie si l’on prête attention aux humeurs des créatures. Ceci est toutefois difficile, et reconnaître le monde d’origine d’une entité nécessite déjà une grande maîtrise des Arcanes de cette science occulte. Ainsi seuls les Kabbalistes ayant atteint le deuxième cercle d’initiation, celui des Pentacles, peuvent prétendre saisir toutes les subtilités que cela implique. En effet, l’Arbre de Vie est présent dans tous les champs magiques, tous éléments confondus. Cependant, si l’on observe en vision-Ka un fil particulier d’un champ magique donné, on notera qu’il possède certaines caractéristiques (dont sa couleur) qui font qu’il appartient à cet élément, mais également une sorte de « comportement » qui le distingue des autres fils. Ceci est très difficile à discerner, et les kabbalistes ont dû attendre pas moins d’un millénaire après la diffusion de la Kabbale grâce à Jésus pour qu’une classification rigoureuse puisse être établie. Chaque « fil » de champ magique appartient donc à une parmi cinq catégories d’ »humeurs ». Ces humeurs correspondent en fait à ce qu’on appelle couramment les Mondes de Kabbale, dans lesquels vivent les créatures que l’on invoque par les rituels kabbalistiques. Chaque Monde contient l’Arbre de Vie en entier et possède son humeur, et toutes les créatures de ce Monde ont en général un caractère assez proche. On recense :

Sohar, le Monde Parfait. Sohar est un monde où tout est structures, codes à respecter, interdits à observer. Les créatures de ce monde sont très pointilleuses sur les principes, ce qui a pour conséquence que les Kabbalistes qui se penchent plus sur l’étude de ce monde s’entourent de quantités de rituels répétitifs et rigoureusement codifiés. Ainsi sont-ils considérés comme les plus religieux des Kabbalistes, des mystiques qui respectent des traditions millénaires dont le sens reste souvent très obscur.

Zakaï, le Monde Pur. Zakaï est un monde où la nature de l’univers s’exprime dans sa plus grande pureté. Ainsi, les créatures de ce monde sont souvent très proches des éléments, et les Kabbalistes qui suivent les voies de ce monde sont souvent attachés à la préservation de cette pureté élémentaire, mise en danger depuis la Chute et la corruption de l’Orichalque. Ils ont conscience de ce danger, et sont tels des chevaliers luttant dans l’honneur pour restaurer l’intégrité des champs magiques.

Pachad, le Monde de l’Apocalypse. Pachad est un monde où les champs magiques sont perpétuellement soumis au cycle du changement. Les lieux que recèle Pachad sont souvent emprunts d’une grande beauté, mais cette beauté n’est jamais que temporaire, et laisse souvent place à la décrépitude la plus sordide, à la dissolution, à la pourriture, avant que de ce terreau fertile ne renaissent à nouveau de sublimes paysages. Les créatures de ce monde sont souvent les ouvrières du cycle du renouveau permanent, et les Kabbalistes de Pachad sont souvent d’humeur changeante, difficiles à cerner. Ils oeuvrent en général en accord avec les cycles de la nature, qu’il s’agisse de cycles ascendants, créateurs, ou de cycles descendants, destructeurs.

Meborack, le Monde de l’Equilibre. Meborack est un monde où tout n’est qu’harmonie, subtiles nuances savamment dosées. Dans Meborack, toute chose est le résultat de mélanges fins mais balancés, c’est d’ailleurs certainement ce qui donne aux paysages de ce monde une beauté si saisissante. Les créatures de ce monde sont toujours soucieuses de cet équilibre, et de même les Kabbalistes de Meborack sont les plus attachés à la recherche de l’équilibre du pilier central de l’Arbre de Vie. Ce sont ceux qui cherchent à rétablir en toute chose l’harmonie, synonyme de perfection.

Aresh, le Monde de l’Adversité. Aresh est un monde où tout n’est que bataille et furie. Les cinq éléments s’y livrent une guerre qui dure depuis l’aube des temps, et toutes les créatures d’Aresh sont, à un degré ou à un autre, destinées au combat. De même, les Kabbalistes d’Aresh sont en général des combattants redoutables, emportés, qui recherchent dans cette voie le dépassement de soi par l’adversité. Leur but n’est pas tant l’anéantissement de l’adversaire que la progression au travers des épreuves, tant physiques que spirituelles.

On voit maintenant de façon plus claire comment est organisé l’Arbre de Vie. A une double structure de Sephiroth, réparties sur trois piliers, et de Mondes (Sohar, Zakaï, Pachad, Meborack et Aresh), vient s’ajouter la structure des Olanim, présents dans chacune des Sephiroth, mais dominants dans certaines d’entre elles (ce quel que soit le regroupement que l’on ait choisi d’adopter). Une créature de Kabbale sera donc déterminée par toutes ces caractéristiques à la fois : la Sephirah dont elle vient, le monde dont elle vient, l’Olam auquel elle appartient, et bien sûr, son Ka-élément, lorsqu’elle est monoélémentaire. Or, si l’on a vu à quoi correspondaient les Mondes et les Olanim, les Sephiroth ne sont pour l’instant regroupées que par piliers et par Olanim.

 

Correspondances

 

A chaque Séphira est associé une Qualité Divine mais aussi une lettre hébraïque, un ordre angélique, un Archange et encore bien d’autres concordances. A Kether (la couronne) se trouve l’Archange le plus puissant et le seul à pouvoir regarder Dieu sur son Trône, Métatron. Son jumeau, Sandalphon, est associé quant à lui à la Séphira Malkuth (le Royaume), soit le monde de la matière (la Terre), il n’y a aucune hiérarchie dans l’attribution des Archanges aux Séphiroth. Il y a un ordre dans la circulation des énergies mais pas de grade, tous les Archanges sont à égalité, seule leur fonction diffèrent. Ces associations ou correspondance sont un ensemble de symboles et de qualités qui donne une certaine idée de ce que la Sephira représente.

Si nous transposons l’arbre séphirotique sur le corps humain, nous découvrons où se situe en nous les Séphiroth ainsi que les énergies de celles-ci. Nous recevons les énergies du Ciel par la couronne puis elles descendent dans notre corps selon les principes de l’Arbre Kabbalistique et ressortent par la Séphira Malkut à nos pieds pour être redistribuées à la Terre (ancrage). La Terre Gaïa, reçoit des énergies de la Source par l’intermédiaire des êtres vivants à sa surface et l’Homme y joue un rôle capital dans la réception et la diffusion de celle-ci. Selon les kabbalistes modernes, les Sephiroth seraient en réalité de vrais mondes aussi réels que notre monde physique. « Yesod serait ce que certains appellent le monde astral, lunaire où se rendent ceux qui expérimentent les états proches de la mort et également toutes les personnes décédées dans les premiers moments de leur vie non physique ». – extrait de Wikipedia.

Il est possible  d’entrer en communication avec chacun des Archanges liés aux Séphiroth et de recevoir leurs messages, ceux-ci nous guident vers la maîtrise de chacune de ces Qualités Divines.

 

Méditation séphirotique  

Ordre d’Evolution :  

Malkuth : le Royaume : Planète ou relation au cosmos : Cholem Yesodeth (la sphère des éléments, la Terre), Elément : la terre, Couleur : le brun, Nombre : 10, Image utilisée lors de la méditation : une Jeune Femme Couronnée, assise sur un Trône, Correspondance briatique ou essence de la sphère : la stabilité,Vertu : discernement et Vice : avarice & inertie, le vice et la vertu sont les énergies propres à la sphère et émanées par elle, Qlipah (écorce) ou énergie négative associée à la séphira : stase, Expérience Spirituelle : Vision du Saint Ange Gardien, Titres ou noms alternatifs: la Porte, la Porte de la Mort, la Porte des Larmes, la Porte de la Justice, la Mère inférieure, Malkah, la Reine, Kallah, la Promise, la Vierge, Nom de Dieu ou clé pour invoquer la puissance de la sphère en aziluth : Adonaï ha Aretz, Adonaï Malekh, Archange ou médiateur de l’énergie de la séphira en briah : Sandalphon, Ordre Angélique qui gouverne l’energie de la sphère en yetsirah : Ishim, Noms Communs ou signification humaine : le monde réel, la matière physique, la terre, la Terre-Mère, les éléments physiques, le monde naturel, la solidité, la stabilité, l’inertie, la mort corporelle, l’incarnation, …

Yesod : Fondation : Planète : Levanah (la Lune), Elément : l’Ether, Couleur : le mauve, Nombre : 9, Image : une Bel Homme très fort, Correspondance briatique : la réceptivité, la perception, Vertu : l’indépendance, Qlipah : obéissance aveugle, Expérience Spirituelle : la Vision du Mécanisme de l’Univers, Titres : le Palais aux Images, Nom de Dieu : Shaddaï el Chaï,  Archange : Gabriel, Ordre Angélique : Chérubin, Noms Communs : perception, imagination, instinct, apparence, la lune, l’inconscient, l’instinct, les liens, l’illusion, les rêves, la divination, l’éther, le sexe, les portes secrètes, …

Hod : Gloire, Splendeur : Planète : Kokab (Mercure), Elément : Air, Couleur : orange, Nombre : 8, Image : un Hermaphrodite, Correspondance briatique : l’abstraction, Vertu : honnêteté, confiance, Vice : volonté, Qlipah : la rigidité Expérience Spirituelle : la Vision de la Splendeur, Nom de Dieu : Elohim Tzabaoth, Archange : Raphaël, Ordre Angélique : Bnei Elohim, Noms Communs : la raison, l’abstraction, la communication, la conceptualisation, les sciences, le langage, l’argent, les mathématiques, la médecine, la philosophie, la Qabale, la loi, les « droits », la magie rituelle.

Netzach : Victoire, Fermeté : Planète : Nogah (Vénus), Elément : l’Eau, Couleur briatique : le vert, Nombre : 7, Image : une magnifique femme nue, Vertu : ouverture sur les autres, Vice : fermeture aux autres Qlipah : routine, habitude, Expérience Spirituelle : Vision de la Beauté Triomphante, Nom de Dieu : IHVH, Tsabaoth, Archange : Haniel, Ordre Angélique : Elohim, Noms Communs : la passion, le plaisir, la luxure, la beauté sensuelle, les sentiments, les émotions – l’amour, la haine, la rage, la joie, la dépression -, la misère, l’excitation, la sympathie, l’empathie, le désir, la magie extatique.

Tipheret : Beauté : Planète : Shemesh (le Soleil), Elément : le Feu, Couleur briatique : le jaune, Nombre : 6, Image : un roi, un Enfant, un Dieu sacrifié, Correspondance briatique : centré, totalité, Vertu : la dévotion au Grand Oeuvre, Vice : fierté, importance donnée à sa propre personne, Qlipah : fausseté Expérience Spirituelle : la vision de l’Harmonie, Titres : Lelek, le Roi ; Zoar Anpin, le microprosope ; le Fils ; Rachamin, la charité, Nom de Dieu : Aloah ve Daath,  Archange : Michaël, Ordre Angélique : Malachim, Noms Communs : l’harmonie, l’intégrité, la totalité, l’auto-sacrifice, la Pierre de Dieu, centre, la Pierre philosophale, l’identité, le plexus solaire, un Roi, le Grand Œuvre.

Gevurah : Force: Planète : Madim (Mars), Couleur briatique : le rouge, Nombre : 5,  Image : un Puissant Guerrier Correspondance briatique : le pouvoir, Vertu : le courage & l’énergie, Vice : la cruauté,  Qlipah : la bureaucratie, Expérience Spirituelle : la vision de la Puissance, Titres : Pachad, la Peur ; Din, la Justice Nom de Dieu : Elohim Gibor,  Archange : Kamaël, Ordre Angélique : Seraphim, Noms Communs : la puissance, la justice, la rétribution, la Loi dans son exécution, la cruauté, l’oppression, la domination, la sévérité, les arts martiaux.

Chesed : Miséricorde : Planète : Tzadekh (Jupiter),  Couleur briatique : le bleu, Nombre : 4, Image : un Puissant Roi, Correspondance briatique : l’autorité, Vertu : l’humilité & l’obéissance, Vice : la tyrannie, l’hypocrisie, la bigoterie & la gloutonnerie, Qlipah : l’idéologie, Expérience Spirituelle : la Vision de l’Amour, Titres : Gedulah, la Magnificence, l’Amour, la Majesté, Nom de Dieu : El,  Archange : Tzadkiel, Ordre Angélique : Chasmalim, Noms Communs : l’autorité, la créativité, l’inspiration, la vision, l’excès, le pouvoir séculier & spirituel, la soumission, la naissance.   Daath : la Connaissance : Cette Sephirah, qui n’en est pas une, n’a aucune qualité manifestée & ne peut être invoquée directement. Noms Communs : un trou, un tunnel, une porte, un trou noir, un vortex.

Binah : Compréhension :  Planète : Shabbathaï (Saturne), Couleur briatique : le noir, Nombre : 3 Image : une Vieille Femme sur un Trône, Correspondance briatique : la compréhension, Vertu : le silence, Vice : l’inertie,  Qlipah : le fatalisme, Expérience Spirituelle : la Vision de la Peine, Titres : Aïma, la Mère ; Ama, la Couronne ; Marah, la Mer d’Amertume ; la Mère des Formes, la Mère Supérieure. Nom de Dieu : Elohim, Archange : Cassiel, Ordre Angélique : Aralim, Noms Communs : la limitation, la contrainte, la lenteur, la stérilité, l’incarnation, la karma, le destin, la mère, la fertilité, la mort.

Hochmah : Sagesse :  Planète : Mazlot (le Zodiac, les Etoiles Fixes), Couleur briatique : argenté, gris-blanc, Nombre : 2, Image : un Homme Barbu, Correspondance briatique : la révolution, Vertu : le bien, Vice : le mal, Qlipah : l’arbitraire, Expérience Spirituelle : la Vision de Dieu, Titres : Abba, le Père, le Père Supernel. Nom de Dieu : Jah, Archange : Ratziel, Ordre Angélique : Auphanim, Noms Communs : la pure énergie créatrice, la force de vie.

Kether : Couronne :  Planète : Rashith ha Gilgalim, le Feu Tourbillonnant (le Big Bang), Couleur briatique : la blanc pur, Nombre : 1, Image : un Homme Barbu vu de côté, Correspondance briatique : l’Unité, Vertu : le sucès Qlipah : la futilité, Expérience Spirituelle : l’Union avec Dieu Titres : l’Ancien des Jours, le Macroprosope, la Tête Blanche, l’Existence des Existences, Rum Maalah. Nom de Dieu : Eheieh Archange : Metatron, Ordre Angélique : Hahioth ha Qodesh Noms Communs : l’unité, l’union, tout, la pure conscience, Dieu, la Divinité, la Manifestation, le Commencement, la Source, l’Emanation.

 

Ordre d’Involution ou le Sentier Inversé :

L’Arbre de Mort. Celui que NUL ne devrait arpenter sous peine d’être détruit.

Après la Malkuth de l’Arbre de Vie, nous sommes au seuil de l’anti-Malkuth, la Prostituée.   Ici nous entrons dans le domaine du Mal, dans le sens de contre-nature.  » Tout ce qui, dans la Vie, est corrompu, contraire aux éternels dessins de l’ABSOLU, éternellement rejeté par Lui, dot être expulsé et cette sorte d’exécration métaphysique a lieu dans l’Arbre Inversé, l’ARBRE DE MORT, hors de l’EPOUSE, dans la PROSTITUEE  » R. Ambelain – La Kabbale Pratique éd. Bussière.

Si Malkuth est le point le plus bas au sein de la Création, au sein d’Assiah, l’on se trouve en fait devant l’Attribut à partir duquel une remontée vers Kether est possible, mais aussi au seuil de la descente dans l’Arbre de Mort !

La Qlipah ! (Epluchure)   Tout ce qui est contraire à la Création et aux objectifs de Dieu se trouve projeté de l’Autre Côté, chez la Prostituée, dans cet Arbre de Mort.

La Malkuth de l’Arbre de Mort est en contact avec la Malkuth de l’Arbre de Vie et à partir de celle-ci nous descendons vers la Kether de la Klipah ( écorce , épluchure) … éminemment inverse de celui des 32 Sentiers de la Sagesse…

Voici très succintement des données sur cet Avers, mais il ne faut  pas s’essayer à la méditation sur les images qui vont être ici données !

La tradition kabbalistique classe les être pervers dans cet Arbre inversé dans des catégories qui sont les miroirs ténébreux des Classes de Bienheureux et des Choeurs angéliques.

 

Voici en regard des noms des Sephiroth de l’Arbre de Vie, le nom des Sephiroth de l’Arbre de Mort et les noms des Etres Pervers et les « images » de visualisation :

Malkuth – Aretz (Le Monde) – Behemoth (la Bête) – Femme Ecarlate parée d’or assise sur une hydre écarlate à sept têtes et dix cornes.   Yesod – Sheol (La Fosse) – Mammon (La Cupidité) – Femme cornue montée sur un taureau, vêtue de blanc et de vert, deux serpents s’enroulent à ses cornes et à chacun de ses pieds et de ses mains.

Hod – Abron (La Perdition) – Astaroth (L’Espion) – Homme à cheval sur un paon, aux pieds d’aigle, une crète sur la tête tenant du feu dans sa main gauche.

Netzah - Tit Aïsoun (L’Ordure) – Abbadon (L’Exterminateur) – Femme à tête d’oiseau et aux pieds d’aigle tenant une flèche dans sa senestre.

Tipheret – Bershoat (Le Puit de l’Abîme) – Meririm (Le Démon de Midi) – Roi couronné vêtu de jaune assis sur un trône avec un corbeau en son sein et sous ses pieds un globe.   Geburah – Irasthoum (L’Ombre de la Mort) – Shatan (L’Adversaire) -Homme armé, monté sur un lion à la dextre une épée nue et à la senestre une tête d’homme.

Chesed – Ozlomoh (Les Portes de la Mort) – Asmodée (L’Exécutant) – Homme à tête de bélier aux pieds d’aigle et vêtu de jaune.

Binah – Gehenne (La Vallée du Sommeil) – Bélial (Le Rebel) – Homme à tête de cerf, assis sur une pierre d’aimant, elle-même sur un dragon. Pieds de chameau, tient une faux à sa main droite et une flèche à la gauche.

Hokhmah – Gehenoum (Le Vallée de l’Oubli) – Python (le Serpent) – Léopard ayany sept têtes et dix cornes aux pieds d’ours et aux gueules de lions.

Kether – Gehenomoth (La Vallée de la Mort) – Belzébuth (La Vieux Dieu) – Dragon roux ayant sept têtes et dix cornes.
Relations des Séphiroth avec les noms de Dieu, les anges, les planètes, l’homme et les 10 commandements :

Dix  Séphiroths Dix  noms de Dieu Dix  membres de l’homme archétype, ou dix ordres des anges Dix  planètes, ou membres de l’homme céleste Dix  membres de l’homme terrestre Les  dix commandements de la Loi
La  Couronne Je  suis celui qui suis. Haiot,  Hakkodes, ou les Séraphins le  ciel empyrée Le  Cerveau Tu  n’auras point d’autre Dieu
La  Sagesse Jah,  l’Essence Ophanim,ou  chérubins Le  Premier Mobile Le  Poumon Tu  ne te feras point d’image taillée
L’Intelligence yaveh Aralim,  ou Trônes Le  firmament Le  Coeur Tu  ne prendras point le nom de Dieu en vain
La  Magnificence Dieu  créateur Haschemalim,  ou Dominations Saturne L’Estomac Tu  sanctifieras le jour du repos
La  Force Dieu  puissant Séraphim,  ou Vertus Jupiter Le  Foie Honore  ton père et ta mère
La  Beauté Dieu  fort Mélachim  ou Puissances Mars Le  Fiel Tu  ne tueras point
La  Victoire Dieu  des armées Elohim,  ou les Principautés Le  soleil La  Rate Tu  ne paillarderas point
La  Gloire Le  Seigneur Dieu des armées Ben  Elohim, ou les Archanges Vénus Les  Reins Tu  ne déroberas point
Le  Fondement Le  Tout-Puissant Chérubin,  ou les Anges Mercure Les  Parties nobles de l’homme Tu  ne diras point de faux témoignage
Le  Royaume Le  Seigneur Adonaï Ischim,  ou les Ames La  Lune La  Matrice Tu  ne convoiteras point

 

 

Numérologie : Les nombres et les Sephiroth nous parlent   Un livre à télécharger d’urgence : Le Sepher Yetsirah

ou le livre de la Formation est un des plus anciens traités rabbiniques de philosophie Kabbalistique qui nous soit parvenu.

Ce manuel philosophique traite de l’origine de l’univers et de l’humanité. Il est important de préciser que la langue hébraïque associe des lettres et des nombres : chaque lettre suggérant un nombre et chaque groupe de lettres possède une signification numérique vitale.

Le principe de renversement des lettres et de leur substitution par d’autres lettres selon des combinaisons préalablement définies est également utilisé. D’après, le Sepher Yetzirah, l’esprit humain est fixé sur la vérité et sur la raison tout en étant capable de prendre en compte les développements de l’intelligence par des nombres.

Le Zohar représente la vérité absolue et le Sepher Yetsirah fournit les moyens de l’atteindre et de l’utiliser. Les dix sefirot (Sephiroth ) sont les dix nombres primordiaux.

Le terme est dérivé de la racine hébraïque SFR signifiant compter (numération – numérologie).

Le terme sefirot signifie qu’il ne s’agit pas de nombres ordinaires mais de « nombres principes» identifiés comme étant les dix dimensions infinies du cosmos, à savoir les six dimensions de l’espace, les deux du temps et celles du bien et du mal.

0. Tout le pouvoir qui fut ou sera est ici, maintenant. Le point Source de tous les potentiels, celui vers lequel nous devons tendre puisque depuis notre séparation de ce plan, nous avons oublié notre réelle identité.

1. Je suis un centre d’expression pour le Désir du Bien Primal qui crée éternellement et soutient l’univers. Avec lui nous osons quitter le familier pour aller vers le mystérieux, nous expérimentons l’affirmation, l’indépendance, l’énergie Yang de notre Masculin Intérieur.

2. Par ma Sagesse infaillible, je prends forme en pensée et en parole. Là nous allons à la rencontre de l’autre en nous, l’énergie yin de notre Féminin Intérieur, dans l’acceptation de sa différence, de la Complémentarité.

3. Empli de la Compréhension de la loi parfaite, je suis guidé, seconde par seconde, sur le chemin de la libération. De l’union du Masculin et du Féminin naît l’Enfant Intérieur. Le premier ternaire est construit : Corps/Ame/esprit, prêt à libérer l’Oeuvre, la Création.

4. Des richesses inépuisables de la Substance Illimitée, je retire toutes choses nécessaires à ma fois spirituelles et matérielles. Voici venu le Temps de l’Intégration qui engendre la Maturation, la première pierre de l’édifice en Construction est posée.

5. Je reconnais la manifestation de la Justice qui ne dévie pas dans toutes les circonstances de ma vie. Avec lui, l’Ame anime le Mouvement, l’Audace et L’Intuition se conjuguent pour expérimenter la Liberté Individuelle.

6. En toutes choses, grandes et petites, je vois la Beauté de l’expression divine. Avec lui nous célébrons les Noces, il est l’Etoile de David ou le Sceau de Salomon. Le Masculin et le Féminin sont couronnés et prêts pour les grandes Noces Alchimiques. Fin du deuxième Ternaire.

7. Vivant par cette volonté, soutenu par sa Sagesse et ma compréhension infaillible, ma Vie est Victorieuse. Avec lui nous expérimentons la descente solitaire dans les profondeurs de l’Etre, l’ouverture du 3ème Oeil, la connexion au Soi Supérieur. Sur l’Autel de notre Etre, nous présentons notre Oeuvre pour la faire bénir par nos Instances Supérieures.

8. J’attends impatiemment et avec confiance la réalisation parfaite de la Splendeur Éternelle de la Lumière Illimitée. Avec lui, nous atteignons la Foi et la Paix, il faut désormais accepter l’Initiation qui apporte la Puissance, nous sommes construits, nous devenons Bâtisseur.

9. En pensée, en parole et en action, je repose ma vie, jour après jour sur le Fondement certain de l’Être Éternel. Avec lui nous entrons dans le transpersonnel, nous devenons Porteur de Lumière pour un monde de Progrès et de Partage.

10. Le Royaume de l’Esprit a pris corps dans ma chair : le Nombre 10 est le symbole de l’univers,  il exprime également l’ensemble des connaissances humaines. Somme de 5 + 5, il représente les deux sens de courant contraire de la conscience: celle en involution et celle en évolution. Selon H.‑P. Blavatsky, le 1 suivit du 0 indique la colonne et le cercle, c’est‑à‑dire le principe mâle et femelle, et ce symbole se rapporterait à la nature Androgyne et aussi à celle de YHVH, qui est à la fois mâle et femelle.

Le zéro en forme de cercle est un symbole d’unité, complétant ainsi la signification du chiffre 1 pour montrer que le nombre 10 renferme tous les nombres précédents comme un tout contient ses parties. Il représente le premier couple, le mariage: 1 = l’homme, 0 l’oeuf fécondé par le 1. Le dix donne l’image d’une régression spirituelle puisque le mariage est une conséquence de la chute de l’homme.

 

Les sephiroth servent à décrire la naissance du monde ( bereshit).  La première sephirah est le pneuma divin.  De celui-ci sort la seconde sephirah, l’air…

De l’air sont issus l’eau et le feu.

Les 6 dernières sephiroth représentent les six directions dans l’espace.  Elles sont scellées au moyen de 6 permutations du grand nom de dieu YHW.

Une Structure mathématique les six permutations : le YI KING ou Livre des Transformations   Le Livre des Transformations était à l’origine une collection de signes à usage d’oracles. Les oracles étaient partout en usage dans l’antiquité et les plus anciens d’entre eux se limitaient aux réponses « oui » et « non ». Ce type de jugement oraculaire se trouve également à la base du Yi King. Le « oui » était exprimé par un simple trait plein et le « non », par un trait brisé .

La nécessité d’une différenciation plus grande paraît s’être fait sentir de très bonne heure et les traits simples donnèrent naissance à des combinaisons par redoublement auxquelles un troisième élément vint s‘ajouter, produisant ainsi la série des huit trigrammes donnant naissance aux soixante quatre Hexagrammes.

 

On consulte le Yi King à travers les deux Trigrammes formant un Hexagramme, que l’on tire trait par trait.

Les hexagrammes sont des figures basées sur la combinaison de six traits dont chacun peut prendre l’une de ces deux formes : le trait plein Yang  et le trait redoublé Yin . Ces deux formes elles-mêmes se subdivisent en deux catégories : trait naissant et trait mutant. A chaque hexagramme a été ajouté ultérieurement un commentaire comportant des indications sur la qualité de l’état concerné.

Le Sefer Yetsirah nous apprend donc que « le réel » est constitué par la combinaison des 22 lettres hébraïques, générant les 231 combinaisons binaires, à l’origine de la création du monde.

Le premier groupe de lettres est composé des trois consonnes mères aleph, mem, shin. Le second groupe est composé des sept consonnes doubles.  Elles représentent les sept planètes du cosmos, les sept jours de la semaine ainsi que les sept orifices de la tête de l’homme. Le dernier groupe est celui des douze consonnes simples placées en rapport avec les douze manifestations psychosomatiques qui se déroulent chez l’homme ainsi qu’avec les douze organes principaux. Elles représentent les douze mois de l’année.

 

Les 22 Arcanes Majeurs du TAROT :  

Selon Alexandro JODOROWSKI : « les Arcanes du tarot sont un coffre où a été déposé un Trésor Spirituel. l’ouverture de ce coffre équivaut à une révélation. Le travail initiatique consiste à rassembler les fragments jusqu’à retrouver l’unité… » -LA VOIE DU TAROT – éditions Albin Michel.   L’origine du Tarot semble se perdre dans la nuit des temps. Même l’étymologie du mot reste obscure, certains parlent d’origine égyptienne : Tar« voie ou chemin » et Ro « roi ou royal » qui signifierait « voie royale de la vie »… ou la déformation de Ptah « Maître de la création » et RA « Dieu Soleil », ou encore RA-TA, « Grand prêtre descendant des Atlantes », ou de Taroet  » Celui qui consulte ». D’autres penchent pour une origine Tzigane, ou hindoue: Taru « sagesse amassée » aux indes ou Torok « jeu de cartes » en Hongrie. On parle aussi de Torah « tradition hébraîque » ou Rota « roue de l’existence » en latin. Il y a aussi le terme sanscrit Tar-Ô « étoile polaire ou guide », le perse Tarok « réponds-moi », l’arabe Tariqa « manière de vivre » ou Turuq « les quatre chemins ».

Les Tarots pourraient être tout aussi bien d’origine Egyptienne, Maya, inca, Hébraïque, Hindoue, Islamique, etc… ou tout simplement d’origine Atlante …

 

L’ ATLANTIDE: Un mythe qui n’a pas encore été démontré scientifiquement, le concept de l’ Atlantide  a traversé toutes les civilisations connues depuis des millénaires. Toutes les religions – même y compris la Bible – parlent de grands ancêtres supérieurs, de dieux, demi-dieux et géants. Allégorie, fantaisie des anciens peuples ?

Toutes ces histoires se retrouvent néanmoins dans les traditions orales – transmises de génération en génération – de toutes les cultures amérindiennes et méditerranéennes. On parle aussi de déluge: qui lui, a été scientifiquement prouvé par des fouilles géologiques… Donc, selon la légende, le peuple Atlante aurait été très avancé côté connaissances et technologie. Néanmoins, il semble qu’au fil du temps beaucoup de ses gens avaient perdu leur but premier dans la vie (la spiritualité), en ne se préoccupant que du monde matériel et de la puissance. Ce peuple, autrefois spirituel, a été déchiré entre deux groupes distincts: alors que l’un perpétuait la tradition spirituelle de leurs aïeux, l’autre s’absorbait à satisfaire ses appétits physiques et ses désirs.

Cette division mena à une guerre entre les deux clans; puis à la chute du continent, et à sa destruction. Selon le mythe, les Atlantes en vinrent à se concentrer presque exclusivement que sur la matérialité: tout en ignorant leur vraie nature spirituelle. Conséquemment, ils auraient attiré sur eux une série de trois cataclysmes.

Le premier, survenu quelques 50 000 années avant J.C., aurait détruit leur source principale de pouvoir. Le second, vers l’an 28 500 avant J.C., aurait disloqué le continent en trois îles plus petites. Alors que la troisième et dernière destruction – celle dont parle le philosophe Platon – se serait produite aux environs des années 10 500 avant J.C. et aurait causé l’engloutissement des trois îles (le Déluge); ceux qui ont réussi à survivre ont dû émigrer vers d’autres parties du monde, dont l’Égypte et l’Amérique.

Plusieurs survivants de la légendaire Atlantide ayant émigré en Égypte, ceux-ci se sont finalement intégrés dans une culture qui a atteint le sommet de sa gloire en même temps que le troisième cataclysme atlante.  Il semble que sous la direction d’un Grand Prêtre nommé Ra Ta – référence très possible à « TARO », « ROTA » ou Tarot -, l’Égypte a commencé à mener le monde à une politique sociale visant à l’égalité, la transformation personnelle, et la responsabilité morale vis à vis les autres. Rappelons que la civilisation égyptienne est considérée comme non égalée dans l’histoire scientifique du monde; et est créditée de l’introduction de l’écriture, de la science médicale, de l’irrigation, de l’architecture, et du nationalisme.

Quand à l’arbre de vie, selon Drunvalo Melkizedek,: « son origine remonterait à la nuit des Temps : « Beaucoup de gens pensent que l’Arbre de vie tient son origine des Juifs ou des Hébreux, mais la vérité est autre. La kabbale n’est pas à l’origine de l’Arbre de vie, et en voici la preuve. L’Arbre de vie n’appartient à aucune culture – pas même à celle des Égyptiens, qui l’ont sculpté sur deux piliers en Egypte, à la fois à Karnak et à Luqsor, il y a environ cinq mille ans. Il est en dehors de toute race et de toute religion. Ce dessin fait intimement partie de la nature.Tout récemment, nous avons trouvé l’image de la Fleur de vie dans dix-huit endroits différents dans le monde, y compris en Suède, en Laponie, en Islande et dans le Yucatan.  L’Arbre de vie et la Graine de vie inscrits l’un dans l’autre, sur d’autres planètes où la conscience existe, je suis sûr que vous trouverez la même image. »

Le secret de l’arbre de Vie par Drunvalo melkizedek qui nous donne aussi une origine du peuple hébreu qui n’est pas habituelle mais qui pourrait expliquer bien des choses …..

Trouvez une mine de renseignements relatifs à l’Atlantide, sur ce site:  « L’ÉPOPÉE ATLANTE AUTOUR DE L’ATLANTIDE – Rêves, mythes, hypothèses et réalités ».

 

La Magie des Mondes  

L’Arbre de Vie est présent dans tous les champs magiques, tous éléments confondus. C’est l’Arbre de Vie Kabbalistique duquel toutes choses dépendent. Il y a une grande analogie entre celui-ci et l’arbre Yggdrasil des Scandinaves. Cependant, si l’on observe en vision-Ka un fil particulier d’un champ magique donné, on notera qu’il possède certaines caractéristiques (dont sa couleur) qui font qu’il appartient à cet élément, mais également une sorte de « comportement » qui le distingue des autres fils. Ceci est très difficile à discerner, et les kabbalistes ont dû attendre pas moins d’un millénaire après la diffusion de la Kabbale grâce à Jésus pour qu’une classification rigoureuse puisse être établie. Chaque « fil » de champ magique appartient donc à une parmi cinq catégories d’ « humeurs ». Ces humeurs correspondent en fait à ce qu’on appelle couramment les Mondes de Kabbale, dans lesquels vivent les créatures que l’on invoque par les rituels kabbalistiques.

Chaque Monde contient l’Arbre de Vie en entier et possède son humeur, et toutes les créatures de ce Monde ont en général un caractère assez proche. On recense :

• Sohar, le Monde Parfait. Sohar est un monde où tout est structures, codes à respecter, interdits à observer. Les créatures de ce monde sont très pointilleuses sur les principes, ce qui a pour conséquence que les Kabbalistes qui se penchent plus sur l’étude de ce monde s’entourent de quantités de rituels répétitifs et rigoureusement codifiés. Ainsi sont-ils considérés comme les plus religieux des Kabbalistes, des mystiques qui respectent des traditions millénaires dont le sens reste souvent très obscur.

Zakaï, le Monde Pur. Zakaï est un monde où la nature de l’univers s’exprime dans sa plus grande pureté. Ainsi, les créatures de ce monde sont souvent très proches des éléments, et les Kabbalistes qui suivent les voies de ce monde sont souvent attachés à la préservation de cette pureté élémentaire, mise en danger depuis la Chute et la corruption de l’Orichalque. Ils ont conscience de ce danger, et sont tels des chevaliers luttant dans l’honneur pour restaurer l’intégrité des champs magiques.

Pachad, le Monde de l’Apocalypse.

Pachad est un monde où les champs magiques sont perpétuellement soumis au cycle du changement. Les lieux que recèle Pachad sont souvent emprunts d’une grande beauté, mais cette beauté n’est jamais que temporaire, et laisse souvent place à la décrépitude la plus sordide, à la dissolution, à la pourriture, avant que de ce terreau fertile ne renaissent à nouveau de sublimes paysages. Les créatures de ce monde sont souvent les ouvrières du cycle du renouveau permanent, et les Kabbalistes de Pachad sont souvent d’humeur changeante, difficiles à cerner. Ils oeuvrent en général en accord avec les cycles de la nature, qu’il s’agisse de cycles ascendants, créateurs, ou de cycles descendants, destructeurs.

Meborack, le Monde de l’Equilibre. Meborack est un monde où tout n’est qu’harmonie, subtiles nuances savamment dosées.

Dans Meborack, toute chose est le résultat de mélanges fins mais balancés, c’est d’ailleurs certainement ce qui donne aux paysages de ce monde une beauté si saisissante. Les créatures de ce monde sont toujours soucieuses de cet équilibre, et de même les Kabbalistes de Meborack sont les plus attachés à la recherche de l’équilibre du pilier central de l’Arbre de Vie. Ce sont ceux qui cherchent à rétablir en toute chose l’harmonie, synonyme de perfection.

Aresh, le Monde de l’Adversité. Aresh est un monde où tout n’est que bataille et furie. Les cinq éléments s’y livrent une guerre qui dure depuis l’aube des temps, et toutes les créatures d’Aresh sont, à un degré ou à un autre, destinées au combat. De même, les Kabbalistes d’Aresh sont en général des combattants redoutables, emportés, qui recherchent dans cette voie le dépassement de soi par l’adversité. Leur but n’est pas tant l’anéantissement de l’adversaire que la progression au travers des épreuves, tant physiques que spirituelles.

On voit maintenant de façon plus claire comment est organisé l’Arbre de Vie. A une double structure de Sephiroth, réparties sur trois piliers, et de Mondes (Sohar, Zakaï, Pachad, Meborack et Aresh), vient s’ajouter la structure des Olamim, présents dans chacune des Sephiroth, mais dominants dans certaines d’entre elles (ce quel que soit le regroupement que l’on ait choisi d’adopter).

Une créature de Kabbale sera donc déterminée par toutes ces caractéristiques à la fois : la Sephirah dont elle vient, le monde dont elle vient, l’Olam auquel elle appartient, et bien sûr, son Ka-élément, lorsqu’elle est monoélémentaire. Or, si l’on a vu à quoi correspondaient les Mondes et les Olamim, les Sephiroth ne sont pour l’instant regroupées que par piliers et par Olamim.

Les quatre Kerubim sont fortement associés aux lettres du Tétragrammaton. Maintenant, il ne doit pas être oublié que ces formes dans les visions d’Ezechiel supportent le trône de la Divinité, sur lequel l’Homme Céleste est assis – l’Adam Qadmon, l’image Sephirothique ; et qu’entre le trône et les créatures vivantes (hayoth hakodesh), il y a le firmament.

Ici, nous avons donc les quatre mondes – Atziluth, la forme déifiée ; Briah, le trône ; Yetzirah, le firmament ; Assiah, les Kerubim. Donc, les Kerubim représentent le pouvoir des lettres du Tétragrammaton sur le plan matériel, et tous quatre représentent l’opération des quatre lettres dans chacun des quatre mondes.

 

Donc, les Kerubim sont les formes vivantes des lettres, symbolisés dans le Zodiaque par le Taureau, le Lion, le Poisson et le Scorpion.

Le mystère de l’homme terrestre et mortel suit le mystère du Surpernel et Immortel, et ainsi fut créée l’image de Dieu sur la terre. Dans la forme du corps trouve-t-on le Tétragrammaton. La tête est Yod, les bras et les épaules sont Hé, le corps est Vav et les jambes représentent le Hé final. Donc, comme la forme extérieure de l’homme correspond au Tétragrammaton, ainsi l’âme animée correspondra-t-elle aux dix Sephiroth, et comme celles-ci trouvent leur expression dans la trinité de la Couronne, du Roi et de la Reine, ainsi, la division principale de l’âme sera-t-elle :

- La première est Neshamah, qui est le plus haut degré de l’être, correspondant à la Couronne.

- Le second est Ruah’, le siège du bien et du mal, correspondant à Tiphereth, le monde moral.

- La troisième à Nephesh, la vie animale et les désires, correspondant à Yesod, le monde matériel, sensuel.

 

Toutes les âmes préexistaient dans le monde des émanations et ont leur état originel dans l’androgynat, mais, en descendant sur terre ils se séparent en mâles et femelles et habitent différents corps. Ainsi, si dans cette vie mortelle, la moitié masculine rencontre sa moitié féminine, un grand attachement naît entre eux et ils est dit que dans le mariage les moitiés séparées sont conjointes, et les formes cachées s’apparentent alors aux Kerubim.   Mais cette vision triple de l’âme est seulement applicable aux trois formes de l’intellectuel, du moral et du matériel. Ne perdons pas de vue la grande idée kabbalistique que la trinité est toujours complétée et trouve sa réalisation dans le quaternaire ; d’où, YHV est complété et réalisé dans YHVH.

La trinité de : Couronne Roi Reine Père Fils Esprit Absolu Formation Réalisation

Est complétée par le quaternaire de : Absolu Père et Mère Fils Fiancée Macroprosopus Père et Mère Microprosopus Malkuth, la Reine et Fiancée •Atziluth.- Archétype •Briah- Créatif •Yetzirah – Formatif •Assiah – Matériel

Et à ces quatre, l’âme répond dans les quatre formes suivantes :

•H’ayah à Atziluth.

•Neshamah à Briah.

•Ruah’ à Yetzirah.

•Nephesh à Assiah.

 

Mais, H’ayah est, en l’âme, une forme archétypale analogue au Macroprosopus, alors que Neshamah, Ruach et Nephesh représentent en elles-mêmes le Tétragrammaton, sans H’ayah, qui néanmoins symbolisée « dans le point le plus haut du Yod, » ; comme le Macroprosopus est censé être symbolisé par le point la haut du Yod de YHVH. Car, « Yod est l’Ancien caché et occulté. »

Dans les enseignements qabalistiques d’Eliphas Levi dans sa « Clés des mystères. » Il donne l’essence des idées de Rabbi Moïse Cordoverro et de Rabbi Yitzh’aq Luria. « L’âme est une lumière voilée.

Cette lumière est triple : ’Neshamah = pur esprit ; Ruah’ = esprit ou âme ; Nephesh = médiateur plastique.’ »Le voile de l’âme est la coque de l’image. ’L’image est double car elle reflète à la fois l’ange du bien et du mal de l’âme. Nephesh est immortelle car elle se renouvelle elle-même par la destruction des formes ; Ruah’ progresse au travers de l’évolution des idées ; Neshamah progresse sans destruction .’

« Il y a trois demeures à l’âme : ’l’Abîme de la Vie ; Le Paradis supérieur ; Le Paradis inférieur.’ »

L’image Tzelem est un sphinx qui propose une énigme de vie. ’L’image fatale (c-à-d, à laquelle on succombe à l’extérieur) dote Nephesh de ses attributs, mais Ruah’ peut substituer l’image conquise par l’inspiration de Neshamah. Le corps est le voile de Nephesh, Nephesh est le voile de Ruah’ qui est le voile de Neshamah. La lumière se personnifie elle-même en se voilant, et la personnification est stable uniquement quand le voile est parfait. Cette perfection sur terre est relative à l’âme universelle de la terre (c-à-d comme macrocosme, donc le microcosme est l’homme.)’   « Il y a trois atmosphères pour les âmes. La troisième finit là où l’attraction planétaire des autres mondes commence. Les âmes qui se sont perfectionnées sur cette terre passent alors à un autre plan. Après avoir traversé les planètes elle arrivent au soleil ; puis, elles montent dans un autre univers et recommencent leurs évolutions planétaires de mondes en mondes et de soleils en soleils. »

Dans les soleils elles se rappellent et dans les planètes, elles oublient. Les vies solaires sont les jours de la vie éternelle, et les vies planétaires sont les nuits avec leurs rêves.

« Les anges sont de lumineuses émanations personnifiées, pas par jugement ni voile, mais par l’influence divine. Les anges aspirent à devenir des hommes, car l’homme parfait, l’homme-Dieu, (pour le distinguer du Dieu-homme) est au-dessus de tous les anges. » Les vies planétaires sont composées de dix rêves d’une centaine d’années chacun, et chaque vie solaire est d’un millier d’années. Ainsi, il est dit qu’un millier d’années sont à la vue de dieu comme un jour.

« Chaque semaine – c’est à dire chaque 14.000 ans – l’âme se baigne et se repose dans un rêve jubilatoire d’oubli. En se réveillant de là, elle a oublié le mal et ne s’est rappelée que le bien. »

De Ruah et de Nephesh, influencées par les bonnes aspirations de Neshamah, procède Michaël, l’ange bénéfique de l’âme ; c’est à dire, le hiéroglyphe synthétique des bonnes idées, ou, dans une phraséologie bouddhiste ésotérique, le « Bon Karma » de l’homme. De Nephesh dominant Ruah’ et sans l’influence bénéfique de Neshamah, procède Samaël, l’ange maléfique de l’âme ; c’est à dire, le hiéroglyphe synthétique des idées mauvaises, le « mauvais Karma de l’homme. Et le Tzelem, ou image, est double car elle reflète et Michaël et Samaël.

Il existe un cinquième niveau de l’âme appelé Yéhidah.

L’âme a cinq noms :  •Rouah’  •Nefech  •Nechama  •Haya  •Yehida

Ces niveaux de l’âme sont à mettre en rapport avec les quatre mondes de l’arbre des Sephiroth :

néfèch : monde de l’action ;

rouah : monde de la formation ;

nechama : monde de la création ;

haya : monde de l’émanation ;

yehida : tangence avec le en sof (l’infini) – (situation de devéqout – adhésion/union à D.ieu).

 

La nechama correspond au programme de la création, sa bonne organisation.   Pour ce qui est de la yehida…Tous les membres, dans le corps, vont par deux. Mais elle est une. (Tanhouma Noah 1)

La nechama est appelée lumière. (Devarim raba : 82)   Programme de la création ?

Ce qui, en toi, t’incite à acquérir ta stature, ta valeur, ta beauté. Cette lumière, en toi, qui te voit aimer la grandeur, la noblesse, la bonté.Quant à la yehida, elle fait de toi un être unifié.Même si tu as deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles, deux narines, deux glandes génitales, tu es Un. La dualité ne t’ampute pas, ne te dénature pas, ne te dupe pas.

Le niveau d’âme de YEHIDA que possédait Adam avant la faute lui permettait d’unifier extériorité et intériorité. Le jour où Adam a fauté, la YEHIDA l’a quitté. Depuis la faute d’Adam, aucun homme au monde n’est parvenu à ce degré d’unification. Lorsque HENOCH (fils d’Adam) parvint à ce niveau, le monde ne put le supporter et il fut obligé de le quitter. De même le prophète ELIE quitta ce monde lorsqu’il fut atteint de cet éclat supérieur. La YEHIDA désigne l’âme du MACHIAH qui unifiera le monde d’en haut et le monde d’en bas.

L’animal possède les quatre modalités de l’être, désignées par les termes néfèch, rouah, nechama, haya. Il ne posséderait pas la modalité designée par le terme « yehida ». D’après Marc-Alain Ouaknin, selon la tradition hébraïque yehida désigne la manière d’être unique à chaque être humain. Celui-ci a une vocation propre qu’il doit réaliser et qu’il est le seul à pouvoir réaliser. La ressemblance avec Dieu se trouverait à ce niveau-ci (Cf Marc-Alain Ouaknin, « Tsimtsoum », Spiritualités vivantes, série judaïsme, Albin Michel, Paris 1992, pp. 182-186).

 

Définition des niveaux de l’âme  

Néfèch   La première dimension de la personne est son néfèch. Le néfèch est tout d’abord le corps et l’ensemble de ses possibilités d’action. De ce fait, il correspond au monde de l’action (Olam ha Assia). Pour bien comprendre les différents niveaux de l’âme de la personne, il est important de faire une distinction entre ce que le texte biblique nomme demout et tsélèm. Dans le premier chapitre de la Genèse, nous lisons à propos de la création de l’homme :

Et Dieu-Elohim dit : « Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance » ; et Il créa, Dieu-Elohim, l’homme à son image, à l’image de Dieu-Elohim Il le créa, masculin et féminin Il les créa.

Ce verset, mille fois traduit et dix mille fois commenté, propose une terminologie intéressante et importante qui va nous éclairer sur la question du corps.

En plus de l’étonnant pluriel « faisons », le redoublement de l’« image » par la « ressemblance » pose un problème fondamental.

Le verset met en place la distinction fondamentale entre l’image (tsélèm) et la ressemblance (demout).   Que recouvrent précisément ces termes de tsélèm et de demout ?

Le sens de demout est donné par les commentaires comme celui d’aspect « visible et extérieur » ; celui de tsélèm comme dimension « invisible et intérieure ». Ainsi Rabbi Itshaq Ben Hayyim, le fils de Rabbi Hayyim de Volozhin, écrit-il : « Le Zohar et les écrits du Ari affirment que le tsélèm se rapporte au monde caché, tandis que le demout se rapporte au monde révélé. »

Rouah   Le rouah, c’est tout d’abord l’ensemble des émotions, pulsions et autres forces intérieures qui nous poussent en avant et nous font exister ; c’est le moteur émotionnel du néfèch. Selon la terminologie que nous avons utilisée plus haut, c’est l’image spirituelle que nous nous faisons de notre corps. La manière, non seulement physique mais aussi intérieure, que nous avons de nous sentir dans notre corps. Le rouah correspond au monde de la formation (Olam ha Yetsira).

Respiration et parole  

D’un point de vue sémantique, le mot rouah signifie « vent, air, souffle, respiration, esprit ». Il s’agit d’un aspect du système respiratoire depuis la bouche et le nez jusqu’aux poumons. Les poumons sont l’« interface » entre l’intérieur et l’extérieur en ce qui concerne l’oxygène. La circulation de l’air, entre le nez et la bouche d’une part, et les poumons d’autre part, est le rouah.

Le mot a subi deux évolutions. Il a commencé par signifier « esprit » puis aussi « parole ». De fait, la parole est aussi une modulation du souffle sur les cordes vocales. Dans le Zohar et le Tiqouné Zohar, les organes du rouah se retrouvent dans le Tétragramme sous la forme de la lettre vav (la trachée) et des deux hé (les poumons). La physiologie de la respiration, bien que très complexe, peut cependant être présentée schématiquement comme un lieu d’échange au niveau des poumons, qui prennent en charge l’oxygène qui passe dans le sang, fixé sur les globules rouges, et qui rejettent le gaz carbonique porté par le sang depuis les cellules et fixé sur l’hémoglobine.

Quand nous respirons, très souvent nous pensons « air-oxygène » (entrée et sortie), en oubliant l’articulation des systèmes circulatoire et respiratoire. Le rouah vivant est conséquent d’une vie émotionnelle riche. Celle-ci peut s’atteindre par une prise de conscience des échanges qui existent entre notre corps et nos émotions avec le monde extérieur.

Nechama   La nechama est le troisième niveau de l’âme et correspond au monde de la création (Olam ha Beriya). De ce fait, c’est plus la dimension intellectuelle de l’âme. Il est intéressant cependant de noter que ce terme plus que les deux précédents est devenu synonyme de l’« âme » au sens vague et populaire de ce mot. En fait, originellement, la nechama vient de la racine nacham qui veut dire « respirer ». Le mot nechima, c’est la respiration, le souffle.

Il est donc a priori bien difficile de faire une distinction entre rouah et nechama.

Cependant, on peut dire que la nechama est la dimension spirituelle de l’homme. Une fois qu’il possède un corps sain (néfèch) dans lequel les énergies circulent correctement et qu’il est capable par sa respiration et sa parole d’énergétiser son corps d’une manière vécue profondément en équilibrant ses émotions (rouah), l’homme peut organiser sa vie spirituelle en approfondissant les textes de la tradition et ses commentaires. C’est le moment où la méditation se fait étude.

 

Lecture et interprétation.  

Le premier niveau concerne le corps, le second, la voix et les émotions, le troisième, le texte et l’esprit. La nechama est donc une respiration intellectuelle et spirituelle qui va passer par un rapport au texte. L’homme n’est plus, comme dans le second niveau du rouah, un « animal – parlant – sentant », mais un « animal – lisant – pensant – commentant ». En dehors de l’étude des textes de la tradition, il est possible de faire des exercices de méditation liés à l’écriture et à la visualisation.

Une respiration intellectuelle : l’étude  

L’étude est l’un des niveaux les plus élevés de la méditation. Il est dit dans la michna : « Talmud Tora kenéguèd koulam » ; c’est-à-dire : « L’étude de la Tora a autant d’importance que tous les autres rites réunis. » Les maîtres de la qabale font remarquer que le verbe « étudier » est symbolisé par la lettre lamèd (voulant dire « étude »), qui a la particularité d’être la seule des vingt-deux lettres de l’alphabet à dépasser la ligne d’écriture vers le haut. Etudier, c’est s’élever, se dépasser, ouvrir la porte de l’infini..

Un des lieux fondamentaux de la vie du qabaliste est la maison d’étude ou bèt-hamidrach. On parle aussi de yechiva, au pluriel yechivot). C’est un lieu où se retrouvent à la fois les talmudistes et les qabalistes. Pas besoin de diplômes pour entrer… Seul est nécessaire le désir d’apprendre. Pas de limite d’âge non plus. Monde hors du temps, on y rencontre des enfants et des sages. Sans doute est-il important de faire une visite dans ce « dojo » des qabalistes

 

Poussons la porte…

La salle d’étude n’a pas beaucoup changé avec le temps. Il y règne la même atmosphère que dans les yechivot de Pologne, de Russie ou du Maroc aux siècles derniers. Les récits et les témoignages nous confirment cette impression d’atemporalité et nous donnent parfois la sensation de nous rapprocher de quelque dimension nommée par les poètes « éternité ».

Désordre, brouhaha, gesticulation véhémente, allées et venues incessantes, ainsi se présente le bèt-hamidrach. La maison d’étude est un lieu de vie qui sert aussi de synagogue, voire, à de nombreuses occasions, de salle à manger. Les étudiants talmudistes ou qabalistes n’ont pas la quiétude du moine. Le silence n’est pas de règle autour des tables, rarement alignées, où foisonnement pêle-mêle des livres ouverts empilés les uns sur les autres.

Les étudiants – assis, debout, un genou sur le banc ou la chaise – sont penchés sur les textes ; l’un à côté de l’autre, ou plus généralement l’un en face de l’autre, il lisent à haute voix, se balançant d’avant en arrière, de gauche à droite, ponctuant les articulations difficiles du raisonnement de larges gestes du pouce, frappant parfois frénétiquement les livres ou la table, voire l’épaule du compagnon d’étude, feuilletant avec fébrilité les pages des commentaires pris et remis rapidement dans les rayons de l’immense bibliothèque qui fait le tour de la salle. Les protagonistes de cette « guerre du sens » essaient de comprendre, d’interpréter et d’expliquer.

Avant la leçon magistrale, c’est la hakhana ou « préparation ». Après la leçon, c’est la hazara ou « répétition ». Il n’y a qu’un seul cours par jour, et dans les grandes classes, il ne peut y avoir qu’un seul cours par semaine !

Le plus surprenant est que les couples d’étudiants ne sont pas systématiquement constitués de personnes du même âge. Il peut y avoir un jeune de vingt ans avec un homme de quarante, voire de soixante ans ou plus. Ici, le savoir n’a pas d’âge ! Les étudiants vont consulter le maître – rarement, heureusement, quant au sens du passage étudié -, qui explique, prend position sur les thèses proposées et calme, pour un instant, le combat passionné des consultants.

Ici, deux hommes âgés, aux barbes blanches, s’approchent d’un jeune homme pour lui demander d’arbitrer un différend dans l’interprétation d’un texte. Le jeune homme doit être un ilouï (nom que l’on donne aux étudiants particulièrement doués). Certains relèvent plus du génie que de la simple sagesse. L’étude étant essentiellement orale, on écrit rarement dans la maison d’étude : il se développe chez les talmudistes et les qabalistes une extraordinaire mémoire visuelle du texte, au point que certains ilouïm (« génies ») sont capables non seulement de réciter des milliers de pages du Talmud avec leurs commentaires, mais aussi de situer des passages sur la page talmudique. Il existait en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord, comme aujourd’hui en Israël ou aux Etats-Unis, des personnes capables de réciter tous les mots traversés par une épingle que l’on aurait plantée dans un traité du Talmud.

Sur une autre table, plus loin, un étudiant s’est endormi, les bras croisés sur un texte du Talmud ; à côté de lui, un autre sirote un café et fume une cigarette en prenant un air méditatif, concentration nécessaire à la poursuite de l’étude. Tout à coup, les corps se soulèvent et on a l’impression de voir des vagues sur une mer agitée. Les étudiants se sont levés et rassis, mus par une force invisible qui les a effleurés : le maître est passé ! Le respect dû au maître s’est traduit par cette danse des corps en harmonie avec le déroulement de la réflexion.

L’étude n’est pas seulement une science ou un art, mais la possibilité même de l’existence de la force cosmique qui maintient le monde. Pour les mystiques de l’étude, il est nécessaire de faire des tours de garde pour que jamais l’étude ne s’arrête un seul instant : le monde pourrait en venir à disparaître…

Tout bouge ! Le bèt-hamidrach connaît une effervescence ininterrompue où, de jour comme de nuit, résonnent les voix, le bruissement infini de l’étude… le chant de l’étude.

L’étude hébraïque concerne l’esprit. C’est un acte spirituel d’une grande portée dès lors qu’on comprend qu’étudier, c’est se lier à la lumière de l’infini qui arrive en ce monde portée par les lettres de l’alphabet hébraïque ou, comme dit le texte du Tiqouné Zohar, portée par des « chevaux de feu ».

 

Haya

C’est le quatrième niveau de l’âme, qui correspond au monde de l’émanation (atsilout). C’est un degré de spiritualité qui englobe aussi bien la conscience du corps que les sentiments et les réflexions intellectuelles.

Haya est un mot qui apparaît aussi dans le livre de la Genèse lors de la « formation » de l’homme et qui est associé aux mots néfèch et nechama : « vayitsère hachem Elohim èt haadam afar min haadama, vayipah beapav nichmat hayyim, vayehi haadam lenéfèch haya », ce qui veut dire : « Et Yhvh-Elohim forma l’homme : poussière de la terre. Il souffla dans ses narines une respiration de vie [nichmat hayyim] et l’homme fut un être vivant [néfèch haya]. » Le mot haya, du verbe hayo, signifie « vivre ». Hayim, c’est la vie.

D’après le texte biblique, néfèch haya désigne toute créature vivante, homme ou animal. Ce souffle de vie n’est pas seulement le fait que l’homme respire et parle, mais que celui-ci est aussi capable de prier.

Le niveau de haya se traduit par la prière : la tefila.

La prière est un des plus hauts niveaux de la méditation.   Haya est l’état dans lequel l’homme ressent la possibilité d’un dialogue avec l’infini et se perçoit comme recevant la lumière du en sof. Si la prière possède une structure complexe, on peut cependant dire qu’elle est essentiellement construite sur les psaumes de David.

 

Yehida  

Yehida est le plus haut niveau de l’âme. Très rares sont ceux qui peuvent l’atteindre.   C’est un état d’être au-delà du monde de l’émanation où le mystique entre en contact tangentiellement avec le divin. Certains maîtres pensent qu’il existe une véritable devéqout, unio mystica, d’autres pensent que l’on s’approche d’une véritable communion avec la lumière de l’infini, mais que le qabaliste ne perd pas conscience de son propre moi.   Etymologiquement, le mot yehida signifie « singularité », « unicité ». Dans une première approche, cela correspond au niveau éthique, c’est la manière d’être unique de chacun. Unicité fondamentale d’où découle l’idée de responsabilité. Pour la tradition hébraïque, chaque être humain a une vocation propre, singulière à réaliser, et qu’il est seul à pouvoir réaliser. Il doit répondre à cette vocation, ce projet unique. Là est sa responsabilité.   Au niveau de la méditation, c’est une stade au-delà de la prière.

Les paroles prononcées ici ne sont pas celles qui se disent dans les mots communs des prières que tous prononcent, ce qui était le cas des psaumes. Ici, le qabaliste invente ses propres prières au cours d’une retraite solitaire dans la forêt ou dans la nature.

C’est ce que l’on nomme la hitbodébout (« esseulement »). Cette méditation est très pratiquée encore de nos jours dans le groupe mystique des hassidim de Braslav. Une grande littérature est consacrée à ce sujet.

Le mystique seul médite en silence sur sa vie et son comportement. Il est dans un retour sur lui-même (techouva) et souvent se laisse aller à des pleurs. La qabale contient en effet de nombreux récits où le qabaliste entre dans un état de « pleurement » mystique et de lamentations diverses.

 

Les 12 sephiroth

 

Les dix Sephiroth de vibration universelle émanent de l’Ain Soph qui est l’étoile microcosmique qui guide notre intérieur, l’Être réel de notre Être (voir l’étoile à cinq pointes et le Pentagramme de l’Arcane 5 du Tarot nde). •On parle des dix Sephiroth, mais en réalité elles sont au nombre de douze Sephiroth.

L’Ain Soph est la onzième Sephiroth et son antithèse ténébreuse l’abîme est la douzième Sephiroth (les Kliphos nde).

Ce sont douze sphères ou régions universelles qui se pénètrent et s’interpénètrent mutuellement sans se confondre. Les douze sphères gravitent dans l’atome central du signe de l’infini. Dans ces douze sphères se développe l’humanité solaire. Nous avons déjà dit que le signe de l’infini se trouve au centre de la Terre, dans son cœur. •Les Sephiroth sont atomiques. •Les dix Sephiroth peuvent se réduire à trois tables : 1.La table des quanta, de l’énergie rayonnante qui vient du Soleil ; 2.La table des poids atomiques des éléments de la nature ; 3.La table des poids moléculaires des composés.

* C’est l’échelle de Jacob, qui va de la terre jusqu’au ciel. Tous les mondes de conscience cosmique se réduisent aux trois tables.

** Une Sephiroth ne peut être comprise sur un seul plan, car sa nature est quadruple. C’est pourquoi les kabbalistes s’expriment clairement en disant qu’il y a quatre mondes.

 

Aziluth : C’est le monde des archétypes ou monde des émanations. C’est le monde divin.

Briah : C’est le monde de la création, aussi appelé Khorcia, c’est-à-dire le monde des sections.

Yetzirah : C’est le monde de la formation et des anges.

Assiah : C’est le monde de l’action, le monde de la matière. •Les Trois Sephiroth de la forme se trouvent sur le Pilier de la Rigueur (Binah, Geburah, Hod). •Les Trois Sephiroth de l’énergie se trouvent sur le Pilier de la Miséricorde (Chokmah, Chesed, Netzah).

Entre ces deux Piliers se trouve le Pilier de l’Equilibre, où sont les différents niveaux de la conscience (Kether, Tiphereth, Jesod, Malkuth).

•Les dix Sephiroth connues proviennent de Sephira, la Mère divine qui réside dans le Temple Cœur.

 

IO est le mantra de la Mère divine et les émanations de la Prakriti sont au nombre de 10, en d’autres mots les dix Sephiroth.

 

* Kether est le Père en nous, un souffle de l’Absolu qui est en lui-même profondément inconnu. Kether est l’Ancien des Jours et chacun de nous au fond, est un bienheureux Ancien des Jours.

Chokmah est le Fils (le Fils de l’Homme nde), le Christ atomique en nous. Binah est la Mère en nous, l’Esprit Saint en nous.

Kether, Chokmah et Binah sont notre Couronne des Sephiroth (le chakra Sahasrara, chakra coronal ou chakra couronne, appelé église de Laodicée en ésotérisme chrétien – voir les chakras dont les sept chakras ou 7 chakras, les sept églises ou 7 églises de la fin des temps nde).

* Le Père très aimé, le Fils très adoré et le très sage Esprit Saint vivent dans les profondeurs de notre conscience superlative, attendant l’instant suprême de notre réalisation.

* L’Esprit Saint est notre Mère divine, qui revêt un manteau bleu et une blanche tunique aux splendeurs exquises. La Mère porte dans sa main une lampe précieuse. Cette lampe est l’Intime qui brille au fond de nos cœurs.

 

L’Intime est contenu dans un vase d’albâtre fin et transparent. Ce vase est notre propre conscience superlative, c’est notre Bouddhi. L’Intime est la sephiroth Chesed, la Bouddhi est la sephiroth Geburah. •L’Intime et la Bouddhi s’expriment à travers l’âme humaine.

L’âme humaine est Tiphereth, la volonté, la beauté. Ainsi donc l’Intime avec ses deux âmes, la divine (âme spirituelle nde) et l’humaine, officie sur son trône qui est le système nerveux cérébro-spinal. •L’Intime est couronné de la Couronne des Sephiroth. •L’Intime habite dans son Temple.

Le Temple de l’Intime a deux Colonnes : Jakin et Bohaz. Jakin est le corps mental et Bohaz est le corps astral. Le mental est la Sephiroth Netzah, l’astral est la Sephiroth Hod.

** Ces deux Colonnes du Temple s’appuient sur la pierre cubique de Jesod. Cette pierre cubique sert également de fondement au royaume de Malkuth. Cette pierre cubique est le corps éthérique et Malkuth est le corps physique.

 

L’homme est donc une décade complète. Nous avons dix doigts dans les mains, dix Sephiroth et dix commandements. •Lorsque l’Ancien des Jours réalise les dix Sephiroth en lui-même, il se transforme en Adam-Kadmon, en homme céleste.

Celui qui réalise les dix Sephiroth en lui-même resplendit dans le monde de la lumière avec un éclat christique ineffable. •Quand l’Ancien des Jours réalise les dix Sephiroth en lui-même, les dix Sephiroth resplendissent dans le monde de la lumière comme des pierres précieuses, comme des pierres resplendissantes dans le corps de l’Ancien des Jours.

« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’esprit dit aux Eglises (les sept églises nde) : au vainqueur, je ferai manger de l’Arbre de Vie placé dans le Paradis de Dieu. » Apocalypse 2:7 (le Message du Verseau est le livre de l’Apocalypse dévoilé pour la fin des temps nde). •Les dix Sephiroth resplendissent comme des pierres précieuses dans le corps de l’ANCIEN DES JOURS.

 

C’est ainsi que nous nous convertissons en la Jérusalem Céleste, qui est ainsi décrite :

« Les assises de son rempart sont rehaussées de pierreries de toute sorte : la première assise est de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d’émeraude, la cinquième de sardoine, la sixième de cornaline, la septième de chrysolite, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste. » Apocalypse 21:19-20. •Les dix Sephiroth sont atomiques. •Les dix Sephiroth sont la ville sainte, la Jérusalem Céleste qui vient à resplendir au fond de notre cœur.

« Au milieu de la place de part et d’autre du fleuve, il y a des arbres de vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les païens ».

« De malédiction, il n’y en aura plus ; le Trône de Dieu et de l’Agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront, ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. » (voir le chakra Ajna, le chakra frontal ou chakra du troisième oeil, appelé église de Philadelphie nde).

« De nuit, il n’y en aura plus ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s’éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles. » Apocalypse 22:2-5.

* Quand l’homme aura incarné en lui-même sa Couronne de Sephiroth, alors l’Ancien des Jours l’éclairera et régnera pour les siècles des siècles.

** Cependant, frères de mon âme, je vous dis en vérité que personne ne parvient au Père si ce n’est par le Fils (le fils de l’homme nde). Le Fils est le Christ atomique en nous, il est Chokmah, la divine sagesse christique, la Gnose qui resplendit au fond de notre cœur (la doctrine du coeur est Amour, Don et Compassion nde).

# Nous devons inonder tous nos véhicules d’atomes de nature christique (cultiver l’Amour, le Don et la Compassion avec l’Esprit de Dieu nde), nous devons former le Christ en nous pour monter au Père, car personne ne parvient au Père sans passer par le Fils.

*** Même si le Christ naissait mille fois à Bethléem, cela ne servirait à rien s’il ne naissait aussi dans notre cœur. Il faut former le Christ en nous pour entrer par les portes de la ville triomphante et victorieuse, le dimanche des Rameaux.

La nativité est un événement cosmique qui doit se réaliser en chacun de nous. La nativité est absolument individuelle. Il est nécessaire que le Christ naisse en nous, la nativité du cœur est urgente.

Il faut transformer l’Arbre de la science du bien et du mal en l’Agneau immolé de la cité sainte.

 

« Le vainqueur, j’en ferai une Colonne dans le Temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus jamais. » Apocalypse 3:12.

« Reste fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la Couronne de Vie. » Apocalypse 2:10.

« Je suis le pain de vie, Je suis le pain vivant. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier Jour (voir la résurrection nde). Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » Jean 6:48,51,54,56.

 

Le Christ est réellement une Couronne de Sephiroth d’une sagesse incommensurable, dont les atomes les plus purs resplendissent dans Chokmah, le monde d’Ophanim.

* Cette Couronne de Sephiroth incommensurable envoya son Bouddha, Jésus de Nazareth, qui se prépara à travers d’innombrables réincarnations dans notre évolution terrestre. Ce fut dans le Jourdain que la couronne christique, le Logos solaire, resplendit et pénétra dans son Bouddha, Jésus de Nazareth.

C’est là le mystère de la double personnalité humaine, l’un des mystères les plus grands de l’occultisme. •Quand l’homme reçoit sa Couronne de Sephiroth, alors l’Ancien des Jours l’illumine et le conduit vers les eaux pures de la vie (les eaux très pures de l’Eden sont le divin miroir de l’Amour nde).

Cependant, mes frères, personne ne parvient au Père sans passer par le Fils, et le Fils (le Fils de Dieu nde) se trouve au fond de l’Arche de l’Alliance, attendant l’instant de la réalisation.

Cette Arche de l’Alliance, ce sont les organes sexuels. Ce n’est qu’au moyen de la chasteté parfaite que nous pouvons former le Christ en nous et monter au Père.

Maintenant, mes frères, je vous ai livré l’Arche du Nouveau Testament. Je vous ai maintenant enseigné le chemin de la Magie sexuelle (le sentier du fil du rasoir nde).

« Alors s’ouvrit le temple de Dieu dans le ciel et son Arche d’Alliance apparut, dans le temple ; puis ce furent des éclairs et des voix et des tonnerres et un tremblement de terre, et la grêle tombait dru. » Apocalypse 11:19.

 

Source : compilation

Savoir et connaissance

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Savoir et connaissance

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Le savoir nous l’utilisons tous. Rappelons-nous l’école et la façon d’apprendre. Il s’agit d’accumuler des informations, de les mémoriser, pour ensuite les réutiliser dans notre vie. Beaucoup de nos actions dépendent de ce type de mécanisme : au travail, nous nous souvenons de ce qui a été dit à la dernière réunion et que nous appliquons. Nous utilisons les mêmes procédés pour apprendre à parler, pour apprendre une langue étrangère. Le savoir est donc une accumulation d’informations qui influe sur notre comportement, ces informations font appel à la mémoire, et, se situent, temporellement, en amont de l’utilisation qui en est faite. On le voit, le savoir est nécessaire. Sans lui, la vie deviendrait vite impossible. Il ne s’agit donc pas d’opposer savoir et connaissance mais de reconnaître l’utilité de l’un et de l’autre.

Le savoir scientifique a considérablement fait progresser la condition humaine. Elle repose sur une accumulation de données, sur l’expérimentation. La science croit qu’elle est la mieux placée pour dire ce qu’est la réalité. Mais considère l’homme comme observateur extérieur à la démarche du savoir. A la différence de la connaissance et donc de la Franc Maçonnerie, qui place l’homme au centre de ses recherches. Où, d’observateur il devient acteur. « Connait toi même et tu connaitras l’univers et les Dieux ». Ce concept se retrouve dans toute l’ antiquité et dans la culture chrétienne  jusqu’à la renaissance où la vision scientifique du monde sépare radicalement le sujet  de l’objet de cette connaissance. Le monde est alors perçu comme une réalité que l’homme explore et exploite à son profit. Il est ainsi devenu, petit à petit étranger au monde et à lui même. C’est peut être une des explication qui fait que ce sont des hommes bien diplômés, plein de savoir qui ont jeté des avions contre les tours de New York. Cette analyse appartient, peut être, maintenant au passé car les progrès de la physique quantique semblent remettre en cause ce savoir. Jean Staune écrit « Un des grands enseignements de la physique quantique est que les particules élémentaires sont indéterminées en dehors de l’observation.  Elles ne sont pas fixes mais dépendent de la façon dont les observe.  Cela récuse l’idée d’une objectivité intrinsèque de la matière». Ainsi, nous découvrons que l’homme est un acteur, même pour le savoir scientifique, qui du coup trouve des corrélations entre les grandes traditions, en particulier orientales, et la science.

Ce que l’on appelle communément religion, c’est-à-dire une forme de croyance, appartient aussi au champ du savoir. Elle fait référence à des dogmes, l’expérience d’un saint ou d’un gourou, à un livre, pour que le croyant calque son comportement sur ces éléments du passé, qui sont présentés comme une vérité absolue. L’église a toujours été consciente du danger qu’est le connait toi toi même. Dans une encyclique, le Pape Jean Paul II précisait : «La conscience n’est pas une source autonome pour décider ce qui est bon et ce qui est  mauvais car la vérité n’est pas créée par l’être humain, elle est établie par la loi divine, norme universelle et objective de la moralité. » Un concile, par ailleurs déclarait que « c’est Dieu qui révèle et qu’il faut apporter l’obéissance de la foi. Et ainsi, la vérité que la révélation nous fait connaître n’est pas le fruit mûr ou le point culminant d’une pensée élaborée par la raison ». L’église a tellement combattu cette approche que ce n’est qu’en 1945 que l’on a retrouvé les principaux textes gnostiques à Nag Hammadi. Gnose. Il s’agit, selon wikipedia, « d’un concept dans lequel le salut de l’âme  passe par une connaissance  directe de la divinité, et donc par une connaissance de soi. Le mot Gnose a notamment été utilisé de façon polémique, par des théologiens chrétiens pour désigner certains mouvements du christianisme ancien dénoncés comme hérétiques.

Les cathares qui sont souvent présentés comme inspirés par la gnose » ont subit le sort que l’on connaît. D’autre part, il aura fallu attendre 750 ans pour qu’en 2010 Maître Eckart soit réhabilité.

Un savoir plus subtil est celui qui concerne notre psychologie. Nous accumulons des sentiments, des plaisirs, des blessures, une éducation, des jugements, en bref tout un conditionnement qui agit sur nous de façon plus ou moins consciente. Henri Michaux dit cela d’une façon poétique et humoristique : « Je suis habité, je parle à qui je fus et qui je fus me parlent. Parfois, j’éprouve une gêne comme si j’étais étranger. Ils font à présent toute une société et il vient de m’arriver que je ne m’entend plus moi même ». Nous croyons entendre, voir, être en contact avec le monde, mais, le filtre de notre conscience fait que nous ne voyons le plus souvent qu’une projection de nous même, de notre mémoire. Il en résulte une erreur de perception qui fait que le monde extérieur n’a pas le caractère de réalité absolue que nous lui accordons. C’est donc ainsi, que nous sommes dans l’impossibilité de voir le monde tel qu’il est. Les psychologues, les psychanalystes ont beaucoup travaillé pour libérer l’homme de cette forme de savoir.

Voici, donc, 3 descriptions de savoirs. On pourrait en trouver d’autres.  Le savoir sépare, il appartient, à un groupe humain, on peut ainsi parler d’un savoir scientifique, religieux, philosophique ou psychanalytique. Il a ses mots, son schéma de pensée, ses communautés. C’est pour dépasser les limites que nous accueillons des hommes de toutes nationalité, de toute religion et que nous laissons nos métaux à la porte du temple. Le savoir est comme des pommes que l’on met dans un panier, chaque pomme est une part de notre culture, de notre expérience mais qui, malgré le panier, restent toujours séparé, fragmenté, prêt à susciter l’opposition, le conflit. C’est notre pavé mosaïque. Le savoir à pris dans nos sociétés une place importante, en envahissant le champ de la conscience. Il fonctionne comme une sorte de comblement en réaction à la peur, l’isolement, une recherche du plaisir, une façon de se sentir vivre, peut être, pour conjurer la peur de la mort. Les nouvelles technologies de communication on accentué cette emprise. C’est quand l’Esprit se détache de cette emprise qu’apparaît alors ce qui a toujours été là mais que le savoir cachait. La connaissance a quelque chose à voir avec le silence et le vide. Si le savoir fonctionne par accumulation, la connaissance fonctionne par épuration comme lorsque l’on taille une pierre brute. L’ignorance spirituelle n’est pas un manque d’accumulation de faits, de données, mais, un manque de connaissance de soi. Savoir c’est apprendre de l’autre, connaître est apprendre de soi. Il y a, donc, à l’intérieur de nous quelque chose à découvrir, qui nous met en relation avec le tout, avec les autres hommes par un sentiment de compassion, avec l’univers par la reconnaissance d’un ordre à la fois individuel et cosmique. C’est ce que dit, abondamment  notre rituel avec Vitriol, le fil à plomb, la pierre brute, la voute étoilée… La connaissance unit les oppositions du pavé mosaïque qui recouvre la loge, réunit se qui est épars, jusqu’à l’Orient, jusqu’au sommet du delta lumineux, jusqu’au Principe, à la non dualité. La connaissance est relation. Elle est intérieure à l’individu. Elle est unique. Elle demande une introspection, mais, se réalise aussi dans la relation: « si tu as un véritable ami, tu n’as pas besoin de miroir » dit un proverbe indien. D’où l’importante de la bienveillance, de la fraternité, du dialogue que notre rituel régit.

Une autre  bonne représentation de ce qu’est le savoir est l’ordinateur. Cette machine a la capacité d’apprendre beaucoup plus vite et infiniment plus de choses que le cerveau qui l’a pourtant inventé. Avec sa mémoire vive et son disque dur, il fait, toujours référence à la mémoire, il croise un fait, une information avec ce que sa mémoire contient et cela ne fonctionne que si sa mémoire contient quelque chose en relation à cette information.

Donc le savoir n’est jamais neuf, il fait toujours référence  au passé. Il ne peut découvrir que ce qu’il contient. Le savoir, par définition est inapte au renouveau, ne connaît pas la fraicheur. Le savoir, ne peut donc  fonctionner que dans le champ  du connu et pas au delà. Pozarnik écrit : «Du vieil homme, nous ne pouvons créer que du vieux. L’inconnu est toujours ce qui se trouve au-delà du connu, des certitudes. Là où nous refusons d’aller voir. Il faut vraiment oser aller vers l’inconnu en nous, même s’il est contraire à notre personnalité habituelle, et ainsi aborder aux rives de notre essence oubliée. » Et Krishnamurti disait : « Le passé et l’inconnu ne peuvent se rencontrer. Aucun acte, quel qu’il soit, ne peut les rassembler. Le passé doit cesser pour que puisse être cette immensité. » Le savoir ne pourra donc pas approcher le Grand Architecte, car l’infini, la spiritualité et plus sûrement le sacré, c’est l’inconnu, l’inimaginable, l’informulé. Le passage du savoir à la connaissance est vécu comme une mort suivie d’une naissance. Cette naissance est l’entrée dans l’inconnu, dans le neuf, dans un autre monde de pensée. C’est ce qu’indique ce que l’on prend souvent pour l’étymologie de co naitre. Naître avec. En fait, il s’agit d’un jeu de mot, qui rend bien compte de ce dont il s’agit, que l’on trouve dans plusieurs écrits. L’Etymologie du mot « Connaissance » nous vient du latin et du grec, et au delà du mot sanskrit « jna » qui donne le mot « janati » qui signifie « connaître ». Cette racine sanskrite à évolué pour donner to know en anglais, gnose, ignorance, et connaitre en français. Le jnana yoga est encore aujourd’hui une part importante de la pensée hindou. Sa philosophie, l’Advaita, trouverait son origine dans les Védas dont les premiers écrits dateraient d’il y a 15000 ans. La plupart des maîtres hindous ont sont issus. Le contemporain le plus connu est Ramana Maharshi. Ce concept spirituel s’est propagé à tout le monde oriental : bouddhisme, taoïsme, puis au monde occidental avec Platon, les stoïciens, les néoplatoniciens, la gnose, le soufisme, Spinoza, maître Eckart, Jean de la Croix, Jung. Il a conservé le principal de cette philosophie en se propageant et il est intéressant de constater que l’étymologie en garde le souvenir.

Jean Pierre Bayard disait « que la Sagesse ne s’enseigne pas « . En effet, la connaissance ne se transmet pas, car comme la plus belle fille du monde, nous ne pouvons donner, transmettre que ce que l’on a, ce que l’on possède. La connaissance n’appartient à personne. Elle ne s’enseigne pas. Elle est de ce fait inaltérable. Nous ne pouvons transmettre que la façon de la reconnaître. Et, cette transmission est toute relative car il s’agit d’abord d’une enquête personnelle.

Le prologue de Jean présent dans la loge dès le début des travaux nous dit : « Au commencement était le logos, la parole. En elle était la vie, la lumière des hommes. Et les ténèbres ne l’ont point saisie ». Le Logos nous vient de la Grèce antique et selon le dictionnaire :  » il est parole, discours, raison, relation »(Wikipedia) Il s’agit de la raison divine, raison organisatrice, explicative de l’univers. Logos, c’est la manifestation de l’être ou de la raison suprême. C’est la « loi du monde »(CNRTL). Pour Héraclite le logos est à l’origine de la pensée humaine. Il est  dans le non manifesté, il  est le principe, l’un, qui gouverne le cosmos, le tout. La source de toute activité, de toute création. Le logos, but de recherche initiatique, ne se reconnait pas par la croyance, mais par la connaissance qui suppose le doute. En FM, en loge de St Jean, nous devons retrouver la lumière et la parole. Cela rejoint  cette phrase d’Aurobindo qui pourrait être un résume de la symbolique d’une loge maçonnique, et, qui conclura cette planche : « Mais quand fut le commencement ? A nul instant dans le temps, car le commencement est à tous les instants ; le commencement toujours fut, toujours est et toujours sera. »

M. D.

Source : http://www.masoniclib.com/

http://hautsgrades.over-blog.com/

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Du Cabinet De Réflexion À La Méditation Maçonnique

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Du Cabinet De Réflexion À La Méditation Maçonnique

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❝ Ce Qui Est Regrettable Surtout, C’est D’avoir Trop Souvent À Constater, Chez Un Grand Nombre De Maçons, L’ignorance Complète Du Symbolisme Et De Son Interprétation Ésotérique. ❞ René Guénon, L’Orthodoxie Maçonnique, La Gnose n°6, avril 1910.

Peut-on Penser Que La Pratique Maçonnique Traditionnelle Repose Sur Une Approche De La Méditation Comme, Par Exemple, Le Bouddhisme Zen Ou Tibétain ?

Il y a beaucoup plus de similitudes que l’on ne peut l’imaginer au prime abord. Mais avant de revenir sur ce point, il est nécessaire de remédier à un grave malentendu : La Méditation maçonnique n’est pas une pratique de la réflexion comme on l’entend actuellement. Le Cabinet de Réflexion, dans lequel le néophyte est — avant toute initiation — invité à descendre, justifie en soi la distinction de niveau qui devrait être établie entre Méditer et Réfléchir. Un auteur comme Jules Boucher a d’ailleurs judicieusement fait remarquer qu’il s’agissait d’un « Cabinet de Réflexion » et non d’un « cabinet de réflexions ».

Cet « Occulte » lieu de « Réflexion » qui, symboliquement, constitue une descente aux enfers vise davantage à « Choquer » le profane en le renvoyant à ses peurs et à ses angoisses « Fondamentales » face à l’approche de la Vérité, d’abord sur lui-même !, plutôt qu’à l’inciter à réfléchir de manière discursive. D’ailleurs, si le néophyte est conduit, au moment convenu, dans l’enceinte du Cabinet de Réflexion, il est amené bien plus au questionnement qu’à une réflexion discursive. La Parole Perdue que l’initié a pour tâche de retrouver est profondément enfouie sous cette habitude profane que nous avons tous : celle qui consiste à discuter ou à disserter sans cesse.

Voulez-vous dire qu’à l’instar des pratiques orientales, il faille s’abstenir de penser ?

Comme je le mentionnais, tout à l’heure, je ne veux aucunement comparer, pour l’instant, une pratique orientale avec la méditation maçonnique… Mais pour revenir à votre question, il ne s’agit pas du tout de s’interdire de penser ou de réfléchir, mais plutôt de découvrir la nature du « voile épais qui me couvrait les yeux ».

Le silence auquel, traditionnellement, est soumis l’apprenti confirme l’importance de cette approche : la parole et la pensée profane doivent être démasquées ; car la Parole Perdue ne peut être retrouvée sans Vigilance et Persévérance dans la découverte approfondie des éléments qui constituent la vanité insoupçonnée de notre vie profane.

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« Si la curiosité t’a conduit ici, va-t’en !
Si tu crains d’être éclairé sur tes défauts, tu seras mal parmi nous.
Si tu es capable de dissimulation, tremble, on te pénétrera.
Si tu tiens aux distinctions humaines, sors, on n’en connaît point ici !… »
 
Habituellement, on prend trop à la légère ces injonctions inscrites sur les murs du Cabinet de Réflexion. Les éléments symboliques que l’on y trouve — la tête de mort, les ossements, le sablier et la faux — devraient nous convier à reconsidérer complètement notre vie profane…
 
IL S’agit Donc D’une Réflexion…
Bien sûr, le Récipiendaire n’est pas encore capable de méditation ; mais toutes les indications du Cabinet de Réflexion convergent vers une pratique totalement nouvelle, complètement inhabituelle : une initiation qui étymologiquement signifie une « Entrée Dans Le Chemin ». 
 
Au-delà de la rédaction du fameux testament qui devrait marquer l’arrêt de la vie profane, la formule hermétique « Visitetis Interiora Terrae Rectificando Invenietis Occultum Lapidem Veram Medicinam » — Visitez les entrailles de la Terre, en rectifiant, vous trouverez la pierre cachée, véritable médecine — indique, très clairement, une voie de dissolution des métaux par le V.I.T.R.I.O.L.U.M.. 
 
Opération alchimique de dissolution de toutes nos manifestations profanes : « Véritable Médecine » ! L’analogie avec, par exemple, la Méditation Tantrique devient désormais évidente : le VITRIOL œuvre au cœur de la « Vigilance », cette qualité d’éveil sur laquelle repose également la méditation orientale.
Le Cabinet De Réflexion Selon Les Rites

Avant même la cérémonie d’initiation, le néophyte, les yeux bandés, est introduit dans une petite pièce. Il sera confronté à ses propres aspirations par « Réflexion ».
Selon les Rites Émulation et Nova Scotia, la « cellule » est nue, n’offrant aucun attrait extérieur. Une Bible et divers symboles ornent cette « cave » suivant les autres Rites.
 
― Au Rite Français, quelques maximes sont inscrites au mur et des tableaux représentent un coq et un sablier ; à gauche de la Bible, on peut voir, éclairés par une simple bougie, un crâne, du sel et du soufre, et, à droite, du pain et de l’eau.
 
― Au Rite Ecossais Rectifié, sont présentés deux tableaux : l’un avec des maximes d’Ordre, l’autre avec un crâne et deux os en sautoir joints au texte : « Tu viens de te soumettre à la mort ».
 
― Le Rite Ecossais Ancien et Accepté se rapproche du Rite Français auquel se joint un tableau sur lequel s’inscrit la formule alchimique « V.I.T.R.I.O.L. » dont la sentence latine, plus complète, « V.I.T.R.I.O.L.U.M. » – « Visitetis Interiora Terrae Rectificando Invenietis Occultum Lapidem Veram Medicinam » – signifie : Visitez les entrailles de la Terre, en rectifiant, vous trouverez la pierre cachée, véritable médecine.
 
N.B. :La Tradition n’est nullement exclusive de l’évolution et du progrès ; les rituels peuvent et doivent donc se modifier toutes les fois que cela est nécessaire, pour s’adapter aux conditions variables de temps et de lieu, mais, bien entendu, dans la mesure seulement où les modifications ne touchent à aucun point essentiel.
 
René Guénon, L’Orthodoxie Maçonnique, La Gnose N°6, avril 1910.
 
La Méditation Maçonnique Est Une Voie D’éveil Au Sens Oriental Du Terme, Cela Ne Fait Aucun Doute…
Cela ne fait aucun doute… La représentation du Coq, associée aux termes clef de l’Initiation que sont « Vigilance et Persévérance » évoque incontestablement un véritable Éveil, et non un soporifique discours pseudo-initiatique. Il est d’ailleurs aisé de voir une profonde similitude entre la Pierre Occulte, ou Pierre Cubique à Pointe, et le Diamant qui symbolise la voie de la Méditation Tantrique.
 
Cette « Pierre » extraordinaire, qu’est le diamant, est une métamorphose du charbon issu du vivant putréfié, réduit au silence de la mort et de l’oubli. La Méditation maçonnique n’a aucun rapport avec un mode de réflexion discursive, surtout sous son aspect « spéculatif ».
On entend pourtant par « Spéculation » une sorte de réflexion abstraite déconnectée de la réalité.
 
Le qualificatif de « Spéculatif » associé à la Maçonnerie moderne se rattache, traditionnellement, à une étymologie initiatique : la « Spectulatio » est l’« Art d’observer » qui au XIVe siècle est un « Ars d’amour » — « Spéculor », c’est « Être en observation d’en haut ». Dans l’explicitation que nous tentons de faire ici du Cabinet de Réflexion, cette « Art d’observer », de « Spéculer » réellement, se rattache autant au substantif « Specula » qui nomme un « lieu d’observation sur une hauteur », un observatoire, que « Speculum » qui désigne un miroir. Ces brèves remarques étymologiques ne sont pas sans évoquer la nécessité d’une pratique de connaissance libératrice de soi par élévation suivant la verticale des Trois Colonnes du Temple spirituel de la Maçonnerie que sont : Sagesse, Force et Beauté.
 
Cet « Art d’observer », Ars d’amour, est donc déjà suggéré dans le Cabinet de Réflexion comme voie alchimique.
En effet, tous les éléments présents dans le Cabinet de Réflexion indiquent la nécessité d’une opération alchimique – et sur ce point, tous les auteurs sont unanimes. Il reste, par conséquent, à apprendre à discerner ce qui, en nous, est profane ; pour découvrir ces qualités « Transformatrices », c’est-à-dire « Purificatrices », de l’« Art d’observer » que sont Vigilance et Persévérance. La tâche est extrêmement ardue, car c’est toute notre manière de penser qui est profane, de « Méditer », de « Réfléchir », de croire, d’espérer, d’aimer, de vouloir, etc., qui sont profanes.
Et ce n’est pas de manière ingénue qu’il est écrit sur les parois du Cabinet de Réflexion : « … Si Ton Âme A Senti L’effroi, Ne Va Pas Plus Loin ! ― Si Tu Persévères, Tu Seras Purifié Par Les Éléments, Tu Sortiras De L’abîme Des Ténèbres, Tu Verras La Lumière ! »
 
Pour L’Occidental Formé À Une Certaine Cogitation Méditative, Il Est Difficile D’accepter Cette Perspective Qui Semble Très Orientale.
L’Orient n’est pas du tout exclu du Temple maçonnique qui y est entièrement consacré. Une des « Missions » modernes de la Franc-Maçonnerie reste d’ailleurs de permettre cette inévitable et heureuse rencontre entre Orient et Occident. Ce ne serait qu’une vue partielle de se contenter de n’y voir que des images intérieures évoquant le cœur l’« Orient » et la raison l’« Occident », on risquerait de faire échouer cette si précieuse rencontre qui s’est précisée tout au long du XXe siècle avec l’affaissement du Catholicisme et du Protestantisme et l’implantation des spiritualités orientales.
 
Relier Orient et Occident implique la nécessité de découvrir le vécu intérieur du Cabinet de Réflexion qui nous habite, et nous interpelle dans les moments obscurs de nos vies profanes.

F••• ― G•••

 
Extrait De « 3e Millénaire 67 »
Prière Et Méditation
Vers Un Sens De La Profondeur Au-delà Des Techniques


Qu’avez-vous appris en entrant en Loge ? ― Rien que l’esprit humain puisse comprendre : un voile épais me couvrait les yeux.
 
Comment expliquez-vous cette réponse ? ― Il ne suffit pas à l’homme d’être mis en présence de la Vérité pour qu’elle lui soit intelligible. La lumière n’éclaire l’esprit humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement. Tant que les illusions ou les préjugés nous aveuglent.
 
▲ Aron O’Raney

SOURCE :  https://oraney.blogspot.com/

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